Titre original :
The Pixar Story
Production :
Disney
Date de sortie USA :
Le 6 octobre 2007
Genre :
Documentaire
Réalisation :
Leslie Iwerks
Musique :
Jeff Beal
Durée :
87 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

L'histoire du studio Pixar de sa création à Cars - Quatre Roues...

La critique

rédigée par

Avant de prendre le nom que tout le monde plébiscite aujourd'hui, le studio Pixar, ou du moins une structure légère qui le précède, nait sous une appellation beaucoup moins inspirée. Affublé d'un Lucas Computer Graphics Division, il n'est, en effet, alors qu'un simple département autonome d'Industrial Light & Magic (I.L.M.), la compagnie de Georges Lucas. Pixar n'aurait ainsi jamais vu le jour sans le visionnaire papa de la saga Star Wars qui est le premier à véritablement croire à l'avènement du cinéma tout numérique. Pourtant, c'est aux mains de deux autres personnes que le studio à la lampe de bureau va connaitre son incroyable essor : John Lasseter et Steve Jobs.

Après des études brillantes dans la prestigieuse université de Cal Arts, John Lasseter est embauché en 1979 chez Disney où il participe à son premier long-métrage, Rox et Rouky. Il travaille ensuite sur Le noël de Mickey et découvre alors la mise en production du film Tron, considéré, à juste titre, comme l'ancêtre de la production 3D. Il est d'ailleurs l'un des rares à prendre conscience du formidable potentiel de l'utilisation des ordinateurs dans le monde de l'animation. Malheureusement, les dirigeants des studios Disney de l'époque, empêtrés dans leur apriori et leur manque d'inspiration, ne savent que faire du jeune artiste débordant d'idées. La compagnie de Mickey le licencie donc, manu militari, en 1983. A la faveur d'une heureuse rencontre, il rejoint un an plus tard l'équipe de Lucasfilm et intègre I.L.M. dont il prend vite le leadership. John Lasseter se fait, il est vrai, remarqué dans le monde ultra-fermé des effets spéciaux pour son travail sur Le secret de la pyramide réalisé, en 1985, par Barry Levinson : il décroche d'ailleurs une nomination aux Oscars. Il coréalise aussi un premier court métrage en images de synthèse, Les Aventures d'André et Wally B., racontant l'histoire d'une facétieuse abeille.

En 1986, Steve Jobs - le célébrissime fondateur d'Apple - rachète la division infographie d'I.L.M. à Lucasfilm. Aussitôt rebaptisée Pixar, elle devient très vite le studio qui défriche le nouveau monde de l'animation 3D, à une époque où personne ne croit à son exploitation à grande échelle. Afin de démontrer aussi bien l'étendue de son talent que l'incroyable potentiel de l'animation numérique, sa turbulente équipe réalise, en effet, de nombreux courts métrages. Luxo Jr., Le Rêve De Rouge, Tin Toy, Knick Knack - des histoires dépourvues de dialogues à la bande-son jazzy chère à Woody Allen - naissent ainsi et constituent toutes de véritables petits bijoux. Les productions Pixar des années 80 impressionnent, il est vrai, la planète toute entière. Le studio croule sous les prix, et si l'Oscar du meilleur court-métrage animé lui échappe en 1986 pour Luxo Jr. - dont le "héros" devient ensuite son incontournable logo - il se rattrape deux ans plus tard avec Tin Toy.

Fort de ce début de reconnaissance, Pixar décroche de nombreuses commandes publicitaires qui sont alors son unique source de revenus. Signant jusqu'à quinze spots en 1991, la firme s'impose, peu à peu, dans le domaine de la 3D et acquiert une maîtrise incomparable dans l'art du dessin animé par ordinateur. L'équipe décide alors de passer à la vitesse supérieure et met en chantier un long-métrage d'animation 3D. Produit en cinq ans, Toy Story sort fin 1995 et devient le premier film de cinéma entièrement animé et réalisé sur ordinateur. Deux ans seulement après la formidable avancée que constituaient les dinosaures de Jurassic Park de Steven Spielberg, Pixar bouleverse donc l'histoire du septième art. Au même moment, il ouvre son capital au public, continue d'entasser les statuettes et rafle même un Oscar d'honneur. Le studio se permet dans la foulée de cesser, en 1996, la réalisation de films publicitaires pour se consacrer pleinement à la fabrication de courts et longs métrages animés.

Mais Pixar n'aurait jamais connu un rythme de croissance aussi rapide s'il n'avait par accolé son destin à celui d'un géant de l'animation, le studio Disney. Il doit, en effet, sa formidable et rapide expansion à Mickey et ses amis. Dès 1991, la firme aux grandes oreilles s'intéresse, il est vrai, de près, à ce nouveau venu et entame vite, avec lui, une collaboration fructueuse. Ils vont ensemble propulser l'animation 3D au sommet du box-office. Après le succès de Toy Story que la firme au château enchanté a entièrement financé, disposant ainsi des droits sur les personnages, le géant de Burbank et le lilliputien d'Emeryville signent un contrat mirifique de cinq films (1001 pattes, Monstres & Cie, Le Monde de Nemo, Les Indestructibles et Cars - Quatre Roues) parfaitement originaux, en ce sens qu'ils ne peuvent pas être de simples suites. La précision est habile car Disney refusera toujours d'inclure dans le deal originel Toy Story 2. Prévu à l'origine pour le marché de la vidéo, ce dernier n'a eu, en effet, l'honneur des salles obscures que sur la demande pressente de son réalisateur, John Lasseter, convaincu de son fort potentiel commercial au regard de son immense qualité. La suite est d'ailleurs distribuée sous le même contrat que son film référent dont les termes sont nettement plus avantageux pour la firme de Mickey, propriétaire à 100% des personnages. Les droits des cinq films suivants sont, eux, partagés à 50-50, ce qui est déjà à l'époque le signe de l'incroyable poids de Pixar. Le petit studio est arrivé à faire plier l'ogre Disney qui revoit à la baisse ses prétentions, sans pour autant avoir des raisons de se plaindre. La joint-venture fonctionne, en effet, à merveille et le contrat reste juteux. Jouissant d'incroyables qualités intrinsèques et de l'incomparable force de frappe du réseau de distribution et d'exploitation de la Walt Disney Company, les films à la double signature Disney-Pixar font, à chaque fois, un malheur à travers le monde et créent l'évènement. Pourtant, cette collaboration on ne peut plus rentable est brisée en janvier 2004 sur un différend opposant John Lasseter à Michael Eisner, alors Directeur Général de Disney. Le divorce semble vite consommé : Pixar et Disney annoncent partir chacun de leur côté. Un rebondissement de dernière minute vient cependant rabibocher les deux firmes qui, à la faveur d'un changement de direction à la tête de la Walt Disney Company, unissent solidement leur destin. En octobre 2005, Robert Iger, nouveau PDG de la firme de Mickey, fait, en effet, volte face et décroche le rachat de Pixar pour 7,4 milliards de dollars. L'accord prévoit de placer John Lasseter à la tête de la toute nouvelle division Animation de la Walt Disney Company. L'acquéreur se voit désormais diriger par le vendeur, qui élargit, par la même, considérablement ses champs d'action.

La revanche est belle pour John Lasseter. Lui, licencié 20 ans plutôt par les studios Disney pour cause de trop grande ambition artistique, se voit propulsé à sa direction. Beaucoup voit en lui le premier digne héritier de Walt Disney en personne. Il faut dire que son bilan prêche jusqu'à présent dans ce sens, tant ses décisions semblent tout droit inspirées du Maître lui-même...

Auteur - déjà - d'un excellent documentaire sur son grand-père, La main derrière la souris : L'histoire d'Ub Iwerks, Leslie Iwerks revient avec L'Histoire de Pixar travailler sur le cas Disney. Elle livre un merveilleux documentaire sur le fabuleux destin d'un petit studio qui, à force de pépites et autres bijoux, est parvenu à croquer de l'intérieur le plus grand. Son discours passionnant, ses anecdotes truculentes et son montage efficace font de L'Histoire de Pixar un grand documentaire dont même les fans ressortent en ayant appris quelque chose. Un véritable tour de force en ce domaine...

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