L'Homme, le Monstre et les Mystères
Le synopsis
La légende du Monstre du Loch Ness passée au crible d'un documentaire... |
La critique
L'Homme, le Monstre et les Mystères, réalisé par Les Clark, revient sur la légende du Monstre du Loch Ness.
Le monstre du Loch Ness est un hypothétique animal aquatique supposé vivre dans le Loch Ness, un lac d'eau douce d'Écosse. Surnommé Nessie, il prendrait la forme d'un serpent de mer ou d'un plésiosaure. Sa légende est très ancienne ; ses prémices remontant en 565 dans les chroniques du moine irlandais Saint Colomban qui prétend alors avoir enterré un homme mordu mortellement par « an Niseag » (nom celte de Nessie). Le monstre refait quelques fois surface au XVIe siècle mais c'est surtout à partir du XIXe que les témoignages affluent, toujours plus précis. Nessie fait ainsi l'objet d'une curiosité renouvelée dans les années 1930, notamment à compter de la construction, en 1933, d'une route en bordure du lac favorisant les témoignages incitant eux-mêmes aux pèlerinages touristiques. Le tout premier article de presse qui raconte l'apparition du monstre est publié dans la foulée en mai 1933. Les témoins se multiplient alors. 1935 est par exemple marquée par le récit d'un couple d'Écossais qui affirme avoir croisé la créature traversant la route, juste devant leur automobile. Plusieurs expéditions sont menées par la suite pour tenter de capturer le monstre, supposé mesurer de 4 à 5 m de long. Encore aujourd'hui, des scientifiques du monde entier s'affairent pour élucider le mystère du Loch Ness entre légende et réalité, examinant différentes hypothèses et faisant appel à des technologies de pointe. Sans succès jusqu'alors.
Le moyen-métrage L'Homme, le Monstre et les Mystères mélange animation et partie "Live". Pour chacune des techniques, nouvelles images et reprises de productions précédentes se côtoient aisément. Les séquences "Live" constituent ainsi la partie plus importante du film avec de nouvelles prises, façon documentaire, spécialement tournées en Ecosse, sur et autour du Loch Ness. A côté, certains plans sont purement et simplement repris d'anciens courts-métrages Disney animaliers tels Nature's Strangest Creatures et Islands of the Sea. Côté animation, quelques passages sont eux-aussi faits de recyclages d'œuvres anciennes à l'exemple d'une courte scène extraite du Sacre du Printemps de Fantasia. La seule animation inédite dans L'Homme, le Monstre et les Mystères, en dehors de quelques graphes et dessins explicatifs, est ainsi le petit dragon censé représenté Nessie. Totalement sympathique, ce personnage fait littéralement fondre le spectateur et offre à tout le moyen-métrage la puissance suffisante pour toucher sa cible. Son capital-sympathie instantané est d'ailleurs fortement soutenu par les prouesses de sa voix anglaise (Sterling Holloway) ou française (Roger Carel).
En plus de son modèle de construction, L'Homme, le Monstre et les Mystères présente également la particularité d'être le premier cartoon à ne pas avoir eu de diffusions américaines. Il n'a été, en effet, présenté au cinéma qu'à l'étranger, d'abord en Afrique du Sud, le 6 décembre 1954, puis en Europe, en première partie d'Objectif Lotus.
Au final, L'Homme, le Monstre et les Mystères est un moyen-métrage fait de bric et de broc sans réelles consistances. Enfonçant des portes ouvertes, il ne présente aucun intérêt scientifique ou historique. Il vaut, en réalité, surtout pour son personnage animé, Nessie, décidément très réussi.