Le Gant de Dark Vador
La Saga du Prince Ken - 1

La Saga du Prince Ken - 1 : Le Gant de Dark Vador
La couverture
Titre original :
Jedi Prince : The Glove of Darth Vader
Éditeur :
Pocket Jeunesse
Date de publication France :
Le 01 janvier 1994
Genre :
Science-fiction
Label :
Star Wars - Univers Légendes
Auteur(s) :
Paul Davids
Hollace Davids
Autre(s) Date(s) de Publication :
Bantam Spectra (US) : 1er juin 1992
Nombre de pages :
121

Le synopsis

An 5 après la Bataille de Yavin (Univers Légendes)
L'Empereur est mort, les Rebelles ont proclamé la république. Mais Kadann, le Prophète Suprême du Coté Obscur, prédit qu'un nouvel empereur se dressera bientôt, portant le gant du Seigneur Noir, Dark Vador. Trioculus, le mutant aux trois yeux, y voit alors sa destinée...

La critique

rédigée par
Publiée le 18 février 2022

Le Gant de Dark Vador est le premier tome d'une série de romans jeunesse de six livres regroupés sous l'appellation La Saga du Prince Ken.

La Saga du Prince Ken est écrite par Paul Davids et sa femme Hollace. Les futurs époux se rencontrent en 1971 alors que Paul sortait justement de voir le film THX 1138 de George Lucas. Lui est originaire de Bethesda dans le Maryland et diplômé de Priceton. Elle est originaire de Silver Spring, toujours dans le Maryland, et diplômée de Goucher College. Ils se rendent alors compte qu'ils sont tous deux passionnés de cinéma. S'il se met plutôt à l'écriture de livres de vulgarisation sur la science-fiction mais aussi à la conception de scénarios puis à la production de séries, elle se concentre plus sur l'évènementiel et le marketing. Ainsi, Paul Davids travaille notamment sur la production de la série animée Transformers. Hollace Davids, quant à elle, se voit chargée des avant-premières chez Columbia Pictures avant de devenir directrice adjointe de la publicité chez TriStar Pictures. Ils auto-publient leur premier roman en 1986 avant d'être approchés pour écrire une série de romans Star Wars.

La Saga du Prince Ken a fait couler beaucoup d'encre auprès des fans Star Wars, tous estimant que la série est particulièrement mauvaise. Il faut dire que ces romans sont l'une des premières tentatives de proposer des histoires se déroulant après le film Star Wars : Le Retour du Jedi. Avant eux, certes, l'auteur Timothy Zahn avait déjà offert deux des trois opus de sa trilogie La Croisade Noire du Jedi Fou, considérée à l'époque comme la troisième trilogie censée regrouper les épisodes VII, VIII et IX. Mais si L'Héritier de l'Empire et La Bataille des Jedi, déjà parus, étaient particulièrement ambitieux, les romans de La Saga du Prince Ken proposaient eux des idées à la fois trop simples et trop bizarres. Les incongruités étaient telles que les six romans vont être très vite décanonisés, même au sein de l'Univers Légendes. Lucasfilm Ltd. se voit vite obligé de considérer que ces livres n'ont jamais existé tant ils seront contredits par les romans suivants, qu'ils soient adultes ou jeunesse. Ils essaieront certes de rendre cette saga cohérente dans l'Univers Étendu mais n'y parviendront jamais. Il a même été envisagé un temps de considérer ces opus comme des histoires dans l'histoire ; des sortes de livres de contes que Leia lirait à ses enfants Jacen, Jaina et Anakin avant de s'endormir. La Saga du Prince Ken doit ainsi être plutôt vue comme la première tentative maladroite de proposer du Star Wars aux plus jeunes tout en faisant avancer l'histoire de la saga. L'échec est patent mais il faut reconnaître une choses à ces piètres romans : sans eux, les suivants n'auraient peut-être jamais vu le jour !

Le Gant de Dark Vador est donc un livre jeunesse à destination de lecteurs débutants. Cet état de fait donne un style écrit en conséquence avec une action qui va à cent à l'heure, des ellipses nombreuses faisant souvent passer les événements du coq à l'âne, des situations comiques pour amuser les bambins, surtout en mettant en avant C-3PO et R2-D2, ainsi que de nombreux dessins signés des illustrateurs Benton Jew et Kart Kesel afin d'aérer le texte. Pour le lecteur adulte, le livre se lit ainsi très rapidement en à peine deux heures, et encore en prenant son temps. Le souci premier vient surtout du manque de talent dans l'écriture du roman. Les auteurs, qui avaient quasi carte blanche pour pondre une nouvelle histoire se passant après la conclusion cinématographique de la saga Star Wars, semblent alors avoir été tétanisés, alliant le manque d'imagination à certaines nouvelles idées calamiteuses. L'ensemble est ainsi à la fois affreusement dénué de prises de risques tout en proposant des situations et des personnages grotesques. Un exemple parmi tant d'autres est sûrement les propositions faites au grand méchant qui a pris les rênes de l'Empire pour trouver une nouvelle cachette. Ses sbires lui proposent uniquement les planètes visitées dans les films, prouvant le manque d'imagination des auteurs. Pourtant, la galaxie est grande et il y avait moyen d'en trouver d'autres. Heureusement, le roman offre la visite de quelques planètes inédites en roman à l'époque comme Kessel au début de l'opus ou encore Mon Cala à la fin même si cette dernière est désignée seulement en tant que planète de l'Amiral Ackbar. Cela apporte alors un peu d'exotisme, même si les quelques descriptions proposées seront contredites par la suite quand ces planètes réapparaîtront dans d'autres romans ou comics Star Wars.

Ce qui est aussi étonnant dans Le Gant de Dark Vador est sûrement la complexité et le scope de l'histoire globale. Certes, le jeune lecteur retrouve ses héros préférés, que ce soit Luke Skywalker ou les deux droïdes, mais les antagonistes sont bien trop effrayants pour ce genre de lectorat, sans compter la notion de prophétie et de prise de pouvoir clairement alambiqués. Il est ainsi question d'un présage qui annonce l'arrivée d'un nouvel Empereur en la personne du fils de Palpatine. Trioculus, un homme à trois yeux, proclame alors être le rejeton de l'Empereur et part à la recherche du Gant de Dark Vador, seul artefact capable d'asseoir son pouvoir aux yeux des Grands Moffs de l'Empire. Ce nouveau personnage, autant grandiloquent que caricatural, fait au final un méchant plutôt impressionnant et cruel.

À côté de cela, le roman est aussi bourré d'incohérences comme par exemple le fait qu'un bout de l'Étoile de la Mort soit tombé sur Mon Cala, situé à des millions d'années lumière d'Endor, grâce à un passage d'un trou noir. Et naturellement, c'est spécifiquement dans ce morceau que se trouve le fameux gant. Trioculus part donc sur la planète aquatique pour le récupérer, surtout que certains de ses hommes y sont déjà présents. Bien sûr, l'Empire est tellement "méchant" qu'ils sont là pour tuer toutes les baleines de Mon Cala afin de récupérer leur viande savoureuse. Et comme par hasard, la mission de Luke Skywalker pour empêcher Trioculus d'obtenir le gant de Vador va permettre en même temps de sauver les baleines, une bonne action qui va forcément parler aux enfants. Les coïncidences font ainsi bien les choses. Il sera au passage amusant de voir comment l'Amiral Ackbar semble complètement hors caractérisation, ayant une personnalité bien trop familière par rapport aux films et à ce qu'il sera et fera par la suite.

Même pour des enfants, Le Gant de Dark Vador est une purge. Regorgeant de mauvaises idées, tout y est pathétique. L'ensemble donne l'impression que Lucasfilm Ltd. n'avait en fait pas encore décidé de superviser ce qui sortait au niveau littéraire autour de sa saga et ont donc laissé passer une ignominie. Fort heureusement, le livre se lit vite et le calvaire ne dure pas très longtemps, sachant tout de même qu'il reste encore cinq tomes pour avoir le fin mot de l'histoire et que ce qu'il se cache autour du Prince Ken n'apparaît pas dans ce premier opus...

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