Disneyland Paris
En Passe de Piloter Disney en Europe ?

L'article

Publié le 05 mars 2018

Le 27 février 2018 restera pour les fans Disney mais pas seulement, pour les Franciliens également et pour les habitants de Marne-la-Vallée plus encore, une date majeure dans l’histoire de Disneyland Paris avec l’annonce d’un plan massif d’investissement.

2 milliards d’euros sont en effet mis sur la table par The Walt Disney Company pour agrandir l’offre en divertissement de la destination numéro 1 en Europe. L’essentiel est d’ailleurs concentré sur le second parc avec l‘ambition de le hisser enfin au standard Disney, lui que Roy E. Disney avait taclé à son ouverture sur sa petitesse et son manque d’ambition, expliquant, malicieux, qu’il était mal-aisé d’y mettre le pied d’une souris…

Fait marquant, Bob Iger, Président de The Walt Disney Company, a eu les honneurs d’une rencontre, au Palais de l’Élysée, avec Emmanuel Macron, Président de la République Française, pour présenter et annoncer son plan. La reprise dans la presse nationale et internationale est alors savamment orchestrée et, esprit-chagrins exceptés, tout le monde trouve à se féliciter de voir l’investissement revenir en France et, s’agissant des fans de la destination, à Disneyland Paris, en particulier.

Si le chiffrage est précisé et les premiers chantiers définis avec trois nouveaux Lots au sein du Parc Walt Disney Studios consacrés respectivement à La Reine des Neiges, Star Wars et Marvel, il est intéressant de s’attarder aux informations secondaires distillées par Bob Iger, notamment dans une interview accordée au Figaro.

Que se prépare-t-il donc en coulisses ?

En amont du plan de 2 milliards annoncés en 2018, deux événements majeurs sont venus perturber la galaxie Disney en Europe, l’une franco-française et l’autre britannique.

La première est évidemment le rachat d’Euro Disney SCA par The Walt Disney Company et sa sortie de la Bourse de Paris. Désormais, seul maître à bord, Burbank a bien l’intention de valoriser son actif. La dette est épurée et le resort parisien dégage enfin des bénéfices et des marges de manœuvre.

La seconde est le Brexit. La sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne n’est, en effet, pas sans conséquence économique et juridique pour The Walt Disney Company qui avait basé jusque-là, le pilotage de tout le marché européen depuis Londres, inféodant de façon plus ou moins marquée les autres filiales du continent (France, Italie, Espagne, etc.). Or, à compter du 29 mars 2019 à 23h précises, la Grande Bretagne sort de l’Union Européenne ; il ne sera donc plus possible pour Disney de piloter depuis sa capitale ses activités dans le marché commun, ne serait-ce que pour des raisons douanières, fiscales ou juridiques. Un exemple concret parmi d’autres : les séries britanniques sortent des quotas de diffusions d’œuvres européennes sur les chaînes de télévision françaises, obligeant Disney Channel à repenser ses accords de coproductions.

The Walt Disney Company doit donc réorganiser la structure de gouvernance de ses filiales européennes. Et, selon Bob Iger, lu entre les lignes, Paris semble appelée à devenir la nouvelle tête de pont sur l’Europe. La capitale française est, il est vrai, centrale et bénéficie évidemment de la présence et de la structure de Disneyland Paris. Et c’est là que l’effet domino n’est pas sans conséquences pour les équipes françaises de Disney.

Pour bien comprendre l’état des troupes, il faut garder en tête que jusque-là, la France a, par rapport aux autres pays, la particularité de disposer de deux entités Disney sur son territoire : d'une part, Euro Disney SCA (16 000 collaborateurs) qui, cotée en bourse, gérait uniquement le resort Disneyland Paris et, d'autre part, The Walt Disney Company – France (250 collaborateurs) qui s’occupait, elle, de toutes les autres activités de Disney : le cinéma (Disney, Disneynature, MarvelLucasfilm...), la télévision (Disney Channel, Disney XD, Disney Junior et Disney CINEMA), les magasins (Disney Store), le marchandisage (jouets, habit, licences...), la musique, l'édition

Cette double présence juridique dans l’hexagone s’expliquait par le fait que The Walt Disney Company disposait de l’intégralité du capital de The Walt Disney Company – France mais n’était que l’actionnaire privé majoritaire d’Euro Disney SCA.

Or, depuis le rachat de l’intégralité du capital de Disneyland Paris par la firme de Burbank, elle se justifie désormais de moins en moins. Et c’est d’autant plus pressant qu’il convient de remanier toute la gouvernance de Disney en Europe et notamment le pilotage des filiales locales qui ne pourra plus se faire depuis Londres, une fois le divorce avec l’Union Européenne consommé.

Misant sur la France, que faut-il comprendre des projets de Bob Iger ?

Chronique Disney en déduit la volonté de Burbank de voir Paris récupérer à terme la gestion de l’Europe en lieu et place de Londres et de placer Disneyland Paris au centre du dispositif. The Walt Disney Company  France devrait ainsi perdre à terme son statut d’entité autonome et se verrait absorbée par Euro Disney SCA dans le cadre d’une économie d’échelle de structures (RH, Comptabilité, Locaux, Marchandisage, Disney Store…). Toutes ces compétences sont, en effet, déjà présentes en interne chez Disneyland Paris et la fusion des services sera dès lors, chose aisée. Pour celles qui sont spécifiques comme la gestion du cinéma, de la télévision, de l'édition etc., elles sont tout à fait aptes à devenir des services internes à Euro Disney SCA.

Catherine Powell
Jean-François Camilleri

Outre l’avantage d’une économie de structures, ce big-bang organisationnel va permettre une synergie absolue entre le resort et toutes les activités Disney en France et en Europe. Un exemple concret pour les Fans serait de voir désormais les avant-premières européennes de film se dérouler à Disneyland Paris et non plus à Londres, valorisant ainsi aussi bien les oeuvres que la destination dans une démarche de coup double dont Disney a depuis toujours le secret.

Reste alors à construire la gouvernance de ce nouvel ensemble : une tâche ardue quand il est su que Catherine Powell et Jean-François Camilleri, respectivement Présidente de Euro Disney SCA et Président de The Walt Disney Company - France affichent tous deux, à leur poste, d’excellents bilans…

Affaire à suivre.

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