Le Justicier aux Deux Visages

Le Justicier aux Deux Visages
L'affiche du film
Titre original :
Dr. Syn, Alias the Scarecrow
Production :
Walt Disney Productions
Date de sortie USA :
Le 21 novembre 1975
Genre :
Aventure
Réalisation :
James Neilson
Musique :
Gérard Schurmann
Terry Gilkyson
Durée :
75 minutes
Disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

En ce milieu du 18 siècle, les humbles sujets du roi d'Angleterre, George III, se voient condamnés à une vie misérable, asphyxiés par les innombrables taxes grevant les importations. Le Dr Syn, vicaire du Sussex, situé dans le comté de Romney Marsh, décide alors de se rebeller secrètement contre la force publique en devenant la nuit le justicier masqué, l'Epouvantail...

La critique

rédigée par

Walt Disney lance la mise en production de Dr Syn aux débuts des années 60. Souhaitant apporter au film une grande touche d'authenticité, il déporte le tournage en Angleterre, précisément dans le comté de Romney Marsh. Fidèle à ses principes, le Maître se donne les moyens de ses ambitions et traite l'œuvre indépendamment de son support de diffusion. S'il recherche avant tout la qualité éditoriale, il voit également d'un bon œil la possibilité, une fois la fiction réalisée, de la proposer, au choix, sur le petit ou grand écran. Il filme ainsi assez de matière pour tenir trois longs épisodes de 45 minutes destinés à la diffusion télé sur le marché américain mais utilise aussi le format cinéma, histoire de présenter le long-métrage dans les salles obscures à l'international, en France et Grande Bretagne notamment.

Côté scénario, Walt Disney fait adapter les romans en conservant leur essence tout en se concentrant sur l'épopée Scarecrow dont il change certains rebondissements. Ayant tiré les conclusions qui s'imposent de son erreur avec Davy Crockett, qui a le mauvais goût de passer trop vite de vie à trépas, il conserve, cette fois-ci, son personnage principal bien vivant. Il intervient aussi considérablement dans les rôles secondaires, privant par exemple le Dr Syn de prétendante mais rajoutant au contraire l'amourette de la fille du dignitaire local avec le jeune lieutenant de l'armée. Au final, de l'Epouvantail énigmatique à souhait, à son bras droit, Mr. Mipps qui partage avec John Banks, le plus jeune fils du dignitaire, le secret de son identité, à sa sœur, Katharine Banks, amourachée du sympathique Lt. Philip Brackenbury, en passant par le bon Squire Thomas Banks, haut dignitaire du comté de Romney Marsh dont le fils ainé Harry est enrôlé de force dans la Navy depuis 4 ans, sans oublier l'autoritaire et parfaitement antipathique General Pugh ; toute la galerie de personnages fait mouche et séduit le spectateur épaté devant le soin donné à la qualification des intervenants.

Les acteurs livrent d'ailleurs des prestations de haute tenue. Le premier d'entre eux, Patrick McGoohan, semble fait pour le rôle du Dr Syn. Il adopte en effet une attitude douce et pausée en tant que vicaire mais devient redoutablement déterminé mué en l'Epouvantail. La violence se ressent dans les gestes et le timbre de voix, dotant le justicier d'un rire l'amenant aux portes de la folie furieuse. Il maintient ainsi l'ordre par la terreur alors même que ses valeurs l'empêchent de tuer qui que se soit, limite morale dont il organise précieusement le secret. Connu du grand public pour son rôle dans la série Le Prisonnier, Patrick McGoohan est un familier des productions de la compagnie de Mickey, aussi bien pour le label historique avec Les Trois Vies de Thomasina (1963) ou pour sa filiale Touchstone avec Baby... Le Secret de la Légende Oubliée (1985). Il a, plus récemment encore, prêté sa voix à Billy Bones dans La Planète au Trésor.
George Cole endosse, pour sa part, le rôle de Mr. Mipps. D'un physique peu avenant, il campe à merveille un personnage finalement charismatique, qui surprend son monde par sa capacité à se rendre parfaitement sympathique. L'acteur apparaitra dans un autre téléfilm pour Disney, deux ans plus tard, The Legend of Young Dick Turpin (1966)
Enfin, Sean Scully, connu pour ses prestations dans le téléfilm, Le Prince et le Pauvre (1962) et le film Almost Angels (1962) assume avec brio le personnage de John Banks, permettant notamment aux jeunes téléspectateurs de s'identifier merveilleusement à lui.

La version cinéma dispose logiquement de moins de temps que son alter-égo télé pour dérouler son récit. Condensant trois épisodes de 50 minutes en un film d'1h30, elle s'évertue ainsi, au moyen d'un montage efficace, d'aller à l'essentiel. Les parties retirées proviennent principalement de l'épisode n°1 qui voit plusieurs de ses scènes passées à la trappe dont, notamment, la première bataille entre le General Pugh et l'Epouvantail. Les introductions de Walt Disney, la scène de l'épisode 3 reprise de l'épisode 1 et les génériques des épisodes deux et trois subissent logiquement le même sort. Le film reprend, en revanche, l'indicatif du premier épisode, qui rallongé, devient une superbe version de la chanson Scarecrow de Terry Gilkyson.
Le long-métrage débarque sur les écrans anglais en décembre 1963, quelques mois seulement avant la diffusion de la série à la télévision américaine présentée sous le titre Dr. Syn, Alias the Scarecrow. En France, il est proposé dans les cinémas le 11 août 1965 sous l'appellation du (Le) Justicier aux Deux Visages. Il aura finalement les honneurs des salles obscures aux Etats-Unis le 21 novembre 1975 en complément d'une ressortie du film L'Île au Trésor, mais dans une durée différente réduite à 75 minutes.

Le Justicier aux Deux Visages témoigne, une fois encore, de l'incroyable talent de Walt Disney pour dénicher des œuvres classiques et les porter à l'écran de la meilleure manière. L'adaptation des aventures du Dr Syn est en effet aussi intelligente que passionnante.

À noter :
Le film, sous son format anglais de 95 minutes, est sorti, en DVD Zone 1, dans le volume L'Épouvantail ou le Justicier aux Deux Visages de la collection des Walt Disney Treasures. Par contre, sa version américaine réduite à 75 minutes, reste indisponible.

L'équipe du film

1928 • 2009

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