The Amazing Spider-Man

The Amazing Spider-Man
L'affiche du film
Titre original :
The Amazing Spider-Man
Production :
Marvel
Columbia Pictures
Date de sortie USA :
Le 03 juillet 2012
Genre :
Fantastique
IMAX
3-D
Réalisation :
Marc Webb
Musique :
James Horner
Durée :
137 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Laissé précipitamment un soir à la garde de son oncle Ben et de sa tante May, alors qu'il était encore un enfant, Peter Parker n'a depuis, plus jamais revu ses parents. Adolescent, il est aujourd'hui un lycéen peu populaire qui a bien du mal à trouver sa place. Aussi, quand il découvre une mystérieuse mallette ayant appartenu à son père, il se trouve un but à bon compte et se lance dans une enquête pour élucider le mystère de la disparition de ses parents. Ses recherches l'emmènent bien vite au siège de la compagnie OsCorp et, précisément, au sein du laboratoire du docteur Curt Connors, l'ancien associé de son père. Son imprudence le conduit à se faire piquer par une araignée...

La critique

rédigée par

The Amazing Spider-Man est le reboot de la franchise cinématographique de Spider-Man, héros emblématique de l'écurie Marvel. Arrivant dix ans après le premier film et cinq ans à peine après le dernier volet de la première trilogie, la question de sa légitimité se pose d'emblée : la refonte des aventures de Spider-Man était-elle vraiment nécessaire, si tôt dans le calendrier ? Le visionnage de The Amazing Spider-Man apporte alors une réponse sans nuance : non ! Le film est certes sympathique mais n'amène rien de neuf et - pire - ne parvient jamais à atteindre la profondeur de Spider-Man (2002).

Spider-Man (L'Homme Araignée) est un personnage de fiction, super-héros appartenant à l'univers de Marvel Comics. Créé par le scénariste Stan Lee et le dessinateur Steve Ditko, il apparaît pour la première fois dans le comic book Amazing Fantasy #15 en août 1962. Le succès de ce numéro lui permet d'accéder dès 1963 à sa propre série, The Amazing Spider-Man. Au fil des ans, plébiscite des lecteurs aidant, d'autres périodiques lui sont consacrés tels Spectacular Spider-Man et Peter Parker, the Spider-Man, quand ce n'est pas un univers parallèle entier qui s'ouvre à lui dans Ultimate Spider-Man. Il n'empêche ; parmi la flopée de titres consacrés à l'Homme Araignée, The Amazing Spider-Man reste toujours le magazine principal du héros, devenu entre-temps, l'un des personnages les plus populaires de l'univers des comics...
Le pitch de sa vie est à la fois simple et terriblement efficace.
Orphelin à l'âge de six ans, Peter Parker est confié à la garde de son oncle et de sa tante, Benjamin et May Parker. Adolescent effacé et peu populaire, il mène une existence de lycéen banal quand il assiste à une expérience scientifique au cours de laquelle sa maladresse le conduit à être mordu par une araignée radioactive dont la morsure lui confère des supers-pouvoirs. Il acquiert, en effet, une force et une agilité hors du commun, la capacité d'adhérer aux parois ainsi que les aptitudes sensorielles d'une araignée, l'avertissant du moindre danger. Dans un premier temps, il met à profit ses dons fraîchement acquis pour gagner de l'argent facile. Mais très vite, un drame va bouleverser sa vie : croisant la route d'un voleur, il refuse d'intervenir et le laisse prendre la fuite estimant qu'il n'est pas de son ressort de s'en mêler. Or, ce même voleur va, dans la foulée, commettre l'irréparable, tuant son oncle Ben. Peter Parker prend alors conscience de la responsabilité que lui confèrent ses pouvoirs et décide, tout de go, de lutter contre le crime. Il suit en cela l'enseignement de son oncle qui n'avait de cesse de lui répéter qu'un grand pouvoir implique de grandes responsabilités.

L'Homme Araignée a eu droit de très nombreuses apparitions sur le petit et grand écran. Il apparait ainsi  la toute première fois à la télévision dans la série animée L'Araignée en 1967. Il a droit ensuite à de nombreuses autres séries d'animation : Spider-Man (1981), Spider-Man and His Amazing Friend (1981), Spider-Man, l'Homme-Araignée (1994), Les Nouvelles Aventures de Spider-Man (1999), Spider-Man : Les Nouvelles Aventures (2003), Spectacular Spider-Man (2008) et Ultimate Spider-Man (2012).
Côté « live », il s'invite d'abord dans de courtes séquences en 1974 dans Spidey Super Stories puis dans une série japonaise Spider-Man/Tokusatsu en 1978. Ces prestations sont en réalité des galops d'essai tant sa véritable incartade « live » se fait dans la série L'Homme-Araignée en 1977 qui donne, elle-même, naissance à trois films délocalisés, L'Homme-Araignée (1978), La Riposte de l'Homme-Araignée (1979), Spider-Man : The Dragon's Challenge (1981) ; autant de longs-métrages constitués de montages d'épisodes de la série. Toute cette filmographie est ensuite rayée de la carte par la trilogie évènement réalisée dans les années 2000 par Sam Raimi avec Spider-Man (2002), Spider-Man 2 (2004) et Spider-Man 3 (2007).

Pour bien appréhender The Amazing Spider-Man, il est important d'en connaitre les dessous juridico-financiers. A la fin des années 90, Marvel, sortant tout juste d'une période mouvementée et toujours, de fait, mal-en-point, n'a pas la capacité financière de produire, seul, des long-métrages de qualité pour le cinéma. Le label décide donc de céder les droits de ses personnages à différents studios tout en restant co-producteur des films. Ainsi, le personnage de Spider-Man est « vendu » à Sony via leur label Columbia Pictures pour le cinéma, tandis qu'Universal acquiert les droits pour construire une attraction dans son parc de Floride « Islands of Adventure ». Bien décidé à faire fructifier son investissement, Sony choisit donc de lancer une trilogie dont il confie la réalisation à Sam Raimi qui enchaine ainsi trois opus en 2002, 2004 et 2007. Un acte fondateur pour le genre dans la mesure où nombreux sont ceux, parmi le public et les critiques, à considérer que Spider-Man, avec X-Men, a permis la renaissance cinématographique moderne des films de super-héros. Sam Raimi a, en effet, donné à son œuvre une profondeur inédite, misant sur la définition des personnages en se focalisant beaucoup sur leurs psychologies et leurs contradictions. Carton plein ! En additionnant les trois films, Sony engrange près de 2.5 milliards de dollars. Une manne énorme dont le studio entend ne pas se passer. Il rappelle pour se faire Sam Raimi tandis que Tobey Maguire est prié, lui, de reprendre son rôle de Peter Parker. L'objectif est donc de mettre en chantier un quatrième opus, et ce malgré la volée de bois vert assénée aussi bien par la critique que le public au troisième opus, Spider-Man 3 (2007). Mais voilà, le rachat de Marvel par Disney en 2009 change la donne. Un des termes du contrat signé à l'époque entre Marvel et Sony prévoit, il est vrai, que ce dernier doit faire vivre la licence au risque de perdre les droits du personnage. Disney s'engouffre dans la faille et ne cache presque plus sa volonté de récupérer Spider-Man et priver ainsi son concurrent de recettes qu'il juge devoir lui revenir… Sony organise la riposte. Constatant l'échec de Sam Raimi à trouver une histoire viable pour un quatrième volet, le studio prend acte de l'impasse et, coupant l'herbe sous les pieds de Disney, décide de rebooter la trilogie. D'âpres négociations sur l'interprétation de la fameuse clause du contrat initial conclu à l'origine entre Marvel et Sony s'engagent : Disney cède… Enfin, pas tout-à-fait. Sony sécurise certes ses droits cinématographiques sur Spider-Man mais perd, dans la bataille, l'intégralité des recettes du merchandising qui tombent dans l'escarcelle de Mickey et ses amis...

Dommage collatéral, l'option Sam Raimi / Tobey Maguire est abandonnée : Sony change de réalisateur et confie à Marc Webb la lourde tâche de faire revivre les aventures de l'Homme Araignée.
Natif de l'Indiana, ce dernier grandit pendant toute son enfance et adolescence dans le Wisconsin. C'est ainsi à la fin des années 90 qu'il entame une carrière dans l'audiovisuel. Il signe alors plus d'une cinquantaine de clips pour les plus grands artistes internationaux. En 2009, il rencontre le public et la critique avec (500) Jours Ensemble, son premier long-métrage, succès surprise du cinéma indépendant. Marc Webb se fait avec lui un nom à Hollywood et récolte au passage deux nominations aux Golden Globes (Meilleur film et Meilleur acteur pour Joseph Gordon-Levitt, catégorie comédie). En janvier 2010, à la surprise générale, il décroche le poste tant convoité de réalisateur de la super-production Sony/Marvel…

Si la pratique du reboot est fréquente dans le monde des comics, elle l'est, somme toute, beaucoup moins dans celui des films. Batman a ainsi attendu huit ans entre le quatrième volet de la première série (Batman et Robin) et le premier de la seconde (Batman Begins). Pour Spider-Man, l'écart est, lui, d'à peine cinq ans ! De plus, le récit narré dans le premier volet de chaque série (Batman et Batman Begins) est foncièrement différente de la première saga à la seconde tandis que Spider-Man et The Amazing Spider-Man racontent, eux, passablement la même histoire. De là à penser que le spectateur se trouve plus en présence d'un remake que d'un reboot, il n'y a pas loin... Cette sensation d'illégitimité de l'opus est d'autant plus grande que Spider-Man, datant d'à peine dix ans, n'a, en réalité, pas pris une ride. Pas de bon spectaculaire de réalisation. Pas d'effets plus bluffants d'un volet à l'autre. Les équipes du markéting de Sony ont donc dû se creuser les méninges pour cacher la misère et justifier l'attrait. Pour cela, elles n'ont rien trouvé de mieux que d'affirmer que The Amazing Spider-Man raconte « l'histoire jamais révélée » en insistant sur le sort des parents de Peter Parker. Sauf que… Ce qui est montré dans la bande-annonce sur le sujet est globalement la quasi intégralité de ce qui se trouve dans le long-métrage ! Cet arc scénaristique est à peine effleuré dans le film où les parents du jeune super-héros ne sont que des passe-plats narratifs, sous exploités ou si peu, que l'argument markéting en devient risible après coup. Plus grave encore, il s'agit là d'un problème récurrent de l'opus : les idées ou trames lancées ne sont jamais terminées ! Peter Parker se lance, par exemple, à la recherche du meurtrier de son oncle puis s'arrête pour passer à autre chose sans qu'aucune explication de ce retournement de comportement ne soit apportée… Alors, certes, et en revanche, les fans-experts de comics seront satisfaits de voir le film respecter - enfin !- la trame et les personnages version papier, et en particulier l'identité du premier amour du jeune héros. Ils regretteront aussi fort le parti-pris du réalisateur de survoler l'aspect psychologique et torturé de l'Homme Araignée, même s'il excelle dans l'entreprise qui consiste à donner de la consistance à la vie d'adolescents (les scènes lycéennes sont sans aucun doute les plus réussies). De jeune homme solitaire et meurtri comme il était dans le film de Raimi, le spectateur retrouve donc un Spider-Man adolescent un peu rebelle mais sans réelle profondeur. La scène de la mort de l'oncle Ben est édifiante tant aucune émotion ne passe : une péripétie toute au plus ! D'ailleurs, et de façon générale, dès qu'un frémissement d'émotion ou d'aspect psychologique pointe son nez, il est balayé par une réplique ou un geste comique, le tuant dans l'œuf. Du même acabit, le poids immense de la responsabilité venue de la condition de super-héros avec la solitude qui l'accompagne ne transparait jamais. Beau loupé ! Il faut dire que The Amazing Spider-Man ne donne pas dans la retenue quand il s'agit de voir l'identité secrète du super-héros révélée : à ce rythme, au troisième volet de la trilogie attendue, tout New-york saura qui est Peter Parker !
Au final, le vrai souci vient du choix d'ancrer l'opus dans le genre du film pour adolescents, à la Numéro Quatre, en particulier dans les scènes du lycée. Le résultat obtenu est certes fun et sympathique, mais désespérément creux.

Côté personnage, le casting navigue dans l'entre-deux, à l'image du long-métrage tout entier.
Andrew Garfield est donc le nouveau Peter Parker. Sans rien enlever à sa prestation d'acteur livrant quelques très belles performances, il n'arrive pas, à l'évidence, à égaler Tobey Maguire qui, lui, était parvenu à donner une grande profondeur à son personnage. Ici, le jeune comédien est très crédible en tant que lycéen mais transparent en Spider-Man : une sensation de verre à moitié vide que son prédécesseur dans le rôle avait soigneusement évité.
La belle Emma Stone (La Couleur des Sentiments) joue, elle, la petite amie de Peter Parker, Gwen Stacy. Si elle est ravissante et parfaite dans son rôle, la seule chose qui cloche vraiment est qu'elle ne fait pas du tout une jeune fille de 17 ans... Remarque passée, force est de constater que l'alchimie entre les deux acteurs fonctionne tout de même à merveille, aboutissant à des scènes conjointes parmi les plus réussies du film.
Rhys Ifans est le méchant de service en endossant le rôle du Dr. Curt Connors alias Le Lézard. Il passe tout simplement à côté de l'enjeu ! En tant qu'humain, le personnage est lénifiant et sans surprise aucune. Et que dire de sa prestation en lézard ? Non seulement, son apparence en animation numérique est grotesque, y compris dans sa démarche, mais ses intentions sont également risibles. Le summum du ridicule est atteint quand Gwen se cache du monstre vert, dans une scène à la Jurassic Park aussi incongrue que peu finaude.
Denis Leary interprète, quant à lui, le père de Gwen, le capitaine de police, George Stacy. Personnage intéressant en soi, il voit ses prestations plombées par des réactions téléphonées et un revirement un peu trop rapide pour être crédible.
Martin Sheen et Sally Field jouent, enfin, l'oncle et la tante de Peter Parker. Ils s'inscrivent clairement un cran au-dessous de Cliff Robertson et Rosemary Harris du premier casting. Peu sincères, ils livrent une prestation convenue et fade au point de n'émouvoir personne quand la mort frappe.

S'il y un secteur dans lequel The Amazing Spider-Man ne souffre d'aucune critique, c'est bien du côté des effets spéciaux qu'il faut aller le chercher : le film est tout simplement parfait, avec son lot de scènes spectaculaires et une New York plus présente et belle que jamais ! La 3-D livre d'ailleurs toute sa force dans deux séquences marquantes, sur le pont et lors du périple via les grues...
Le constat est plus amer pour la musique de James Horner, qui à l'image du film, livre le minimum syndical… Frustrant !

The Amazing Spider-Man n'est pas forcément un mauvais film. Il se situe dans le milieu de panier des films de super-héros. Son seul et vrai handicap est de ne pas parvenir à faire oublier le film de Sam Raimi, Spider-Man. Condamnée à être l'éternel second, tourné pour de mauvaises raisons, il n'aura jamais la légitimité qu'il aurait été en droit d'acquérir s'il était né sous d'autres cieux. Reste donc un long-métrage fun et sympathique, lorgnant du côté du public adolescent et dénué de profondeur et noirceur. Définitivement pas assez ambitieux pour Spider-Man !

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