FlashForward
L'affiche
Titre original :
FlashForward
Production :
ABC Studios
Date de diffusion USA :
24 septembre 2009 - 27 mai 2010
Genre :
Science-fiction
Création :
Brannon Braga
David S. Goyer
Musique :
Ramin Djawadi
Durée :
989 minutes
Disponibilité(s) en France :

Liste et résumés des épisodes

1. No More Good Days
Black-Out
Genre : Épisode télé
Série : FlashForward
Saison 1 Épisode 1
Date de diffusion USA : Le 24 septembre 2009
Réalisé par : David S. Goyer
Durée : 43 minutes
La population mondiale s'évanouit pendant 137 secondes…
2. White to Play
Les Premières Pièces
Genre : Épisode télé
Série : FlashForward
Saison 1 Épisode 2
Date de diffusion USA : Le 01 octobre 2009
Réalisé par : David S. Goyer
Durée : 45 minutes
Charlie refuse de dire à ses parents ce qu'elle a vu dans son flash…
3. 137 Sekunden
137 Secondes
Genre : Épisode télé
Série : FlashForward
Saison 1 Épisode 3
Date de diffusion USA : Le 08 octobre 2009
Réalisé par : Michael Rymer
Durée : 43 minutes
Un prisonnier nazi prétend avoir des informations sur le black-out…
4. Black Swan
Le Cygne Noir
Genre : Épisode télé
Série : FlashForward
Saison 1 Épisode 4
Date de diffusion USA : Le 15 octobre 2009
Réalisé par : Michael Rymer
Durée : 44 minutes
Le FBI interroge la terroriste arrêtée le jour du black-out…
5. Gimme Some Truth
Meilleurs Ennemis
Genre : Épisode télé
Série : FlashForward
Saison 1 Épisode 5
Date de diffusion USA : Le 22 octobre 2009
Réalisé par : Bobby Roth
Durée : 43 minutes
Les agents du FBI tombent dans un traquenard…
6. Scary Monsters and Super Creeps
La Main Bleue
Genre : Épisode télé
Série : FlashForward
Saison 1 Épisode 6
Date de diffusion USA : Le 29 octobre 2009
Réalisé par : Bobby Roth
Durée : 43 minutes
Lloyd Simcoe rencontre enfin la femme de sa vision...
7. The Gift
Changer les Règles
Genre : Épisode télé
Série : FlashForward
Saison 1 Épisode 7
Date de diffusion USA : Le 05 novembre 2009
Réalisé par : Nick Gomez
Durée : 43 minutes
Demetri et Mark découvrent une mystérieuse organisation…
8. Playing Cards with Coyote
Dernière Carte
Genre : Épisode télé
Série : FlashForward
Saison 1 Épisode 8
Date de diffusion USA : Le 12 novembre 2009
Réalisé par : Nick Gomez
Durée : 43 minutes
Simon et Lloyd jouent le destin de l'humanité au poker…
9. Believe
Une Raison de Vivre
Genre : Épisode télé
Série : FlashForward
Saison 1 Épisode 9
Date de diffusion USA : Le 19 novembre 2009
Réalisé par : Michael Nankin
Durée : 43 minutes
Bryce essaye de précipiter son destin en se rendant au Japon…
10. A561984
A561984
Genre : Épisode télé
Série : FlashForward
Saison 1 Épisode 10
Date de diffusion USA : Le 03 décembre 2009
Réalisé par : Michael Nankin
Durée : 42 minutes
Mark et Demetri découvrent une piste à Hong Kong...
11. Revelation Zero : Part 1
Le Choix de Simon
Genre : Épisode télé
Série : FlashForward
Saison 1 Épisode 11
Date de diffusion USA : Le 18 mars 2010
Réalisé par : John Polson
Durée : 42 minutes
Nicole cherche des réponses à ses questions dans un groupe de parole…
12. Revelation Zero : Part 2
Suspect Zéro
Genre : Épisode télé
Série : FlashForward
Saison 1 Épisode 12
Date de diffusion USA : Le 18 mars 2010
Réalisé par : Constantine Makris et John Polson
Durée : 41 minutes
Mark part à la recherche de Lloyd et de Simon…
13. Blowback
Actions, Réactions
Genre : Épisode télé
Série : FlashForward
Saison 1 Épisode 13
Date de diffusion USA : Le 25 mars 2010
Réalisé par : Constantine Makris
Durée : 41 minutes
Zoé cherche à empêcher que sa vision ne se réalise…
14. Better Angels
Les Meilleurs Anges
Genre : Épisode télé
Série : FlashForward
Saison 1 Épisode 14
Date de diffusion USA : Le 01 avril 2010
Réalisé par : Constantine Makris
Durée : 43 minutes
Le FBI part enquêter en Somalie…
15. Queen Sacrifice
Le Sacrifice de la Reine
Genre : Épisode télé
Série : FlashForward
Saison 1 Épisode 15
Date de diffusion USA : Le 08 avril 2010
Réalisé par : Bobby Roth
Durée : 43 minutes
Une taupe se cache au sein de l'équipe du FBI…
16. Let No Man Put Asunder
Avant que la Mort nous Sépare
Genre : Épisode télé
Série : FlashForward
Saison 1 Épisode 16
Date de diffusion USA : Le 15 avril 2010
Réalisé par : Bobby Roth
Durée : 41 minutes
Le FBI retrouve la trace de l'arme de Mark…
17. The Garden of Forking Paths
Bâtiment 7
Genre : Épisode télé
Série : FlashForward
Saison 1 Épisode 17
Date de diffusion USA : Le 22 avril 2010
Réalisé par : Nick Gomez
Durée : 41 minutes
Mark rencontre enfin Frost en personne…
18. Goodbye Yellow Brick Road
L'infiltrée
Genre : Épisode télé
Série : FlashForward
Saison 1 Épisode 18
Date de diffusion USA : Le 29 avril 2010
Réalisé par : Nick Gomez
Durée : 43 minutes
Un homme étrange délivre un message à Olivia…
19. Course Correction
C'Était Écrit
Genre : Épisode télé
Série : FlashForward
Saison 1 Épisode 19
Date de diffusion USA : Le 06 mai 2010
Réalisé par : Leslie Libman
Durée : 41 minutes
Simon reçoit un ultimatum…
20. The Negotiation
Dernière Ligne Droite
Genre : Épisode télé
Série : FlashForward
Saison 1 Épisode 20
Date de diffusion USA : Le 13 mai 2010
Réalisé par : Leslie Libman
Durée : 40 minutes
Aaron poursuit sa mission en Afghanistan…
21. Countdown
Compte à Rebours
Genre : Épisode télé
Série : FlashForward
Saison 1 Épisode 21
Date de diffusion USA : Le 20 mai 2010
Réalisé par : John Polson
Durée : 43 minutes
Le jour fatidique du 29 avril est enfin arrivé…
22. Future Shock
Ligne Droite
Genre : Épisode télé
Série : FlashForward
Saison 1 Épisode 22
Date de diffusion USA : Le 27 mai 2010
Réalisé par : John Polson
Durée : 43 minutes
Il ne reste que quelques heures à Mark pour percer le mystère du black-out…

La critique

rédigée par
Publiée le 23 janvier 2017

FlashForward est une série américaine créée par Brannon Braga et David S. Goyer et produite par ABC Studios, HBO Entertainment (Hung, HBO) et Phantom Four (Blade, Spike TV). Le show a été diffusé sur la chaîne américaine ABC du 24 septembre 2009 au 27 mai 2010. En France, c'est d'abord la chaîne payante Canal+ qui a diffusé la série, du 1er juillet au 9 septembre 2010. TF1 en a par la suite acquis les droits de diffusion pour la programmer sur son antenne en 2011, du 11 mai au 29 juin.

Brannon Braga est né le 14 août 1965 à Bozeman, dans l'état du Montana aux États-Unis. Il a tout d'abord étudié les arts de la scène et le cinéma à la Kent State University dans l'état de l'Ohio avant d'intégrer un internat d'écriture scénaristique à l'université de Californie, en 1990. Dès la fin de ses études, il se fait tout de suite un nom dans le milieu de la science-fiction en participant à l'écriture de plus de 70 épisodes de la série Star Trek : La Nouvelle Génération (CBS). Braga deviendra par la suite l'un des plus importants contributeurs de la franchise Star Trek : il signe en effet les scénarios des films Star Trek : Générations (1994) et de Star Trek : Premier Contact (1996). Il co-signera également, entre 1995 et 2001, une cinquantaine d'épisodes de la série Star Trek : Voyager (UPN) et créera même la série Star Trek : Enterprise (UPN) en 2001. Il s'éloignera par la suite de l'univers de Star Trek en assurant le poste de producteur exécutif de la huitième saison de la série phare de la FOX, 24 heures Chrono. Plus récemment, Brannon Braga a créé en 2014 avec Adam Simon la série Salem (WGN America), un show mêlant fantastique et romance, inspiré des fameux procès des sorcières de Salem.

David S. Goyer est né, quant à lui, le 22 décembre 1965 à Ann Arbor, dans l'état du Michigan aux États-Unis. Goyer se destinait au départ à suivre une carrière d'enquêteur spécialisé dans les homicides. Sur les bancs de l'université, il assiste cependant à un discours prononcé par Lawrence Kasdan (qui avait à l'époque travaillé sur les scénarios de Star Wars : L'Empire Contre-Attaque et de Star Wars : Le Retour du Jedi), ce qui le pousse à plaquer ses projets de carrière dans la police pour aller travailler à Hollywood. Goyer est ensuite accepté à l'USC School of Cinema où il étudie l'écriture scénaristique. Après ses études, il démarre au bas de l'échelle en devenant assistant aux MTM Studios. L'année d'après, en 1989, il rédige et vend son premier scénario aux studios MGM, celui du film Coups pour Coups, avec Jean-Claude Van Damme dans le rôle-titre. Suite au succès modeste de ce film, Goyer délaisse l'écriture de scénarios originaux pour se spécialiser dans l'adaptation de comics : il signe ainsi entre 1998 et 2004 les scénarios de la trilogie Blade. Après cette expérience, il rejoint l'équipe de Christopher Nolan pour travailler sur la trilogie Batman : il co-signera donc les scénarios de Batman Begins (2005), The Dark Knight : Le Chevalier Noir (2008) et The Dark Knight Rises (2012). L'année suivante, en 2013, c'est Zack Snyder qui fait appel à ses talents de scénariste pour écrire l'histoire de Superman dans Man of Steel. En 2016 finalement, Snyder lui demande d'écrire le scénario de Batman v Superman : L'Aube de la Justice.

FlashForward raconte l'histoire d'une catastrophe planétaire : le 6 octobre 2009, la totalité de la population mondiale perd, en effet, conscience pendant très exactement deux minutes et dix-sept secondes. Durant ce laps de temps, chaque être humain a un aperçu de son futur, plus exactement de ce qu'il sera en train de faire le 29 avril 2010 à 22 heures précises. Suite à ce qui sera appelée « le black-out », les pertes humaines et matérielles sont énormes. En effet, près de 20 millions de personnes ont trouvé la mort durant ces deux minutes d'inconscience, que ce soit dans des accidents de voitures, sur des tables d'opérations ou encore dans des crashs d'avions. Une cellule de crise va alors se former au FBI, menée par l'agent spécial Mark Benford, pour tenter de découvrir qui est à l'origine de ce phénomène. Certains vont tout faire pour que leur vision se réalise, tandis que d'autres, dont le futur est moins attrayant, vont se battre pour empêcher leur destin de se produire.

Le scénario de FlashForward (un mot que traduisible en français par « bond dans le temps » et qui est l'inverse d'un flashback) est tiré du livre de science-fiction éponyme de l'auteur Robert J. Sawyer, publié en 1999 et récompensé du Prix Aurora (le prix du meilleur roman de science-fiction écrit par un auteur canadien).
Robert J. Sawyer est né le 29 avril 1960 à Ottawa, dans la province de l'Ontario, au Canada. Bercé dans son enfance par la science-fiction, notamment par les séries Star Trek, il débute en 1978 des études de journalisme à l'Université de Toronto. Grâce au film 2001, L'Odyssée de L'Espace, Sawyer découvre les œuvres littéraires d'Arthur C. Clarke, un auteur de science-fiction qui l'inspirera énormément pour écrire ses premières nouvelles, qui seront par la suite publiées dans des magazines de « pulp fiction », ces journaux à moindre coût imprimés sur du papier de piètre qualité. C'est en 1990 que Sawyer sort son premier roman, Golden Fleece, récompensé du prix Aurora. L'auteur recevra près d'une cinquantaine de prix littéraires pour ses ouvrages, dont dix fois le prix Aurora. Son œuvre littéraire est également saluée d'un prix Aurora spécial, décerné pour l'ensemble de sa carrière (Aurora Lifetime Achievment).

En plus de poursuivre aujourd'hui encore l'écriture de ses romans, Sawyer enseigne l'écriture de la science-fiction dans plusieurs universités nord-américaines. Il participe également à des cellules de recherches pour le Département fédéral de la justice du Canada, en tant que consultant sur le sujet des nouvelles technologies et de la génétique humaine. Ce sont en effet des thèmes que l'auteur a beaucoup abordés dans ses œuvres, où il est souvent question du transhumanisme et du posthumanisme, des théories futuristes qui mêlent les questions de la génétique humaine et de la technique. Dans ses romans, Sawyer s’intéresse à des sujets très divers, mêlant notamment les questionnements philosophiques et scientifiques. Le roman Flashforward en est un excellent exemple, puisque l'auteur y intègre des réflexions sur la conscience de l'espèce humaine, une notion à peu de choses près absente de la série télévisée qu'il a inspirée. Dans le roman, les personnages se rendent en effet compte que, durant le black-out, toutes les machines ont cessé de fonctionner, en même temps que la conscience humaine. À leur réveil, les personnages comprennent que, puisque la réalité a cessé d'être observée durant le black-out, elle a tout simplement cessé d'exister le temps de leur inconscience. Ces questionnements sur la conscience et la réalité observée font appel à des théories quantiques qui ont été laissées de côté dans l'écriture de la série, car jugées trop complexes pour les téléspectateurs. Le livre aborde également les questions du transhumanisme, notamment au travers de la possible sauvegarde de la conscience humaine dans un corps artificiel dans le futur. Ce sont des éléments qui sont, une fois encore, complètement occultés de l'adaptation télévisée.

L'adaptation du roman de Sawyer pour la télévision est un projet de longue haleine : déjà en septembre 2002, David S. Goyer annonçait en effet qu'il envisageait de produire une adaptation télévisée du roman Flashforward. Si le projet aboutira finalement huit années plus tard, l'expérience se révélera chaotique pour les créateurs, David S. Goyer et Brannon Braga, pour l'auteur du roman, Robert J. Sawyer et pour la chaîne ABC elle-même.
En 2007, quelques cinq années après que Goyer ait émis le souhait d'adapter le roman, les producteurs et les créateurs de la future série se réunissent avec Robert J. Sawyer pour discuter des modifications nécessaires à apporter à l'histoire pour que le show convienne au spectateur américain moyen : les showrunners avancent ainsi qu'ils souhaitent minimiser la distance temporelle du flashforward pour en accentuer davantage la portée dramatique et le sentiment d'urgence (dans le roman, les personnages voient leur futur vingt-et-une années plus tard, contre seulement six mois dans la série). Les créateurs insistent également pour transposer l'action de Genève vers les États-Unis. Finalement, Goyer et Braga souhaitent que la série se focalise sur un groupe du FBI et non pas sur des physiciens comme c'est le cas dans le roman, avançant que le téléspectateur moyen préférera toujours suivre les aventures de policiers, d'avocats et de médecins plutôt que celles de scientifiques. Sawyer accepte tous ces changements, sa seule volonté étant que la série conserve le questionnement central de son roman, à savoir l'exploration de la dualité entre le destin et le libre-arbitre. Les créateurs offrent ainsi à l'auteur la possibilité d'être consultant sur chacun des épisodes et lui proposent même d'écrire le scénario du sixième épisode de la série, censé se concentrer sur des questionnements philosophiques et physiques, des thèmes dans lesquels Sawyer est passé maître au fil de ses romans. Malheureusement pour Sawyer, le temps avance, et il lui est proposé plutôt de scénariser l'épisode onze en lieu et place de l'épisode six. Puis sa contribution est à nouveau repoussée à l'épisode dix-sept, et finalement, il lui sera offert d'écrire seulement l'épisode dix-neuf. L'auteur est assez mécontent de ces délais, puisqu'il est désormais trop tard pour rattraper le manque de profondeur scientifique des épisodes précédents, le scénario ayant basculé dans une enquête aux allures de course-poursuite contre des terroristes davantage que dans un drame science-fictionnesque emprunt de philosophie.

De son côté, David S. Goyer avait dans l'idée d'adapter le roman pour une chaîne câblée. Il montre ainsi ses idées à Brannon Braga, qui deviendra par la suite producteur exécutif et co-créateur de la série. Les deux hommes proposent leur projet à la chaîne HBO qui décide d'acheter le show. Malheureusement, durant les recherches préliminaires pour FlashForward, la chaîne change de direction : les nouveaux patrons estiment alors que la série n'est pas adaptée à leur antenne, mais permettent tout de même à Goyer et Braga de la proposer à un concurrent. Le concept de la série est alors placé sur le marché et une guerre d'enchères a lieu, remportée ultimement par ABC. Puisque la série intéressait plusieurs chaînes, Goyer parvint à négocier plusieurs termes du contrat : il fut ainsi décidé que la chaîne avait obligation de produire un épisode pilote, et surtout, que les créateurs avaient pratiquement les pleins pouvoirs sur le scénario de l'épisode pilote sans que la chaîne puisse véritablement intervenir. Le script du pilote, originellement écrit pour HBO, était cependant trop long pour ABC : un épisode de série sur une chaîne câblée dure environ cinquante-cinq minutes, contre quarante-trois sur les grandes chaînes nationales. La chaîne et les créateurs décident alors d'un commun accord de réaliser un double épisode pilote. Cependant, inexplicablement, dix jours avant que le tournage ne débute, ABC fait machine arrière et impose aux créateurs de ne faire qu'un simple épisode pilote de quarante-trois minutes au lieu du double épisode prévu, ce qui les force à réécrire l'épisode dans l'urgence la plus totale. Un nouveau retournement de situation a lieu deux jours avant le tournage, la chaîne demandant alors à nouveau un double épisode pilote ! Les délais sont cependant impossibles à tenir, puisque le matériel et les lieux de tournage avaient déjà été réservés pour la réalisation d'un épisode seulement. Si le pilote a reçu d'excellents retours de la part du panel de téléspectateurs-tests, cette mauvaise expérience annonçait pourtant une pénible collaboration à venir entre les créateurs de FlashForward et ABC.

Le pilote de FlashForward se termine sur la silhouette d'un homme, filmé par une caméra de surveillance, qui semble avoir échappé au black-out : l'enregistrement le montre en effet debout, au milieu de milliers de personnes inconscientes, et l'un des plus gros ressorts scénaristiques de la série est évidemment de découvrir qui est cet homme et pourquoi il n'a pas été affecté par le black-out comme le reste de la population. Après avoir réalisé plusieurs études de marché sur différents panels de téléspectateurs-tests, ABC demande alors aux créateurs de ne pas se concentrer sur le mystère de cet homme, mais plutôt de créer une série feuilletonnante où, chaque semaine, le téléspectateur suivrait les aventures d'un personnage en particulier, avec des problèmes divers résultant de son black-out. David S. Goyer racontera par la suite que les épisodes deux à sept de FlashForward sont un compromis entre les demandes d'ABC et sa volonté de s'en tenir au scénario de départ. Ces compromis donnent malheureusement lieu à un début de série où l'action est latente et où l'emphase est mise maladroitement sur la psychologie des personnages. La chaîne continuera par la suite à multiplier les droits de regard sur le scénario, en demandant par exemple à Goyer de se calquer sur la construction du neuvième épisode de la série, dans lequel la psychologie de l'un des personnages est creusée à l'aide de flashbacks, pour appliquer ce canevas à tous les épisodes. Une fois encore, Goyer refuse de modifier son scénario, entraînant progressivement une dégradation de la communication entre les dirigeants de la chaîne et l'équipe créative de FlashForward. À terme, Goyer s'est résolu à abandonner le navire, préférant rester fidèle en tout point à son scénario d'origine : il quitte ainsi officiellement le projet, au terme du tournage du douzième épisode de la série. Le communiqué de presse publié par ABC suite à ce départ ne fait pas état de ces tensions, mais indique seulement que Goyer s'est retiré pour se consacrer à ses projets personnels. Marc Guggenheim, qui travaillait sur la série en tant que producteur exécutif, avait, quant à lui, quitté le projet au terme du tournage du neuvième épisode de la série, à cause des tensions entre la chaîne et l'équipe de la série. Après le départ de David S. Goyer, FlashForward est alors reprise en main par trois showrunners, Jessika Borsiczky et Lisa Zwerling, qui faisaient déjà partie de l'équipe de la série, et Tim Lea, qui prend, pour sa part, le projet en cours de route. Les nouveaux producteurs font leur possible pour sauver la série d'un naufrage annoncé, en vain malheureusement, la série se voyant annulée en raison des chutes d’audiences vertigineuses.

Pourtant, FlashForward avait largement le potentiel de ses ambitions : une équipe artistique remarquable, avec des scénaristes ayant fait leurs preuves, un scénario ultra original et un casting d'excellente facture, et ce, malgré une quantité impressionnante de personnages.
La série gravite principalement autour de Mark Benford, un ancien alcoolique et agent de FBI qui, lorsqu'il se réveille du black-out, se rend compte qu'il sera tué le 29 avril, alors même qu'il sera sur le point de résoudre l'énigme du flashforward. Joseph Fiennes (Shakespeare in Love) est très bon dans le rôle de l'homme torturé qui porte le destin du monde sur ses épaules. Dans sa quête de vérité, il fera tout pour protéger sa femme, Olivia, une chirurgienne de renom qui sent son couple se dégrader depuis l'incident du black-out. Sonya Walger (Lost : Les Disparus, ABC) est, elle aussi, excellente dans son rôle, tout particulièrement dans les scènes qu'elle partage avec Lennon Wynn, qui interprète Charlie, la fille du couple.

Autour de cette cellule familiale en crise gravite plus d'une dizaine de personnages principaux dont l'un des plus intéressants est incontestablement Demetri Noh, le partenaire de Mark au FBI. Contrairement à une majeure partie de la population, Demetri n'a pas eu de vision de son futur durant le black-out. Redoutant la possibilité que ce soit là le signe qu'il sera mort d'ici la date fatidique du 29 avril, il va tout faire pour aider Mark dans son enquête, quitte pour cela à se mettre en danger à de multiples reprises. John Cho (Star Trek Into Darkness), davantage habitué aux rôles comiques au début de sa carrière cinématographique montre ici qu'il est capable d'une profondeur de jeu exceptionnelle.
Il en va de même pour l'autre tête d'affiche de FlashForward, en la personne de Dominic Monaghan (Lost : Les Disparus, ABC), qui interprète le rôle de Simon Campos, un des scientifiques spécialisés en physique quantique les plus brillants dans son domaine. Impitoyable et calculateur, délicieusement sarcastique, Simon rayonne véritablement à chacune de ses apparitions.

Les autres acteurs s'en sortent également avec les honneurs, que ce soit Christine Woods (Hello Ladies, ABC) qui interprète Janis Hawk, une agente du FBI lesbienne qui souhaite tomber enceinte ou encore Zachary Knighton (Happy Endings, ABC), qui joue Bryce Varley, un jeune chirurgien qui tente de se suicider dans l'épisode pilote mais qui en est ultimement empêché par le black-out, qui lui révèle un futur radieux. Mais le personnage le plus curieux de FlashForward est incontestablement Lloyd Simcoe ! Lloyd est, en effet, à la base le personnage principal du roman qui a inspiré la série. Il est d'ailleurs l'un des seuls éléments qu'il reste du roman original, en plus de l'idée de la perte de conscience qui permet aux gens d'entrevoir leur futur. Pourtant dans la série, il est rapidement éclipsé par Simon Campos, car si tous les deux sont des chercheurs éminents en physique quantique, Lloyd Simcoe n'a définitivement pas le charisme de Simon. Le personnage est interprété par Jack Davenport (Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl) qui, s'il est convainquant, est systématiquement écrasé lorsqu'il apparaît aux côtés de  Dominic Monaghan.

Il est évident que FlashForward souffre énormément de son développement chaotique. Les premiers épisodes de la série sont ainsi par moments terriblement ennuyeux tant la série présente des personnages efficaces, mais très convenus. Et si le téléspectateur accepte sans rechigner qu'une fois encore, il incombe au FBI de sauver le monde entier grâce à une poignées d'agents tous plus brillants les uns que les autres, les scénaristes ont beaucoup de difficultés à creuser leur psychologie. La pilule aurait sans doute été plus facile avaler pour le téléspectateur si FlashForward assumait pleinement de présenter des intervenants caricaturaux, à condition évidemment de bien les présenter. Il est évident que David S. Goyer avait une toute autre ambition pour sa série que d'étaler la psychologie de ses (trop) nombreux personnages, pour s'axer davantage sur le côté science-fiction du show. Ses divergences artistiques avec ABC l'en auront malheureusement empêché, et il est aujourd'hui difficile d'apprécier l'ensemble dans sa globalité ; tout juste peut-il être trouvé ci et là quelques qualités rédemptrices mais qui ne suffisent pourtant pas à rendre le show inoubliable.

Pour exemple, chaque écran-titre au début d'un épisode contient une image, presque subliminale, d'une scène qui va se dérouler dans l'épisode, pour rappeler le concept du flashforward. Le téléspectateur se prend ainsi vite au jeu d'essayer de deviner à quoi correspond l'image, et surtout, attend avec une certaine impatience de voir la scène en question se dérouler pour replacer l'image dans son contexte. L'idée est pertinente et plonge le public dès l'écran-titre dans l'ambiance de la série. Le scénario, au départ très original, surtout pour ABC qui n'a que très peu eu l'occasion de proposer dans sa grille des séries de science-fiction, est pourtant terriblement hésitant au final. Les douze premiers épisodes semblent ainsi interminables pour le téléspectateur qui se perd dans une myriade de personnages développés de façons inégales. Cela donne ainsi lieu à des dialogues tout bonnement surréalistes, le plus souvent complètement ridicules et indignes d'une série aussi ambitieuse. La palme de la réplique la plus stupide revient ainsi à un personnage qui, dans la première partie de la saison, dira texto : « Je suis un méchant ». Le téléspectateur sera le seul juge de cette réplique et décidera si elle se veut ironique ou si les scénaristes étaient véritablement sérieux en l'écrivant. Il se dégage donc de cette première partie de la saison une impression de remplissage qui fera frôler l'overdose au téléspectateur. La seconde partie est, au contraire, presque intégralement dédiée à l'enquête et à son avancement, ce qui donne évidemment une impression d'action beaucoup plus présente, mais où les réponses sont, de fait, distribuées au lance-pierre. Le déséquilibre se fait clairement sentir entre les deux parties de la saison et la courbe des audiences de la série montre clairement que FlashForward a provoqué, dès ses premiers épisodes, un désintérêt massif des téléspectateurs.

Avec le départ de David S. Goyer en milieu de saison, nul doute que les tensions se sont apaisées entre l'équipe créative de FlashForward et ABC, ce qui n'empêche pas à certains moments les deus ex machina de s'accumuler pour débloquer les situations, sans qu'il soit véritablement permis de dire s'ils sont le fait d'ABC qui souhaitait remodeler la série à son idée ou si les scénaristes sont parvenus à s'imposer. Il est en tout cas certain que la série est presque intégralement dénuée de caractère science-fictionnesque : FlashForward, en perdant à mesure de son développement le côté science-fiction original est ainsi un Quantico avant l'heure, une série policière divertissante où le FBI se lance dans une course contre la montre pour arrêter des terroristes. Rien de foncièrement mauvais à cela, si ce n'est qu'à force de tant d'errances et d'hésitations, la série ne sait plus sur quel pied danser, et le téléspectateur non plus d'ailleurs. Son final a cependant le mérite d'être absolument dantesque, avec un cliffhanger très réussi, même s'il est amené trop rapidement dans le but de rattraper le retard accumulé dès les premiers épisodes. L'épisode final se suffit donc à lui-même, et s'il ouvrait la voix à une potentielle seconde saison, l'annulation de la série par ABC n'est pas véritablement à déplorer. Comme c'est souvent le cas dans les séries du genre, il est à regretter que les réponses sur les motivations des cerveaux derrière le black-out ne soient pas assez clairement données. Mais rien de trop frustrant pour le téléspectateur qui, résigné depuis longtemps, souhaitait simplement voir se terminer l'histoire de ces personnages qui, pour la plupart clichés, n'en demeurent pas moins indéniablement attachants.

Si FlashForward fourmille de bonnes idées parfois mal exécutées, il faut pourtant lui reconnaître une direction artistique pertinente et intéressante : un vrai beau travail a ainsi été effectué sur les musiques et certains plans, bien que classiques, se révèlent parfaitement réalisés. La série échoue certes à mettre en place une véritable ambiance post-apocalyptique qui semblait pourtant de circonstance mais certaines de ses images sont à couper le souffle, à l'image des scènes de black-out où la population s'effondre d'un coup d'un seul, pendant que le spectateur impuissant observe des centaines de catastrophes se produire, des avions s'écraser dans des bâtiments et des bus entiers sombrer dans les profondeurs des eaux. Il conviendra néanmoins au téléspectateur d'être clément avec certains effets spéciaux parfois mal menés, principalement dans l'épisode pilote, car si le premier épisode de FlashForward est des plus ambitieux, son exécution a, quant à elle, quelque peu souffert d'un manque de budget.

À l'origine, ABC avait commandé treize épisodes de FlashForward. Devant les excellentes audiences des deux premiers épisodes de la saison, la série voit son nombre d'épisodes porté à vingt-quatre, puis diminué à vingt-deux après le départ de David S. Goyer de la production. Diffusée le jeudi à 20 heures, la série a effectué un démarrage plus que prometteur : presque 12.5 millions de téléspectateurs curieux étaient au rendez-vous devant le premier épisode de FlashForward ! Malheureusement, les audiences chutent d'épisode en épisode, pour rassembler finalement moins de 5 millions de fidèles devant leur poste de télévision pour l'épisode final. Robert Sawyer, l'auteur du roman Flashforward, a alimenté son blog personnel de réflexions sur la série durant la diffusion de FlashForward. Il a par exemple observé que les critiques ont largement comparé le show à un « sous » Lost : Les Disparus alors que, selon lui, le traitement des deux séries est très différent. Il dresse même une liste des différences entre les deux séries qu'il envoie à la production de FlashForward, cherchant ainsi à expliquer l’échec critique de la série ! Plus fort encore : alors même qu'il était consultant sur la série et avait un droit de regard sur le scénario, il envoie le 19 février 2010 un mémo aux producteurs de FlashForward en déplorant les nombreuses incohérences qu'il a relevé durant son visionnage et qui, selon lui, ont plombé le show ! Il relève ainsi, et le téléspectateur ne peut qu'être d'accord avec lui, que la série relate un drame mondial, mais se contente pourtant de ne suivre qu'un tout petit groupe de personnages qui semble se remettre extrêmement vite de la perte de vingt millions de vies humaines. Il explique également que la ville semble s'être reconstruite en quelques jours alors même que des dizaines d'avions se sont écrasés dans des tours durant le black-out, sans compter les milliers de carcasses de voitures qui jonchaient les routes et auraient dû paralyser la ville pendant des semaines. Il poursuit son mémo avec ses idées pour une éventuelle seconde saison où il entend bien s’inspirer cette fois de Lost : Les Disparus : Sawyer propose ainsi l'écriture d'une saison qui reprendrait toutes les ficelles de cette série pour les améliorer, et produire ainsi « Un Lost : Les Disparus version 2.0 ». Peine perdue pourtant, puisque FlashForward sera finalement annulée officiellement par ABC le 13 mai 2010, quelques heures avant la diffusion du vingtième épisode de la série. Si l'auteur du roman Flashforward tenait tellement à ce que la potentielle seconde saison de la série s'inspire de Lost : Les Disparus, c'est qu'elle était, à cette époque, LA série qu'il fallait absolument égaler tant son succès critique et financier était impressionnant. Cela explique sans doute en partie les dissensions entre ABC et les créateurs de FlashForward qui n'étaient pas sur la même longueur d'ondes concernant la série. Ainsi, si ABC s'est tellement battue pour la racheter aux enchères après que HBO l'ait abandonnée, c'est sans doute parce qu'elle avait l'idée de lancer un nouveau show évènement empruntant nombre de ses codes à Lost : Les Disparus, cette dernière tirant sur sa fin.

En France, FlashForward a été tièdement accueillie sur Canal+ durant l'été 2010 avec une moyenne de 600 000 téléspectateurs par épisode. Sur TF1, qui l'a diffusée un an plus tard, elle réalise de bons scores pour un programme de seconde partie de soirée, avec en moyenne 1.5 millions de téléspectateurs au rendez-vous chaque semaine. Les mauvaises critiques et les audiences catastrophiques américaines auront sans doute convaincu TF1 de reléguer le show en seconde partie de soirée, en le dilapidant au rythme de trois épisodes par semaine.

FlashForward avait tout pour être une excellente série. Elle souffre pourtant au final de sa trop grande ambition, des conflits entourant sa production et d'une écriture parfois brouillonne. Dès lors, il ne lui reste plus que des personnages attachants et une genèse atypique pour ne pas se faire complètement oublier. Navire pris au cœur d'une tempête qui a fini par sombrer sans capitaine à bord, FlashForward a certainement refroidi les ardeurs d'ABC qui, une fois de plus, a essuyé un échec cuisant avec une série de science-fiction. Quel dommage de voir une histoire avec tellement de potentiel gâchée à ce point !

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