Titre original :
Summer of the Monkeys
Production :
Edge Productions
Date de sortie USA :
Le 18 décembre 1998 (Vidéo)
Distribution :
Walt Disney Home Video
Genre :
Comédie dramatique
Réalisation :
Michael Anderson
Musique :
George Blondheim
Durée :
101 minutes
Disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

En 1910, dans les prairies canadiennes, Jay Berry, un jeune adolescent, rêve de gagner suffisamment d'argent pour acheter le cheval de ses rêves. Un été, il tombe sur quatre chimpanzés perdus dans la prairie qui sont tombés d’un convoi de cirque. Or, une grande récompense est promise à qui les retrouvera...

La critique

rédigée par
Publiée le 17 octobre 2019

Malin Comme un Singe n'est pas à proprement parler un long-métrage Disney. Cette belle comédie dramatique a en effet été produite par Edge Productions. Après une diffusion le 13 septembre 1998 lors du Toronto International Film Festival, elle a droit à une sortie très limitée au cinéma aux États-Unis le 30 octobre de la même année par BWE Distribution Inc., avant que Walt Disney Home Entertainement en obtienne les droits de distribution en vidéo. Le film sort d'abord en VHS le 18 décembre 1998 puis en DVD le 6 mai 2003. Depuis 2007 en revanche, Walt Disney Home Entertainement en a perdu les droits de distribution...

Malin Comme un Singe est, en fait, l'adaptation d'un roman de Wilson Rawls. Né le 24 septembre 1913 à Scraper en Oklahoma, il doit quitter l'Etat avec sa famille au cours de la Grande Dépression. Ils posent finalement leurs valises à Albuquerque au Nouveau-Mexique. Durant les années 30 et 40, Rawls devient charpentier et va voyager grâce à son métier de l'Amérique du Sud jusqu'au Canada et à l'Alaska. C'est à cette époque qu'il écrit plusieurs manuscrits qui s'avèrent remplis de fautes de grammaires, d'orthographes et de ponctuations au point de les laisser dormir durant de nombreuses années dans le garage de son père. Dans les années 50, Wilson Rawls se range en s'installant aux États-Unis et en travaillant pour Atomic Energy Commission où il y rencontre sa future femme. En 1961, il sort son premier roman L'Enfant qui Chassait la Nuit (Where the Red Fern Grows) à partir de l'un de ses manuscrits écrits des années plus tôt. Il faudra ensuite attendre 15 ans pour qu'il en propose un deuxième en 1976, édité sous le titre Summer of the Monkeys. Dans les deux cas, il reçoit de nombreux prix mais estime que sa plus grande récompense, lui qui n'avait jamais eu d'enfants, est l'intérêt que portaient de nombreux jeunes lecteurs à ses livres. L'auteur meurt à l'âge de 71 ans le 16 décembre 1984 à Marshfield dans le Wisconsin. Walt Disney Home Entertainement distribuera en vidéo deux films adaptés de ces deux romans : Malin Comme un Singe en 1998 et Where the Red Fern Grows en 2004.

Malin Comme un Singe rappelle faussement un genre de productions dont les studios Disney s'étaient faits une spécialité au cinéma dans les années 60 et 70 (Un Pilote dans la Lune, The Misadventures of Merlin Jones, Un Neveu Studieux, Singes, Go Home !, Un Singulier Directeur), plaçant ainsi au centre du récit un personnage ou des personnages de chimpanzé. Cet animal présente, en effet, la particularité de disposer auprès du grand public d'un capital sympathie aussi fort et durable qu'instantané, permettant aisément de servir des trames burlesques à bon compte. Pour autant, ici, même si les singes sont à l'origine de pagailles qui vont bien embêter Jay Berry, ils ne sont pas la caution comique du récit. Il ne s'agit pas du tout d'un film drôle mais plutôt d'une leçon de vie aussi belle qu'émouvante. Les singes sont en réalité l'élément déclencheur qui va faire grandir un petit garçon le faisant passer de l'enfance à l'âge adulte.

Malin Comme un Singe étonne en réalité dans sa capacité à être poignant. Il aborde, il est vrai, de la plus belle des façons l'évolution d'un jeune garçon que la vie conduit à grandir. Plutôt égoïste et rebelle, il va ainsi peu à peu apprendre la valeur des responsabilités, du partage et du sacrifice. Il passe du sale garnement qui fait les quatre cents coups refusant d'obéir à ses parents à un jeune responsable qui sait faire passer l'intérêt des autres avant lui. Le garçon apprend aussi à voir au delà des apparences et ne plus s'arrêter à la superficialité des choses ou des gens. Sa relation avec l'ermite Bayliss Hatcher est à ce titre particulièrement intéressante car il découvre que, derrière ce côté bourru et violent, se cache en réalité un accident de la vie qui explique son caractère. Les adultes sont aussi intéressants car ils mettent en avant deux principes d'éducation entre les parents du jeune Jay Berry d'un côté, et celui de son grand-père maternel Sam Ferrans de l'autre. Si les premiers privilégient la manière stricte, le second préfère une méthode plus douce afin que le garçon découvre un autre point de vue et apprenne par lui-même. Il saura alors particulièrement apprécier que son aïeul le dirige vers une bibliothèque pour trouver les informations qu'il recherche ; le garçon allant même jusqu'à apprendre quelques mots de français pour se faire comprendre des singes. Comme une vraie comédie dramatique, le film fait monter l'émotion et la fin risque de fendre le cœur à bien des spectateurs. Jay Berry va en effet vivre plusieurs épreuves et prendre des décisions qui le feront grandir. Il n'en ressortira que meilleur.

Si Malin Comme un Singe fonctionne, c'est sûrement grâce à son rôle principal, Jay Berry Lee, joué de façon tout à fait convaincante par le jeune acteur Corey Sevier. La leçon de vie du film fonctionne car son personnage est crédible de bout en bout et que le public croit en lui. Le jeune comédien sait, il est vrai, se rendre attachant et touchant mais aussi un peu énervant au début du film. Le spectateur ressent alors plusieurs impressions sur lui : il a envie d'abord de le secouer puis se montre de plus en plus attentionné à son égard quand il finit par apprécier ses actions.
Katie Stuart joue, quant à elle, sa petite sœur Daisy Lee. Souffrante, elle marche difficilement et nécessite plus d'attention. Son frère la néglige pourtant un peu alors qu'elle l'aime profondément et a beaucoup d'affection pour lui.
Le reste de la famille est interprété par Michael Ontkean (John Lee le père), Leslie Hope (Sarah Lee la mère) et Wilford Brimley (Sam Ferrans le grand-père). Globalement, ils arrivent tous à camper des personnages cohérents : un père bon mais sévère, une mère un peu trop stricte et pieuse et un grand-père compréhensif mais exigeant.

Malin Comme un Singe passe pour un film amusant mais trompe son monde en proposant le récit touchant et émouvant d'une belle leçon de vie.

Poursuivre la visite

Le Forum et les Réseaux Sociaux

www.chroniquedisney.fr
Chronique Disney est un site de fans, non officiel, sans lien avec The Walt Disney Company, ni publicité,
utilisant des visuels appartenant à The Walt Disney Company ou des tiers par simple tolérance éditoriale, jamais commerciale.