Daredevil
Saison 2

Daredevil - Saison 2
L'affiche
Titre original :
Daredevil - Season 2
Production :
Marvel Television
ABC Studios
Date de diffusion USA :
Le 18 mars 2016
Genre :
Fantastique
Création :
Drew Goddard
Steven S. DeKnight
Doug Petrie
Marco Ramirez
Durée :
703 minutes
Daredevil - Autre(s) saison(s) :
Disponibilité(s) en France :
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis :

Liste et résumés des épisodes

1. Bang
Pan !
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 2 Épisode 1
Date de diffusion USA : Le 18 mars 2016
Réalisé par : Phil Abraham
Durée : 48 minutes
Le quartier Hell's Kitchen à New-York connait de nombreuses fusillades.
2. Dogs to a Gunfight
Sous les Balles
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 2 Épisode 2
Date de diffusion USA : Le 18 mars 2016
Réalisé par : Phil Abraham
Durée : 50 minutes
Le cabinet d'avocats "Nelson et Murdock" tente de défendre un nouveau client.
3. New-York's Finest
Le Gratin de New-York
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 2 Épisode 3
Date de diffusion USA : Le 18 mars 2016
Réalisé par : Marc Jobst
Durée : 48 minutes
Daredevil et le Punisher règlent leur compte.
4. Penny and Dime
Piécettes et Petites Monnaies
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 2 Épisode 4
Date de diffusion USA : Le 18 mars 2016
Réalisé par : Peter Hoar
Durée : 60 minutes
Karen découvre une partie du mystère entourant Frank Castle.
5. Kinbaku
Kinbaku
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 2 Épisode 5
Date de diffusion USA : Le 18 mars 2016
Réalisé par : Floria Sigismondi
Durée : 56 minutes
Une ancienne connaissance bouleverse la vie de Murdock.
6. Regrets Only
Repentirs
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 2 Épisode 6
Date de diffusion USA : Le 18 mars 2016
Réalisé par : Andy Goddard
Durée : 56 minutes
Elektra cache de nombreux secrets.
7. Semper Fidelis
Semper Fidelis
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 2 Épisode 7
Date de diffusion USA : Le 18 mars 2016
Réalisé par : Ken Girotti
Durée : 56 minutes
Un procès décisif commence pour "Nelson et Murdock".
8. Guilty as Sin
Ultime Coupable
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 2 Épisode 8
Date de diffusion USA : Le 18 mars 2016
Réalisé par : Michael Uppendahl
Durée : 54 minutes
Stick révèle de précieuses informations à son ancien élève.
9. Seven Minutes in Heaven
Sept Minutes au Paradis
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 2 Épisode 9
Date de diffusion USA : Le 18 mars 2016
Réalisé par : Stephen Surjik
Durée : 59 minutes
Matt et Foggy se disputent.
10. The Man in the Box
L'Homme Confiné
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 2 Épisode 10
Date de diffusion USA : Le 18 mars 2016
Réalisé par : Peter Hoar
Durée : 52 minutes
Claire accepte d'aider Matt.
11. .380
.380
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 2 Épisode 11
Date de diffusion USA : Le 18 mars 2016
Réalisé par : Stephen Surjik
Durée : 55 minutes
Frank Castle poursuit son combat.
12. The Dark at the End of the Tunnel
L'Obscurité au Bout du Tunnel
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 2 Épisode 12
Date de diffusion USA : Le 18 mars 2016
Réalisé par : Euros Lyn
Durée : 52 minutes
Matt aide une ancienne amie...
13. A Cold Day in Hell's Kitchen
Une Froide Journée en Enfer
Genre : Épisode télé
Série : Daredevil
Saison 2 Épisode 13
Date de diffusion USA : Le 18 mars 2016
Réalisé par : Peter Hoar
Durée : 58 minutes
Daredevil et Elektra décident d'attaquer la Main...

La critique

rédigée par
Publiée le 01 avril 2016

Après une entrée fracassante dans le Marvel Cinematic Universe, Daredevil est de retour pour une seconde saison, mise en ligne sur Netflix le 18 mars 2016. En introduisant habilement de nouveaux personnages et détournant les codes habituels du genre, cette saison 2 réussit l'exploit de surpasser son ainée et propose pas moins que l’une des meilleures adaptations de comics tous studios et genres confondus... 

Daredevil est donc un personnage créé en 1964 par Stan Lee et Bill Everett dans Daredevil #1.
Matt Murdock est élevé seul par son père, Jack Murdock, dans le quartier défavorisé Hell's Kitchen de New York. Boxeur, le paternel a sombré peu à peu dans l'alcoolisme et pousse son fils à faire des études et à ne surtout pas suivre son exemple. Pourtant, un soir, après un verre de trop, Jack ne supporte pas d'apprendre que Matt s'est battu avec les autres enfants du quartier et lui administre une correction, le frappant notamment au visage. S'il regrette immédiatement son geste, le mal est fait. Matt ne tolèrera plus que son père puisse lever la main sur lui et plus largement, il étudiera le droit pour faire régner la loi. Mais la vie n'est décidément pas tendre avec le jeune garçon : alors qu'il sauve un non-voyant sur le point de se faire écraser, il reçoit en effet sur le visage des projections de produits chimiques. L'accident le rend aveugle mais les substances ont pour effet collatéral d'améliorer tous ses autres sens en plus de le doter d'un "sens radar". Sa jeunesse prend alors un autre tournant : son père est assassiné, il débute un entrainement d'arts martiaux prodigué par Stick un expert lui-même aveugle et continue parallèlement ses études de droit... Son diplôme d'avocat en poche, il ouvre avec son ami Foggy Nelson un cabinet juridique. Le jour, Matt est un simple avocat tandis que la nuit, il enfile un costume de diable dans l'idée de pacifier son quartier d'Hell's Kitchen.

Daredevil est assurément l'un des personnages les plus appréciés des lecteurs de comics. Torturé, sombre, violent, à la limite de la dépression, mis à terre régulièrement, il est le représentant type des héros urbains : ces héros, ou anti-héros, toujours à la limite de franchir la "ligne"...
Le comics Daredevil est d'autant plus célèbre que des auteurs de prestige ont travaillé sur le titre : Frank Miller, Kevin Smith, Joe Quesada, Brian M. Bendis ou encore Ed Brubaker qui ont réussi à imprégner de leurs talent l'histoire du personnage et de son univers, faisant de lui une valeur sûre de Marvel Comics.
Paradoxe suprême, star en édition, le personnage rate pourtant toutes ses apparitions au cinéma ou à la télévision, et ce, jusqu'à la sortie de la série Daredevil en 2015.
Matt Murdock débarque ainsi pour la première fois sur le petit écran en 1981 dans la série d'animation Spider-Man and His Amazing Friends. Grimé en Daredevil et son célèbre costume noir, il fait ensuite à sa première incartade live dans le téléfilm Le Procès de l'Incroyable Hulk en 1989 joué par Rex Smith. Le justicier apparait aussi, en 1994, dans les séries animées Fantastic Four ainsi que Spider-Man, L'Homme Araignée avant d'avoir droit à son propre film en 2003, incarné par Ben Affleck. Pour l'anecdote, il devait aussi intégrer le film Elektra, toujours sous les traits de Ben Affleck, mais sa scène est purement et simplement coupée au montage. Daredevil a manifestement raté son passage dans le 7ème art !

Comme pour les X-Men, ou les Quatre Fantastiques, les droits d'exploitation cinématographiques de Daredevil, échoient en 2003 à 20th Century Fox. Marvel n'était, il est vrai, pas encore au début des années 2000, un studio tout puissant apte à se lancer seul dans la production de films sur ses personnages et d'en maitriser alors toute l'exigence. Il faut de la sorte attendre 2008 et Iron Man, pour que Kevin Feige, Président de Marvel Studios, franchisse le pas ; 20th Century Fox faisant entre temps ce qu'elle voulait du personnage sans véritablement respecter la matière qu'elle avait à disposition, le tout afin de surfer, rapidement, sur la nouvelle ère des films de super-héros initiée par la sortie de X-Men et Spider-Man.
Dans l'optique du Marvel Cinematic Universe, Marvel Studios s'affaire toutefois à récupérer les droits de tous les personnages que la maison à idées avait cédés avant son rachat par Disney. Le deal originel avec 20th Century Fox est simple : pour conserver la mainmise sur les personnages dûment acquis auprès de Marvel, elle doit les faire vivre à l'écran. Or, les mauvaises critiques et l'accueil glacial de Daredevil, et de son spin-off Elektra, ont empêché une suite de voir le jour. Que nenni ! La major tente le tout pour le tout et lance donc un reboot quelques semaines avant la date butoir contractuelle qui veut que si la production d'aucun film n'a commencé avant fin 2012, les droits retournent chez Marvel. 20th Century Fox engage un réalisateur, Joe Carnahan, mais les délais sont décidément trop courts et le projet capote... Le 10 octobre 2012, Daredevil et consœur rentrent définitivement au bercail chez Marvel Studios !

Marvel est véritablement persuadé d'avoir avec l'Homme Sans Peur un personnage à fort potentiel. Adulé en version papier, il est grand temps pour la maison mère de lui donner enfin ses lettres de noblesse sur les écrans.
Et il faut dire qu'en 2013, le studio de Kevin Feige enchaine les succès se permettant même de dépasser par deux fois le milliard de dollars au box-office mondial, avec Marvel's Avengers, et Iron Man 3. Le Marvel Cinematic Universe est alors lancé, et s'étend même à la télévision avec Les Agents du S.H.I.E.L.D.. Mais au lieu de lancer la production d'un film tambour battant sur Daredevil, Marvel opte pour une approche bien plus ambitieuse et inédite, la diffusion sur une plateforme en ligne ; les noms d'Amazon et Netflix circulant alors.
En novembre 2013, la filiale de The Walt Disney Company annonce donc un partenariat entre Marvel Television, et ABC Studios afin de produire et diffuser sur Netflix, qui sort gagnant face à Amazon, 60 épisodes pour un budget de 200 millions de dollars ! Cinq séries sont ainsi mises en chantier. Daredevil, Jessica Jones, Luke Cage et Iron Fist, toutes prévues pour  avoir chacune treize épisodes au compteur et enfin The Defenders réunissant les 4 héros sous la forme de huit épisodes.
En plus du budget conséquent, Disney précise, dans une conférence de presse entre Bob Iger, le PDG de The Walt Disney Company, Joe Quesada le producteur de la série et directeur créatif de Marvel Entertainment, qui veille au bon respect des adaptations des comics, et enfin le Gouverneur Andrew M. Cuomo, que les séries seront tournées en décors réels à New York. Exit donc les fonds verts et les décors à faible coût, Marvel voit grand !
La volonté du studio est de mettre en avant ses héros urbains, tout en développant une facette plus sombre et plus intime du MCU, loin des invasions d'aliens ou des menaces planétaires que peuvent rencontrer les Vengeurs.

Pourtant, la situation change entre 2013 et 2016. Alors que le studio de Kevin Feige s'efforce depuis Iron Man, de créer un univers connecté et unique au cinéma, il semble exister une fissure avec les productions télévisuelles. Contrairement à ce qu'il était possible d'espérer, les séries et le cinéma sont, en effet, bien moins liées entre eux. Il faut dire que Marvel Studios, présidé par Kevin Feige, répond directement à The Walt Disney Company. Marvel Télévision à côté, est, elle, plus directement tributaire d'Isaac Perlmutter, PDG de Marvel Entertainment. Cette distinction, en apparence anodine, puisque tout appartient in fine à The Walt Disney Company, empêche le MCU d’imposer sa marque sur les deux médias. Si la télévision peut se permettre de reprendre les éléments des films, le cinéma lui, semble faire cavalier seul, et ignore allègrement les séries Marvel...
Mais cette situation, loin d'être figée dans le marbre, n'empêche pas Marvel et ABC Studios d'offrir à Daredevil toute l'attention qu'il mérite pour sa série.

La saison 1 de Daredevil est ainsi mise en ligne le 11 avril 2015 et remporte tous les suffrages. Les critiques sont unanimes et saluent la qualité et la maturité du show. De plus, bien que Netflix ne partage pas officiellement ses chiffres, de nombreuses études rapportent que Daredevil devient rapidement la série la plus suivie. Ainsi, douze jours après la sortie de la première saison, une seconde est officialisée pour une sortie le 18 mars 2016.
Cette annonce bouleverse quelque peu l'agenda des séries Netflix. La volonté de Marvel est, il est vrai, de proposer une nouvelle saison tous les six mois, soit deux par an. Ainsi, la saison 2 de Daredevil prend supposément la place de la saison 1 de Luke Cage, qui se voit repoussée fin 2016 ; Iron Fist et The Defenders devant arriver, quant à elles, courant 2017... A moins qu'un autre renouvèlement ne vienne changer ce planning qui reste toujours malléable, Jessica Jones ayant elle aussi bénéficiée d'une seconde saison... Il est ainsi impossible de savoir si Netflix gardera son rythme de croisière de deux séries par an, où si, face aux nombreux projets se multipliant, il sera décidé d'en proposer trois aux abonnés chaque année. 

En accordant une seconde saison au diable rouge quasiment concomitamment, Marvel a quelque peu pris de court le showrunner de Daredevil, Steven Deknight. Ce dernier, qui était arrivé in extremis sur la saison 1 suite au départ de son prédécesseur dans la fonction, Drew Goddard, n'a malheureusement pas pu rempiler pour cette seconde saison, étant déjà engagé sur un projet cinéma. Il est pourtant à l'origine de la qualité globale du show, s'efforçant au cours de la production, de rendre la quête de justice de Matt Murdock la plus sanglante possible, comme demandé par les producteurs de chez Marvel eux-mêmes. Sous son impulsion, Daredevil est plus que jamais criant de réalisme à chaque scène, à chaque combat et à chaque blessure. Il s’agit là d’un aspect déterminant dans le succès de la série, les critiques reconnaissant et appréciant le fait que Marvel puisse faire quelque chose de plus sombre à l'intérieur du Marvel Cinematic Universe. Une politique éditoriale peut dès lors être identifiée : les films familiaux sont destinés au cinéma tout comme les séries à large public sont dévolues à ABC tandis que les programmes nettement plus adultes ont vocation à trouver leur place sur Netflix.
Le défi est donc désormais double pour le nouveau showrunner de Daredevil. Il lui faut préserver l'identité de la série sans l'aseptiser, tout en apportant quelque chose de nouveau. L’ampleur de la tâche convainc finalement le studio de faire appel à non pas un mais deux showrunners : Doug Petrie et Marco Ramirez.
Le premier est connu pour avoir travaillé sur Buffy contre les Vampire (encore un ami de Joss Whedon qui décidément place tous ses anciens collaborateurs chez Marvel !) ou American Horror Story. Le second, quant à lui, présente à son actif des séries comme Sons of Anarchy, ou Orange is the New Black. Chose notable : tous deux étaient également scénaristes et producteurs de la première saison de Daredevil : un statut qui a de quoi rassurer les plus sceptiques !

La production avance vite, le tournage aussi, et moins d'un an après la sortie de la saison 1, la seconde est mise en ligne le 18 mars 2016.
Avec elle, deux personnages emblématiques de la mythologie du diable rouge font leur première apparition dans le Marvel Cinematic Universe : le Punisher et Elektra.
Le Punisher apparait chez Marvel pour la toute première fois dans The Amazing Spider-Man #130, en 1974. Créé par le scénariste Gerry Conway et le dessinateur John Romiota Sr., il est présenté comme un mercenaire voulant descendre Spider-Man pour de bon. Finalement, l'histoire révèle qu'il est manipulé par un des ennemis classiques de l’homme-araignée, le Chacal. Le personnage devient rapidement populaire et, au fil de ses apparitions régulières dans différents comics, voit son passé se dévoiler. Le Punisher, de son vrai nom Frank Castle, est en réalité un ancien marine qui cherche à venger la mort de sa famille, froidement assassinée. Sa quête de justice l'amène à adopter des techniques expéditives extrêmes. Symbole de la violence omniprésente dans les comics des années 80 et 90, le Punisher est ainsi un personnage au statut particulier. Ni héros, ni méchant, il adopte un code de conduite qui lui est propre : s’il croise la route d'un criminel, quel qu'il soit, celui-ci ne s'en sortira pas. Pas de seconde chance avec le Punisher, et pas de concessions ! Sa méthode lui vaut de nombreuses confrontations musclés avec les héros qui se refusent de tuer, et notamment, Daredevil.
Elektra Natchios, quant à elle, est un personnage créé par Frank Miller dans Daredevil #168 en 1981. Fille d'un diplomate grec assassiné, elle rejoint une organisation d'assassins appelée La Main, afin de se venger. C'est aussi le premier amour de jeunesse de Matt Murdock, qu'elle rencontre à l'université de New York. A la fois amants, alliés et ennemis, selon les périodes, Elektra et Daredevil ont une relation complexe, due à leur conception différente de la justice. Elektra est une anti-héros qui n'hésite pas à assassiner ses cibles, contrairement à Daredevil qui refuse de franchir cette ligne.

En mettant en scène des personnages aussi ambigus que Frank Castle et Elektra, la saison 2 de Daredevil adopte donc une ligne narrative très intéressante. Elle ne se contente pas, en effet, d'opposer à Matt Murdock un simple "méchant" bien caractérisé et défini, comme c'est le cas généralement dans les films ou séries Marvel mais, au contraire, s’amuse à casser complètement les codes habituels du genre. Il n'y a pas un "gentil" qui cherche à faire tomber un "méchant", mais une confrontation d'idéaux, de principes et de choix moraux. Cette tournure impacte donc la construction du récit mais également son rythme. Certains épisodes sont explosifs, d'autres, plus lents permettant aussi bien aux personnages qu'aux spectateurs de respirer. Mieux encore, l’atmosphère mise en place donne à la série une belle imprévisibilité au point qu’il est tout bonnement impossible de savoir dans quelle direction le récit va aller, tout au long de ses treize épisodes.
La saison 2 de Daredevil aborde ainsi plusieurs thèmes à commencer par celui de la légitimité d'agir de ces héros autoproclamés mais aussi, bien plus d'actualité, sur le port d'armes aux Etats-Unis ou encore la peine de mort. Par de petites touches subtiles et des dialogues bien construits, la série distille ainsi un propos toujours intelligent. Le tout est bien sûr mis en exergue par l'affrontement brutal entre le justicier aveugle et le Punisher. Alors même que le diable rouge a la réputation de ne pas être tendre envers ses victimes, il trouve dans le Punisher un reflet encore plus extrême de ce qu'il pourrait ou aurait pu être. Déjà effleurée avec Wilson Fisk lors de la saison 1, la relation "miroir" est donc de retour ici d'une façon très intéressante.

Autre aspect particulièrement plébiscité, la violence, toujours aussi présente. Les showruners ne se privent manifestement pas d'aller encore plus loin dans les passages sanglants voire cette fois-ci carrément gores. Cela a été dit, mais c'est à redire, Daredevil est à réserver à un public averti !
Mais la série n'est pour autant pas bêtement brutale. La violence est en effet toujours justifiée de par les personnages adaptés qui ne sont surtout pas des enfants de chœurs dans les comics, et du style  "réaliste" recherché. Ainsi, certaines scènes, qui passeraient totalement inaperçues dans une production plus familiale, revêtent un aspect bien plus intense dans Daredevil. La moindre blessure ainsi que les séquelles d'après combats qui sont légions marquent le téléspectateur.
La série propose également deux aspects bien moins mis avant lors de la première saison : la sensualité (et sexualité) particulièrement belle tandis que des scènes bien plus émouvantes parsèment le récit. Il faut dire que tous ces thèmes sont aidés par un sommet d'écriture et de dialogues. Toujours pertinentes et intelligentes, les répliques sonnent à chaque fois justes sans jamais être ni ridicules, ni lourdes. Daredevil offre alors et simplement les meilleurs échanges vus dans une série super-héroïque, s’imposant à coups sûr comme l’une des plus grandes adaptations du genre ! 

Autre signe de grande qualité, la musique ne sert jamais de cache-misère comme c'est souvent le cas à la télévision pour cacher la médiocrité des dialogues. Elle est d'ailleurs paradoxalement presque absente, et c'est un plus ! La série fonctionne ainsi beaucoup sur ses longs silences. Les moments qui laissent les personnages parler, sans musique derrière visant à accentuer à outrance ce qu'ils se disent, sont juste délicieux. Avec de bons comédiens et des dialogues pertinents, nul besoin d'en faire plus.
Enfin, les scènes de combats sont encore plus ambitieuses que celles de la saison 1. Somme toute peu nombreuses, les chorégraphies sont soignées ; notamment une scène d'anthologie à la fin de l'épisode 3 qui rend hommage et surpasse la même séquence présente lors de l'épisode 2 de la première saison...
En bonus, pour le plus grand plaisir des fans, la saison contient également un joli lot de surprises tout au long de ses épisodes donc quelques références faites au reste du Marvel Cinematic Universe fort agréables à trouver. 

Au niveau du casting, la grande révélation de cette seconde saison est incontestablement Jon Berthal, le Punisher. Avant lui, il faut savoir que le personnage a déjà eu droit à trois films, plus ou moins intéressants : Punisher en 1991, The Punisher en 2004, et The Punisher - Zone de Guerre. Frank Castle était alors interprété respectivement par Dolph Lundgren, Thomas Jane et Ray Stevenson. Ces trois opus ne font toutefois pas partie du Marvel Cinematic Universe : il s'agit donc, dans cette seconde saison de Daredevil, d'une toute nouvelle adaptation du personnage.
Jon Berthal est ainsi le quatrième acteur à se glisser dans la peau du Punisher, et il est sans aucun doute le meilleur. Certes, il a plus de temps, en presque 13h, pour convaincre que ses prédécesseurs. Mais il ne lui faut pas plus de quelques minutes pour faire siennes les caractéristiques profondes de Franck Castle. A chaque apparition, chaque dialogue, le personnage se démarque de par sa violence et sa brutalité mais aussi, et c'est bien là que le comédien surpasse tous les autres, par sa fragilité et son émotion, sans aucun cynisme, ni second degré. Jon Berthal est assurément un choix judicieux de la part de Marvel. C'est simple, à chaque fois qu'il apparait ou qu'il prononce un mot, la scène est réussie.
Autre ajout majeur du casting, la française Elodie Yung, dans le rôle d'Elektra ! Les fans du personnage peuvent enfin oublier la prestation calamiteuse de Jennifer Garner : la relève est là, et elle est assurée ! Psychopathe, sexy, dangereuse, drôle, un brin maso... Tout ce qui fait le personnage d'Elektra est au rendez-vous. Son alchimie avec Charlie Cox fait également des merveilles.

Charlie Cox donc, génial Matt Murdock dans la première saison, confirme l’étendue de son talent avec une prestation à la hauteur de son personnage, toute en complexité. A noter également que le costume de Daredevil, qui avait fait couler beaucoup d'encre, connait les quelques ajustements nécessaires pour emporter l'adhésion.
Elden Henson et Deborah Ann Woll, interprètes respectifs de Foggy Nelson et Karen Page gagnent, pour leur part, considérablement en profondeur et se révèlent bien plus intéressants à suivre que lors de la première saison. Ils ne subissent plus simplement l'action mais disposent ici de deux véritables rôles décisionnaires.
Enfin, Rosario Dawson dans le rôle de Claire Temple et Scott Glenn en Stick sont toujours aussi impeccables, gagnant même en épaisseur.
Chose rare, la saison 2 de Daredevil ne commet aucune fausse note dans l'ensemble de sa distribution.

Si les treize épisodes de la saison tiennent tous la route, quelques réserves peuvent toutefois être émises sur certains points, et notamment lors des deux derniers épisodes qui voient une intrigue s'essouffler légèrement sur la fin ainsi qu’une ou deux incohérences. A moins que cela soit voulu par les scénaristes dans une volonté de mener le téléspectateur sur de fausses pistes ?
Il y a également des questions qui ne trouvent pas de réponses. Pour mieux les développer par la suite ? Peut-être… C'est en tout cas à espérer.
Enfin, il est évident que Daredevil mériterait une hausse de son budget pour offrir à certaines scènes une ambition un peu plus grande. Certes, la série s'en sort déjà très bien comme cela. Elle arrive même à offrir des combats plus épiques et impressionnants que les films Marvel Studios et leur 100 ou 200 millions de dollars de budget. Pourtant, avec un peu plus de moyens, elle pourrait se permettre de faire un final bien plus conséquent et mémorable. Ce léger reproche était déjà constaté sur celui de la saison 1 mais également celui de Jessica Jones. Il s’agit là d’une des rares faiblesses des séries diffusées sur Netflix ! La qualité est de si haute volée sur l'ensemble du show qu'il est difficile de conclure en faisant encore mieux que les douze épisodes précédents.  

Daredevil est définitivement une grande et belle série ! Marvel tient là son œuvre la plus subtile et peut être même la plus aboutie. Cette seconde saison respecte son support de base et le transcende à l'écran avec beaucoup de justesse, sans jamais l'édulcorer. Un modèle du genre pour les adaptations de comics.

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