La Légende d’El Blanco
Titre original : The Legend of El Blanco Production : Walt Disney Productions Date de diffusion USA : Le 25 septembre 1966 Genre : Aventure |
Réalisation : Arthur J. Vitarelli Musique : Mel Leven Franklyn Marks Durée : 50 minutes |
Le synopsis
Au Mexique, un vieil homme aide un poulain, qu'il surnomme El Blanco, et sa mère à fuir un trappeur... |
La critique
La Légende d’El Blanco est un épisode diffusé dans le cadre de l'émission de la chaîne américaine NBC Walt Disney's Wonderful World of Color.
Roy Edward Disney signe ici l'une de ses nombreuses productions télévisuelles pour les studios de son oncle. Fils de Roy Oliver Disney et neveu de Walt Disney, né le 10 janvier 1930, il intègre la firme Disney à l'âge de 24 ans. Il se fait alors vite remarquer dans le Landerneau hollywoodien par la qualité de la narration du court-métrage animalier Mystères des Profondeurs sorti en 1959 et nommé aux Oscars. Il continue ensuite à collaborer avec les Walt Disney Productions comme écrivain, directeur et producteur jusqu'en 1967 quand il est logiquement élu à son Directoire. Il refuse, en revanche, d'en devenir un haut responsable exécutif en 1977, arguant d'une différence de points de vue concernant les décisions de ses collègues du moment...
Pour La Légende d’El Blanco, il confie alors la réalisation à Arthur J. Vitarelli. Ce dernier est rentré au sein des studios Disney à la fin des années 50. Il travaille dans un premier temps comme assistant réalisateur avant de passer réalisateur de seconde équipe pour les longs-métrages de cinéma, poste qu'il assurera jusqu'à la fin des années 1970. Ce téléfilm marque l'une des rares fois où il obtient la responsabilité d'être le réalisateur principal. La Légende d’El Blanco s'inscrit ainsi dans la plus pure tradition des films à prises de vues réelles de docu-fiction chers à Walt Disney, à l'exemple de La Légende de Lobo ou Nomades du Nord. Côté casting, le téléfilm fait appel à une distribution restreinte puisqu'il se concentre sur deux acteurs : Alfonso Romero, qui joue le vieil homme, et Jose F. Perez, qui interprète le trappeur Lopez.
Une fois n'est pas coutume pour ce genre de téléfilm animalier, la présentation de Walt Disney pour La Légende d’El Blanco sort de l'ordinaire. Le Maître de l'Animation commence tout d'abord par faire la promotion de l'organisation privée non gouvernementale People to People, créée par l'ancien président des États-Unis, Dwight D. Eisenhower. Cette dernière a pour but de promouvoir la paix en apprenant à connaître les gens et les cultures étrangères. C'est justement lors d'une visite au Mexique avec cette organisation que le créateur de Mickey rencontre le groupe de chanteurs Los Tres Con Ella, formé par Jacobo Holtzman, Julio Salazar, Raúl Salazar et Viola Tapia. Il trouve leur musique si entraînante qu'il les invite alors à venir à Burbank pour tourner un épisode de l'émission d'anthologie. Le groupe commence d'abord par y reprendre en espagnol la chanson Supercalifragilisticexpialidocious de Mary Poppins avant de se charger de raconter une légende de son pays alternant chansons et narrations plus conventionnelles.
Le téléfilm adapte en réalité le livre jeunesse El Blanco : The Legend of the White Stallion de l'auteur américain Rutherford G. Montgomery publié en 1961. L'ouvrage fait partie d'une collection de quatre romans animaliers pour la jeunesse sortis sous le label Disney et contenant par ailleurs Cougar : A Fact-Fiction Nature Story, The Odyssey of an Otter et Weecha The Racoon. Pour El Blanco : The Legend of the White Stallion, l'auteur s'inspire de la légende d'El Morzillo, le cheval noir du conquistador Hernán Cortés, qui a été déifié après sa mort en qualité de divinité du tonnerre par les Itzá de la région du Tayasal, sous le nom de Tziminchác ; les locaux allant jusqu'à construire un temple en son honneur. Le cheval noir est néanmoins transformé dans le roman en étalon blanc. Pour l'épisode de l'émission d'anthologie, il sera également apprécié les belles illustrations qui permettent de situer géographiquement l'action et servent également de transition d'une séquence à une autre, ceci comme si le téléspectateur tournait les pages des chapitres d'un livre.
La Légende d’El Blanco raconte donc comment un vieil homme, habitant seul près d'un temple abandonné, sauve d'un trappeur dénommé Lopez une jument blanche et son poulain au pelage marron mais appelé à devenir blanc à l'âge adulte. Une légende autochtone raconte en effet qu'un poulain blanc mettra fin un jour à la sécheresse qui s'est installée sur le territoire. Pensant qu'il s'agit du cheval de la légende, il le fait fuir de la région pour le protéger, espérant qu'une fois adulte, El Blanco, comme il l'a surnommé, reviendra accomplir la prophétie. Le téléfilm va alors montrer comment la jument et son poulain survivent, puis la façon dont le petit perd la trace de sa mère et se voit contraint de se débrouiller tout seul. Il devient alors de plus en plus fort, affrontant des coyotes, des alligators, un cougar et même un étalon dominant en lui reprenant le contrôle d'un cheptel de juments. Mais son plus grand ennemi reste le trappeur humain Lopez qu'il affronte et qu'il vainc lorsqu'il revient finalement sur le territoire de son enfance.
Le format de La Légende d’El Blanco change légèrement par rapport aux autres productions de docu-fiction Disney de l'époque, donnant plus d'importance à la narration. Son récit s'inscrit toutefois dans la moyenne, alors charmant mais désormais désuet.