Titre original :
Diary of a Wimpy Kid
Production :
Walt Disney Pictures
Bardel Entertainment
Date de mise en ligne USA :
Le 3 décembre 2021 (Disney+)
Genre :
Animation 3D
Réalisation :
Swinton Scott
Musique :
John Paesano
Durée :
58 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Greg Heffley va bientôt faire sa rentrée au collège. Mais voilà, son ami Robert semble être resté un grand enfant. Leur amitié sera donc mise à rude épreuve dans leurs débuts au collège, que ce soit dans leur quête de popularité ou lorsqu’ils devront éviter à tout prix la marque du fromage…

La critique

rédigée par
Publiée le 12 février 2022

Le Journal d’un Dégonflé est le cinquième film de la franchise tirée des livres Journal d’un Dégonflé écrits par Jeff Kinney. Il s’agit également de son premier film d’animation.

Né le 19 février 1971, Jeff Kinney commence à faire de la bande dessinée dans les années 1990, alors qu’il est étudiant. Après la fin de ses études, il tente de faire carrière en qualité de dessinateur, en vain... C’est en janvier 1998 qu’il commence à travailler sur ce qui deviendra Journal d’un Dégonflé. À partir de mai 2004, il publie ainsi sur le net les prémices des mésaventures de Greg Heffley et totalise alors 25 millions de vues. En février 2006, l’auteur signe un contrat avec la maison d’édition Abrams Books.

Carnet de bord de Greg Heffley est le premier tome de la série, publié aux États-Unis le 1er avril 2007 et en France en 2009 aux éditions du (Le) Seuil. Librement inspiré de la propre vie de Jeff Kinney, le premier livre trace la vie trépidante de Greg Heffley, un pré-adolescent ayant une fâcheuse tendance à se mettre dans des situations embarrassantes. Le premier tome présente rapidement la famille Heffley mais se consacre surtout à l’arrivée au collège de Greg et de son meilleur ami Robert (Rowley en version originale). Les livres de la saga se présentent alors sous la forme d’un cahier de bord avec des illustrations de Kinney et un chapitrage suivant un à un les mois durant lesquels se déroule l’histoire. Même si les tomes de la saga ont un thème central, il s’agit souvent d’une accumulation de galères que Greg doit résoudre du mieux qu’il le peut. Mais son comportement égocentré et juvénile ainsi que ses ambitions de popularité causent souvent sa perte. Le premier livre devient lors de sa publication un best-seller selon le New York Times, un succès confirmé en 2012 avec un Blue Peter Book Award. La série de livres rencontre dès lors un tel succès qu’une adaptation cinématographique en prises de vues réelles, Journal d’un Dégonflé, voit le jour en 2010 sous la houlette de 20th Century Fox. Trois suites arrivent bientôt sur les écrans : Journal d'un Dégonflé 2 : La Menace "Grand Frère", Journal d'un Dégonflé 3 : Ça Fait Suer ! et enfin Le Journal d’un Dégonflé : Un Loooong Voyage.

En 2012, Jeff Kinney a l’idée d’adapter le sixième tome de Journal d’un Dégonflé, Carrément Claustro ! sous la forme d'un moyen-métrage d’une demi-heure totalement animé produit par 20th Century Fox. Durant sa conception, l'opus est cependant rapidement modifié. L'idée de remplacer le film par une série animée germe à partir de 2018. Elle est d'ailleurs encore sur les rails après l’acquisition de 20th Century Fox par Disney. Elle devait alors être proposée sur Disney+. Le projet subit néanmoins encore de nombreux changements et en décembre 2020, Disney annonce le reboot de la franchise en proposant Le Journal d’Un Dégonflé, prévu pour l’été 2021 avant d'être finalement décalé au 3 décembre 2021. Swinton Scott est choisi à la réalisation pendant que Jeff Kinney s’occupe pour sa part du script et de la production. Le Journal d’Un Dégonflé change bientôt de label. Initialement conçu et censé être vendu sous la marque 20th Century Studios, le long-métrage est finalement proposé avec le label Disney, le seul à apparaître au générique en tant que producteur.

Le Journal d’Un Dégonflé se révèle en réalité être une adaptation partiellement tronquée du premier tome de la saga de romans. Le film, en effet, se focalise surtout sur l’amitié entre Greg et Robert. Dès lors, plusieurs personnages et plusieurs scènes cultes du livre sont supprimées, qu'il s'agisse de la scène du spectacle de l’école, du passage où Greg se met à la lutte, ou bien encore de ce moment au cours duquel Greg et Robert font partie de la patrouille de sécurité, scène pourtant plutôt décisive dans le livre et le premier film. De par ces nombreux changements et autres coupures, il peut alors paraître étrange pour tous les fans de la série de livres de constater que le film ne dure finalement qu’à peine une heure. Par bien des aspects, Le Journal d’Un Dégonflé semble dès lors manquer de quelques éléments pour être traité comme un long-métrage à part entière.

En plus de la comparaison avec le livre, Le Journal d’Un Dégonflé souffre également d'être comparé au premier film sorti en 2010. Ce dernier traitait en effet les différents arcs narratifs avec un certain soin, ce qui en faisait une adaptation solide. Le film de 2021, quant à lui, semble plus tenir du moyen-métrage scénaristiquement que d'un vrai long-métrage, ce qui peut apparaître dommageable tant le film réussit pourtant à dépeindre avec une certaine efficacité les problèmes rencontrés lors des débuts au collège : trouver sa place à la cafétéria, la sortie de l’enfance, les amitiés qui ont du mal à résister... De plus, cette légende urbaine de « La Marque du Fromage » est en soi une belle idée, laquelle est parfaitement bien représentée. Voilà des thèmes utilisés maintes et maintes fois chez Disney, que ce soit dans la série Disney’s Doug où les personnages de Doug et Moustique ont une dynamique similaire à celle de Greg et Robert, ou encore dans d’autres productions se déroulant dans des établissements scolaires telles que La Cour de Récré, Ça Bulle !, Pepper Ann et Scott, Premier de la Classe.

Greg Heffley est le protagoniste principal et il demeure plutôt bien dépeint. Garçon de douze ans tout à fait ordinaire, il tient un carnet de bord dans lequel il expose son point de vue sur sa vie ainsi que sur ses ambitions, la principale étant d'être populaire au collège. La force du personnage est alors sa banalité. Ainsi, les pré-adolescents peuvent très facilement se reconnaître en lui. Et quand bien même ses défauts peuvent le faire passer pour quelqu'un de très antipathique, il n’en reste pas moins que le film tente de lui ouvrir les yeux et de le rendre conscient de cela. Robert, de son côté, est un garçon vivant encore dans l’enfance. Toujours enjoué et quelque peu naïf, il incarne un personnage plutôt sympathique dans les romans et les adaptations live, et ce, bien qu’il soit souvent la première victime des idées de Greg. Malheureusement, le film a ici modifié l’arc où Greg et Robert décident de créer un comic book pour le collège. Alors que dans le roman, comme dans sa version en prises de vues réelles, Robert invente sa BD et trouve sa phrase d’accroche « La Vache, Maman ! », dans Le Journal d’Un Dégonflé, Robert la vole "simplement" à son ami. Ce changement rend par conséquent la situation plus complexe qu’elle ne l’est dans les précédentes adaptations, mais au final ne ressemble pas au personnage de Robert.

Les autres intervenants sont malheureusement montrés de manière très superficielle, qu'il s'agisse de Rodrick, le grand frère de Greg qui n’a droit qu’à une unique scène dans le film, ou bien encore de Manu (Manny en VO) qui est de loin le chouchou de la famille parce qu’il est le plus jeune. La mère est, quant à elle, le personnage qui cherche à maintenir sa famille unie, même si la plupart de ses idées échouent ou déplaisent à ses fils. Le long-métrage propose en outre une scène intéressante entre la mère et Greg, un moment de discussion qui permet au jeune garçon de se remettre en question. Mais malgré cela, le personnage de la mère demeure plutôt sous-exploité, comme le reste de la famille d'ailleurs. Enfin, Fregley est pour sa part un jeune garçon bizarre ayant parfois des idées peu ragoûtantes pour les autres enfants gravitant autour de lui. Peu présent à l’écran, il reste tout de même à l’origine d’un bon gag – bien qu’il soit mieux amené dans le roman ainsi que dans le film live.

Bardel Entertainment est à l’origine de l’animation du film. Jeff Kinney fait alors le choix d'utiliser la technique de l’animation 3D assistée par ordinateur, une bonne façon de donner l'illusion que ses illustrations sortaient de ses livres. Les personnages ont par conséquent été dessinés fidèlement à l'œuvre d'origine, ce qui n'est pas sans rappeler les choix opérés par Blue Sky Studios lors de la création de Snoopy et les Peanuts - Le Film ou bien de ceux de DreamWorks Animation pour Capitaine Superslip. Cependant, à l’instar de ces derniers, Le Journal d’Un Dégonflé manque cruellement de prises de risque dans son exécution. Le film ne possède en effet pas de scènes où l’animation brille réellement, même si les mouvements des personnages sont plutôt bien maîtrisés. Un des défauts du chara-design de Kinney tient clairement dans l’emplacement de la bouche de certains de ses personnages. Elles sont, il est vrai, dessinées sur le côté des visages des personnages, ce qui rend parfois la synchronisation labiale particulièrement bancale. D’autres personnages, comme la bande de lycéens par exemple, n’ont quant à eux pas l’air d'être très aboutis même s’ils restent fidèles aux illustrations de l’auteur.

La bande originale du film est signée par John Paesano. Le compositeur est connu pour avoir travaillé sur la trilogie Le Labyrinthe, les séries Daredevil et The Defenders, ainsi que des jeux vidéo comme Spider-Man en 2018 et Marvel’s Spider-Man : Miles Morales en 2020, lequel lui a permis de remporter un BAFTA pour la meilleure musique de jeux vidéo. La partition proposée ici est somme toute sympathique, légère et appuie habilement le côté espiègle des personnages. Elle demeure malheureusement par trop générique dans l'ensemble et a du mal à marquer les esprits.

Le Journal d’Un Dégonflé est disponible sur Disney+ à partir du 3 décembre 2021. Les avis sont alors globalement mitigés. Les critiques visent en particulier la qualité de l’animation et la pauvreté du développement des personnages. Malgré cela, Jeff Kinney reste déterminé à adapter tous ses livres. Une suite basée sur le second tome, Rodrick Fait sa Loi, est ainsi prévue pour 2022.

Le Journal d’Un Dégonflé manque au final de beaucoup de choses pour être traité comme un film à part entière. Le scénario est peu prenant, l’animation n’arrive pas à se rendre attrayante et les personnages ont droit à un développement bien maigre. Il reste à espérer que les suites déjà prévues parviendront à rendre son visionnage plus robuste et consistant. Car de lui-même, l'opus n'a absolument pas la carrure nécessaire pour passablement marquer les esprits…

Poursuivre la visite

Le Forum et les Réseaux Sociaux

www.chroniquedisney.fr
Chronique Disney est un site de fans, non officiel, sans lien avec The Walt Disney Company, ni publicité,
utilisant des visuels appartenant à The Walt Disney Company ou des tiers par simple tolérance éditoriale, jamais commerciale.