Échec au Roi
Titre original : Rob Roy, the Highland Rogue Production : Walt Disney Productions Date de sortie USA : Le 4 février 1954 Genre : Aventure |
Réalisation : Harold French Musique : Cedric Thorpe Davie Durée : 83 minutes |
Disponibilité(s) en France : | Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis : |
Le synopsis
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La critique
Echec au roi est le cinquième film "live" des studios Disney à ne disposer d'aucune animation. Walt Disney, toujours enclin à valoriser le moindre dollar, a en effet l'idée, en ces temps de disette financière caractéristique de l'après-guerre, d'utiliser des fonds datant des années sombres et bloqués en Angleterre, pour réaliser des films au Royaume-Uni. Ne disposant d'aucun animateur britannique chevronné, il décide de produire tout simplement des films "live" et se lance dans le genre, dès 1950, avec L'île au trésor. Succès commercial aidant, il renouvelle l'expérience deux ans plus tard, en adaptant un autre classique d'aventures de la littérature anglaise. Robin des bois et ses joyeux compagnons était né et consacrait, pour la première fois chez Disney, une équipe totalement britannique, jusqu'au réalisateur du long métrage, Ken Annakin. L'année d'après, avec La rose et l'épée, il signe un troisième film du même réalisateur .
Echec au roi, sorti en 1954, constitue donc la quatrième production britannique des studios Disney. Le film est une merveilleuse adaptation d'une légende britannique. Robert Roy MacGregor (7 mars 1671 – 28 décembre 1734), communément appelé Rob Roy, est en effet un héros populaire écossais. Hors-la-loi du début du XVIIIe siècle, il est ainsi un brigand des Highlands, connu pour être le Robin des Bois écossais. D'abord trafiquant de bétail, il devient, il est vrai, bien vite lui même éleveur et vend sa protection à ses voisins contre les autres voleurs de troupeau. Si la légende de Robert Roy MacGregor a inspiré le roman Rob Roy de Sir Walter Scott, la version disneyenne livre elle une version très libre de l'histoire.
Ken Annakin, une fois encore, prend les rênes de l'adaptation. Du moins essaie t'il ! Le studio britannique, avec lequel il était sous contrat, le rappelle en effet à l'ordre et le contraint à abandonner le projet. Ni une, ni deux : le réalisateur Harold French reprend le flambeau. Le spectateur, lui, ne voit pas de différence tant le style des deux hommes est très proche l'un de l'autre. D'ailleurs, le casting est là pour le rassurer puisqu'il utilise, pour l'essentiel, des acteurs déjà vus dans les productions précédentes. Richard Tood campe ainsi un fabuleux Rob Roy, Joan Rice, une superbe Helen Mary, James Robertson Justice, un attachant Duc d'Argyll sans oublier Michael Gough en détestable Duc de Montrose. Tous les personnages du film, à l'exception de ce dernier, sont ambivalents, tout en nuances, entre le blanc ou le noir et le bon ou le mauvais.
Echec au roi, en dépit de sa grande capacité de divertissement, est un échec tant commercial que critique. Rapidement tombé dans les affres de l'oubli, il a, en réalité, la grande vertu de convaincre Walt Disney de la capacité de ses studios californiens de Burbank à réaliser, sur place, leurs propres films "live". Grand bien lui en fasse puisque le coup d'essai sera un coup de maître avec le chef d'œuvre : 20 000 lieues sous les mers.