Myster Mask : L'Affaire Toros Bulba
L'écran titre
Titre original :
Darkly Dawns the Duck
Production :
Disney Television Animation
Date de diffusion USA :
Le 6 septembre 1991
Genre :
Animation 2D
Réalisation :
Dale Case
John Kimball
Marsh Lamore
Rick Leon
Musique :
Philip Giffin
Durée :
45 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Toros Bulba vient de s'échapper de prison. Il est désormais à la recherche de Poussinette, la fille d'un inventeur décédé dont elle détiendrait le fameux secret. Le super-héros de la ville, Myster Mask, part aussitôt à la poursuite du malfrat quand un inconnu du nom de Flagada Jones vient lui proposer de devenir son associé...

La critique

rédigée par
Publiée le 11 janvier 2021

Myster Mask : L'Affaire Toros Bulba est le pilote de la série télévisée Myster Mask.

Myster Mask (Darkwing Duck en anglais) est une série télévisée d'animation en 91 épisodes de 25 minutes, produite par Walt Disney Television Animation et diffusée pour la première fois aux États-Unis sur ABC, entre le 8 septembre 1991 et le 5 décembre 1992. En France, le programme fait les beaux jours du Disney Club sur TF1 en 1992. Il présente alors la particularité de disposer d'un générique national, interprété par la dernière ambassadrice française de Disney, Anne. La french touch de la série ne s'arrête d'ailleurs pas là puisque la majeure partie de son animation provient des studios décentralisés de Disney situés, à l'époque, à Montreuil et fermés depuis.

L'origine de la série et de son téléfilm d'introduction doit beaucoup à son créateur, scénariste et producteur, Tad Stones. Né en 1952 à Burbank en Californie, il a toujours été intéressé par l'animation. Trois jours après son diplôme en 1974, il rentre dans la foulée chez Disney via un système de formation en interne pour jeune animateur qui était à l'époque supervisé par l'un des Neuf Vieux Messieurs, Eric Larson. Il apprend ainsi le métier sur le tas. Il anime notamment une scène sur Les Aventures de Bernard et Bianca puis, pour Rox et Rouky, rejoint le département scénario. Après un bref passage chez Walt Disney Imagineering, il intègre dès sa création en 1984 la nouvelle filiale dédiée à l'animation télévisée, Walt Disney Television Animation. Il travaille d'abord sur l'histoire du moyen-métrage Footmania pour Dingo puis sur les séries animées où son apport sera immense, créant, produisant et écrivant pour Les Gummi, Tic et Tac, les Rangers du Risque, Aladdin, Hercule, Les Aventures de Buzz l'Eclair mais surtout en imaginant l'incroyable Myster Mask. Il réalise également plusieurs films pour le marché vidéo : Le Retour de Jafar, Aladdin et le Roi des Voleurs, Buzz l'Éclair - Le Film : Le Début des Aventures et Les Énigmes de l'Atlantide. En 2003, il quitte les studios Disney pour ceux d'Universal.

Myster Mask doit son existence au vif succès de La Bande à Picsou. Un an après la conclusion des aventures du milliardaire le plus pingre de la planète toonesque, Tad Stones imagine donc un spin-off sous le titre de Myster Mask. Il est à la base inspiré par deux épisodes de sa série originelle, Un Canard Boiteux et Le Canard Masqué. Dans le premier, Flagada Jones apparait seul et s'amuse à jouer au héros tandis que dans le second, Picsou endosse un costume de super-héros. L'action de Myster Mask se situe alors à Bourg-Les-Canards, une ville voisine de la célèbre Canardville de La Bande à Picsou. Le personnage de Myster Mask est ainsi une parodie de super-héros reprenant la plupart des clichés propres au genre, tels des méchants mégalomanes (Poker-Naze, ersatz du Joker, ou le professeur Moudugenou, créé en référence à Poison Ivy, sont de vibrants hommages à l'univers de Batman), une identité secrète, des voisins trop curieux, un double maléfique (clin d'œil assumé au Bizarro de Superman, au Zoom de Flash ou Venom de Spider-Man), sans oublier une panoplie de gadgets plus ou moins fonctionnels. Même James Bond a droit à sa référence par le biais du Commissaire Magret, version canardisée du professeur Q. En bonne parodie qui se respecte, la série mise tout sur l'humour sans se prendre une seule fois au sérieux. Myster Mask n'a d'ailleurs aucun don ou pouvoir particulier pour revendiquer être un super héros. Il doit presque toujours la victoire au hasard aidé, il est vrai, par le talent de sa fille adoptive Poussinette. Flagada Jones, transfuge de La Bande à Picsou, lui apporte également son soutien, sans toutefois conserver le rayonnement dont il jouissait aux côtés d'Oncle Picsou.

La qualité de la version française est à saluer tant elle grandit l'impact de la série. Gérard Hernandez, qui assure la voix de Myster Mask, est tout simplement phénoménal et sert, avec délice, une panoplie de jeux de mots tous plus drôles les uns que les autres. Entre les expressions, galvaudées à souhait, lancées à chaque épisode par le super héros en mal de reconnaissance selon un rituel bien rodé consistant en l'exclamation suivante "Je suis la terreur qui corrige les erreurs, je suis... ce que la mayonnaise est à la moutarde... Je suis Myster Mask !" - dont la comparaison change à chaque formule - et le récurrent "Ça va craindre un mask !", les dialogues offrent de purs moments de douces folies burlesques.

Myster Mask : L'Affaire Toros Bulba est, quant à lui, un pilote efficace car il présente à merveille les personnages et introduit parfaitement l'univers de la série. Il est ainsi construit comme un vrai téléfilm de 45 minutes sans donner l'impression d'un montage bancal en deux parties avec des épisodes distincts. Il débute alors que Myster Mask œuvre en solo pour combattre le crime. Le héros possède déjà sa base secrète à la Batman cachée dans le pont de la ville. Une scène amusante, et très toonesque digne des aventures de Roger Rabbit, le voit préparer son petit déjeuner sous forme d'entraînement à ses réflexes de justicier. Sauf qu'il oublie toujours le lait et se prend le frigidaire sur la tête. Le comique de situation, les chutes en tout genre et les jeux de mots à foison sont donc dès le départ la marque de fabrique de Myster Mask.

Le téléfilm met aussi en place la dynamique des personnages. Myster Mask (Albert Colvert sous le masque) possède un égo surdimensionné, sûr de sa chance et de sa réussite, mais aussi d'une maladresse incroyable. Et malgré tout, il parvient toujours à ses fins ! Il a même réussi à trouver plus gauche que lui en la personne de Flagada Jones, pilote catastrophe et boulet ambulant, qui est fan du héros masqué et veut devenir son acolyte de missions. Ils vont ainsi secourir Poussinette Canardstein, une petite orpheline aussi espiègle qu'énergique qui va se prendre d'affection pour le vengeur masqué et va finir par être adoptée par lui, du moins sous son identité secrète. Toros Bulba est, quant à lui, un méchant charismatique qui tient d'une main de fer ses sbires et arrive à fomenter un complot directement depuis sa cellule de prison qu'il a transformée en base volante.

La qualité de l'animation pour Myster Mask : L'Affaire Toros Bulba est à l'image de la série : pour une production télévisée de l'époque, elle se situe clairement dans le haut du panier et reste toujours aussi agréable à regarder même pour le téléspectateur qui la découvre aujourd'hui. Cela ne l'empêche pas tout de même de commettre quelques erreurs ou faux raccords à l'exemple de couleurs changeantes comme celles des yeux des personnages ou des boutons de la machine du grand-père de Poussinette. Par contre, il sera particulièrement apprécié le design des personnages avec un dessin très rond, typique des années 80/90, et des décors simples mais stylisés et efficaces.

Après sa diffusion en tant qu'épisode pilote, Myster Mask : L'Affaire Toros Bulba est ensuite segmenté en deux épisodes de 22 minutes. Lors du découpage, le téléfilm se voit amputé de quelques scènes. La plus importante est sûrement l'ouverture où Myster Mask chasse des voleurs dans la ville de Bourg-Les-Canards avec en fond sonore le générique de la série. Le reste des coupes sont quelques dialogues enlevés ou scènes raccourcies. Mis à part l'introduction, à peine trois minutes doivent manquer, tout mis bout à bout. La version longue du pilote sera néanmoins disponible par la suite en VHS en 1993 aussi bien aux États-Unis qu'en France. Après cela, le pilote ne sera plus proposé dans sa version longue mais uniquement en deux parties que ce soit en DVD lors de sa sortie aux États-Unis en 2006 mais aussi sur Disney+.


Scène coupée de la version deux épisodes

Le pilote se voit diffusé en syndication le 6 septembre 1991, soit deux jours avant le lancement de la série, dans l'émission spéciale The Darkwing Duck Premiere / Back to School with The Mickey Mouse Club. L'émission de 90 minutes comprend ainsi Myster Mask : L'Affaire Toros Bulba, des extraits ayant pour thème la rentrée scolaire de la Saison 4 de The All New Mickey Mouse Club / MMC qui allait être proposée sur Disney Channel et enfin un clip inédit autour de Myster Mask. Après la séquence sur le Mickey Mouse Club, le toon Myster Mask vient voir l'un des présentateurs de l'émission de Disney Channel pour exiger la diffusion de son clip dans un mélange amusant entre animation et prises de vues réelles. Le clip, quant à lui, est une version rap du générique avec des adolescents dansant sur la musique, des extraits de la série et un autre mélange "live" et animation avec le personnage de Myster Mask qui se trémousse avec les jeunes.



The Darkwing Duck Premiere / Back to School with The Mickey Mouse Club

Myster Mask : L'Affaire Toros Bulba est un pilote efficace qui introduit à merveille l'univers et les personnages de la série. La dynamique est là ainsi que les jeux de mots improbables. Cerise sur le gâteau, la version française est déjà succulente grâce au talent de Gérard Hernandez.

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