Quand l'Esprit Vient aux Femmes

Quand l'Esprit Vient aux Femmes
L'affiche du film
Titre original :
Born Yesterday
Production :
Hollywood Pictures
Date de sortie USA :
Le 26 mars 1993
Genre :
Comédie romantique
Réalisation :
Luis Mandoki
Musique :
George Denton
Durée :
100 minutes
Disponibilité(s) en France :
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

Harry Brock, un riche homme d'affaires, marié à Billie Dawn, une ex-danseuse de cabaret, engage Paul Verrall, un journaliste, pour inculquer à son épouse culture et bonnes manières...

La critique

rédigée par
Publiée le 26 juin 2018

Quand l'Esprit Vient aux Femmes est une comédie typique des années 1990, une période où d'autres films similaires, à l'exemple de Pretty Woman ou Sister Act, remportent de francs succès autant commerciaux que critiques. Produit par Hollywood Pictures, alors que le studio en est à ses premières années d'existence, l'opus ne parvient pourtant pas à toucher le public, malgré la présence étincelante de son actrice principale Melanie Griffith et un casting somme toute prestigieux.

Quand l'Esprit Vient aux Femmes est avant tout l'adaptation d'une pièce de théâtre à succès écrite par Garson Kanin en 1946.
Né le 24 novembre 1912 à Rochester, New York, Garson Kanin sort diplômé de l'American Academy of Dramatic Arts et fait ses débuts à Broadway dans l'espoir de devenir acteur. Il abandonne pourtant vite, faute du talent nécessaire. En 1935, il devient donc assistant du producteur George Abbott et en parallèle, se lance dans l'écriture et la réalisation. Il est ainsi encore inconnu lorsqu'il signe son premier film, Mademoiselle et son Bébé en 1939 qui fait un carton au box-office et lui permet alors d'enchaîner les scripts de quelques incontournables fleurons de la comédie : Mon Épouse Favorite (1940), Drôle de Mariage (1940), Ses Trois Amoureux (1941), La Vraie Gloire (1945). Bien qu'il se soit fait un nom comme réalisateur, il n'abandonne pas pour autant le théâtre : il écrit notamment la comédie Comment l'Esprit Vient aux Femmes, dont il sera aussi le metteur en scène et dirige également plusieurs comédies musicales comme Funny Girl ou la pièce Le Journal d'Anne Franck.

Écrite en 1945, Comment l'Esprit Vient aux Femmes (Born Yesterday) est donc une comédie ayant pour héros Harry Brock, un magnat de la ferraille en déplacement à Washington avec son avocat pour soudoyer un membre du Congrès. Il est accompagné de sa maîtresse, Billie Dawn, une ancienne danseuse pas très futée qu'il utilise comme prête-nom dans ses affaires. Désireux de la voir faire bonne figure, il engage un journaliste pour lui donner un peu d'éducation. La pièce est ainsi jouée pour la première fois à Broadway le 4 février 1946 au Lyceum Theatre et y reste jusqu'au 6 novembre 1948. Le rôle-titre de Billie Dawn est alors tenu par Judy Holliday, Paul Douglas interprète l'homme d'affaires Harry Brock et Gary Merrill joue Paul Verrall, le journaliste engagé par Harry pour éduquer Billie. La pièce se voit ensuite transférée au Henry Miller's Theatre du 9 novembre 1948 au 31 décembre 1949. Avec un total de 1642 représentations sur les planches à Broadway et des critiques très positives, Comment l'Esprit Vient aux Femmes est un grand succès pour Garson Kanin, au point qu'une adaptation au cinéma est envisagée.

C'est finalement chose faite l'année suivante, les droits de la pièce étant vendus à Columbia Pictures. Le film Comment l'Esprit Vient aux Femmes sort en 1950 avec George Cukor à la réalisation. Ayant fait ses armes à Broadway, George Cukor s'est rendu célèbre pour avoir réalisé des classiques du cinéma dont Les Quatre Filles du Docteur March (1933), Indiscrétions (1940), Une Étoile Est Née (1954), Le Milliardaire (1960) ou encore My Fair Lady (1964), film pour lequel il remporte l'Oscar du meilleur réalisateur. Avec Comment l'Esprit Vient aux Femmes, il signe sa troisième collaboration avec Garson Kanin, les deux hommes ayant travaillé ensemble en 1947 sur A Double Life, puis Madame Porte la Culotte en 1949. Côté casting, Judy Holliday, que George Cukor avait déjà dirigé sur le tournage de Winged Victory (1944) et Madame Porte la Culotte, reprend le rôle de Billie Dawn. Broderick Crawford (Les Fous du Roi, Désirs Humains, Les Gens de la Nuit) et William Holden (Boulevard du Crépuscule, La Horde Sauvage, Le Pont de la Rivière Kwaï) jouent, eux, respectivement Harry Brock et Paul Verrall.
Une fois encore, le succès est au rendez-vous pour Garson Kanin.

La version cinéma est, en effet, une réussite et reçoit des critiques élogieuses, les journalistes allant jusqu'à considérer le film meilleur que la pièce dont il est l'adaptation. Comment l'Esprit Vient aux Femmes est ainsi nommé cinq fois aux Oscars de 1951 : Meilleur Film, Meilleurs Costumes, Meilleur Réalisateur et Meilleur Scénario tandis que Judy Holliday reçoit, quant à elle, le prix de la Meilleure Actrice pour le rôle de Billie Dawn. L'actrice est également récompensé aux Golden Globes du prix de la Meilleure Actrice dans un film musical ou une comédie. Aujourd'hui encore, l'opus est considéré comme un classique du cinéma et fait partie des meilleures œuvres du réalisateur. La pièce de Garson Kanin est, pour sa part, régulièrement jouée à Broadway, la dernière représentation datant de 2011 avec Jim Belushi, Nina Arianda et Robert Sean Leonard.

C'est en 1987 qu'un projet de remake du film de George Cukor est annoncé au Festival de Cannes. Il devait être à l'origine produit par la compagnie Cannon Films, modeste société américaine spécialisée dans la production à petits budgets, principalement des films d'action ou de combat. Le remake devait compter Garson Kanin à l'écriture du scénario, tandis que les acteurs Walter Matthau, Bernadette Peters, Tom Selleck et Whoopi Goldberg figuraient parmi les premiers noms du casting. Hélas, les multiples problèmes financiers, en grande partie dus aux échecs successifs de des derniers films du studio, poussent ses dirigeants à abandonner le projet. La firme Hollywood Pictures, dernière née des studios Disney, se montre alors intéressée et en récupèrent les droits d'adaptation. Le film sera ainsi financé conjointement par The Walt Disney Company et une société d'actionnariat japonaise sous la forme d'un partenariat, Touchwood Pacific Partners, déjà à l'origine des films Newsies - The News Boys, Chérie, J'ai Agrandi le Bébé et Les Petits Champions.

Quand l'Esprit Vient aux Femmes voit donc le jour en 1993, réalisé cette fois-ci par Luis Mandoki.
Né au Mexique en 1954, Luis Mandoki étudie les Beaux-Arts à Mexico puis au San Francisco Art Institute et au London College Printing. Il se lance ensuite dans la réalisation de courts-métrages dont Silent Music, récompensé au Festival International du Film Amateur lors du Festival de Cannes en 1976. Il retourne au Mexique afin de réaliser plusieurs documentaires pour l'Institut National des Indigènes et le Centre de Production des Courts-Métrages. Il reçoit ensuite un Ariel Award, l'équivalent des César au Mexique, pour le court-métrage El secreto en 1980, puis réalise son premier long-métrage Motel en 1984. C'est avec le drame Gaby : A True Story (1987) que Mandoki établit sa renommée internationale. Il se tourne alors vers un genre qui le rendra populaire dans les années 1990 : la romance. Sortent ainsi au cinéma La Fièvre d'Aimer (1990), Quand l'Esprit Vient aux Femmes (1993), Pour l'Amour d'une Femme (1994) et Une Bouteille à la Mer (1999). Il s'essaie ensuite au thriller : Angel Eyes (2001), Mauvais Piège (2004) avant de revenir dans son pays natal réaliser des documentaires et productions télévisées.

Si sur le papier, Quand l'Esprit Vient aux Femmes avait tout pour plaire : un réalisateur confirmé, un casting alléchant et un scénario écrit par Garson Kanin, auteur de la pièce et du film original, et Douglas McGrath (Coups de Feu sur Broadway, Scandaleusement Célèbre) ; à l'arrivée, il prend vite des airs de remake inutile et d'occasion manquée. Il débute pourtant sous les meilleurs auspices : la mise en scène est, en effet, honnête, les personnages principaux sont solides, notamment Harry Brock et Paul Verrall, et les premières leçons de Billie plutôt agréables à suivre. Malheureusement, l'intrigue est beaucoup trop longue à démarrer : le scénario se contente, en réalité, de présenter les héros et insiste beaucoup trop sur la candeur excessive de Billie (Melanie Griffith), ce qui finit par la rendre agaçante voire insupportable. Là où le film de 1950 jouait la subtilité en se moquant gentiment du stéréotype de l'héroïne stupide et maladroite, sa version de 1993 accumule les clichés et véhicule une image lourde de préjugés à l'égard de la blonde inculte et superficielle qui gagne en confiance et en intelligence. Le film hésite alors toujours entre comédie populaire, proche des productions des années 1990, et comédie romantique, si bien que l'ennui gagne progressivement le spectateur.

Ce n'est pourtant pas la faute des acteurs qui composent comme ils le peuvent et mettent leur talent au service de personnages décidément peu convaincants.
Melanie Griffith succède donc ici à Judy Holliday dans le rôle de Billie Dawn. Fille de l'actrice Tippi Hedren, elle débute au cinéma dans La Fugue (1975). Elle enchaîne ensuite les rôles de jeunes séductrices dans Smile (1975) et One on One (1977). Quelques années plus tard, Brian de Palma lui propose un rôle dans son thriller Body Double (1984). En 1989 elle décroche le Golden Globe de la meilleure actrice pour Working Girl. Succès aidant, elle obtient plusieurs rôles dans les années 90 (Un Homme Presque Parfait, Une Étrangère Parmi nous, La Surprise, Lolita) avant de s'éclipser un temps du grand écran pour faire des apparitions dans plusieurs séries (Deux Flics à Miami, Nip/Tuck, Raising Hope). En 2012, Yellow de Nick Cassavetes marque son retour au cinéma. En 2014, elle est à l'affiche du film Automata puis de The Disaster Artist en 2017.

John Goodman est l'homme d'affaire Harry Brock. Né en 1952 à Saint-Louis, il est célèbre pour ses rôles dans les films Arachnophobie (1990), Barton Fink (1991), La Famille Pierrafeu (1994), The Big Lebowski (1998), The Artist (2011), Argo (2012) ou encore The Monuments Men (2014), mais aussi et surtout pour avoir incarné Daniel Conner dans la série Roseanne (1988-1997, 2018). Acteur confirmé, il est également connu pour ses talents dans le doublage de films ou séries d'animation, dont Kuzco, l'Empereur Mégalo (2000), Monstres & Cie (2001), Le Livre de la Jungle 2 (2003) et La Princesse et la Grenouille (2009).

Don Johnson interprète, quant à lui, le journaliste Paul Verrall. Ayant fait ses débuts sur les planches, il se fait remarquer dans The Harrad Expirement (1973) et Apocalypse 2024. Il se tourne ensuite vers la télévision où il multiplie les rôles dans des téléfilms et séries, notamment celui du détective James Crockette dans Deux Flics à Miami (1984-1990). Il se consacre ensuite au cinéma à la fin de la série - Dead Bang (1989), Hot Spot (1990), L'Avocat du Diable (1993), Tin Cup (1996) - avant de revenir à la télévision comme créateur, producteur exécutif et interprète de la série Nash Bridges (1996-2001), puis dans Kenny Powers (2010-2012) et Une Nuit en Enfer (2014-2016).

La force de Quand l'Esprit Vient aux Femmes réside donc en grande partie dans son casting, le trio d'acteurs faisant tout son possible pour divertir le spectateur. Dans une tentative désespérée de faire mieux que son modèle de 1950, Melanie Griffith est lumineuse dans son rôle d'idiote accomplie qui s'assume parfaitement. Le personnage de Billie Dawn mène, en effet, une existence heureuse malgré son manque de culture et son intelligence plus que limitée. Selon elle, il est inutile de se prendre la tête quand il est possible de tout avoir sans faire d'effort. Son refus de s'instruire, son manque d'ambition et sa naïveté en font une héroïne beaucoup plus épanouie que son époux Harry, éternel insatisfait dont le passe-temps favori est de détruire la vie des gens qu'il fréquente et de les utiliser à sa guise. Dominateur et misogyne, Harry Brock est un homme particulièrement répulsif, même si quelques scènes révèlent un côté plus doux, empêchant son personnage de devenir totalement unidimensionnel. Enfin, Paul Verrall, en professeur séduit par son élève, partage une belle complicité avec Billie. Son interprète, Don Johnson, connaît bien Melanie Griffith puisqu'ils formaient un couple à l'époque. La romance ne fonctionne malheureusement pas à l'écran et le triangle amoureux est souvent risible au fur et à mesure que le film avance.

De même, bien que la transformation de la blonde étourdie en femme déterminée soit irrésistible et charme par le talent de son actrice principale, le personnage de Billie, tout d'abord plaisant - quoi qu'emprunt de clichés - devient vite désagréable. Hormis une scène au restaurant avec des sénateurs où Billie fait des étincelles, la jeune femme perd son capital sympathie au fil de son apprentissage. S'il est amusant de la voir prendre le dessus sur son époux et gagner en confiance grâce à son professeur, qui croit en elle et ne la juge pas, sa volonté de faire tomber Harry pour ses magouilles paraît exagérée et inutile. À certains moments, le spectateur en vient même à prendre le parti de Harry, pourtant autoritaire et manipulateur. Un comble !

Il est aussi regrettable de voir que le trio Griffith, Goodman et Johnson prenne autant de place, les autres personnages servant pour la plupart de simple faire-valoir. Ed Devery, l'avocat de Harry (Edward Herrmann, Reds, Intolérable Cruauté, Gilmore Girls, Oz), son employé JJ (Max Perlich, Cliffhanger : Traque au Sommet, Rush, Homicide) ou encore Philippe, homme politique en affaire avec Harry (Michael Ensign, Titanic, S.O.S. Fantômes, Pink Floyd : The Wall) sont globalement transparents et n'apportent rien à l'intrigue. Pour l'anecdote, le casting comprend quelques personnalités de la scène politique et médiatique de l'époque dont Fred Thompson, avocat américain qui fut sénateur républicain du Tennessee au Congrès des États-Unis de 1994 à 2003, Benjamin Bradlee, rédacteur en chef du Washington Post de 1965 à 1991, ou Sally Quinn, auteur et journaliste pour le Washington Post.

Quand l'Esprit Vient aux Femmes a beau ne pas se prendre au sérieux, un grand nombre de défauts empêche le récit de décoller. Le scénario et la mise en scène souffrent des carcans de la comédie des années 1990, dont un montage classique, une intrigue mince et des acteurs mal dirigés pour la plupart. Là où certains films parvenaient à révolutionner le genre en dépit d'une intrigue simple mais pleine de charme (Pretty Woman en premier lieu), Quand l'Esprit Vient aux Femmes fait lui office de comédie datée et vite oubliable. Pour autant, sous ses airs démodés, il tente d'aborder des thèmes plus profonds comme les façades sociales, l'hypocrisie bourgeoise et le fardeau de l'intelligence.

"Est-ce un privilège d'être intelligent ? L'ignorance est-elle un choix ? Être heureux signifie-t-il être ignorant ? Doit-on forcément se préoccuper du regard et de l'opinion des autres quand on peut simplement être nous-mêmes ?"  Billie a beau être une femme inculte et maladroite, elle reste avant tout humaine, avec ses défauts et ses qualités. En se confrontant à la haute société comme en suivant son apprentissage, elle n'oublie pas qui elle est et ne porte pas de masque. Autant de questions posées en filigrane, autant de sujets dont le film n'effleure que la surface. Certes, Quand l'Esprit Vient aux Femmes est une comédie légère censée offrir un divertissement, mais sa narration par trop superficielle empêche de poser la réflexion et de s'investir pleinement dans l'intrigue.

Aussi laborieuses que soient l'histoire et l'exécution du film, quelques passages parviennent toutefois à relancer l'ensemble. L'interview de Billie à la radio face à un Harry à la fois embarrassé et consterné par ses réponses peuvent en amuser plus d'un, tout comme le dîner de gala entre hommes d'affaire où la jeune femme essaie de suivre en vain la conversation et de donner son opinion. Plus tard dans le film, Paul Verrall apprend à Billie huit réponses standard à utiliser pour faire face à n'importe quelle question politique susceptibles de lui être posées, introduisant ainsi une scène très drôle où elle les met à profit devant des personnalités absorbées par ses paroles. Enfin, une séquence ultérieure montre Billie enseigner à une salle pleine de politiciens son dispositif mnémotechnique pour se souvenir de la Déclaration des droits. Autant d'exemples qui prouvent que le scénario sait se montrer créatif. Malheureusement ces instants sont trop rares. Le film fait donc du sur place, malgré quelques petits signes de vie ici et là qui sortent le spectateur de sa torpeur.

Au-delà de son humour inoffensif mais sympathique, la majeure partie du film manque, en outre, de véritable drame ou d'enjeux. La première partie n'est, il est vrai, qu'une longue introduction des personnages et exposition du cadre spatio-temporel, avant que le film démarre pleinement dans sa seconde moitié quand Billie prend - enfin ! - conscience de ses capacités. Les dialogues et situations parfois cocasses ou grotesques s'enchaînent alors péniblement et il faut compter sur le charme des acteurs pour ne pas sombrer dans le rejet. Exceptés quelques effets de style bienvenus et de jolis décors, la réalisation manque en fait d'entrain et se limite au strict nécessaire, les acteurs se déplaçant d'un lieu à un autre sans vraie direction.

Pire encore, le dénouement est trop vite expédié et abrupt, le spectateur ne peut donc qu'être frustré devant un conflit résolu trop rapidement et facilement. Loin d'être un mauvais film, Quand l'Esprit Vient aux Femmes aurait pu être une comédie digne de son modèle de 1950 et de la pièce dont il est adapté. Hélas, la version de Luis Mandoki a bien du mal à s'en démarquer tant l'ensemble paraît daté et n'apporte aucune voire peu de modernité à une œuvre qui n'en demandait pas moins.

Côté bande-son, le compositeur George Fenton s'occupe de la musique.
Né en 1950, il passe son enfance dans le Kent, en Angleterre. Il étudie l'orgue et la guitare et travaille pendant plusieurs années pour le théâtre britannique, en particulier pour la Royal Shakespeare Company et le Royal National Theatre. Il se tourne vers le cinéma au début des années 1980, où il se fait connaître pour son travail sur le film Gandhi en 1982. Il écrit généralement pour de grandes fresques historiques (Sur la Route de Nairobi, Memphis Belle, Anna et le Roi) et collabore avec de grands noms comme Ken Loach (Bread and Roses, Ladybird) ou Neil Jordan (Nous Ne Sommes Pas des Anges, High Spirits, La Compagnie des Loups). Pour Disney, il signe les bandes originales des films Disneynature Grizzly et Un Jour Sur Terre et de la production Touchstone Pictures Fashion Victime.

Dans Quand l'Esprit Vient aux Femmes, George Fenton livre une partition convaincante et entraînante. Grâce à lui, la plupart des scènes du film gagne en effet en intensité, comme notamment l'introduction  lorsque Harry et Billie atterrissent à Washington, celle de chant entre Billie et les politiciens ou encore la séquence de danse où la jeune femme et Paul Verrall font plus ample connaissance. La bande originale est, quant à elle, plutôt discrète et peu variée. Les trois uniques titres du film (Baby Work Out de Jackie Wilson, Teach Me Tonight de Stevie Wonder et Dinah Washington, Because des Dave Clark Five) sont certes sympathiques, mais n'ont pas beaucoup d'impact tant ils sont peu entendus.

Quand l'Esprit Vient aux Femmes sort au cinéma le 26 mars 1993 aux États-Unis où il fait un flop, rapportant seulement 18 millions de dollars au box-office. Véritable échec pour Luis Mandoki et l'ensemble de l'équipe, il est également descendu par la presse. Les journalistes ne cessent de comparer l'œuvre originale à son remake, allant jusqu'à crier à la copie conforme, et reprochent à Mandoki de ne rien apporter de neuf au film de George Cukor. La performance des acteurs, le scénario et la réalisation sont aussi critiqués voire moqués. Melanie Griffith sera même nommée - injustement - au Razzie Awards 1993 pour le prix de la Pire actrice pour son interprétation de Billie Dawn dans Quand l'Esprit Vient aux Femmes. Elle perdra néanmoins face à Madonna pour son rôle dans le film Body of Evidence. En France, l'opus passe complètement inaperçu : il est retiré des salles de cinéma au bout de trois semaines d'affiche. Il sort en vidéo peu de temps après dans l'indifférence quasi-générale.

Petite comédie sympathique mais oubliable, Quand l'Esprit Vient aux Femmes demeure un film dispensable, à voir faute de mieux, un dimanche d'ennui. Reste des acteurs talentueux, un bon casting et quelques moments amusants.

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