James Cora
Date de naissance :
1937
Date de Décès :
Le 21 mars 2021
Lieu de Décès :
Orange, en Californie, aux États-Unis
Nationalité :
Américaine
Profession :
Dirigeant
Cast-Member

La biographie

rédigée par Karl Derisson
Publié le 26 mars 2021

Après Ron Dominguez, décédé le 1er janvier 2021 à l’âge de quatre-vingt-cinq ans, la grande famille des Parcs Disney est une nouvelle fois en deuil après l’annonce, le mardi 23 mars 2021, de la disparition d’une autre légende, James Cora.


(Portrait par Frédéric Lagrange - http://fredericlagrange.com)

James B. (Jim) Cora est né en 1937 aux États-Unis. En 1958 (ou 1957 selon certaines sources), il a vingt ans lorsqu’il obtient un emploi à Disneyland. Il travaille alors comme opérateur sur diverses attractions, en particulier le Mickey Mouse Club Theater où il passe ses journées à nettoyer les lunettes 3D prêtées aux visiteurs. Après avoir occupé d’autres postes, il devient ensuite hôte aux Matterhorn Bobsleds inaugurés le 14 juin 1959 en présence du Vice-Président Richard Nixon. Un jour, sa vie prend un nouveau virage lorsque le hasard lui fait croiser la route de Walt Disney. Le papa de Mickey, seul ou avec certains collaborateurs, a en effet pris l’habitude dès 1955 d’arpenter régulièrement son Parc pour vérifier le bon fonctionnement des installations, observer l’avancée des chantiers en cours et recueillir le ressenti des visiteurs. Prenant souvent le temps de discuter quelques instants avec ses employés, Disney demande bientôt à Cora si la formation des jeunes recrues l’intéresse. Le jeune homme de vingt-et-un ans accepte l’offre. Dans les jours qui suivent, il se présente devant Van Arsdale France, le fondateur de la Disney University. « Dis-lui bien que tu viens de la part de Walt », lui conseille alors Disney ! Cora obtient la place et devient formateur.


Jim Cora devant le Mount Prometheus, la montagne de Tokyo DisneySea

Diplômé de l’Université d’État de Californie, d’où il sort en 1962 avec un Bachelor of Arts in English, un diplôme offrant des perspectives dans les domaines de l’enseignement, des médias, de la publicité et de l’édition, James Cora poursuit un temps ses études grâce à un cursus de deux ans en management au sein de l’Université de Californie du Sud. Devenu un expert en communication et en gestion des ressources humaines, il obtient alors une place au sein des Retlaw Enterprises, l’entreprise privée créée par Walt en avril 1953 pour contrôler les droits sur son nom, devenu une marque déposée, ainsi que les attractions de Disneyland payées de sa poche comme le Disneyland & Santa Fe Railroad et le Disneyland Monorail. Désormais installé avec ses collègues au sein du Disneyland Administration Building, Cora intègre bientôt le groupe en charge de superviser l’ouverture de la Walt Disney’s Enchanted Tiki Room inaugurée le 23 juin 1963 à Adventureland.


James Cora, Mickey et Robert Fitzpatrick, le président d'Euro Disneyland

Durant une décennie, Jim Cora gravit progressivement les échelons. En 1971, il est associé à l’ouverture de Walt Disney World Resort en Floride, où il met en place le « Disney Way of Leadership Program » dans lequel sont rassemblées les règles de management du Parc et les procédures que doivent suivre les employés pour offrir aux clients une expérience inoubliable. En 1974, il rejoint le groupe de collaborateurs réunis autour de Dick Nunis, le président de Walt Disney Attractions. Là, il contribue à la réorganisation de l’organigramme de direction. La gestion de Disneyland est découpée en fonction de ses cinq Lands confiés à trois directeurs. Cora prend sous son aile le pilotage de Fantasyland et de Tomorrowland.


James Cora et Matt Ouimet, le président de Disneyland Resort,
lors de la cérémonie des Disney Legends Award, 2005

En 1979, James Cora est nommé directeur des opérations de Tokyo Disneyland. Le concept de Parc Disney est en effet en train d’être développé de l’autre côté du Pacifique. C’est alors la première fois qu’un tel projet est développé en dehors du territoire des États-Unis. À son poste, Cora supervise en particulier la formation des futurs employés. À quelques semaines de l’inauguration de Tokyo Disneyland, il est promu vice-président de Walt Disney Productions Japan, Ltd.. Désormais installé au Japon avec sa femme Mimi et leurs enfants René, Jim, Michelle, il est chargé de faire la liaison entre la direction des studios à Burbank et le siège de l’Oriental Land Company, la société nippone propriétaire et gestionnaire de Tokyo Disneyland. Ne parlant pas un mot de japonais, Jim Cora, qui apprend les quelques rudiments nécessaires pour accomplir son travail, s’occupe en outre d’aider les équipes sur place à proposer aux visiteurs une offre digne de ce nom en vérifiant la mise en place et le respect des standards propres aux Parcs Disney.


Philippe Bourguignon, John Forsgren, Robert Fitzpatrick, James Cora, Fred Benskenstein
sur le chantier de Big Thunder Mountain à Disneyland Paris, 1990

En 1983, quelques semaines après l’inauguration de Tokyo Disneyland le 15 avril, Jim Cora est de retour en Californie et devient Vice-Président de Disneyland International. La filiale est alors en train de développer un nouveau projet de Parc, en Europe cette fois. La France remporte la mise. Avec ses collègues, Cora négocie dès 1985 les accords avec les autorités tout en définissant le plan stratégique de cette future entité. Il s’agit par ailleurs de trouver le site parfait. L’Est parisien est finalement choisi pour accueillir le futur Euro Disneyland. En 1987, James Cora est nommé vice-président exécutif et directeur général (Chief operation officer, COO) d’Euro Disneyland Corportation et participe à la construction puis à l’inauguration et aux premières années d’exploitation de Disneyland Paris.

À la direction d’Euro Disneyland, James Cora doit rapidement gérer les nombreuses critiques qui se multiplient aux quatre coins de l’Hexagone. À quelques semaines de l’inauguration, il explique alors sa philosophie et la philosophie de l’entreprise aux milliers d’employés.

« Au début de cette année 1992 dont nous parlons depuis quatre ans », écrit-il, « j’aimerais partager avec vous quelques réflexions à propos de notre Société et vous dire pourquoi depuis 34 ans, je choisis de travailler pour cette Société exceptionnelle. Nous sommes sur le point d’ouvrir la plus importante destination de vacances familiales d’Europe. Parallèlement, nous créons une nouvelle société employant des milliers de personnes de tous les pays européens et du monde entier. Nous, Euro Disney, sommes encore une toute nouvelle société et nous ressentons bien des douleurs du fait de notre développement. […] Mais ceci n’est pas nouveau pour Disney. Les critiques ne doivent pas nous préoccuper outre mesure ni nous dissuader d’accomplir ce que nous avons entrepris. Les réponses aux questions et aux problèmes se trouvent dans les fondements de notre culture d’entreprise. J’ai pensé que je pourrais vous livrer quelques-unes de mes réflexions au moment où nous entamons les trois mois les plus intenses de toute notre période de préouverture.
Nous sommes une société de perfectionnistes. Walt Disney était l’exemple parfait du perfectionniste. L’une des raisons pour lesquelles j’aime travailler dans cette Société est que l’on attend de moi que je fasse mieux. Nous ne sommes pas parfaits, mais nous sommes perfectionnistes. Faites confiance à Disney pour créer un complexe de loisirs de 22 milliards de francs en France. Professionnellement, il est très important pour moi de faire partie d’une organisation qui, dans son ensemble, a l’imagination et le courage nécessaires pour entreprendre de grands projets. […]
Comme toute représentation théâtrale », poursuit-il, « le spectacle Euro Disney est constitué d’éléments qui contribuent à créer une atmosphère. Non seulement les projets Disney sont des endroits où l’on s’amuse, mais ils sont également beaux. La boue fait place à l’aménagement paysager et l’on applique les couches finales de peinture aux tons soigneusement choisis. Le résultat forme un cadre harmonieux, agréable à voir et qu’il fait bon visiter. Les visiteurs ont l’impression qu’on les attendait et que tout était planifié pour leur arrivée. Ils sentent qu’on les respecte. Notre terme 'invité' correspond en fait au souhait de Walt Disney selon lequel tous les gens visitant son Parc devaient être traités comme des invités dans sa propre maison. Nous avons le même respect pour l’environnement.
Au nombre des raisons qui me motivent pour travailler chez Disney, je serais bien négligent d’omettre la politique de promotion interne. J’ai débuté dans la Société en 1958 comme opérateur. Depuis lors, c’est la politique de promotion interne de Disney qui m’a donné de nombreuses occasions de progresser dans la hiérarchie. […]
Notre métier est de rendre les gens heureux. Nous sommes des artistes. L’humour est dans notre nature. Quoi que votre carrière vous réserve », conclut Cora, « je vous offre tous mes vœux pour une année 1992 couronnée de succès ! ».


Tom Nabbe, James Cora et Bill Sullivan lors de la cérémonie des Disney Legends Award, 2005.

Très marqué par le décès prématuré de sa fille Michelle, James Cora quitte l’Europe et revient aux États-Unis pour occuper dès 1995 le poste de président de Disneyland International. Toujours attaché à Tokyo Disneyland, il concourt alors au développement de la destination. Parmi les nombreux projets, il supervise en particulier celui de Tokyo DisneySea. En 1999, il prend enfin la tête du conseil d’administration de Disneyland International jusqu’à sa retraite en 2001, après quarante-trois ans de services. Retiré des affaires, Cora poursuit toutefois ses engagements. Membre du comité directeur de l’hôpital St. Joseph d’Orange, il fait notamment partie des volontaires engagés au sein des Taller San Jose Hope Builders, une fondation caritative installée à Santa Ana, en Californie, dont la mission est d’offrir aux jeunes de dix-huit à vingt-huit ans une formation dans le secteur de la construction et du bâtiment.

À l’instar de son collègue et ami Ron Dominguez, James Cora incarne le Rêve américain à la sauce Disney. Engagé comme simple employé en 1957, il est en effet parvenu, grâce à la chance, au hasard et à l’entremise inespérée de Walt Disney, à grimper un à un les échelons pour finir sa carrière à la tête des Parcs Disney. Élevé au rang de Disney Legend en 2005 lors d’une belle cérémonie organisée à Disneyland, son nom est la même année inscrit sur l’une des fenêtres de la boutique Disney Clothiers, Ldt. à Main Street, U.S.A. avec la mention « Global Exports and Expats – Specializing in land and sea operations – Our Motto: ‘The Sun Never Sets on Our Magical Kingdoms’ – Jim Cora, Master Operator » (Global Exports and Expats – Spécialisée dans les opérations terrestres et maritimes – Notre devise : ‘Le Soleil ne se couche jamais sur nos royaumes enchantés’), un bel hommage à son engagement pour diffuser la magie Disney en Asie et en Europe. D’autres fenêtres honorent également le dirigeant à Tokyo Disneyland et à Disneyland Paris, où son nom est ajouté au premier étage de la façade du magasin New Century Notions - Flora’s Unique Boutique.

Garant de l’excellence Disney à travers le monde, James Cora est décédé le dimanche 21 mars 2021, quelques jours seulement après son hospitalisation. Il avait quatre-vingt-trois ans. Il venait d’achever ses mémoires, Not Just a Walk in the Park: My Worldwide Disney Resorts Career, publiées à titre posthume par Disney Editions.

“Seule une quantité infime de personnes ont poussé aussi loin leur amour de l’héritage Disney que Jim Cora », déclarait Josh d’Amaro, le président de Disney Parks, « Son dévouement pour apporter la magie de Disney aux gens du monde entier n’a d’égale que cette passion qu’il a nourrie tout au long de sa carrière et durant les nombreuses années qui l’ont suivie. J’ai toujours adoré l’écouter lorsqu’il partageait avec nous ses opinions. Il était l’une des dernières connexions avec Walt Disney et il va nous manquer terriblement ».

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