Histoires Enchantées
Le synopsis
Sur l'insistance de sa sœur, Skeeter Bronson se laisse convaincre de garder pendant toute une semaine sa nièce et son neveu. Prenant son rôle finalement très à cœur, il se fait fort, au moment du coucher, à l'exemple de bon nombre de parents, de leur raconter des histoires apaisantes. Mais leur imagination sans limite lui joue bien vite des tours... |
La critique
Histoires Enchantées, comédie disneyenne par excellence, s'inscrit clairement dans le registre des œuvres à la dynamique vue et revue.
L'idée de rendre réelles les histoires racontées n'a, en effet, rien de vraiment innovant. Voir une séquence imaginée prendre vie, entrainant le narrateur et son auditoire dans la tourmente, est, il est vrai, un marronnier du 7e art. Du Magicien d'Oz à Jumanji, Hollywood a ainsi régulièrement exploré cette trame ; Histoires Enchantées en étant une simple redite. Cet état de fait ne l'empêche pas pour autant - et sans doute contre toute attente - d'offrir un divertissement digne d'intérêt. Si la crainte d'une comédie lourde à l'humour indigeste est légitime à la simple lecture du scénario, force est de constater que le résultat obtenu n'a pas véritablement à rougir. Les situations créées reposent, en effet, sur des ficelles un peu grosses mais jamais extravagantes. La galerie de personnages, quant à elle, ne donne pas trop dans la caricature, à l'exception notable de deux intervenants qui en font décidément des tonnes : Mickey, le copain déjanté de Skeeter et Kendall, le manager lèche-botte.
La réussite d'Histoires Enchantées se situe logiquement dans la transposition des narrations en scènes réelles, entrainant le spectateur du Moyen-âge au Far-West ou de l'Antiquité à l'Espace. L'intervention des personnages de la vraie vie de Skeeter dans les différents récits, amenant son lot de fantaisie et loufoquerie, offre, en effet, de bons moments de divertissement, sans s'interdire d'ailleurs, ici et là, quelques attaques en règle comme le politiquement correct et autres "généralement admis" ; le tout écologique en prenant, par exemple, pour son grade !
Coté casting, Histoires Enchantées affiche un bilan honorable.
Adam Sandler participe ici à son premier film pour le label historique de Mickey même
s'il a déjà collaboré avec la maison Disney, en 1998, rencontrant d'ailleurs un
vif succès outre-Atlantique avec Waterboy sorti chez Touchstone.
Relativement peu connu en France, il est un acteur très populaire aux Etats-Unis
où il enchaine les comédies depuis sa première consécration avec Demain, on
se marie en 1998. Sa palette de jeu lui permet de grands écarts permanents
entre le franchement drôle et le sérieusement émouvant. Son talent aboutit
d'ailleurs à des scènes étonnantes ! Alors que le grotesque de la séquence
semble, par exemple, devoir l'emporter irrémédiablement (une piqure d'abeille
sur la langue du héros provoque une réaction allergique rendant délicate son
élocution...), Adam Sandler parvient malgré tout à revenir sur le terrain du
comique, sans jamais sombrer dans l'affligeant.
Keri Russel retrouve, quant à elle, la galaxie Disney après avoir débuté sa
carrière en qualité de membre du Mickey Mouse Club, nouvelle version, de
1991 à 1994. Elle est, en revanche, surtout connue en France pour son rôle dans
la série télé Felicity. Elle livre dans Histoires Enchantées, un
numéro convaincant bien que classique de meilleure amie - psychorigide - de la
sœur de Skeeter.
Courteney Cox, enfin, fameuse Monica de Friends, endosse un rôle taillé
sur mesure. Reprenant des traits du personnage qui l'a rendue célèbre
mondialement, elle livre, en effet, une prestation de directrice d'école
écologique outrancière et coincée, qui ravira ses nombreux fans.
Fort d'effets spéciaux réussis, de cascades et courses poursuites, d'instants de magie et de moments émouvants, certes au service d'un récit convenu, Histoires Enchantées est une comédie familiale typique du label Disney. De quoi faire oublier, pour 2008, la pathétique College Road Trip, sortie en début d'année... Est-ce pour autant suffisant pour susciter l'enthousiasme ? Rien n'est moins sûr.