Roy Edward Disney
Date de naissance : Le 10 janvier 1930 Lieu de Naissance : Los Angeles en Californie aux États-Unis Date de Décès : Le 16 décembre 2009 Lieu de Décès : Newport Beach en Californie aux États-Unis |
Nationalité : Américaine Lien de Parenté : Neveu de Walt Disney Profession : Dirigeant Producteur Réalisateur Scénariste |
La biographie
Le 16 décembre dernier, les fans de Disney étaient sous le choc… Roy Edward Disney, dernier représentant de la famille à siéger au sein de la Walt Disney Company, venait de mourir au Hoag Memorial Hospital de Newport Beach, à l’âge de 79 ans, des suites d’un cancer de l’estomac…
Fils de Roy O. et d’Edna Disney, et neveu de Walt, Roy Edward était né le 10 janvier 1930, à Los Angeles, à l’époque où les petits studios d’Hyperion Avenue voyaient leur activité grandir à vue d’œil, grâce aux succès des premiers courts-métrages sonores mettant en scène Mickey Mouse.Enfant chéri, chouchouté par ses parents, et par Walt qui n’était jusqu’en 1933 pas encore père, Roy E. assista au développement de l’entreprise créée par son père et son oncle et il aimait à se souvenir avec amusement que sa carrière artistique avait commencé très tôt. En effet, comme il le racontait dans de nombreuses interviews, les animateurs, qui travaillaient alors sur la réalisation de Blanche Neige et les Sept Nains puis celle de Pinocchio, l’utilisaient comme une sorte de « cobaye », lui montrant leurs séquences d’animation ou lui expliquant tel ou tel gag, afin de vérifier que ceux-ci puissent plaire au jeune public !
Après ses études à Harvard et au Southern California’s Pomona College, où il décrocha son diplôme d’Anglais en 1951, il fut engagé comme assistant-monteur sur la série télévisée Badge 714 (Dragnet en Version Originale), pour le compte de la chaine NBC. En 1954, il rejoignait l’entreprise familiale, toujours au poste d’assistant-monteur sur certains épisodes des True-Life Adventures, parmi lesquels Le Désert Vivant, ou encore La Grande Prairie. Il fut aussi le co-producteur du film Mysteries of the Deep de Ben Sharpsteen, pour lequel il signa également le scénario, et qui fut nommé à l’Oscar du meilleur court-métrage en 1959.
Poursuivant sa carrière de scénariste à la télévision, en collaborant notamment à l’émission Walt Disney’s Wonderful World of Color et à la série mythique Zorro, il fonda en 1964 sa propre unité de production, avec laquelle il supervisa des dizaines de programmes pour la télévision et le cinéma, comme Mustang, qu’il co-réalisa avec Frank Zuniga en 1973, Pancho the Fastest Paw in the West, ou encore Varda the Peregrine Falcon.
En 1967, Roy E. Disney intègre la direction de la Walt Disney Company, qu’il quitte à cause de désaccords en 1977 pour fonder sa propre maison de production, mais qu’il réintègre finalement dès l’année 1984, comme appelé à la rescousse pour sauver un studio en plein marasme depuis la mort de ses deux fondateurs. Aux côtés de Michael Eisner, Frank Wells et Jeffrey Katzenberg, il parvient à évincer l’ancienne équipe dirigeante, n’hésitant pas à renvoyer Ron Miller, qui n’est autre que son cousin, et surtout le propre gendre de Walt Disney, depuis son mariage avec sa fille Diane.
Nommé à la tête du département animation, alors en pleine déconfiture, et embourbé dans la production de Taram et le Chaudron Magique depuis la fin des années 1970, il parvient à redorer le blason terne et vieillot des studios Disney, en encourageant la mise en chantier de projets plus intimistes comme Basil Détective Privé, ouvrant ainsi la voix à des succès du box-office tels La Petite Sirène, La Belle et la Bête, Aladdin et Le Roi Lion, et à des épopées animées telles Pocahontas, une Légende indienne et Le Bossu de Notre-Dame.
Devenu le gage de qualité des studios de son oncle, dont il a redressé le département animation grâce à une liberté artistique supérieure à la simple politique de rentabilité, il lance dès le milieu des années 1990 ce qui reste sans doute le projet de sa vie, Fantasia 2000, poursuivant ainsi le rêve de Walt, qui dès la sortie du premier Fantasia, ambitionnait d’en faire une œuvre en constante évolution. Premier long-métrage d’animation proposé au format IMAX à travers le monde, Fantasia 2000 associait l’empreinte de Disney à des chefs-d’œuvre absolu de la musique classique telle la Cinquième Symphonie de Beethoven ou L’Oiseau de Feu de Stravinsky.
Toujours dans la droite lignée de Walt Disney, Roy E. relance également la production de courts-métrages, abandonnée depuis des décennies. C’est ainsi qu’il dépoussière le projet Destino, que son oncle avait démarré au milieu des années 1940, en s’associant avec Salvador Dali. Nommé aux Oscars, il produit également de nouveaux films, parmi lesquels les courts-métrages Lorenzo, Un par Un, La Petite Fille aux Allumettes, et le documentaire Morning Light, duquel ressort son amour pour les sports nautiques.
Philanthrope, Roy E. avait également investi son temps et son argent dans de nombreux projets extérieurs aux studios Disney, finançant par exemple l’ouverture du Roy E. Disney Center for Performing Arts, théâtre moderne construit à Albuquerque, dans lequel furent ouvertes diverses classes de théâtre, de musique, de danse, … Il participa également à l’ouverture d’une unité de cancérologie à l’hôpital Saint-Joseph de Burbank, baptisée le Roy and Patricia Disney Family Cancer Center, et qui doit ouvrir ses portes au printemps 2010.
Entre autres choses mécène, artiste, scénariste, producteur, réalisateur, homme d’affaires, marin plusieurs fois médaillé, membre du comité directeur de l’UNICEF, Roy E. Disney reste également celui qui osa, par deux reprises, s’opposer au conseil d’administration de « sa » propre société. En 1977, il claquait déjà la porte des studios, ne revenant qu’après l’éviction son propre cousin, Ron Miller, jugé responsable du marasme que connaissait la compagnie depuis une décennie. Le 30 novembre 2003, il donnait à nouveau sa démission, prenant ainsi la tête de la fronde organisée contre l’équipe dirigeante, en particulier Michael Eisner, dont les décisions étaient alors perçues comme mortifères pour la Walt Disney Company. Aux côtés de Stanley Gold, son associé avec qui il avait fondé sa société Shamrock Holdings, et qui était comme lui membre du directoire, il fondait alors le site savedisney.com, grâce auquel il dénonçait chaque jour la politique d’Eisner, tout en préservant l’héritage de sa famille en mettant en avant les talents des artistes, passés et présents, qui tentaient tant bien que mal de faire survivre l’esprit de Walt. En 2005, cette lutte « numérique », soutenue par nombre d’internautes et d’actionnaires, eut pour conséquence le renvoi de Michael Eisner, et son remplacement par le numéro 2 de l’époque, Bob Iger, que Roy méprisait certainement autant, mais avec lequel il dirigea la société en bonne intelligence pendant les dernières années de sa vie…
Après 56 ans au sein de la compagnie de son père et de son oncle, dont presque 30 passés à sa tête, Roy Edward était le dernier membre de sa dynastie à siéger à la Walt Disney Company. Son œuvre lui valu de nombreuses récompenses, parmi lesquelles plusieurs nominations aux Oscars, un Windsor McCay Award (1993), un Mort Walker Award récompensant ses efforts dans le développement de l’industrie du cinéma d’animation (1997), un Disney Legends Award (1998) et un prix spécial au Festival International du Film de Santa Clarita (2002). Il fut également nommé Docteur en Beaux Arts par son ancien collège de Pomona en 1998, et en 2002, il reçut le même titre du Mercy College de New York. En 2003, il était nommé Docteur honoraire à l’école CalArts.
Avec sa mort, celui qui était devenu récemment Président émérite et Consultant au sein de la Walt Disney Company, laisse aujourd’hui un grand vide dans le cœur des fans, et laisse une page de l’histoire se tourner, au moment où, sans aucun lien de cause à effet, les studios de Mickey sont entrés dans une nouvelle période d’apathie… Chacun reconnaîtra en Roy Edward Disney le digne successeur de Walt, qui disparaissait presque 43 ans jours pour jours avant lui, le garant de la qualité « Disney », et l’artisan d’un nouvel âge d’or de l’animation… L’âme de la société Disney est partie… Les drapeaux des parcs Disneyland sont en berne… Le cœur des proches, des collaborateurs et des fans est gros... Mais l’héritage reste immense…
En septembre dernier, j'étais aux Walt Disney Studios, en Californie, et ai eu la chance, avec d'autres amis passionnés, de dîner avec Dave Smith, créateur des Walt Disney Archives. Celui nous avait alors annoncé que Roy Edward Disney allait mal et qu'il luttait contre un cancer de l'estomac depuis plusieurs mois. La dernière fois que Dave l'avait vu, il avait été surpris par son apparente fatigue. La nouvelle tombait comme un couperet et chacun s'imaginait déjà la Walt Disney Company sans la présence rassurante du dernier membre de la famille Disney à avoir véritablement influencé l'entreprise.
Pourtant, quand l'autre jour j'apprenais la mort de Roy, je n'en ai pour autant pas été moins surpris, choqué, bouleversé. Car Roy Disney, c'est un peu le Walt de notre époque. Il était toujours là pour représenter la famille, pour s'assurer que les valeurs de son oncle, Walt, étaient respectées. Par deux fois, il s'est lancé dans une mission de sauvetage de la Compagnie, lorsqu'il estimait que les choix des dirigeants la menaient à sa perte. SaveDisney était le nom de son association lorsque Michael Eisner annonçait la fermeture des studios 2D en 2004.
Pour un passionné de films d'animation tel que moi, c'est surtout dans les suppléments des DVD que j'ai pu faire la connaissance avec Roy, au fil des making-of et notamment lors de son introduction de Fantasia 2000, projet qui lui tenait à coeur et qu'il a mené à terme au bout de neuf ans. Roy, c'est aussi la passion de la nature. Il a commencé en travaillant sur des films de la série C'est la Vie (True-Life Adventures) et produisait Morning Light, documentaire très personnel sur une traversée maritime en voilier.
Roy, c'est aussi un visage souriant, positif et bienveillant, présent lors de tous les grands événements (ouverture de Parcs Disney, avant-première d'un film d'animation, etc.). Comme le disaient les artistes qui travaillaient sur La Petite Sirène dans les années quatre-vingt, Roy ressemblait tant à Walt que c'en était perturbant et que son avis comptait à leurs yeux plus que celui de quiconque.
La Walt Disney Company a perdu hier le dernier lien qui l'unissait au créateur qui porte son nom. Disney est désormais véritablement orphelin.
« Welcome to this happy place, welcome. This is your land.” C’est par ces mots célèbres que je rencontrais Roy E. Disney, par le biais de l’écran de ma télévision, alors que je n’étais âgée que de quatre ans. Le 12 avril 1992, Eurodisney était présenté au monde entier dans une grande émission retransmise en mondovision. Et comme son oncle avant lui, qu’il n’oubliait évidemment pas de citer, Roy E. Disney nous invitait dans ce monde magique. Dès lors, il prit pour moi l’image de la Walt Disney Company, tout autant que Walt. Il avait cet aura d’oncle chaleureux, détenteur de milles histoires et d’un héritage dont je ne soupçonnais pas encore la richesse. La cassette de l’émission, que je me passais en boucle, renforça cette image au fur et à mesure que je grandissais. Il était le lien avec Walt, le lien tangible qui nous reliait aux rêves de Walt.
Au fur et à mesure que mon intérêt pour l’animation grandissait, je rencontrais Roy plus souvent au gré des bonus vidéos, documentaires et autres livres. Si Walt n’était plus là pour accompagner les œuvres contemporaines de la compagnie, Roy était présent, plus discret, peut-être un peu écrasé par l’aura de son illustre oncle, mais là, toujours, gardien bienveillant de son oeuvre.
Aussi, quand j’apprenais sa maladie en septembre dernier par Dave Smith, la nouvelle m’attrista. Et l’annonce de ce 16 décembre 2009 fut un véritable choc. Une de mes premières pensées fut qu’il était parti de la même façon que Walt, à un jour près. Hasard, destin ? Peu importe, la peine n’en fut que plus forte.
Roy, c’était cette détermination farouche pour que l’art et la créativité continuent à prospérer dans les Studios. Alors que ceux-ci étaient au plus mal dans les années 80, il obtint, après une brève démission, le poste de responsable du département animation en 1984 , et ,accordant aux animateurs et réalisateurs la liberté artistique qu’ils demandaient, fut à l’origine du nouvel âge d’or des années 90 où les Studios enchainèrent succès sur succès.
Roy, c’est aussi Disney Legacy, SaveDisney, quand Eisner voulut neutraliser la 2D. Garant des valeurs de la société Disney, Roy s’était alors battu pour le retour de cette technique si emblématique de l’entreprise. Bataille qu’il avait remporté, concrétisée il y a peu par la production de La Princesse et la Grenouille.
Désormais, Roy s’en est allé rejoindre son oncle, celui à qui il ressemblait tant, et s’en est allée avec lui une image chaleureuse et bienveillante. Bon vent, Mr Disney, et que perpétue votre héritage à son tour.
La filmographie
002 |
Au Cœur de la Forêt Sauvage
Producteur / Cameraman • Documentaire
1957
Télévision
|
1957
Télévision
|
004 |
Zorro - La Minisérie
Scénariste • Aventure • Minisérie
1960 • 1961
Télévision
|
1960 • 1961
Télévision
|
006 |
Merveilles du Monde Aquatique
Scénariste • Documentaire
1961
Télévision
|
1961
Télévision
|
011 |
Une Loutre... Bien Familière !
Producteur / Narrateur • Docu-Fiction
1965
Télévision
|
1965
Télévision
|
012 |
La Légende d’El Blanco
Producteur • Aventure
1966
Télévision
|
1966
Télévision
|
014 |
The Owl That Didn't Give a Hoot
Producteur • Docu-Fiction
1968
Télévision
|
1968
Télévision
|
015 |
Pancho, the Fastest Paw in the West
Producteur • Docu-Fiction
1969
Télévision
|
1969
Télévision
|
020 |
Chango, Guardian of the Mayan Treasure
Producteur • Docu-Fiction
1972
Télévision
|
1972
Télévision
|
021 |
Nosey, The Sweetest Skunk in the West
Producteur • Docu-Fiction
1972
Télévision
|
1972
Télévision
|
023 |
Mustang
Réalisateur • Comédie dramatique
1973
Télévision
|
1973
Télévision
|
024 |
Les Aventures de Ringo, le Raton Laveur
Producteur / Réalisateur • Docu-Fiction
1974
Télévision
|
1974
Télévision
|
025 |
Shokee, The Everglades Panther
Producteur / Réalisateur • Aventure
1974
Télévision
|
1974
Télévision
|
026 |
Deacon, The High Noon Dog
Producteur • Aventure
1975
Télévision
|
1975
Télévision
|
027 |
Seems There Was This Moose
Producteur / Réalisateur • Docu-Fiction
1975
Télévision
|
1975
Télévision
|
028 |
The Survival of Sam the Pelican
Producteur / Réalisateur • Docu-Fiction
1976
Télévision
|
1976
Télévision
|
030 |
Go West, Young Dog
Producteur • Aventure
1977
Télévision
|
1977
Télévision
|
031 |
The Track of the African Bongo
Producteur • Docu-Fiction
1977
Télévision
|
1977
Télévision
|
032 |
The Journey to the Valley of the Emu
Producteur / Réalisateur • Docu-Fiction
1978
Télévision
|
1978
Télévision
|
033 |
The Whale's Tooth
Réalisateur • Aventure • Canada
1983
Télévision
|
1983
Télévision
|
034 |
Krag, the Kootenay Ram
Producteur • Aventure • Canada
1983
Télévision
|
1983
Télévision
|
036 |
Les Personnages Animés Préférés à la Rescousse
Producteur • Animation 2D
1990
Télévision
|
1990
Télévision
|
037 |
The Grand Opening of Euro Disney
Intervenant • Promotionnel
1992
Télévision
|
1992
Télévision
|
038 |
The Wonderful Ice Cream Suit
Producteur • Fantastique
1999
Vidéo
|
1999
Vidéo
|
039 |
La Main Derrière la Souris : L'Histoire d'Ub Iwerks
Intervenant • Documentaire
1999
Cinéma
|
1999
Cinéma
|
La parcographie française
001 |
Rendez-Vous au Château
Intervenant • Inauguration
1991
Fin d'activité
|
1991
Fin d'activité
|
002 |
Inauguration d'Euro Disneyland
Intervenant • Inauguration
1992
Fin d'activité
|
1992
Fin d'activité
|
003 |
Joyeux Anniversaire Euro Disney Resort
Intervenant • Célébration
1993
Fin d'activité
|
1993
Fin d'activité
|
004 |
5 ans de Disneyland Paris
Intervenant • Célébration
1997
Fin d'activité
|
1997
Fin d'activité
|
005 |
Art of Disney Animation
Consultant / Présentateur • Musée
2002 • 2019
Fin d'activité
|
2002 • 2019
Fin d'activité
|
006 |
10ème Anniversaire du Parc Disneyland
Intervenant • Célébration
2002
Fin d'activité
|
2002
Fin d'activité
|