Morning Light
L'affiche du film
Titre original :
Morning Light
Production :
Walt Disney Pictures
Date de sortie USA :
Le 17 octobre 2008
Genre :
Documentaire
Réalisation :
Paul Crowder
Mark Monroe
Durée :
98 minutes
Disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

TRANSPAC, l’une des courses à la voile les plus courues au monde, est l'occasion rêvée pour quinze apprentis marins de défier des professionnels de haut niveau. A bord du Morning Light, après six mois d'entrainement intensif, ces jeunes loups de mer entendent, en effet, prouver leur capacité à battre leurs ainés...

La critique

rédigée par

Morning Light est un projet initié personnellement par Roy Edward Disney.
Fils de Roy Oliver Disney et neveu de Walt Disney, né le 10 janvier 1930, il intègre à l'âge de 24 ans la firme de son oncle. Il se fait vite remarquer par la qualité de la narration du court-métrage animalier Mysteries of the Deep sorti en 1959 et nommé aux Oscars. Il continue à collaborer comme écrivain, directeur et producteur jusqu'en 1967 quand il est logiquement élu au Directoire de la Walt Disney Company. Il refuse, en revanche, d'en devenir un haut responsable en 1977 arguant d'une différence de points de vue concernant les décisions de ses collègues du moment. Il déclarera plus tard : "J'ai juste senti que, créativement, la société n'allait plus nulle part". Ce sens du coup d'éclat et de la fine analyse le caractérise d'ailleurs. Il conserve, en effet, habilement son poste au Directoire de la société dont il démissionne avec grand fracas en 1984. Son geste fort marque alors le début d'une heureuse série de modifications dans l'organigramme de la compagnie de Mickey, jusqu'au poste de Président Directeur Général assumé, sans grand succès il est vrai, par Ronald William Miller (le mari de Diane Marie Disney, fille de Walt Disney). A l'occasion de cette "O.P.A. de l'intérieur", Michael Eisner et Frank Wells prennent les rênes de la belle endormie que le premier, finalement seul maitre à bord, réveillera au point d'en faire une reine de beauté, et accessoirement un véritable empire. Roy Disney, satisfait du tournant stratégique pris, revient finalement dans la firme en qualité de Vice-président du Directoire et Responsable du Département Animation. Il a pour objectif de revitaliser la tradition de Disney dans les longs-métrages animés. Sous son impulsion, à la fin des années 80, le studio de Mickey obtient plusieurs succès grâce à la liberté artistique redonnée à ses artistes "maison". Durant la décennie suivante, un grand nombre de ses productions, commercialement rentables, sont aussi acclamées par les critiques. Cette période est considérée aujourd'hui comme une "renaissance" pour Disney et pour l'animation en général. Il profite de ses succès pour monter un projet qui lui tient à cœur : Fantasia 2000. Dans le début des années 2000, il produit ainsi un certain nombre de cartoons (Lorenzo, Destino, Un par Un et La Petite Fille aux Allumettes) qu'il pense utiliser pour un troisième Fantasia. Malheureusement, ses relations avec la Direction de Disney se dégradent au point de stopper net le chantier.

Après une mésentente avec le PDG Michael Eisner, l'influence de Roy Disney commence à décliner, d'autant plus que bon nombre de responsables proches de Michael Eisner occupent les plus hauts postes dans la compagnie. Quand le Directoire rejette une de ses demandes pour repousser le terme de sa vacation, il annonce grandiloquent sa démission le 30 novembre 2003, citant de « sérieuses différences d'opinion sur la direction et le type de management » dans la société. Il publie alors une lettre ouverte accusant Michael Eisner de mauvaise gestion de la firme tout entière, de négligences coupables sur la division des studios d'animation, d'échec flagrant d'ABC, de manque d'ambitions pour les parcs à thèmes, et d'installation d'une mentalité d'entreprise « corporate » dans la structure hiérarchique, transformant la Walt Disney Company en une « société rapace, sans âme » et, surtout, sans plan de succession clair. Démissionnaire mais combattif, Roy E. Disney aide à la création du site internet SaveDisney.com, une manœuvre assumée de déstabilisation de Michael Eisner et de ses supporters. Le coup porté s'avère redoutable. Le 3 mars 2004, au congrès annuel des actionnaires de Disney, un pourcentage surprenant et sans précédent de 43 % des votants, principalement rassemblés autour de Roy Disney et Stanley Gold, s'oppose à la réélection de Michael Eisner comme PDG. Cette bronca oblige le Directoire de le démettre de son mandat de Président. Parallèlement, les critiques allant en s'intensifiant, Michael Eisner se voit contraint de renoncer à son poste de PDG le 13 mars 2005 pour un départ effectif au 30 septembre 2005, soit - fait exceptionnel ! - un an avant l'expiration de son contrat. Entre ce laps de temps, la Walt Disney Company choisit son nouveau PDG, le bras droit de Michael Eisner, Bog Iger. Ce dernier prend rapidement ses distances avec la politique de son prédécesseur. Une de ces premières décisions est ainsi d'enterrer la hache de guerre avec Roy Disney qui, heureux putschiste, rejoint à nouveau l'entreprise de son oncle, en qualité de membre émérite du directoire (sans droit de vote) et de consultant. Mission accomplie, il ferme SaveDisney...

Au-delà de ses batailles juridiques et de sa participation active dans l'entreprise familiale, Roy Disney est aussi connu pour sa grande passion pour la voile. Il concourt ainsi chaque année dans la Transpacifique dès 1975 (à bord d'un yawl, Shamrock), fait tomber des records en 1977 et en 1999, eux-mêmes battus depuis. Il est également réputé pour ses quatre Pyewackets, baptisés du nom du chat de la sorcière (interprétée par Kim Novak) dans le film L'Adorable Voisine. Roy Disney aime à dire que la Transpacifique est de loin sa course favorite. Elle part de Point Fermin près de Los Angeles et se termine à Diamond Head à Honolulu dans l'archipel d'Hawaï sur une distance totale de 2,225 nautiques soit 4121 km. La première eu lieu en 1906 et attire depuis des concurrents du monde entier.

Pour célébrer sa passion et la faire partager au plus grand nombre, Roy Disney décide de produire, sur son thème, un long-métrage documentaire. Il achète ainsi un bateau dernier cri, le Morning Light, et y fait monter une équipe de onze marins, filles et garçons, la vingtaine triomphante, dans le but de les voir participer à l'édition 2007 de la fameuse compétition.
La première partie du film s'attache au casting des quinze candidats, à leur entraînement à Hawaï sous la houlette de professeurs à la réputation internationale, en passant par les épreuves d'endurance en haute mer. Le spectateur voit des liens très solides se former entre les équipiers, créant finalement un team soudé et homogène jusqu'à l'élimination de quatre d'entre eux par leurs propres camarades.
La deuxième partie du documentaire s'axe, elle, sur la course à proprement parler.

Plus qu'un combat sportif, Morning Light est donc une ode à l'aventure humaine. Le documentaire se rend ainsi accessible aux néophytes et, comme le souligne Roy Disney, place son intérêt dans le voyage et non l'arrivée, en témoigne le rendu de ses images sur grand écran. Il pêche en revanche sur son format. Filmé comme un reportage de télé réalité, avec le même style de montage, rapide et saccadé, sans aucun script, il est difficile à suivre d'une traite. Une minisérie télé de trois épisodes de 45 minutes aurait été, sans doute plus, appropriée. Sur un seul bloc d'une heure et demi, le récit lasse en effet le spectateur qui décroche inexorablement par moments. Certains passages donnent d'ailleurs l'impression d'être bâclés ; l'arrivée, en particulier, apparait curieusement dénuée d'émotions.

Peu de spectateurs ont eu l'occasion de voir Morning Light au cinéma : le film a été, il est vrai, diffusé aux USA dans un nombre ridicule de salles (seulement 55 !) et pour une seule semaine d'exploitation. Pire, en France, il n'a eu droit qu'à une projection unique au Grand Rex lors du Festival Jules Verne, le 26 avril 2009.

Caprice de Roy Disney, Morning Light n'en reste pas moins un documentaire de qualité. Il aurait toutefois gagné à disposer d'un autre format : en série docu-fiction diffusée à la télévision, son rayonnement en aurait été assurément changé...

L'équipe du film

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