L'Epouvantail
Titre original : The Scarecrow of Romney Marsh Production : Walt Disney Productions Date de diffusion USA : Le 09 février 1964 (Première partie) Le 16 février 1964 (Seconde partie) Le 23 février 1964 (Dernière partie) Genre : Aventure |
Réalisation : James Neilson Musique : Gérard Schurmann Terry Gilkyson Durée : 150 minutes |
Disponibilité(s) aux États-Unis : |
Le synopsis
1. The Scarecrow of Romney Marsh - Part 1
Emission : Walt Disney’s Wonderful World of Color
Saison 10 Épisode 1
Date de diffusion USA : Le 09 février 1964Réalisé par : James Neilson Durée : 50 minutes L'Epouvantail affronte le General Pugh chargé d'arrêter les contrebandiers dans la région de Romney Marsh... |
2. The Scarecrow of Romney Marsh - Part 2
Emission : Walt Disney’s Wonderful World of Color
Saison 10 Épisode 2
Date de diffusion USA : Le 16 février 1964Réalisé par : James Neilson Durée : 50 minutes Un des hommes de l'Epouvantail menace de le trahir... |
3. The Scarecrow of Romney Marsh - Part 3
Emission : Walt Disney’s Wonderful World of Color
Saison 10 Épisode 3
Date de diffusion USA : Le 23 février 1964Réalisé par : James Neilson Durée : 50 minutes L'Epouvantail aide le fils du dignitaire du village emprisonné pour désertion à s'évader... |
La critique
Walt Disney lance la mise en production de Dr Syn aux débuts des années 60. Souhaitant apporter au film une grande touche d'authenticité, il déporte le tournage en Angleterre, précisément dans le comté de Romney Marsh. Fidèle à ses principes, le Maître se donne les moyens de ses ambitions et traite l'œuvre indépendamment de son support de diffusion. S'il recherche avant tout la qualité éditoriale, il voit également d'un bon œil la possibilité, une fois la fiction réalisée, de la proposer, au choix, sur le petit ou grand écran. Il filme ainsi assez de matière pour tenir trois longs épisodes de 45 minutes destinés à la diffusion télé sur le marché américain mais utilise aussi le format cinéma, histoire de présenter le long-métrage dans les salles obscures à l'international, en France et Grande Bretagne notamment.
Côté scénario, Walt Disney fait adapter les romans en conservant leur essence tout en se concentrant sur l'épopée Scarecrow dont il change certains rebondissements. Ayant tiré les conclusions qui s'imposent de son erreur avec Davy Crockett, qui a le mauvais goût de passer trop vite de vie à trépas, il conserve, cette fois-ci, son personnage principal bien vivant. Il intervient aussi considérablement dans les rôles secondaires, privant par exemple le Dr Syn de prétendante mais rajoutant au contraire l'amourette de la fille du dignitaire local avec le jeune lieutenant de l'armée. Au final, de l'Epouvantail énigmatique à souhait, à son bras droit, Mr. Mipps qui partage avec John Banks, le plus jeune fils du dignitaire, le secret de son identité, à sa sœur, Katharine Banks, amourachée du sympathique Lt. Philip Brackenbury, en passant par le bon Squire Thomas Banks, haut dignitaire du comté de Romney Marsh dont le fils ainé Harry est enrôlé de force dans la Navy depuis 4 ans, sans oublier l'autoritaire et parfaitement antipathique General Pugh ; toute la galerie de personnages fait mouche et séduit le spectateur épaté devant le soin donné à la qualification des intervenants.
Les acteurs livrent
d'ailleurs des prestations de haute tenue. Le premier d'entre eux, Patrick
McGoohan, semble fait pour le rôle du Dr Syn. Il adopte en effet une attitude
douce et pausée en tant que vicaire mais devient redoutablement déterminé mué en
l'Epouvantail. La violence se ressent dans les gestes et le timbre de voix,
dotant le justicier d'un rire l'amenant aux portes de la folie furieuse. Il
maintient ainsi l'ordre par la terreur alors même que ses valeurs l'empêchent de
tuer qui que se soit, limite morale dont il organise précieusement le secret.
Connu du grand public pour son rôle dans la série Le Prisonnier, Patrick
McGoohan est un familier des productions de la compagnie de Mickey, aussi bien pour le label historique avec
Les Trois Vies de Thomasina (1963) ou
pour
sa filiale Touchstone avec Baby... Le Secret
de la Légende Oubliée (1985). Il a, plus récemment encore, prêté sa voix à Billy Bones dans
La Planète au Trésor.
George Cole endosse, pour sa part, le rôle de Mr. Mipps. D'un physique peu
avenant, il campe à merveille un personnage finalement charismatique, qui
surprend son monde par sa capacité à se rendre parfaitement sympathique.
L'acteur apparaitra dans un autre téléfilm pour Disney, deux ans plus tard,
The Legend of Young Dick Turpin (1966)
Enfin, Sean Scully, connu pour ses prestations dans le téléfilm, Le Prince et le
Pauvre (1962) et le film Almost Angels (1962) assume avec brio le personnage
de John Banks, permettant notamment aux jeunes téléspectateurs de s'identifier
merveilleusement à lui.
La version "télévision" dispose logiquement de plus de temps pour installer les
personnages. Son premier épisode plante ainsi parfaitement leurs actions, motivations et
modes de fonctionnement ; certaines scènes étant d'ailleurs répétées d'épisodes
en épisodes, histoire de rafraichir la mémoire des téléspectateurs en recentrant
toujours le propos.
La version "télévision" est présentée outre-Atlantique pour la première fois les
9, 16 et 23 février 1964 sous le titre The Scarecrow of Romney Marsh. Elle
est rediffusée dans l'émission de Disney
Walt Disney's Wonderful World of Color
la même année les 16, 23 et 30 août 1964. Elle revient une dernière fois sous
cette forme dans l'émission The
Wonderful World of Color les 10, 17, et 24 mai 1970. Une nouvelle diffusion
est programmée les 18 et 25 juin 1978, présentant cette fois-ci une construction
réduite à seulement deux épisodes, se rapprochant du découpage du long-métrage
de cinéma. Disney Channel USA accueille enfin dans les années 90 la version
cinéma initiale. En France, la série est diffusée du 4 au 18 avril 1987 et du 25
mai au 8 juin 1988 sur la chaine publique alors baptisée F.R.3 dans le cadre de
l'émission Le Disney Channel.
L'Epouvantail témoigne, une fois encore, de l'incroyable talent de Walt Disney pour dénicher des œuvres classiques et les porter à l'écran de la meilleure manière. L'adaptation des aventures du Dr Syn est en effet aussi intelligente que passionnante.