Midnight in a Toy Shop
Titre original : Midnight in a Toy Shop Production : Walt Disney Animation Studios Date de sortie USA : Le 16 août 1930 Série : Genre : Animation 2D |
Réalisation : Wilfred Jackson Musique : Bert Lewis Durée : 7 minutes |
Disponibilité(s) aux États-Unis : |
Le synopsis
Une araignée explore un magasin de jouets... |
La critique
Midnight in a Toy Shop est un cartoon des Silly Symphonies à l'ambiance de Noël même s'il est sorti... en plein été !
Midnight in a Toy Shop est marqué dans sa conception par la présence de quelques grands noms de l’animation tels que Wilfred Jackson, Les Clark, Ben Sharpsteen, Dick Lundy, Jack King, Dave Hand ou Norm Ferguson. La réalisation est confiée quant à elle à Wilfred Jackson, en plus de son travail d'animateur. Le compositeur Bert Lewis reprend lui de nombreux morceaux pour illustrer musicalement le court-métrage. Peuvent ainsi être reconnus des extraits de Sechs Gedichte nach Heinrich Hein (1887) d'Edward MacDowell, Pizzicato Polka du ballet Sylvia (1876) de Léo Delibes, Cocoanut Dance (1899) d'Andrew Hermann et Lustspiel-Overtüre (années 1860) d'Adabert Keler-Bela.
Le cartoon commence lors d'une nuit enneigée et tempétueuse devant la vitrine d'une boutique de jouets qui fait face aux affres du vent. La caméra réalise alors un gros plan sur l’enseigne du magasin où une toile d'araignée est malmenée par la tempête. L'arachnide qui l'habite, rejetée par terre, décide donc de plier bagage : elle ré-enroule sa toile puis va regarder par la fenêtre pour s'assurer que l'intérieur du bâtiment pourrait lui servir d'abri contre le froid. Elle se faufile ensuite dans le magasin en passant par le trou de la serrure et y découvre une belle boutique, sans vie, pleine de beaux jouets. Le seul son qui peut être entendu est ainsi le tic-tac de l'horloge murale même si l'araignée sursaute bien vite quand son coucou se déclenche. Les spectateurs peuvent alors apprécier dans ce début de séquence de superbes décors, à l'extérieur comme à l'intérieur de la boutique.
Le calme revenu, l'araignée se balade tranquillement dans le magasin. Mais voilà, peu attentive, elle fonce dans un tas de cubes, s'entrave sur une petite voiture automatique, bouscule un animal rebondissant et dérange un diable en boîte. En pénétrant plus encore dans la boutique, elle plonge peu à peu dans l'obscurité mais trouve fort heureusement une bougie qu'elle parvient à allumer. Elle remarque ainsi un petit piano et décide d'en jouer. La musique réveille alors deux poupées qui se mettent à danser en criant « maman ». Une troisième se joint à elles : d'apparence afro-américaine très caricaturale, elle diffère des deux précédentes plutôt caucasiennes et, se dandinant, crie distinctement « mammy ».
L'apparence de cette dernière poupée est une caricature de Mammy. Ce gag est un en fait clin d'œil, très commun dans les années 1930, à une chanson du long-métrage de 1927 The Jazz Singer, le premier film « live » avec dialogues et son synchronisé qui inspira Walt Disney pour Steamboat Willie. Elle fait en effet référence à l'acteur principal, Al Jolson, une icône de l'époque connue pour ses sketches « blackface ». Cette expression qualifie ainsi les comédiens blancs qui, grimés en Noirs via du maquillage accentuant un contour blanc autour des lèves pour en simuler la grosseur, parodiaient dans des spectacles de vaudeville la vie des Afro-Américains des plantations du Sud. D'une vision totalement raciste et réductrice, ces sketches, très en vogue à l'époque, tomberaient aujourd'hui sous le coup de la loi.
Sans transition, l'araignée se retrouve ensuite devant un tourne-disque qui a un pantin accroché sur son bras de lecture. La marionnette bouge ainsi sur le vinyle au fur et à mesure que le disque tourne, donnant l'impression qu'elle danse. Un plan large montre ensuite la boutique où tous les jouets se trémoussent au son de la musique avant que la caméra ne se concentre sur certains d'entre eux, en particulier des diables en boite, des poupées aux bras et aux jambes en forme de fils, des marionnettes que l'araignée fait bouger elle-même, ou un orchestre de nounours. La caméra revient enfin sur l'arachnide qui s'amuse avec une caisse enregistreuse en la prenant pour un piano. Elle va ensuite prendre la place du pantin du tourne-disque sauf qu'elle se voit aussitôt éjectée par l'appareil et plonge dans un bac de pétards qu'elle allume malencontreusement avec la bougie qui était à côté. Ils éclatent dans tous les sens, effrayant l'araignée qui finit par quitter le magasin de jouets.
Midnight in a Toy Shop est un cartoon sympathique, sans véritable histoire, mais qui s'amuse à donner vie à des jouets.