Splash
Le synopsis
Depuis l'âge de 8 ans, Alan Bauer est obsédé par un souvenir vague : son sauvetage de la noyade par une petite sirène. 20 ans plus tard, lors d'un accident de bateau, il retrouve celle qui le hantait. Parviendront-ils à vivre leur histoire d'amour ? |
La critique
Depuis la fin des années 70, les studios Disney n'arrivent plus à renouer avec le succès commercial et voit leurs films, pourtant délibérément positionnés sur le marché des films d'adultes / grand public, se faire très (ou trop) discrets au box-office. C'est l'époque du Trou noir, des Yeux de la forêt, de Tron ou encore d'Un homme parmi les loups. L'hémorragie en nombre de spectateurs devenait préoccupante. Le premier remède fut de créer un tout nouveau label qui permettrait de distinguer les films plus adultes des productions estampillées Disney. La Compagnie poursuivait ainsi un double objectif : recentrer le label Disney sur son cœur de cible (le public familial composé des enfants accompagnés de leur parent) et le protéger des trop nombreux risques que constituait la production de films ciblant uniquement le public adulte. Le label Touchstone était né.
En date de 1984, Splash est donc la première production
Touchstone. Il présente même la particularité forte d'être le fruit d'une équipe
totalement extérieure au Studio. Cette exception, dans le process de production
jusqu'ici jalousement verrouillé des films Disney, ne tardera pas, dès
1986, à devenir la règle chez
Touchstone. Verront ainsi le jour, Le clochard de Beverly Hills,
Le cercle des poètes
disparus,
Pretty Woman ou encore
Sister Act...
Il est d'ailleurs intéressant de noter que les troisième et quatrième films estampillés
du nouveau label - respectivement
Baby... le secret
de la légende oubliée et
Les aventuriers de la
quatrième dimension - tous deux sortis en 1985, font exception.
Ils sont, en effet, eux, le pur produit de l'ancienne équipe et sont ainsi
encore très (ou trop) proches, dans le ton et la construction, des productions antérieures
labellisées Disney. Ils en contiennent fort logiquement toutes les imperfections à
l'origine même de la création de Touchstone.
Hors du giron des équipes purement Disney, Splash est aussi la première réalisation d'une longue série de succès pour Ron Howard, l'inoubliable Richie de la célèbre série télévisée Happy Days. Mais l'ombre de Disney plane encore au dessus de Touchstone qui n'ira pas jusqu'à nous montrer la poitrine de sa délicieuse sirène. Elle restera, tout au long du film, cachée désespérément par la longue chevelure de la belle. On ne plaisante pas avec les valeurs familiales au pays de Mickey !
Le casting du film nous réserve, quant à lui, une bonne surprise, en la personne de Tom Hanks, qui trouve ici son premier rôle principal et nous révèle déjà les prémices de son talent.
L'histoire, cousue de fil blanc, nous sert à merveille une comédie romantique dont elle reprend tous les filons du genre.
Le public ne s'y trompe guère et accueille le film avec enthousiasme. Pour un premier coup, Splash est un coup de maître ! Touchstone signe là sa première réussite aussi bien critique que populaire.