Ernest Goes To Splash Mountain

Ernest Goes To Splash Mountain
L'écran titre
Titre original :
Ernest Goes To Splash Mountain
Production :
Disney Channel
Date de diffusion USA :
Le 7 juillet 1989
Genre :
Promotionnel
Durée :
22 minutes

Le synopsis

À l’instar d’Alan Shepard, premier astronaute américain à voyager dans l’espace ou Neil Armstrong, premier terrien à poser le pied sur la Lune, Ernest P. Worrell, s’apprête à marquer l’histoire. Arrivant triomphant sur Main Street, U.S.A., à Disneyland, il compte devenir le tout premier humain sur Terre à affronter la toute nouvelle attraction : Splash Mountain, à Critter Country ! Mais avant de décrocher le titre de Splashtronaute, il lui faut d’abord effectuer un entraînement physique de choc…

La critique

rédigée par
Publiée le 12 février 2018

Ernest P. Worrell, personnage loufoque ayant eu une carrière florissante notamment chez Disney avec pas moins de cinq films à son actif, offre dans Ernest Goes To Splash Mountain l’une de ses meilleures aventures, bien que trop courte, mais bourrée d’humour. Cette émission publicitaire, produite par Disney Channel, utilise, en effet, l’aura, alors à son apogée, d’un héros burlesque américain pour faire la promotion de la première attraction Disney de type bûches, Splash Mountain, à Critter Country dans le Disneyland Park, alors ouverte le 17 juillet 1989. Agrémenté d’une vraie histoire et de petits rôles divertissants, ce spot de publicité est en réalité bien plus que cela… KnowhutImean?

Le personnage d’Ernest P. Worrell central de l’émission a été inventé par John R. Cherry III, un producteur de films, d’abord associé à Jerry Carden, pour créer l’agence de publicités Carden & Cherry, basée à Nashville dans le Tennessee. Alors qu’il doit trouver un moyen de réaliser la promotion d’un parc d’attractions, le Beech Bend Raceway Park sans le montrer pour autant, l’endroit étant peu aguicheur à l’époque, il imagine alors un personnage atypique, capable de vendre tout à n’importe qui : Ernest Powertools Worrell, un je-sais-tout gaffeur qui parle du nez, de façon très rapide, simplet mais jamais méchant. Inspiré d’un employé de son père clamant tout savoir tout en prouvant le contraire, il demande à Jim Varney avec qui il travailla de par le passé, d’user de ses talents pour s’approprier le personnage. Le contrat est plus que rempli et Cherry en fait dès lors un personnage omniprésent sur le petit écran enchaînant à tour de bras des publicités pour tout type de produit : pizzas, stations de radios, boissons ou encore produits laitiers, le benêt grimaçant Ernest devient un vendeur de génie ! Il a trouvé sa poule aux œufs d’or tandis que Jim Varney goûte enfin au succès ! Dès 1983, un mini film sort directement en vidéo Knowhutimean? Hey Vern, It's My Family Album permettant à Cherry d’étendre l’aura de son personnage, lui ajoutant une famille entière, chaque membre étant joué par Jim Varney lui-même. Son succès est tellement retentissant que Cherry, dès 1986, lance la production du premier film des aventures d’Ernest Worrell sur grand écran : Dr Otto and the Riddle of the Gloom Beam, mélangeant science-fiction et comédie. Disney sentant le phénomène prendre de l’ampleur décide de produire le prochain film des aventures d’Ernest sous le label Touchstone Pictures. Ainsi, Ernest et les Joyeuses Colonies arrive sur les écrans en 1987 et devient le premier film de la franchise arborant le nom du personnage principal. Fort du succès de cette première collaboration, Disney décide tout de go la production de trois autres films, tous réalisés par John Cherry : Le Père Noël Est en Prison (1988), Ernest en Prison (1990) et Ernest à la Chasse aux Monstres (1991). La franchise développe même une série, Hey Vern, It’s Ernest! dès 1988, pour laquelle Varney décroche le Daytime Emmy Award, l’équivalent d’un Oscar dans le monde télévisuel. En 1989, Disney Channel produit Ernest Goes To Splash Mountain, promouvant l’ouverture de l’attraction Splash Mountain à Critter Country au Disneyland Park. Mais soudain, en 1993, Ernest Frappe Encore résonne comme un échec au cinéma ; dès lors, les longs-métrages du personnage clownesque se retrouvent directement en vidéo mais toujours à rythme soutenu : Ernest Va à l’École (1994), Ernest le Champion (1995) distribué sous le label Touchstone Home Video, Ernest va en Afrique (1997) et Ernest à l’Armée (1998). John Cherry arrêtera ensuite la franchise à la mort de l’interprète principal, avouant lui-même que le succès de son personnage fétiche est essentiellement dû au talent de son interprète, Jim Varney.

James Albert Varney Junior, dit Jim, naît à Lexington dans le Kentucky, en 1949. Dès son plus jeune âge, il s’amuse à imiter ses personnages de cartoons préférés, une aptitude qui n’échappe pas à sa mère qui décide alors de l’inscrire au théâtre du coin pour révéler ses talents pour la scène. Plus tard, à ses 15 ans, il joue le rôle du glacial Ebenezer Scrooge dans un théâtre et décroche même son premier rôle officiel, Puck, dans la pièce de Shakespeare : Le Songe d’une Nuit d’Été. Arrivant à Broadway en 1967, il enchaîne les diners-spectacles et autres stands-ups où il se complaît à évoluer sur scène. Il s’envole ensuite pour Hollywood où il se produit dans quelques séries à l’instar de Operation Petticoat, Pink Lady and Jeff ou encore The Rousters en 1983. En revenant dans son Kentucky natal, il reprend contact avec John Cherry avec lequel il avait déjà tourné quelques publicités et découvre le personnage d’Ernest P. Worrell qui ne le quittera désormais plus. Ce sont ainsi plus de 3000 spots commerciaux qui seront tournés sur toute la carrière de Varney, qui ne fait désormais qu’un avec son alter-ego Ernest. S’exprimant toujours à un personnage hors-champ, Vern son voisin, il aime ponctuer ses interventions par son accroche devenue célèbre "KnowhutImean?" (littéralement "Tu vois c’que j’veux dire ?") ! Il est alors le héros de plus de neuf films, une série et moults spots télévisés, l’aura de son personnage le dépassant complètement. Il arrive cependant à se détacher de son personnage qui lui colle tant à la peau et joue un patriarche chanceux dans Les Allumés de Beverly Hills (1993) et prête sa voix à Zigzag dans les deux premiers opus de la saga Toy Story. Grand fumeur, Jim Varney affronte l’inévitable nouvelle en 1998 : un cancer des poumons lui est diagnostiqué. Malgré un traitement chimiothérapeutique et un ablation partielle, il meurt dans sa maison du Tennessee à l’âge de 50 ans. Il laisse en héritage un personnage sincère, un ami que chacun souhaiterait avoir. Pour son dernier rôle, il donne sa voix au vieux Jebidiah Allardyce "Cookie" Farnsworth dans le Classique Disney Atlantide, l’Empire Perdu, un film qui lui est d’ailleurs dédié.

Ernest Goes To Splash Mountain fait donc suite à deux précédents opus de la franchise produits par Disney (Ernest et les Joyeuses Colonies et Le Père Noël est en Prison). Il fait également écho au titre original Ernest Goes to Camp, reprenant la figure de style du "Ernest Goes to" comme un certain Dingo propulsa sa célébrité par ses "How To". Mais cette émission spéciale est en réalité un spot promotionnel visant à accompagner l’ouverture de l’attraction Splash Mountain, dix jours plus tard. Disney a, il est vrai, l’habitude de ce genre de productions utilisant ses médias afin de faire de la publicité pour un film ou une nouvelle attraction comme le making-of de Star Tours en 1986 (présenté dans l’émission The Disney Sunday Movie), The Making of Disney's Captain EO en 1986, Captain Eo Backstage en 1988, The Making of the Disney-MGM Studios Theme Park en 1989 ou encore The Muppets Show at Walt Disney World en 1990. Cependant, il ne s’agit pas ici de répéter un énième documentaire sur une toute nouvelle attraction mais de la vendre sous un autre angle : la réelle bonne idée étant d’en faire un flash spécial à la manière des grandes chaînes d’informations lançant des "Alerte Info" dès que l’actualité l'exige.

L’émission qui s’intitule Splash Mountain News Central, relate donc en direct, compte à rebours à l'appui, l’exploit réalisé par Ernest P. Worrell qui alloue tout son courage pour être le premier rider à atteindre le sommet de Splash Mountain. Personnage clownesque décrit par son interprète comme "un voisin ou un membre de la famille que l’on a tous eu à un moment de notre vie", un Monsieur Tout-le-monde, savant mélange de bienveillance et d’humour, atypique dans l’univers télévisuel et cinématographique, facilement reconnaissable par son son look simple mais efficace (une casquette de baseball, une veste en jeans un tee-shirt et un jean), il fait ici preuve d’un grand sens de l’humour et de témérité pour cacher sa peur des attractions fortes. L’inventeur du "KnowhutImean?", adepte des gags à répétition très premier degré offre ainsi une multitudes de petits scènes de son entraînement supervisé par son ami Vern, toutes aussi savoureuses les unes que les autres, pimentées de quelques répliques bien trouvées, souvent hilarantes. Jim Varney est ici manifestement à l’apogée de son personnage, le perfectionnant à chaque instant et débordant d’idées et de volonté d’interpréter un rôle qui lui va comme un gant. Il est également servi par un scénario original, élevant son personnage au rang de first-timer, à l’image d’un Neil Armstrong faisant ses premiers pas sur la Lune. Pour cela, il est accompagné d’un casting de personnages secondaires des plus jouissifs pour cette si petite production valant son pesant d’or.

Garni de petits rôles bien écrits, Ernest Goes To Splash Mountain gâte le spectateur. Prenant pour décor de fond le Disneyland Park et le tout nouveau Land Critter Country (qui perd alors sa dénomination de Bear Country), l’émission Splash Mountain News Central est présentée par une légende de la télévision, Ralph Story, jouant son propre rôle. Connu d’abord sur les ondes de la radio local KNX à Los Angeles dans les années 40, il se fait ensuite une renommée en présentant le jeu télévisé The $64,000 Challenge sur CBS de 1956 à 1958. En retournant à la radio qui l’a fait connaître, il intègre l’équipe de The Big News, un journal d’une heure environ présentant l’actualité à la télévision. Il présente ensuite, pendant six années consécutives, son programme Ralph Story’s Los Angeles qui lui assure alors la célébrité. Il reprend son rôle de journaliste pour l’émission spéciale Ernest Goes To Splash Mountain non sans humour, et lui apporte tout le crédit nécessaire. Empli d’auto-dérision, il est tout simplement excellent dans son rôle.

Ralph Story est accompagné de trois correspondants sur place à Disneyland, prêts à récolter les témoignages à chaud, chacun affublé d’une personnalité bien distincte : Tom Miller (The Final Days) est Cameron Chronomyer, le journaliste classe à la permanente impeccable et qui n’en est pas à son premier live ; Danny Breen (l’un des scénaristes du The Wayne Brady Show) joue lui le chroniqueur empoté et débutant ; Skip Binkman qui rate à peu près toutes ses interventions et enfin, Sheryl Bernstein campant le rôle de Miss Hastings-Hardwicke (Dingo et Max, Toy Story 2), la journaliste professionnelle qui ne laisse pourtant pas l’occasion à ses témoins d’en placer une. Tous les trois composent une équipe terrain de choc, aussi drôle que faussement crédible.

Enfin, les fans noteront la présence de Bruce Gordon, Imagineer chez Disney depuis 1979, où il travaille sur de nombreux projets comme les attractions Journey Into Imagination, Splash Mountain évidemment, Tarzan’s Treehouse, The Many Adventures of Winnie the Pooh et plus tard Finding Nemo Submarine Voyage. Dans cette émission spéciale, il joue donc son propre rôle, en tant que producteur du show de l’attraction. Il ne peut malheureusement pas vanter lui-même les prouesses de sa création, étant interrompu sans cesse par la présentatrice, une touche d’humour qui s'inscrit certes dans le ton de l’ensemble de la production mais qui ternit un peu le travail effectué par cet Imagineer de talent.

L’autre pièce maîtresse de cette émission, Ernest mis à part, est sans aucun doute Splash Mountain. Quatrième "montagne" à sortir de terre au Disneyland Park (après Matterhorn Bobsleds, Space Mountain et Big Thunder Mountain), elle culmine à plus de vingt-sept mètres de haut et couvre un peu moins d’un hectare. Ouverte le 17 juillet 1989 (fêtant ainsi les 34 ans du Parc) pour dynamiser l’ancien Land Bear Country, prenant par la même occasion une nouvelle dénomination - Critter Country -, l’attraction remplit sa mission et redonne vie à cette partie du Parc, les visiteurs s’amassant à ses portes. Prenant pour thème les personnages du film Disney Mélodie du Sud de 1946, elle réutilise une grande partie des Audio-Animatronics présents dans l’ancienne attraction America Sings pour un total atteignant la centaine. Mais à l’inverse de ses homologues montagneuses, elle propose une aventure majoritairement calme à bord de bûches traversant cavernes et rencontrant Frères Renard, Lapin et Ours au rythme de l’indémodable Zip-A-Dee-Doo-Dah. La fin – une chute à 45° pouvant atteindre la vitesse de 70 km/h – est par ailleurs aussi surprenante qu’excitante. Forte de son succès, l’attraction est dupliquée dans d'autres Resorts Disney à travers le monde : à Walt Disney World Resort et à Tokyo Disney Resort en 1992.

Programme court faisant la promotion d’une attraction-phare de Disneyland, Ernest Goes To Splash Mountain surfe sur la renommée grandissante du personnage d’Ernest, véritable phénomène outre-Atlantique. Offrant l’une de ses meilleures aventures, si ce n’est la meilleure, elle bénéficie d’un casting alléchant aux rôles étonnamment bien définis. Spot promotionnel dont Disney Channel s’en est fait spécialiste, il est construit d’une manière beaucoup plus originale qu’un simple making-of expliquant les coulisses de l’attraction et propose un final éclaboussant !

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