Titre original :
Hollywood Stargirl
Production :
Walt Disney Pictures
Date de mise en ligne USA :
Le 3 juin 2022 (Disney+)
Genre :
Comédie dramatique
Réalisation :
Julia Hart
Musique :
Michael Penn
Duncan Blickenstaff
Rob Simonsen
Durée :
102 minutes

Le synopsis

Stargirl déménage une nouvelle fois et arrive en Californie, suivant là sa mère Ana, embauchée pour réaliser les costumes d’un film tourné à Los Angeles. La jeune fille, qui espère concrétiser ses rêves et trouver enfin un vrai foyer, y fait la connaissance de personnages aux profils très variés, dont M. Mitchell, son voisin ; les frères Evan et Terrell, deux réalisateurs en herbe ; et Roxanne Martel, une musicienne qu’elle admire...

La critique

rédigée par
Publiée le 21 juin 2022

Hollywood Stargirl est la suite du film Stargirl proposé directement sur Disney+ en 2020. Aussi réussie que le premier opus, cette nouvelle tranche de vie de Stargirl propose cette fois-ci de se concentrer sur la jeune fille, ses rêves et ses rencontres. Il en ressort un opus incroyablement positif où un simple sourire ou une belle chanson de l'héroïne sont capables de briser des années de mélancolie chez les gens qu'elle rencontre. Porté par des acteurs lumineux et talentueux, le long-métrage superbement filmé rend aussi hommage au processus de création artistique ainsi qu'à la douceur de vivre qui peut se cacher au coin des rues de Los Angeles...

Hollywood Stargirl fait donc revenir le personnage de Stargirl créé par Jerry Spinelli. Né le 1er février 1941 en Pennsylvanie, il trouve sa vocation d'écrivain à seize ans quand ce passionné de sport écrit un poème de football américain que son père arrive à faire publier à son insu dans le journal local. Après des études au Gettysburg College, il devient ainsi écrivain et rédacteur en chef pour un magazine de grand magasin. Pendant vingt ans, il assume ce travail alimentaire et écrit ses propres livres sur son temps libre, que cela soit en pause déjeuner, le soir ou les week-ends. Ses premiers romans, tous à destination des adultes, se voient rejetés par les éditeurs. C'est seulement à partir du cinquième, Space Station Seventh Grade, où il décide de viser plutôt les adolescents et les jeunes adultes, qu'il est enfin publié en 1982. À partir de là, il va signer une trentaine de romans dont les plus populaires Maniac Magee (1990) et Wringer (1997) gagneront des prix mais aussi Stargirl (2000) qui connaîtra une suite intitulée Love, Stargirl (2007).

Les studios Disney, ravis des résultats du premier film sur la plateforme, commandent donc une suite. Ils font alors une nouvelle fois appel à la réalisatrice Julia Hart. L'artiste commence sa carrière en tant qu'enseignante avant de se lancer dans le métier de scénariste. Avant cela, elle fait ses premiers pas au cinéma en qualité d'actrice dans un petit rôle dans le film Disney Immortels en 2002. Elle réalise son premier long-métrage Miss Stevens en 2016, suivi par Fast Color en 2018 ; Stargirl constituant son troisième et aussi premier pour Disney. La même année, en 2020, elle tourne I'm your Woman avant de plancher sur la suite de la jeune fille inspirante de DisneyHollywood Stargirl.
Elle s'entoure de la même équipe que pour le premier opus : Jordan Horowitz pour le scénario, Bryce Fortner pour la photographie, Natalie O'Brien pour les costumes, Gae S. Buckley pour les décors, Rob Simonsen pour la musique ou Shayar Bhansali et Tracey Wadmore-Smith pour le montage. Cela donne ainsi à l'ensemble une cohérence et une continuité appréciable par rapport à Stargirl.

Julia Hart décide, par contre, de s'éloigner de la suite en roman Love, Stargirl. Les tournages des deux films étant séparés de trois ans, l'actrice principale a en effet bien grandi, passant de 14 à 17 ans. Impossible donc de raconter une histoire similaire au deuxième livre. De plus, il épousait de nombreuses similarités avec le premier film, se déroulant notamment dans une autre petite bourgade. Or dans cette nouvelle histoire, la réalisatrice cherche à aborder des thèmes un peu plus matures tout en confrontant le personnage à la découverte d'une grand ville. Ce sont donc toutes ces raisons qui font qu'elle et le scénariste Jordan Horowitz ont décidé de partir sur un récit totalement inédit qu'ils vont écrire à quatre mains. La première chose qui frappe ainsi par rapport au premier opus est sûrement la différence de focale du récit. Stargirl était en réalité l'histoire de Leo qui rencontre une jeune fille qui va l'inspirer et dont il va tomber amoureux. Le personnage Stargirl reste ainsi très mystérieux et le film n'est jamais raconté selon son point de vue. Dans Hollywood Stargirl, la jeune fille a désormais les projecteurs braqués sur elle et les spectateurs comprennent parfaitement ce qu'elle ressent. Cela permet de mieux rentrer dans l'intimité du personnage et d'en apprendre plus sur ses sentiments, y compris la façon dont elle avait vécu son départ de Mica dans l'Arizona dans le premier film.

Hollywood Stargirl approfondit d'ailleurs la thématique du déracinement. Une nouvelle fois, Stargirl suit sa mère Ana alors qu'elle déménage dans une nouvelle ville pour son travail. La jeune fille a ainsi toujours été trimbalée de droite et à gauche. Et elle ne rêve désormais que d'une seule chose : se poser enfin pour construire un chez soi, avoir des amis et des voisins, des projets et des rêves. Elle espère donc que cette fois-ci ce sera la bonne et que leur arrêt durera plus que quelques mois, lui permettant au moins de tenir jusqu'à la fin de l'année scolaire. Comme dans tout déménagement, elle apprend alors à découvrir sa nouvelle maison, ses nouveaux voisins, son quartier... Sa gentillesse, son optimisme et sa joie de vivre facilitent évidemment très vite les choses. Le personnage de Stargirl est en effet décidément toujours aussi attachant, sûrement grâce à la façon dont elle inspire son entourage. Un peu fantasque, elle est d'une gentillesse à toute épreuve et arrive à illuminer la vie des gens qu'elle rencontre. Dans ce nouvel opus, le spectateur a ainsi le plaisir d'apprendre à connaître encore plus le personnage en comprenant bien mieux les sentiments de la jeune fille : ses bonheurs, ses rêves, ses doutes, ses questionnements, ses désillusions et ses espoirs. Le film est tout autant une belle comédie romantique où Stargirl s'affirme plus dans sa relation ; là où celle du premier opus était clairement adolescente et timorée.

Hollywood Stargirl est également un bel hommage au processus de création vu à travers différents points de vue. Il y a d'abord Stargirl qui, si elle aime chanter les compositions des autres, ne se sent pas d'écrire elle-même sa propre chanson. Mais sa vision change quand elle rencontre les frères Terrell et Evan ; l'un veut devenir réalisateur et l'autre scénariste. Ils sont certains de leur vocation et veulent réaliser leur rêve en créant un premier film malgré des moyens limités. Mais avant cela, ils doivent créer un pilote pour convaincre des producteurs de les soutenir. Ils mettent ainsi tout leur cœur dans ce projet qu'ils tournent avec un iPhone et dans lequel ils jouent directement. Ils demandent alors à Stargirl d'être leur actrice et leur chanteuse...
À côté de ces jeunes pleins de rêves, les adultes sont, eux, plus désabusés. Ils ont connu l'échec, la lassitude ou les deux. La chanteuse Roxanne Martel a fait, par exemple, un seul album au flop retentissant. Mr. Mitchell a été un producteur efficace mais la flamme s'est éteinte avec l'âge. Enfin, la mère de Stargirl est une créatrice de robe qui a peur de son propre talent, préférant fuir plutôt que de relever des challenges qui la bousculeraient trop. Les différences de génération apportent ainsi une vision intéressante du processus artistique entre la naïveté de la jeunesse qui permet de foncer sans peur du résultat et les freins de l'expérience qui empêchent de risquer une situation ou qui obligent à revoir ses rêves selon une perspective plus réaliste.

Le long-métrage est aussi un superbe hommage à Los Angeles, une sorte de La La Land adolescent mais sans le côté comédie musicale. Bien sûr, le monde du cinéma est partout notamment via le rêve des personnages mais aussi dans les lieux visités. Il n'est pas question ici de studios ou d'Hollywood mais plutôt de salles de cinéma comme le fameux Cinerama Dome sur Sunset Boulevard qui est naturellement entraperçu dans un plan court. Mais la scène la plus emblématique est celle où Evan emmène Stargirl voir un vieux film dans un cinéma en plein air. La vie de Los Angeles se ressent aussi dans la vie de quartier et l'immeuble où la jeune fille et sa mère viennent vivre. La villa, en multi-propriété, ressemble à la vie dans la série Melrose Place diffusée en 1992 où les voisins étaient aussi amis. Hollywood Stargirl arrive ainsi à retranscrire, de façon fantasmée un peu à la façon du (Le) Fabuleux Destin d'Amélie Poulain pour Paris, la douceur de vivre qu'il est possible de ressentir dans la Cité des Anges. Les gens rencontrés, la météo agréable, les passions artistiques sont plein de facettes éloignées des clichés que les visiteurs occasionnels ressentent en découvrant la ville. Souvent, superficiellement, ils la trouvent sans charme, avec peu d'intérêts touristiques et incroyablement embouteillée. Pour ceux qui y ont vécu, Los Angeles est pourtant tellement plus que cela ; un sentiment qui entre en résonance avec Hollywood Stargirl et sa parfaite déclaration d'amour à la ville.

À l'image du premier opus, les personnages sont une vraie force d'Hollywood Stargirl.
Grace VanderWaal reprend donc son rôle de Stargirl. Ayant gagné en maturité, elle n'en demeure pas moins toujours aussi attachante. Cette seconde aventure offre d'en apprendre encore plus sa personnalité et ses sentiments. Surtout, le film permet de mettre en avant ses désirs et ses frustrations notamment à travers deux scènes en miroir au début et à la fin du long-métrage où elle se livre comme jamais.
Evan, le jeune scénariste qui tombe sous le charme de la jeune fille est joué, lui, par Elijah Richardson qui a pu être vu récemment dans la série Marvel Studios Falcon et le Soldat de l'Hiver. Son frère Terrell, le futur réalisateur, est interprété pour sa part par Tyrel Jackson Williams connu pour son rôle de Leo Dooley dans la série Disney XD Les Bio-Teens.
Ana, la mère de Stargirl, a droit par contre à un changement de casting. Judy Greer (Ant-Man) remplace en effet Sara Arrington. Il faut dire que le personnage était plutôt transparent dans le premier film alors que dans Hollywood Stargirl, il prend beaucoup plus d'importance notamment en développant ses failles émotionnelles et ses craintes professionnelles qui rejaillissent sur la vie de sa fille.
Mais la vraie pépite du film reste cependant le personnage énigmatique de Roxanne Martel. La chanteuse caractérielle est jouée par une Uma Thurman (Pulp Fiction) qui, sans se forcer, donne corps de façon magistrale à une femme renfermée sur elle-même qui a, en réalité, beaucoup à offrir à la condition de trouver la personne pour laquelle elle deviendra une mentor passionnée et passionnante.
Enfin, il sera également apprécié la participation de Judd Hirsch (Les Muppets, Le Retour) en tant que Mr. Mitchell, le voisin producteur à la retraite qui est lui aussi bien plus attachant qu'il n'y paraît au premier contact.

Comme pour le premier film, la musique joue un rôle important dans Hollywood Stargirl. Rob Simonsen revient d'ailleurs pour la bande originale instrumentale, épaulé cette fois-ci par Duncan Blickenstaff. Ils offrent tous deux une composition douce et enivrante qui souligne à merveille les émotions des personnages. Grace VanderWaal interprète à nouveau de nombreuses chansons. Elle chante notamment Just What I Needed, une reprise du premier opus, au début du film alors qu'elle est sur le point de partir en Californie avec sa mère. Make Your Own Kind of Music, le hit de 1969 de Cass Elliot, est aussi joué au ukelele par la jeune fille alors qu'elle est seule chez elle. Quand Stargirl arrive au Forte, la boîte où travaille le frère d'Evan, elle monte alors sur scène et commence à chanter a cappella Love and Mercy de Brian Wilson, l'un des membres des Beach Boys, à l'origine sortie en 1988. Stargirl et Roxanne livrent également un duo avec la chanson Dreaming censée être extraite de l'album unique de la chanteuse ratée ; il s'agit en réalité d'une reprise d'un titre de Blondie sorti en 1979. En plus de ces reprises, Grace VanderWaal interprète également deux chansons inédites. La première, Figure It Out, est le thème principal du long-métrage, la chanson que le personnage de Stargirl compose avec Evan ; en réalité écrite par la chanteuse elle-même. La seconde, Heaven Knows, sert de générique de fin, toujours chantée par Grace VanderWaal mais écrite par Michael Penn. À côté de tout ceci, d'autres chansons entonnées par différents artistes sont utilisées en fond sonore durant tout le long-métrage.

Hollywood Stargirl s'avère aussi bon que le premier opus. Feel good à souhait, véritable enchantement, cette gentille comédie romantique signe aussi un bel hommage au processus créatif, adressant pour l'occasion une lettre d'amour à Los Angeles.

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