Titre original :
Treasure Planet
Production :
Walt Disney Animation Studios
Date de sortie USA :
Le 27 novembre 2002
Genre :
Animation 2D
IMAX
Réalisation :
Ron Clements
John Musker
Musique :
James Newton Howard
Durée :
95 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Jim Hawkins, un garçon de quinze ans, vit avec sa mère dans une ville portuaire. Adolescent turbulent, il croise un jour le chemin d'un certain Billy Bones qui lui remet, avant de rendre son dernier soupir, un orbe précieux contenant une carte menant au fabuleux et légendaire trésor de pirates, le "butin de mille univers". Mis au courant de l'existence de l'objet, le Docteur Doppler monte alors rapidement une expédition à bord du RLS Héritage, un magnifique galion de l'espace sur lequel Jim prend également place en qualité de mousse auprès de John Silver, charismatique cyborg cuisinier du navire...

La critique

rédigée par
Publiée le 03 juin 2017

La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers est un film ambitieux qui n'a pas réussi à trouver son public. Il est assurément l'un des plus gros échecs financiers des Walt Disney Animation Studios. D'une beauté visuelle resplendissante et d'une musique envoûtante, le long-métrage soufre de ses personnages somme toute peu attachants ; le seul à sortir du lot étant clairement John Silver, une franche et belle réussite.

Le film d'animation se base sur le célèbre roman L'Île au Trésor de Robert Louis Stevenson.
L'écrivain est né le 13 novembre 1850 sous le nom Robert Lewis Balfour Stevenson à Edimbourg en Écosse. Il commence à suivre les pas de son père en s'inscrivant dans une école d'ingénieur avant de changer de voie en passant par le droit puis vers l'écriture. Mais le jeune homme, atteint de tuberculose, va ensuite parcourir le monde afin de trouver un climat plus propice à sa santé que le temps pluvieux de son Écosse natale. Il puise alors son inspiration littéraire dans ses nombreux voyages comme Voyage avec un Âne dans les Cévennes publié en 1879 mais connaît réellement le succès avec ses romans L'Île au Trésor (1883) qui enflamme l'imagination des jeunes garçons du monde entier ; L'Étrange Cas du Docteur Jekyll et de M. Hyde (1885) où se mêlent aventure, psychologie et manichéisme ; et Enlevé ! qui raconte les aventures du jeune David Balfour dans les Highlands au milieu du XVIIIe siècle. Il publie également des poèmes, des nouvelles et des essais. Toujours dans l'idée de combattre les symptômes de sa maladie, il s'installe aux îles Samoa, pour y passer ses dernières années. Il y meurt d'une crise d'apoplexie à l'âge de 44 ans le 3 décembre 1894.

La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers n'est pas la première adaptation par les studios Disney du livre de Robert Louis Stevenson puisque le premier long-métrage en prises de vues réelles des studios fut L'Île au Trésor sorti en 1950 avec Bobby Driscoll dans le rôle de Jim Hawkins et Robert Newton dans celui de Long John Silver. L'opus est d'ailleurs devenu, au fil du temps, un classique des studios de Mickey. Toujours sur le même thème mais pour la télévision cette fois-ci, Disney Channel propose, quant à elle, en 1986 une série de dix épisodes, Return to Treasure Island, coproduite avec HTV et offrant à Brian Blessed le rôle de Long John Silver.

Deux grands réalisateurs mythiques des studios Disney sont à la manœuvre sur La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers : Ron Clements et John Musker, heureux créateurs de Basil, Détective Privé (1986), La Petite Sirène (1989), Aladdin (1992) et Hercule (1997) puis de La Princesse et la Grenouille (2009) et Vaiana, la Légende du Bout du Monde (2016).
John Musker est né à Chicago le 8 novembre 1953. Après une formation d'animateur de deux ans chez CalArts, le jeune homme se voit engagé par les studios Disney en 1977. Son premier travail chez Mickey est celui d'assistant sur Le Petit Âne de Bethléem, un moyen-métrage d'animation réalisé par Don Bluth. Il devient ensuite animateur pour Rox et Rouky, l'occasion pour lui de rencontrer Ron Clements tandis que sur Taram et le Chaudron Magique, il est storyboardeur. Il est enfin promu, avec son collègue Ron Clements, réalisateur dès Basil, Détective Privé. Et ce n'est pas moins de sept films qu'ils réaliseront ensemble.
Ron Clements, quant à lui, est né le 25 avril 1953 à Sioux City dans l'Iowa. Après avoir travaillé quelques mois comme animateur chez Hanna-Barbera Productions (aujourd'hui Cartoon Network Studios), il rentre chez Disney en 1976. Il fait alors son apprentissage aux côtés de Frank Thomas pendant deux ans puis grimpe progressivement dans la hiérarchie du studio : animateur de personnages dans Les Aventures de Bernard et Bianca et Peter et Elliott le Dragon (1977), superviseur de l'animation dans Rox et Rouky (1981), coscénariste dans Taram et le Chaudron Magique (1985), il passe finalement à la mise en scène dans Basil, Détective Privé en 1986.

L'idée de La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers remonte à 1985. Cherchant un sujet pour son prochain film, après Basil, Détective Privé, Ron Clements propose en effet plusieurs idées à ses patrons d'alors, Michael Eisner et Jeffrey Katzenberg. John Musker, avec lequel il vient tout juste de terminer les aventures de la souris détective, lui prête à nouveau main forte. Sur tous les projets présentés, les dirigeants de The Walt Disney Company portent leur dévolu sur La Petite Sirène qui deviendra le film qui marquera le début du troisième âge d'or des Walt Disney Animation Studios. Mais parmi les autres pistes se trouve celle d'un film qui pourrait être résumé comme "L'Île au Trésor dans l'espace". Sauf que le projet n'enchante pas du tout Jeffrey Katzenberg qui la repousse aussitôt. Et il va falloir attendre son départ des studios Disney en 1994 pour que l'opus soit remis sur les rails par la nouvelle direction. Entre temps, Ron Clements et John Musker auront été assignés à Aladdin puis Hercule qu'ils sont en train de réaliser pour une sortie en 1997. Ils espèrent ainsi que le projet personnel qui leur tient à cœur depuis plus de dix ans sera enfin leur prochain film. Il faut dire que la mise en chantier de projets plus ambitieux s'éloignant du canevas des années 90, comme Atlantide, l'Empire Perdu ou Lilo & Stitch, va grandement les aider à concrétiser leur rêve.

La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers est, en effet, à l'époque à l'opposé de ce que proposait le studio. Le film s'annonce ainsi sans chanson et mise plus sur le côté aventure que magique. De plus, il ne comporte aucune romance ! Mais l'attente qu'il a connue avant sa mise en production lui a été favorable car elle a permis l'avancée de la technologie de nature à mieux servir l'ambition des réalisateurs pour le long-métrage avec, en particulier, une envie d'un mouvement de caméra à la Piège de Cristal. L'autre nouveauté est aussi de proposer un film de science-fiction en animation, une chose qui avait été peu faite jusque-là, en particulier aux États-Unis. Pour autant, le but n'est pas de livrer un récit froid à la Blade Runner mais bien de proposer une histoire chaleureuse : de la vie et de l'espérance et non de la noirceur métallique servis par des décors emplis de tuyaux et de tôles confinés aux tons de bleus.

Le visuel du film se doit donc de servir l'ambition de gaieté des réalisateurs qui appliquent pour cela le principe du 70 / 30. Les décors et l'ambiance du film doivent de la sorte paraître à 70% anciens et à 30% modernes. Si Atlantide, l'Empire Perdu revêtaient un côté steampunk et vernien, La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers opte lui pour un rendu détonnant des films de science-fiction classique. Il subit une influence très XVIIème siècle avec des petites touches de modernités futuristes. Un exemple parmi tant d'autres se constate dans les vaisseaux qui reprennent la forme de gallons à voile mais pour naviguer dans l'espace et non sur l'eau. Leurs voiles sont dès lors des panneaux solaires ! Le film ne cherche d'ailleurs absolument jamais à proposer une réalité scientifique crédible puisque les personnages ne portent aucun scaphandre, nul ne sachant par quelle astuce l'équipage tout entier se voit capable de respirer dans le vide de l'espace. Rien de bien gênant malgré tout, l'imagination faisant son office. Car il faut clairement l'avouer : visuellement, La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers est superbe. Le parti pris graphique, l'ambiance, les décors que cela soit les vaisseaux, les habitations, l'espace ou la planète au trésor ; tout est ici magnifique. Pour parvenir à ce résultat bluffant, l'équipe a ainsi utilisé intensément la méthode du Deep Canvas, une technique créée pour Tarzan, et qui permet de mettre au point des décors en trois dimensions et d'y faire interagir les personnages dans tous les angles, avec des mouvements de caméra ambitieux.

Là où le film est en revanche moins convaincant visuellement, c'est dans le design des extra-terrestres. Ils sont, en effet, peu ou prou tous des dérivés d'animaux (chat, chien, pieuvre, scarabée, ...) rendus anthropomorphes. Le rendu s'affiche dès lors ni très inédit, ni particulièrement avenant. Et cela pose un réel problème narratif puisque tous les personnages secondaires se révèlent peu attachants au point que presqu'aucun ne ressort vraiment du lot. Il est alors légitime de se poser la question de savoir si l'opus n'aurait pas gagné en force à se contenter de personnages uniquement humains. A trop vouloir ne pas perdre le public enfantin en ayant des créatures avec lequel ils peuvent s'identifier, tout le casting est déséquilibré. Car cette tentative, presque désespérée de rester au plus proche de son public de prédilection, est menée de manière un peu trop maladroite. L'exemple le plus gênant et inutile est assurément la conversation en "flatula" avec le pirate extraterrestre Monsieur Prout. Les blagues de rots et de pets tombent comme un cheveu sur la soupe et ne sont ni drôles, ni simplement bien amenées. C'est lourd et poussif à souhait. Les plus petits riront sans doute mais les grands seront définitivement perdus. Et que dire de l'autre tentative d'atténuer le côté un peu violent ou adolescent du film avec la quasi absence de pistolets et autres épées. À ce sujet, une rumeur laisse entendre que l'effacement des traces des armes serait une demande directe de Michael Eisner lui-même, formulée tardivement, à seulement six mois de la sortie de l'opus. Au final, La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers est coincé entre deux courants : il semble vouloir s'émanciper des productions Disney classiques tout en voulant y coller. Cette ambivalence va finalement décontenancer le public : ses résultats seront catastrophiques plombés par le symptôme bien connu chez certains longs-métrages Disney, animés ou en prises de vues réelles, qui n'ont pas jamais su à qui s'adresser.

Le récit de La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers sur la trame classique du roman qu'il respecte globalement : la mort de Billy Bones, l'embarcation à bord du bateau, l'amitié puis la trahison de Long John Silver, l'arrivée sur le lieu du trésor puis la bataille pour l'obtenir. Le bilan est alors paradoxal car, si l'histoire est plutôt bonne, elle demeure en réalité sans aucune réelle surprise. Des moments de tension se font certes jour ça et là mais le public n'a jamais vraiment peur pour les personnages. Le souffle de l'aventure tente, quant à lui, d'être présent mais ne parvient jamais réellement à prendre. Des endroits extraordinaires sont aussi visités mais - et toujours mais - le film ne donne jamais envie de les explorer. Le spectateur découvre alors La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers avec plaisir puis l'oublie aussitôt. Rien ne reste vraiment dans les mémoires. Le côté académique dans son déroulé, où tous les ingrédients sont là sans que la sauce n'arrive à prendre, le rend au final banal. Il manque clairement un élément, essentiel à toute œuvre : une âme, cette petite étincelle qui fait vibrer le public devant l'histoire. Or, ici, rien ne parvient malheureusement à impliquer le spectateur qui reste passif de bout en bout.

Outre un récit par trop prévisible, l'autre grand problème de La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers se retrouve du côté de ses personnages qui, en dehors de John Silver, Morph et dans une moindre mesure du capitaine Amelia, sont assez décevants.
Le manque d'empathie que peut ressentir le spectateur devant le film tient logiquement beaucoup au personnage du Jim Hawkins. Même si le roman ne précise jamais l'âge du héros, de nombreuses représentations (notamment dans l'adaptation à prises de vues réelles des studios Disney) avaient tendance à donner au jeune garçon l'âge de douze ans. Ici, Jim Hawkins avoisine plutôt les quinze ans. Il est ainsi bien plus rebelle que le héros du roman originel. Alors que dans le livre, Jim Hawkins est un garçon sage qui vient de subir la mort de son père ; ici c'est un adolescent qui se cherche et qui en veut à son père de l'avoir abandonné lui et sa mère alors qu'il était enfant, tout ça pour partir dans la mer d'étoiles. Son côté révolté, insoumis à l'ordre légal, presque renfrogné, ne l'aide pas donc à le rendre vraiment attachant. En fait, le spectateur éprouve plus de compassion pour sa mère qui tient seule l'auberge en essayant d'élever son fils. Alors certes, l'évolution du jeune homme et sa découverte de la figure paternelle en la personne de John Silver vont lui permettre de retrouver le bon chemin mais il est déjà trop tard pour faire chavirer le cœur du public qui restera distant de lui. Il faut dire aussi que Jim est peu aidé par un design assez étonnant avec un visage de face dont le nez est quasi absent. Déroutant. Sa voix est en revanche parfaitement tenue en anglais par Joseph Gordon-Levitt et David Hallyday en français.

Le personnage de John Silver est, par contre, une superbe et extraordinaire réussite. Animé par Glen Keane, il est une véritable prouesse technique et artistique. Le personnage est ainsi un pirate alien d'une cinquantaine d'années, avenant, drôle, mais représentant une vraie menace. Mi-homme, mi-robot, il semble être un méchant lui qui est un cyborg dont le bras et l'œil sont des prothèses mécaniques. Si Glen Keane anime le personnage traditionnellement, les deux appendices sont quant à eux créées par ordinateur par Eric Daniels. Pour l'œil, Keane imagine en outre un mécanisme emprunté à un vieux train, avec une roue actionnée par un bras tournant. En apparence comme au niveau de son caractère, John Silver est donc un humain chaleureux, mais également une machine complexe, capable des meilleurs comme des pires sentiments. Mentor malgré lui du jeune Jim Hawkins, il devient à cause des circonstances une réelle menace pour le garçon. Pour autant, le spectateur ressent à la fois son vrai respect et presque son amour paternel vis à vis du garçon. Il faut ici mentionner le superbe doublage français de Jacques Frantz qui apporte beaucoup de chaleur mais aussi la dureté nécessaire au personnage.

Deux autres intervenants arrivent à sortir du lot.
Le premier est Morph, un protoplasme polymorphe. Cet "animal" de compagnie de John Silver est l'équivalent d'un perroquet. Changeant de forme avec la possibilité de répéter quelques sons ou paroles, il apporte beaucoup d'humour sans être trop forcé. De plus, son attachement à Jim fonctionne à merveille.
L'autre personnage est le capitaine Amelia. Féline anthropomorphe, elle est le capitaine du galion RLS Héritage. D'un caractère bien trempé, elle est autoritaire mais toujours juste, avec surtout une honnêteté et un courage sans borne. Même si elle peut paraître un peu guindée, elle arrive à se rendre plutôt attachante aidé par le doublage français de Michèle Laroque et la voix d'Emma Thompson en anglais.

Les autres personnages sont, quant à eux, bien plus décevants.
Le Docteur Delbert Doppler est sans aucun doute le maillon faible du casting. Chien antropomorphe, il est un riche ami de la famille Doppler qui va financer l'expédition de Jim pour trouver le butin de mille univers. Maladroit, il est trop lourdaud pour convaincre au point de n'être finalement ni drôle ni foncièrement attachant.
B.E.N., acronyme de Bio-Electronico Navigateur, a été le navigateur du capitaine Nathaniel Flint qui a amassé le butin de mille univers et lui a ôté tous ses circuits de mémoires afin qu'il ne dévoile pas l'emplacement du trésor. Il est ainsi l'équivalent du personnage de Ben Gunn dans le roman. Aussi fou que lui, il a toutefois tendance à être aussi un peu énervant. Le doublage de Loránt Deutsch n'aide d'ailleurs pas à le rendre très sympathique ; en anglais, Martin Short y réussit beaucoup mieux.
Parmi les autres personnages, il peut être aussi cité l'un des membres de la bandes de Pirates, Scroop, le vrai méchant du film ; ou alors le vieux Billy Bones dont la voix anglaise est tenue par Patrick McGoohan (connu chez Disney pour avoir été le personnage du Dr. Christopher Syn dans L'Épouvantail en 1964).

Si son récit et son casting pèchent, La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers brille en revanche par sa musique et ses quelques chansons.
Après Dinosaure et Atlantide, l'Empire Perdu, James Newton Howard travaille ici une troisième fois pour les Walt Disney Animation Studios. Et de nouveau, il propose un résultat splendide ! La bande originale de La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers allie, en effet, parfaitement un côté symphonique à des sons très XVIIème siècle. La partition apporte ainsi un côté marin à l'opus mais aussi la dimension épique qu'il lui faut.
Deux chansons sont également écrites pour le film. La première est Un Homme Libre, la seule à être proposée à l'intérieur du récit, illustrant superbement la relation grandissante de Jim et de John Silver. Elle est interprétée à merveille en français par David Hallyday. La seconde est Always Know Where You Are de BB Mak positionnée uniquement dans le générique de fin.

La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers est plutôt bien accueilli par la critique, saluant son magnifique visuel et son aventure épique même si elle pointe la faiblesse de certains personnages. Le film sera d'ailleurs nommé pour l'Oscar du Meilleur Film d'Animation.
La France a pour lui droit à une belle exclusivité avec une avant-première mondiale, pendant quinze jours, au Grand Rex à Paris avant d'être proposé dans toutes les salles le 27 novembre 2002, en même temps que la première américaine. Pour un Disney de Noël, le long-métrage réalise un score décevant avec 2,9 millions d'entrées loin derrière les 4,3 millions d'entrées d'Atlantide, l'Empire Perdu en 2001 et les 5,2 millions d'entrées de Dinosaure en 2000.
C'est pourtant bien mieux qu'aux États-Unis où il fait un véritable flop. Avec un total de 38 millions de dollars, La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers ne trouve absolument pas son public et rappelle les échecs des films d'animation 2D de science-fiction ou d'aventure proposés à cette époque comme Titan A.E. en 2000 par la Fox (22,7 millions de dollars) ou Sinbad : La Légende des Sept Mers en 2003 par DreamWorks Animation (26.4 millions de dollars). Atlantide, l'Empire Perdu et ses 84 millions de dollars en 2001 passe ainsi presque pour un succès face à lui alors même qu'il avait été déjà considéré comme très décevant. Au total, La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers récolte dans le monde 109 millions de dollars. Quand il est comparé à son budget de 140 millions de dollars, il est aisé de voir l'ampleur de la déroute sachant qu'il est admis que pour qu'un film soit rentable il doit récolter trois fois son budget initial.

L'échec de La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers va finir d'enterrer l'animation 2D chez les Walt Disney Animation Studios. Le 25 mars 2002, soit huit mois avant la sortie du film, Tom Schumacher, le responsable des studios d'animation Disney réunit en effet toute son équipe. Sa double annonce est terrible : licenciement de deux cent cinquante artistes et fermeture des studios d'animation 2D ; le but étant désormais de se recentrer sur une petite équipe dédiée uniquement à la 3D ! Après cela, il est évident qu'il a dû être terriblement difficile pour les artistes Disney de proposer le meilleur de d'eux-mêmes quand les dirigeants Disney ne croyaient manifestement déjà plus en leurs destinées. Les animateurs péchaient ainsi par un manque de motivation, évidemment excusable compte tenu de l'épée de Damoclès qui pendait au dessus de leur tête ; leur seule erreur étant d'avoir pensé que le rêve (travailler chez Disney) était éternel... Les conséquences de cette ambiance délétère se retrouve d'ailleurs pour Frère des Ours et La Ferme se Rebelle, surtout pour ce dernier prévu à l'époque pour être le dernier film d'animation Disney en 2D. Pire encore, les dirigeants s'accommodent alors très bien des piètres performances de ces longs-métrages, histoire sans doute de se convaincre un peu plus de la pertinence de leur stratégie de repli. L'investissement dans le marketing des films est ainsi peu inspiré quand il n'est pas raboté à l'extrême. Tout semble fait pour que les films Disney soient des échecs !

Peu soutenu, La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers possède pourtant des atouts qui ne justifient pas son terrible échec. Porté par des décors superbes, une musique envoûtante et une promesse d'aventure haletante, il manque en effet seulement de personnages charismatiques et d'un rebondissement qui ne vient pas.

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