La Reine de l'Empire
La Saga du Prince Ken - 5
Titre original : Jedi Prince : Queen of the Empire Éditeur : Pocket Jeunesse Date de publication France : Le 07 juillet 1996 Genre : Science-fiction Label : Star Wars - Univers Légendes |
Auteur(s) : Paul Davids Hollace Davids Autre(s) Date(s) de Publication : Bantam Spectra (US) : 1er mars 1993 Nombre de pages : 116 |
Le synopsis
La critique
La Reine de l'Empire est le cinquième tome d'une série de romans jeunesse de six livres regroupés sous l'appellation La Saga du Prince Ken.
La Saga du Prince Ken est écrite par Paul Davids et sa femme Hollace. Les futurs époux se rencontrent en 1971 alors que Paul sortait justement d'une séance du film THX 1138 de George Lucas. Lui est originaire de Bethesda dans le Maryland et diplômé de Priceton. Elle est originaire de Silver Spring, toujours dans le Maryland, et diplômée de Goucher College. Ils se rendent vite compte qu'ils sont tous deux passionnés de cinéma, Cupidon faisant le reste... S'il se met plutôt à l'écriture de livres de vulgarisation de science-fiction mais aussi à la conception de scénarios puis à la production de séries, elle se concentre, pour sa part, plus sur l'évènementiel et le marketing. Ainsi, Paul Davids travaille notamment sur la production de la série animée Transformers quand Hollace Davids se voit chargée des avant-premières chez Columbia Pictures avant de devenir directrice adjointe de la publicité chez TriStar Pictures. Ils auto-publient leur premier roman en 1986 avant d'être approchés pour écrire une série de romans Star Wars.
La Saga du Prince Ken a fait couler beaucoup d'encre auprès des fans Star Wars, tous estimant que la série est particulièrement mauvaise. Il faut dire que ces romans sont l'une des premières tentatives de proposer des histoires se déroulant après le film Star Wars : Le Retour du Jedi. Avant eux, certes, l'auteur Timothy Zahn avait déjà offert deux des trois opus de sa trilogie La Croisade Noire du Jedi Fou, considérée à l'époque comme la troisième trilogie censée regrouper les épisodes VII, VIII et IX. Mais si L'Héritier de l'Empire et La Bataille des Jedi, déjà parus, étaient particulièrement ambitieux, les romans de La Saga du Prince Ken proposaient eux des idées à la fois trop simples et trop bizarres. Les incongruités étaient telles que les six romans vont très vite être décanonisés, puis déclassés au sein même de l'Univers Légendes. Lucasfilm Ltd. se voit en fait vite obligé de considérer que ces romans n'ont jamais existé tant ils seront contredits par les suivants, qu'ils soient adultes ou jeunesse. Ils essaieront certes de rendre cette saga cohérente dans l'Univers Étendu mais n'y parviendront jamais. Il a même été envisagé un temps de considérer ces opus comme des histoires dans l'histoire ; des sortes de livres de contes que Leia lirait à ses enfants Jacen, Jaina et Anakin avant de s'endormir. La Saga du Prince Ken doit ainsi être plutôt vue comme la première tentative maladroite de proposer du Star Wars aux plus jeunes tout en faisant avancer l'histoire de la saga. L'échec est patent mais il faut reconnaître une chose à ces piètres romans : sans eux, les suivants n'auraient peut-être jamais vu le jour !
La Reine de l'Empire est, comme ses prédécesseurs, un livre jeunesse à destination de lecteurs débutants. Cet état de fait donne un style écrit en conséquence avec une action qui va à cent à l'heure, des ellipses nombreuses faisant souvent passer les événements du coq à l'âne, des situations comiques pour amuser les bambins, surtout en mettant scène les droïdes C-3PO et R2-D2 (dont les noms sont traduits comme dans les premiers films en Z-6PO et D2-R2), sans oublier le recours à de nombreux dessins signés des illustrateurs Drew Struzan et Kart Kesel afin d'aérer le texte. Les auteurs n'hésitent pas en outre à proposer des idées assez incongrues pour un roman Star Wars, même à destination de la jeunesse. L'idée du mariage clandestin de Yan Solo avec la Princesse Leia dans une station spatiale façon Las Vegas est assez improbable. C'est à croire que les héros sont toujours en vacances ou en villégiature à droite ou à gauche. Si les enfants apprécieront cette fantaisie, le lecteur adulte sera lui plus circonspect. Surtout que pour eux, le livre se lit très rapidement, en à peine deux heures, et encore, en prenant son temps.
Ce tome est en outre celui des résurrections des méchants. Le lecteur retrouve ainsi Zorba le Hutt qui se fait un malin plaisir de détruire tout ce que Lando Calrissian entreprend. Car oui, c'est bien lui le régisseur d'Hologrammes Land, la station spatiale où partent se marier Yan et Leia. Le Hutt détient toujours le nouvel Empereur Trioculus congelé dans la carbonite, mais ce dernier va se faire libérer par l'Empire, retrouvant enfin son trône et pouvant mettre en place sa vengeance contre Zorba. Enfin, chose encore plus étonnante, le Grand Moff Hissa qui avait été laissé pour mort est bien vivant même si physiquement diminué. Le problème est évidemment que tous ses retours s'apparentent plus, pour la plupart, à des résurrections faciles, notamment celui du Grand Moff, qu'aux fruits d'un scénario bien construit. Le suspense est ainsi inexistant, surtout le retour Trioculus qui est sans surprise. Dommage en plus que sa réapparition soit aussi fade. Quant à la fin du roman, elle offre encore son lot de morts et de résurrections mais vu ce qui s'est passé dans l'intrigue, peu de chance que cela ait la moindre conséquence.
Pour le reste, le roman est donc centré, comme son titre semble l'indiquer, sur Leia. La Princesse est sur le point d'épouser Yan mais comme les futurs mariés ont oublié leur pièce d'identification, ils doivent attendre vingt-quatre heures avant de pouvoir convoler en justes noces et donc... Largement le temps pour la Princesse de se faire kidnapper lors d'un spectacle de magie qu'elle passe en compagnie de son futur mari ! À partir de là, la Princesse va passer de main en main comme un trophée. D'abord enlevée par Zorba, elle est reprise par le Grand Moff Hissa qui la destine à Trioculus une fois qu'il l'aura décongelée de sa prison de carbonite. Le nouvel Empereur, follement amoureux de Leia, la veut en effet à ses côtés pour diriger la Galaxie. Sans surprise, cette dernière refuse mais heureusement qu'elle sera sauvée par son futur mari et par son frère qui arrivent à rentrer dans le vaisseau impérial comme dans un casino tout en ayant la bonne idée de remplacer Leia par son double androïde, qui comme par hasard, avait été présentée en début de livre. Tout arrive donc à point nommé... Le simple fait de résumer la trame du roman est risible !
La Reine de l'Empire est à l'image du reste de La Saga du Prince Ken : catastrophique ! Le seul point positif : il ne reste plus qu'un tome pour mettre fin au calvaire.