Titre original :
The Pirate Fairy
Production :
DisneyToon Studios
Date de sortie USA :
Le 01 avril 2014
Genre :
Animation 3D
3-D
Réalisation :
Peggy Holmes
Musique :
Joel McNeely
Durée :
76 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Zarina, la fée chargée de veiller à la sécurité de la poussière de fée, est démise de ses fonctions en raison de son impertinence. Se bannissant elle-même de la Vallée des Fées, elle y revient pourtant un an plus tard pour dérober la précieuse poussière bleu, l’élément indispensable à la magie des Fées.

La critique

rédigée par
Publiée le 04 mars 2014

Clochette et la Fée Pirate est le sixième opus des aventures de Clochette après quatre longs-métrages et un moyen-métrage.

La saga de La Fée Clochette, composée jusqu'à lors des longs-métrages La Fée Clochette, Clochette et la Pierre de Lune, Clochette et L'Expédition Féerique et Clochette et le Secret des Fées, du moyen-métrage Clochette et le Tournoi des Fées et du court-métrage Fée Maison complétée des mini courts-métrages sous le titre de Trop Fée, est à la croisée des chemins comme peuvent l'être eux-mêmes les DisneyToon Studios ! A l'origine, en effet, la saga devait comporter huit films quand les résultats décevants du deuxième opus - sorti directement en vidéo - Clochette et la Pierre de Lune, avait convaincu les décideurs de Disney de ramener la serie à quatre épisodes. La sortie de Clochette et L'Expédition Féérique, directement en vidéo dans la plupart des pays et au cinéma dans une poignée d'autres, rencontrant elle un vif succès, change bien vite la donne. Deux autres films viennent alors compléter les quatre déjà prévus. Les résultats de la quatrième aventure, Clochette et le Secret des Fées, sont d'ailleurs plutôt encourageants. L'expérience faite sur le troisième long-métrage - la sortie au cinéma sur les marchés internationaux - est même étendue avec pas moins de 30 pays à le voir programmé sur grand écran, principalement en Europe et en Amérique Latine. Le film rapporte, il est vrai,  51 millions de dollars donc un quart rien qu'en France et ce grâce à ses 1 483 582 entrées ; un résultat proche des (Les) Mondes de Ralph des Walt Disney Animation Studios. Disney essaye donc de réitérer ce succès international en sortant le cinquième opus, Clochette et la Fée Pirate, au cinéma en Europe. Et les premiers résultats semblent valider le processus puisque l'opus marche mieux que son prédécesseur.

Pour autant, tout ne va pas bien pour Clochette, en particulier et pour les DisneyToon Studios, en général. En effet, les ventes de DVD de Clochette et le Secret des Fées ont été assez décevantes aux Etats-Unis à cause principalement de la baisse continuelle du marché de la vidéo matérialisée. En plus, le merchandising autour de la franchise Disney Fairies n'arrive toujours pas à décoller. Cette situation sonne donc le glas de la saga qui va s'arrêter après le sixième opus, Clochette et la Créature Légendaire ; et cette fois-ci de façon a priori définitive car, en octobre 2013, le septième épisode sur lequel les artistes de DisneyToon Studios étaient pourtant en train de travailler, est purement et simplement annulé par leur direction. Pour autant, chose notable, la volonté de sortir au cinéma les films de Clochette ou ceux de la franchise Planes valide la politique de recentrage des DisneyToon Studios sur un nouveau marché : celui du cinéma de l'animation à bas coût. En effet, alors que, sur le marché du film d'animation, une sortie directement en vidéo présente de moins en moins d'intérêts financiers, la sortie de Planes au cinéma, y compris aux Etats-Unis, a elle été une excellente opération financière pour The Walt Disney Company réussissant largement à se rentabiliser grâce à des recettes équivalentes à Turbo ou Les Schtroumpfs 2 mais pour un budget 2 à 3 fois moindre. Cela permet ainsi de ramener de l'argent tout en inondant le marché et en occupant le terrain, et ce, comme et contre la concurrence à l'exemple de ce que fait DreamWorks Animation mais - élément important - en proposant des produits différenciés. Cette politique est encore plus flagrante avec Clochette et la Fée Pirate qui voit le nom de DisneyToon Studios attaché en début de film, pour la première fois de son histoire, comme c'est déjà le cas pour les Walt Disney Animation Studios et les Pixar Animation Studios. Ainsi, après le fameux générique 3D du château enchanté supportant la marque Disney, le logo des DisneyToon Studios apparait. Malgré tout, l'avenir ne semble pas rose pour les DisneyToon Studios, puisque que seuls trois films sont en préparation : le dernier Clochette, Clochette et la Créature Légendaire, et les films 2 et 3 de Planes. Mais après ? Mystère...

Clochette et la Fée Pirate est réalisé par Peggy Holmes. Elle débute sa carrière dans les années 80 en qualité de chorégraphe. Elle rentre ensuite chez Disney pour travailler avec celui qui deviendra son mentor, Kenny Ortega, sur Newsies - The News Boys et Hocus Pocus - Les Trois Sorcières tous deux sortis sous le label Disney tandis que pour le label Touchstone Pictures, elle assure la chorégraphie du (Le) Père de la Mariée II. Au début des années 2000, elle intègre les DisneyToon Studios et commence par chorégraphier les chansons du (Le) Livre de la Jungle 2 puis écrire l'histoire de la séquence Minnie et Daisy, Amies Pour la Vie ? de Mickey, Il Était Deux Fois Noël. Elle effectue ensuite sa toute première réalisation avec Le Secret de la Petite Sirène puis sa première incursion dans le monde de la Vallée des Fées en tant que réalisatrice du quatrième opus, Clochette et le Secret des Fées. Elle enchaine directement sur Clochette et la Fée Pirate.

Clochette et la Fée Pirate s'inscrit dans la veine des autres films de la saga à la différence notable qu'il joue plus que les autres la mise en avant de la franchise. Quasiment tous les personnages principaux ou secondaires des autres longs-métrages sont, en effet, ici présents. Les spectateurs connaissant bien l'univers de la Vallée des Fées s'amusent donc à reconnaitre tout le casting. Pour autant, le néophyte ne se perd pas en route grâce à des personnages clairement réussis et parfaitement différenciés. Anciens comme premiers arrivants apprécieront donc la visite de ce merveilleux endroit aux secrets inédits pour tous comme cette fameuse poussière bleue au pouvoir puissant. Pour autant, l'intérêt du film est assurément d'ancrer l'histoire dans le grand canevas de Peter Pan comme aucun autre de la saga avant lui. De nombreux clins d'œil sont, il est vrai, faits au Grand Classique de 1953 via les lieux, les personnages ou les explications de situation (souvent cocasses). Le tout est d'ailleurs plutôt bien amené et ravira tout fan du long-métrage mythique des Walt Disney Animation Studios. Après, cela n'empêche pas Clochette et la Fée Pirate de rester un « petit film » avec une histoire assez simple et loin d'être originale. Mais voilà, le tout est efficace sachant divertir un auditoire acquis à sa cause, avec sa dose de magie apte à ravir les petites filles. L'ajout d'éléments de piraterie permet enfin aux garçons de pouvoir s'accrocher à cette saga qui était plutôt féminine à la base. Si l'émerveillement dans un pays enneigé était le maître mot de Clochette et le Secret des Fées, ici c'est donc l'aventure maritime et l'humour qui priment. Le film sait d'ailleurs être drôle grâce notamment aux réparties des personnages qui fonctionnent bien. Il lui sera toutefois reproché une animation qui n'évolue désespérément pas, restant tout de même un cran au-dessus de Planes mais toujours à mille lieux des grandes signatures que sont les Walt Disney Animation Studios ou Pixar Animation Studios.

Clochette et la Fée Pirate fait également évoluer la mécanique de construction de la saga. Jusqu'à présent, à l'exception du moyen-métrage Clochette et le Tournoi des Fées, Clochette était le rôle principal et le centre de l'histoire. Dans cet opus, elle n'est presque qu'un personnage secondaire n'apparaissant qu'au bout de dix minutes de récit. De plus, elle ne part plus seule à l'aventure. C'est désormais une équipe de six fées qui entreprend la lourde tâche de sauver la Vallée des Fées du terrible danger qui la menace. Il y a ainsi Clochette, la Fée bricoleuse, mais aussi Ondine, la Fée de l'eau ; Noa, la Fée des animaux ; Rosélia, la Fée des jardins ; Iridessa, la Fée de la lumière ; Vidia, la Fée des vents. Tous ces personnages disposent décidément d'un capital-sympathie tellement grand que le public les accueille de nouveau avec plaisir surtout qu'ici leurs interactions sont à la fois amusantes, cocasses et inventives avec l'excellente idée d'intervertir leurs talents. Si le processus est convenu, il permet quelques scènes vraiment savoureuses…
La véritable héroïne du film est donc Zarina. Aussi intelligente qu'ambitieuse, cette petite fée, fascinée par les pouvoirs illimités de la poudre bleue, est chargée de sa surveillance. Lorsque ses idées farfelues lui attirent des ennuis, elle s'enfuit de la Vallée des Fées et, ruminant vengeance, se ligue avec une bande d'infâmes pirates. Son personnage est intéressant car il est relativement ambigüe passant de l'incomprise à la méchante pour finalement redécouvrir sur la fin son vrai moi intérieur. Certes, son parcours n'a rien, ici et comme le reste des rebondissements, de vraiment original mais elle sait tout de même ressortir du lot. Son look aide d'ailleurs beaucoup à cela. Imaginé par le créateur de mode, Christian Siriano, son apparence et ses habits se démarquent clairement des autres fées puisqu'elle arbore des vêtements plus modernes faits de tissus ou de cuir là où les autres sont habillées de plantes et de feuilles.
Deux autres personnages méritent d'être soulignés. Tout d'abord il y a Croc, un bébé crocodile qui se prend d'amour pour Rosélia. Aussi mignon que craquant, son duo avec sa mère adoptive fonctionne à merveille. Il y a aussi James, le capitaine en second des pirates, qui se place sous les ordres de Zarina. Il veut avec elle faire voler son bateau pour aller au delà de la deuxième étoile afin de piller l'autre monde. Mais cet humain, comme tout bon pirate, cache bien son jeu. Il est amusant de noter que c'est Tom Hiddleston (le fameux Loki dans Thor) qui prête sa voix au jeune second dans la version originale. Et avec ces deux personnages, les spectateurs ressentiront certes un air de déjà-vu mais parfaitement assumé. Et pour cause...

C'est toujours oel McNeely qui se charge de la musique de l'opus même si Clochette et la Fée Pirate, comme pour Clochette et le Secret des Fées, n'insiste pas sur les airs celtiques comme pouvaient le faire les premiers épisodes. Côtés chanson, le film en propose quatre dont deux traduites en français. La première est Who I Am, une chanson originale, chantée par Natasha Bedingfield. La chanteuse en propose une deuxième, tirée d'un de ses précédents albums, Weightless, mais maintenue en anglais dans la version française. Il existe deux autres chansons : le générique de fin ainsi que la chanson des pirates. Cette dernière, très amusante et entrainante, amène alors un petit intermède musicale fort sympathique.

Clochette et la Fée Pirate ne révolutionne certes pas la saga mais sait apporter son lot de changements bienvenus. Sans être ni le meilleur, ni un grand film mais apportant sa petite touche d'humour et de clins d'œil sympathiques, il remplit haut la main sa mission première : être divertissant, charmant et enjoué. A voir en famille !

Poursuivre la visite

Le Forum et les Réseaux Sociaux

www.chroniquedisney.fr
Chronique Disney est un site de fans, non officiel, sans lien avec The Walt Disney Company, ni publicité,
utilisant des visuels appartenant à The Walt Disney Company ou des tiers par simple tolérance éditoriale, jamais commerciale.