L'Esseulé

L'Esseulé est un cartoon de Mickey Mouse qui utilise un peu trop le recyclage.

Sous pression de son distributeur Columbia Pictures, Walt Disney se voit dans l'obligation de sortir rapidement un nouveau cartoon. Pour cela, il demande à Wilfred Jackson de réaliser un court-métrage à la va-vite en s'aidant, si besoin, de scènes déjà animées dans les opus précédents. L'Esseulé comporte ainsi quelques séquences réutilisées. Le cartoon commence alors que le spectateur retrouve Mickey en pleine mer, sur une embarcation sommaire, entourée de hautes vagues. Un premier gag est proposé quand des mouettes foncent sur la culotte bouffante qui sert d'étendard au radeau du naufragé. L'une d'elles arrache ladite culotte et tombe sur l'embarcation dansant au rythme des roulis. L'oiseau se fait aussitôt chasser par un narval qui passe à proximité du radeau. En même temps, Mickey aperçoit au loin une île où il espère pouvoir se réfugier. Pour atteindre la terre, il se sert alors du cétacé en coinçant sa corne sur l'embarcation et le forçant à nager jusqu'au rivage.

Une fois arrivé jusqu'à la plage, la force du mouvement du narval envoie valdinguer Mickey hors du radeau, le cognant à un bananier de l'île. Le héros est néanmoins ravi car il meurt de faim. Il utilise alors une branche morte comme un boomerang afin d'essayer de décrocher les fruits de l'arbre. Pour autant, ce ne sont pas les bananes qu'il touche mais ses propres fesses. Le choc est tel que le malheureux fonce une nouvelle fois tête la première sur le tronc d'arbre ; le contrecoup entraînant la chute des fruits. Ce n'était pas la manière escomptée par le héros mais le résultat est là ! Il appuie alors sur une banane, ce qui fait sauter la partie comestible en l'air tandis qu'il garde la peau dans les doigts. La banane finit par redescendre et Mickey l'engloutit avec délice. Il réitère l'opération avec une deuxième mais qui cette fois-ci se coince dans une toile d'araignée. L'arachnide maîtresse des lieux retombe alors près de la bouche du naufragé, retenue seulement par un fil de sa toile. En l’apercevant, Mickey est tellement effrayé qu'il a un mouvement de recul qui le ramène jusqu'à la plage.

Sa course folle s'arrête quand il fonce sur une caisse qu'une immense vague vient faire s'écraser avec lui contre un rocher, un peu plus loin dans les terres. La force du choc détruit tout et dévoile un piano. Mickey commence alors par y enlever toute l'eau accumulée. Un autre petit gag est d'ailleurs proposé quand la souris étire des touches du clavier afin de les essorer. Il prend ensuite une planche de la caisse cassée et la pose sur deux pierres pour s'en servir de tabouret. Il est sur le point de jouer quand le piano se met à produire de la musique tout seul. Mickey soulève alors le couvercle et découvre trois poissons sautillant sur les étouffoirs de l'instrument. Trois phoques s'approchent alors tout prés. Mickey leur envoie à chacun les poissons en appuyant sur les touches du piano. Puis, il se met à jouer lui-même de l'instrument, ce qui amène les trois lions de mer à danser. L'animation des phoques est ainsi reprise du cartoon de 1929 Les Vagues Sauvages.

Alors que Mickey est sur son piano, un petit tigre curieux vient voir ce qu'il se passe. Il veut lui aussi jouer de l'instrument mais Mickey l'en empêche. L'espiègle bête n'a, pour autant, pas dit son dernier mot et compte bien faire de la musique, soit en se positionnant de l'autre côté du clavier, soit en appuyant sur les pédales ou encore en faisant vibrer la queue de Mickey. Le héros envoie alors l'enquiquineur sur la branche d'un arbre pour continuer à jouer tranquillement. Un chimpanzé approche à son tour, lui aussi en dansant. Là encore, l'animation est reprise d'un précédent cartoon, Les Rythmes de la Jungle, datant toujours de 1929. Ce qui est amusant ici est que le chimpanzé du précédent cartoon s'avère être en réalité un gorille vu sa taille par rapport à Mickey. Le petit tigre, qui embêtait encore le héros, préfère alors s'enfuir quand il voit le molosse, laissant Mickey totalement tétanisé.Le gorille est, pour sa part, intrigué par le piano.

Le grand singe se met ainsi à toucher les touches du piano puis à jouer lui-même des morceaux plutôt dramatiques. Il est tellement investi dans son art qu'il défait le banc, appuie comme un fou sur l'instrument, notamment en marchant dessus avant de totalement le détruire, au grand dam de Mickey. Le héros essaye de l'arrêter en cherchant à lui envoyer dessus un rocher mais la bête le remarque, si bien que Mickey se tétanise de peur de l'énerver. Il préfère alors jongler avec la pierre afin de l'amuser. Ce faisant, il se débarrasse du rocher en l'envoyant contre une autre grosse pierre. En réalité, il s'agissait d'un lion qui dormait paisiblement de dos. Ce dernier, réveillé en sursaut, se met alors à poursuivre de colère la souris. Le héros plonge alors dans une rivière, pour échapper au félin, mais se retrouve nez à nez avec un alligator. Le lion plonge lui aussi pour essayer d’attraper Mickey mais tombe dans la gueule du reptile. Cette scène, à l'origine, avait été conçue pour le court-métrage Les Rythmes de la Jungle, puis coupée avant de se voir réintégrée dans le présent cartoon. Chose également étonnante à la fin du court-métrage, Mickey brise le quatrième mur et salue les spectateurs.

L'Esseulé est un cartoon assez anecdotique tant son récit est sans intérêt et sa conception paresseuse, recyclant plusieurs scènes animées utilisées auparavant.