Daredevil
Tome 4 : Le Rapport Murdock

Daredevil - Tome 4 : Le Rapport Murdock
La couverture
Éditeur :
Panini Comics
Date de publication France :
Le 09 janvier 2007
Collection :
Marvel Select
Auteur(s) :
Brian Michael Bendis (scénariste)
Alex Maleev (dessinateur)
Nombre de pages :
392

Le sommaire

• Introduction
• Daredevil Vol. 2 #66 (2004)
• Daredevil Vol. 2 #67 (2005)
• Daredevil Vol. 2 #68 (2005)
• Daredevil Vol. 2 #69 (2005)
• Daredevil Vol. 2 #70 (2005)
• Daredevil Vol. 2 #71 (2005)
• Daredevil Vol. 2 #72 (2005)
• Daredevil Vol. 2 #73 (2005)
• Daredevil Vol. 2 #74 (2005)
• Daredevil Vol. 2 #75 (2005)
• Daredevil Vol. 2 #76 (2005)
• Daredevil Vol. 2 #77 (2005)
• Daredevil Vol. 2 #78 (2005)
• Daredevil Vol. 2 #79 (2006)
• Daredevil Vol. 2 #80 (2006)
• Daredevil Vol. 2 #81 (2006)
• Les créateurs

La critique

rédigée par
Publiée le 19 octobre 2018

Daredevil - Tome 4 : Le Rapport Murdock, dernier album consacré au run de Brian Michael Bendis, est assurément le tome le plus difficile d’accès. Il se démarque par ses histoires, son ambiance et son style. L’auteur y conclut son oeuvre tout en posant une ouverture passionnante pour la suite.

La première partie de l’album voit un ancien maffieux sortir de prison après des années d’incarcération. Chef de la pègre dans une époque révolue, le vieil homme voue une haine certaine à Daredevil, responsable de son arrestation. Désireux d'assouvir sa vengeance, il met alors au point une stratégie pour défaire une bonne fois pour toute l’Homme sans Peur. 
La force de cet arc narratif tient ici assurément dans son style graphique. Véritable hommage à l’âge d’argent des comics, le trait d’Alex Maleev s’adapte à l’époque : noir-et-blanc pour la jeunesse du criminel, rétro pour son passé en tant que chef de la pègre, dans le pur style des comics des années 60 avec une touche de modernité en plus, et classique, comme il a l’habitude de faire, pour le présent. Alex Maleev gagne manifestement au fil des numéros une assurance dans son trait et dans ses compositions. Il se permet de tenter des choses, de changer sa manière de faire et se renouvelle constamment. Son travail sur Daredevil fait honneur au personnage et reste l'une de ses plus belles prestations. Son style reconnaissable et particulier fonctionne en effet plus sur des héros intimistes, urbains, et solitaires que pour de grandes sagas. Chez Marvel, il est ainsi possible de le retrouver sur d'autres titres de Brian Bendis tels que Spider-Woman Vol. 4 (adapté en comic animation sous le nom de Spider-Woman : Agent of S.W.O.R.D.) ou Moon Knight Vol. 6

La deuxième partie de l’album ajoute une partie mystique à l’ensemble en incorporant dans le récit des éléments magiques, chose assez inédite jusqu'alors. Plus intéressant encore, Daredevil y est très peu présent. Après avoir dépeint Matt Murdock l'avocat, Matt Murdock le justicier, le monde du crime et le quartier même de Hell's Kitchen, Brian Bendis s'intéresse donc ici à ses habitants; ses hommes et femmes anonymes qui vivent aux cotés de surhommes aux pouvoirs extraordinaires. Pour cela, il met en scène des new-yorkais au sein d'un groupe de discussion centré autour du Diable rouge. Des citoyens parlent de leurs rencontres fortuites ou malheureuses avec Daredevil et montrent que les actions de Matt ont parfois des conséquences néfastes qu'il n'aurait pas toujours pu prédire, même en voulant faire le bien.
Très intéressante, cette partie marche grâce à la volonté de Bendis de prendre son temps pour décrire des gens ordinaires, qui disparaîtront pour toujours de l'univers Marvel quelques pages après. Sans avoir besoin de mettre des super-héros grandiloquents au milieu, il s'efforce de montrer qui sont les personnes vivant dans Hell's Kitchen. Et c'est parfois ce qui manque cruellement aux oeuvres mettant en scène des super-héros. Sur le papier ou à l'écran, les hommes et femmes que cherchent à protéger ces héros sont en effet souvent absents. En leur donnant la parole, Brian M. Bendis insuffle à son récit une toute autre dimension. Plus humaine et plus sensée, revenant là à l'essence même des comics et des super-héros, cette parole libérée questionne les actes de Daredevil, mais lui donne surtout un sens et une justification. De fait, si cette partie peut sembler anecdotique, elle est en réalité fondamentale pour le lecteur et montre que Bendis a vraiment exploré tous les aspects possibles de Daredevil, sans se concentrer exclusivement sur ce dernier. 

Enfin, la dernière partie de l'album offre la conclusion de Brian Michael Bendis sur le titre Daredevil Vol. 2. Adoptant une approche plus dynamique et faisant la part belle aux scènes d'actions, le scénariste se lâche véritablement dans son plaisir à tourmenter le pauvre Matt Murdock. Conscient qu'il est prêt à transmettre le flambeau, Bendis porte un coup fatal à la vie de Matt, d'une façon intelligente et presque jubilatoire. Le retournement de situation est, il est vrai, particulièrement efficace et bien amené et remet en question, une nouvelle fois, le futur de l'Homme sans Peur. En mettant en scène ses alliés les plus proches et ses ennemis les plus redoutables, tous les éléments introduits jusqu'à présent prennent sens. Que ce soit dans la logique des événements, ou dans la réaction des différents personnages. Une sacrée leçon d'écriture de la part de Bendis, qui est resté maître de son récit du début à la fin !

De décembre 2001 à mars 2006, Brian Michael Bendis et Alex Maleev ont complètement façonné Daredevil Vol. 2. Du numéro #26 au numéro #81 (exceptée l'interlude indépendante de David Mack du numéro #51 au #55), ils ont su adopter une qualité constante et proposer des histoires aussi surprenantes que fortes. Dès lors, rien d'étonnant de voir leur travail récompensé par plusieurs prix Eisner (ou Eisner Awards) en 2003 dans la catégorie Best Continuing Series, meilleure série à suivre et Best Writer, meilleur scénariste en 2002 et 2003 pour Brian Michael Bendis.
La renommée de ce run ne s'arrête pas là puisqu'il est possible de le citer en tant que source évidente pour l'adaptation sur Netflix du personnage dans la série live Daredevil. Le soin des dialogues, la pertinence des propos et même certaines compositions rappellent autant le style de Brian M. Bendis que celui d'Alex Maleev. (Une de ses planches est même utilisée pour illustrer, dans la première saison, une couverture de journal).
Le travail de Brian M. Bendis est si remarquable qu'il pose la barre bien haut pour le scénariste lui succédant. Ainsi, à partir du numéro #82, Ed Brubaker s'attaque au personnage avec le lourd défi d'égaler l'arc narratif éternel de Bendis... Ce dernier ne dit pas ses adieux au personnage pour autant, puisqu'il a l'occasion de se le rapproprier dans plusieurs autres séries qu'il scénarise, signant également une mini-histoire indépendante du nom de Daredevil - End of Days, tout aussi brillante.

Ce quatrième et dernier album célébrant le travail de Brian Michael Bendis sur le personnage Daredevil dans la série éponyme est aussi percutant que ses prédécesseurs. Servant à la fois de conclusion et de mise en bouche pour la suite, il démontre à quel point l'Homme sans Peur a bien été compris par les artistes ayant oeuvré dessus. Une valeur sûre pour Marvel et pour le lecteur !

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