Seven Cities of Antarctica

Seven Cities of Antarctica
L'écran titre
Titre original :
Seven Cities of Antarctica
Production :
Walt Disney Productions
Date de sortie USA :
Le 25 décembre 1958
Genre :
Documentaire
CinemaScope
Réalisation :
Winston Hibler
Musique :
Paul J. Smith
Durée :
28 minutes

Le synopsis

L'Antarctique, tout dernier continent à s'être ouvert aux hommes après des millions d'années d'isolement, livre ses atouts incroyables en matière de ressources naturelles et de potentiel de développement de l'hémisphère sud...

La critique

rédigée par
Publiée le 17 février 2025

Témoignage d'une aventure humaine contre les éléments extrêmes, Seven Cities of Antarctica est un court-métrage oublié des studios Disney.

Passionné de flore et de faune, Walt Disney peut être considéré comme le pionnier du documentaire animalier. Dès 1948, il met en effet en chantier la collection des True-Life Adventures dont les courts et longs-métrages seront multi-oscarisés. Cette série, inaugurée avec le mini-documentaire L'Île aux Phoques, constitue d'ailleurs la première véritable incursion de la Compagnie de Mickey dans la production de films live-action. Elle comporte un total de sept courts-métrages avant de s'ouvrir, en 1953, avec Le Désert Vivant, au format des longs-métrages qui devient, à partir de cette date, la norme de production des True-Life Adventures. Pour autant, Walt Disney n'entend pas abandonner le genre des courts-métrages documentaires. Il crée en effet avec la même équipe, dans la foulée, une nouvelle collection entièrement dédiée à ce format qu'il baptise People and Places. Cette série s'axe essentiellement sur les us et coutumes des populations à travers le monde. Elle comprend dix-sept épisodes produits entre 1953 et 1960. Trois, The Alaskan Eskimo en 1953, Men Against the Arctic en 1955 et Ama Girls en 1958, sont oscarisés.

Avec les True-Life Adventures, People and Places est indéniablement l'autre collection de documentaires à succès initiée par Walt Disney. Pour ce faire, il reprend d'ailleurs les mêmes recettes de production. Si le thème n'est désormais plus la faune et la flore mais bien les us et les coutumes de nations à travers le monde, People and Places bénéficie des mêmes producteurs, scénaristes, réalisateurs et narrateurs que la série précédente auxquels est demandée une démarche identique à celle menée pour observer la nature. Pour Seven Cities of Antarctica, la prise de vue est ainsi confiée à Lloyd Beebe et Elmo G. Jones. Le premier est un habitué des studios Disney ayant déjà travaillé notamment sur des longs-métrages des True-Life Adventures. Le second a quant à lui auparavant œuvré sur un autre titre de la collection des People and Places, Men Against the Arctic. La réalisation échoit enfin à Winston Hibler tandis que Otto Englander et Ted Sears se chargent de la narration. Sur les dix-sept courts-métrages de la série, nombre d'entre eux sont filmés en CinemaScope - Seven Cities of Antarctica a droit à cet honneur - afin de retranscrire au mieux la beauté et la grandeur des lieux et traditions rencontrés. Malheureusement, les opus de la collection n'ont plus été vus pour la plupart avec ce format d'image depuis leur sortie cinéma ; leur diffusion à la télévision ayant été faite en grande majorité au format 4/3.

Chaque épisode débute par les deux phrases de présentation : « Ce film est un parmi une série présentant un PEUPLE extraordinaire et le LIEU où il vit. Toutes les scènes sont authentiques et les histoires factuelles ». Walt Disney proclame ainsi : « Dans nos films, nous rendons visite à des contrées reculées. Nous y trouvons des peuples avec des coutumes ancestrales. Chaque lieu a un trésor riche de traditions. Chaque pays a des pans d'histoires qui ont rythmé la vie des gens ». Le papa de Mickey est, en fait, déjà conscient en 1950 que le progrès technique est en train de révolutionner profondément la vie des hommes. Il est donc, pour lui, urgent d'immortaliser à travers le monde entier les plus anciennes coutumes humaines. Sans interventionnisme aucun. Dans le plus strict respect de la réalité. Pourtant, dans Seven Cities of Antarctica, il dévie un peu de l'ambition première de la série en proposant plutôt une aventure humaine et technique. La phrase d'introduction change donc puisqu'il y remercie plutôt les différentes organisations gouvernementales américaines United States Coast Guard, United States NavyUnited States Air Force et Department of Defense, pour leur coopération lors de la réalisation du court-métrage.

Les missions américaines « Operation Deepfreeze » sont lancées à l'occasion de l'Année Géophysique Internationale de 1957-1958. Cette dernière est un effort collaboratif entre quarante nations pour mener des études sur les sciences de la terre du pôle Nord au pôle Sud. Leur objectif est de faire progresser les connaissances mondiales sur l'hydrographie et les systèmes météorologiques de l'Antarctique, les mouvements des glaciers et la vie marine. Ces missions sont filmées, à l'époque, par la marine américaine mais aussi par les studios Disney qui envoient alors deux cinéastes, Lloyd Beebe et Elmo G. Jones. Des nombreuses images rapportées de ces deux expéditions, Walt Disney et ses équipes en tirent trois épisodes de cinquante minutes pour l'émission d'anthologie Disneyland : Antarctica - Past and Present, diffusée le 12 septembre 1956, Antarctica - Operation Deepfreeze, proposé le 5 juin 1957, et enfin To the South Pole for Science, retransmise le 13 novembre 1957. Des extraits de ces trois émissions sont finalement montés et compilés pour créer le quatorzième court-métrage de la série People and Places, Seven Cities of Antarctica, qui sort lui au cinéma le 25 décembre 1958.

Comme ses prédécesseurs, Seven Cities of Antarctica commence par une introduction graphique qui présente la géographie du pôle. Mais à la différence des autres opus de la collection, l'introduction s'avère plus longue afin de livrer un bref historique de la conquête du Pôle Sud en citant certains des premiers pionniers comme le Capitaine américain Nathaniel Palmer en 1821, le Lieutenant américain Charles Wilkes ainsi que le Britannique James Ross, tous deux 20 ans plus tard, le Capitaine britannique Robert Scott ou encore le norvégien Roald Amundsen, tous deux en 1911. Chose aussi surprenante, le court-métrage offre des images d'archives des expéditions de Roald Amundsen et Robert Scott dans leur course pour atteindre le Pôle Sud. Le Norvégien y arrive finalement le premier et repart sain et sauf tandis que le britannique se retrouve second et meurt sur le chemin du retour. La présentation se poursuit ensuite sur l'expédition de 1946 du Maréchal américain Richard E. Byrd avant de donner quelques données géologiques et géographiques du continent gelé.

Seven Cities of Antarctica revient au temps présent et se focalise ensuite sur les expéditions « Operation Deepfreeze » ainsi que sur la construction des sept stations scientifiques. La première porte le nom de McMurdo, tiré du détroit où elle est située. La deuxième, à 650 kilomètres à l'est, s'appelle Little America V. Ces deux stations seront construites durant la première mission s'étant déroulé de 1955 à 1956. Au cours de la seconde, l'année suivante, ce seront les cinq autres qui verront le jour : Byrd Station, Ellsworth Station, Hallett Station, Wilkes Station et Amundsen–Scott Station. Cette dernière, située exactement au Pôle Sud, va voir la Navy, les Marines et l'Air Force travailler conjointement pour ouvrir la base. Le documentaire propose ainsi de voir quelques-unes des images les plus exceptionnelles dans l'établissement de ces bases comme les immenses crevasses de glace trouvées en chemin ou la colonie de manchots que les scientifiques ont dû déplacer.

Seven Cities of Antarctica change un peu le paradigme de la série People and Places en proposant une belle aventure humaine. Ses images, vu le thème et sa valeur historique, sont donc moins datées que les précédents opus de la collection même si son âge se remarque tout de même par sa narration désuète. De même, en comparant avec les trois émissions de cinquante minutes dont le court-métrage de trente minutes est dérivé, le propos est forcément résumé. Mais ce qu'il perd en contenu, il le gagne en beauté des images ; la couleur rendant l'exploit humain encore plus réel et palpable.

L'équipe du film

1901 • 1966

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