Bridget Jones
L'Âge de Raison

Bridget Jones : L'Âge de Raison
L'affiche du film
Titre original :
Bridget Jones : The Edge of Reason
Production :
Miramax Films
StudioCanal
Date de sortie USA :
Le 19 novembre 2004
Distribution :
Universal Pictures
Genre :
Comédie romantique
Réalisation :
Beeban Kidron
Musique :
Harry Gregson-Williams
Jamie Cullum
Durée :
108 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Bridget Jones n'est plus en échec sentimental et vit désormais une belle histoire d'amour avec Marc Darcy. Mais comme personne ne peut changer sa nature profonde, elle va encore se retrouver dans des situations cocasses, plus ou moins délicates...

La critique

rédigée par
Publiée le 07 avril 2018

La réalisation du second volet des aventures de Bridget Jones est confiée à Beeban Kidron, qui succède à Sharon Maguire. Réalisatrice anglaise née en 1961, elle fait partie de la House of Lords. D'abord intéressée par la photographie, elle entre à la National Film School à seize ans pour travailler derrière la caméra. Élevée au rang de baronne, elle participe à l'éducation culturelle cinématographique des milieux défavorisés. Cela passe notamment par l'association Into Film, qui diffuse des films aux enfants après l'école. Elle est aujourd’hui principalement connue pour son adaptation de Bridget Jones : L'Âge de Raison, un film inspiré du roman éponyme édité en 1999.

Plusieurs personnes entourent Helen Fielding, auteur de la saga Bridget Jones, pour écrire le scénario : Andrew Davies, connu pour ses adaptations de livres classiques à la télévision, et plus particulièrement pour celle d'Orgueil et Préjugés (qui a inspiré Le Journal de Bridget Jones et le personnage de Marc Darcy), Richard Curtis et Adam Brooks. Curtis est notamment un scénariste réputé dans le domaine de la comédie. Il a en effet travaillé sur les films Bean, Quatre Mariages et un Enterrement, Coup de Foudre à Notting Hill et Cheval de Guerre. Il est également le producteur de Love Actually. Brooks, quant à lui, est un réalisateur et scénariste canadien connu pour des films tels que French Kiss et Un Jour, Peut-Être.

Pour la musique, deux personnes ont été retenues. Harry Gregson-Williams, né en 1961 au Royaume-Uni et Jamie Cullum, auteur-compositeur et chanteur anglais, né en 1979. Le premier a travaillé pendant des années aux studios Media Ventures puis au Wavecrest Music. Le nombre de ses collaborations ne se compte d'ailleurs plus. Devenu célèbre grâce à la saga de jeux vidéo Metal Gear, il enchaîne les compositions et écrit les partitions de films majeurs comme X-Men Origins : Wolverine, Le Monde de Narnia - Chapitre 1 : Le Lion, la Sorcière Blanche et l'Armoire Magique ou Prince of Persia : Les Sables du Temps. Le second est, lui, plus intéressé par le domaine de la musique que celui du cinéma. Bridget Jones : L'Âge de Raison est, en effet, sa seule expérience cinématographique.

Pour accompagner les compositions originales de Gregson-Williams et de Jamie Callum, les deux musiciens ont choisi la crème de la musique pop pour composer l'univers musical du film. Elle rassemble ainsi de grands noms de la chanson comme Madonna, Barry White, Beyoncé, Amy Winehouse, Robie Williams, Joss Stone, Kylie Minogue, ou encore Sting. Sont également présentes des stars des années 2000 telles que Jamelia et Mary J Blige. L'ensemble les chansons titres choisis donne indéniablement de l'énergie à la comédie ; la plupart étant déjà connue du grand public, et renforçant le sentiment d'immersion dans le quotidien de Bridget.

Les spectateurs qui ont aimé l'univers du premier long-métrage sont ravis d’y retrouver de nombreuses références : si la dinde au curry ne fait pas exception, il est également question de pulls ridicules... Sans parler de son sens professionnel hors du commun. Le récit raconté en partie en voix-off, nourrit donc la trame narrative avec des détails croustillants (la durée exacte de la relation avec Marc en semaines, jours, heures ou le nombre de partie de jambes en l'air par exemple). Les parents, toujours aussi mégalo, ravissent de nouveau les spectateurs par leur fantaisie, bien qu'ils soient bien moins présents que dans le premier opus. Le cercle d'amis de Bridget reste aussi égal à lui-même. Ainsi, la névrosée, le meilleur ami gay et la nymphomane sont toujours de bons conseils... ou presque !

Ce deuxième volet s’inscrit donc dans une continuité parfaite avec Le Journal de Bridget Jones. Comme le personnage de Bridget l'explique en voix-off, le but est de raconter aux spectateurs ce qu'il se passe après le fameux Happy End, figure imposée d’une majorité de films, allant même jusqu'à citer Blanche Neige et les Sept Nains. La relation qu'entretiennent Marc et Bridget est dès lors présentée de façon très niaise : le réalisateur met l’accent sur les travers de l’amour du début, celui où l'un ne connaît pas réellement l'autre et où l’être aimé est encore idéalisé. Bridget va ainsi devoir découvrir Marc et l'accepter tel qu'il est, avec ses défauts et ses qualités. Au début du film, elle ne peut s'empêcher de le regarder dormir ou de s'extasier devant le fait qu'il plie ses caleçons. Elle délire même carrément, imaginant leur relation relayée par des encarts publicitaires. Les sujets abordés par ce nouvel opus sont aussi plus mâtures sur la réalité de la vie de couple et bien évidemment le mariage...

Le récit s’appuie notamment sur les différences entre les hommes et les femmes, et plus particulièrement leurs visions respectives du couple. Le film fait ainsi plusieurs fois référence au livre Les Hommes Viennent de Mars, les Femmes Viennent de Vénus, ce qui permet de démontrer facilement que chacun idéalise le couple à sa manière. Alors que Bridget voudrait un être parfait (qui ne soit ni pervers, ni alcoolique...), Marc voudrait qu’elle soit lisse et que son «éducation » corresponde parfaitement à son milieu. Elle va ainsi apprendre, un peu tard malheureusement, que les petits défauts de l'autre n'ont rien de dramatiques et que certaines situations sont bien plus graves.

L'histoire portée à l’écran est d'ailleurs facilement transposable aux réalités propres à chaque spectateur. Lorsqu’elle reproche à Marc de ne pas avoir la force de se battre pour elle, Bridget se fait, là, sans nul doute, la porte-parole de beaucoup de femmes qui, après l'arrivée du féminisme et la disparition de l'archétype du père des années 50, se sentent parfois plus fortes que leurs hommes.

Bien qu'elle entame une vie plus adulte dans ce second volet, le personnage de Bridget reste émouvant et comique, réagissant tant bien que mal aux péripéties que la jeune femme rencontre, principalement à son travail. Résolument kitsch, elle va même jusqu'à pousser la chansonnette, façon film romantique. Bridget Jones, c’est en effet aussi ce faux côté Pretty Woman qui est à mourir de rire : "mesdames, sortez les culottes gainantes et oubliez les coiffeurs !" Ses maladresses et son penchant pour l’alcool ne l’aident évidemment pas à s'intégrer au monde guindé des avocats ! C'est également une vraie drama-queen. Lorsqu'elle est triste, elle marche seule, parmi les décombres, sous une pluie battante accompagnée d’une musique émouvante. Elle ne peut s'empêcher alors de remarquer les panneaux « la fin est proche », répondant même à l'homme-sandwich qui arbore cette expression. La jalousie sera aussi un élément déclencheur de plusieurs situations très gênantes.

Renée Zellweger endosse évidemment de nouveau le personnage de Bridget. Née le 25 avril en 1969 au Texas, elle est issue d'une famille européenne ayant émigré aux États-Unis dans les années 60. Passionnée dès le lycée par l'art dramatique, elle suit des cours et décroche son premier rôle à vingt-quatre ans dans My Boyfriend's Back avant de participer à Massacre à la Tronçonneuse IV. Après le succès de Love and a 45, elle part s'installer à Hollywood. Elle tourne alors un film auprès de Tom Cruise mais sa carrière ne décolle vraiment qu'au moment où elle devient Bridget Jones.

Le rôle de Marc Darcy est repris par Colin Firth. Né le 10 novembre 1960, c’est un acteur britannique plusieurs fois récompensé au cinéma. Né de parents ayant vécu en Inde, il a passé une partie de son enfance au Nigéria. Après ses études, il joue au Drama Center où il est remarqué. L'acteur, fervent admirateur de Jane Austen, se fait connaître du grand public en interprétant Fitzwilliam Darcy dans l’adaptation télévisée d’Orgueil et Préjugés en 1995. Lorsqu'il est su que Le journal de Bridget Jones est fortement inspiré de ce classique de la littérature anglaise, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi Colin Firth est choisi pour interpréter le rôle de Marc Darcy, son équivalent contemporain. Avec Le journal de Bridget Jones, il enchaîne les succès au cinéma : il joue alors dans Love Actually, Nanny McPhee et Mamma Mia. Les années 2010 lui portent chance et lui permettent de confirmer une renommée internationale avec notamment Le Discours d'un Roi et la série des Kingsman. A l’affiche du (Le) Retour de Mary Poppins, il est devenu une figure incontournable du cinéma anglo-saxon.

Daniel Cleaver est également présent, joué par l'irrésistible Hugh Grant qui reprend son rôle de charmeur, légèrement obsédé sexuel. Né le 9 septembre 1960 en Angleterre, il est diplômé en histoire de l'art. Si sa carrière débute à la télévision (il fait notamment une apparition dans Une Nounou d'Enfer), il s'impose vite comme le maître de la comédie romantique anglaise avec des films comme Quatre Mariages et un Enterrement, Coup de Foudre à Notting Hill ou Love Actually. Bien qu'il tente à une période de casser son image en jouant dans la satire American Dreamz qui sera malheureusement un échec il revient vite à ses premiers amours. Le Journal de Bridget Jones lui donne toutefois l’occasion de camper un personnage plus sombre dont le penchant malsain pour les compagnes de Marc Darcy le pousse à flirter avec Bridget. Son personnage se veut pourtant plus calme et plus sage que dans le premier film. S’il explique qu'il se guérit de son addiction sexuelle et devient reporter, son style de drague reste lourd. Le spectateur se demande même comment Bridget arrive encore à se faire avoir. Mais le personnage de Daniel intervient alors que tout va bien pour Bridget, ce qui lui confère une place toute particulière. Il oblige, en effet, l’héroïne à se remettre en question et interpelle de la même façon le spectateur qui doit choisir avec elle le prétendant idéal. Et chacun a son « chouchou » : si certains espèrent que Bridget trouvera le calme intérieur dont elle a besoin avec Marc, d'autres lui rêvent une vie d'aventures avec Daniel...

Les personnages secondaires sont, quant à eux, interprétés par le casting du premier opus. Gemma Jones et Jim Broadbent reprennent ainsi les rôles respectifs de la mère et du père de Bridget. Sally Philipps, Shirley Henderson et James Callis forment une fois encore le trio qui l’accompagne. Un nouveau personnage fait toutefois son apparition en la personne de Rebecca, interprétée par Jacinda Barrett.

Bridget Jones : L'Âge de Raison est un succès au box-office, raflant 260 millions de dollars dans le monde, pour 70 millions de dollars investis. Ce succès est pourtant relatif, le premier volet ayant rapporté 280 millions de dollars de recettes pour 26 millions investis. Bien que la critique ne l’ait pas apprécié, il a tout de même été nommé aux Golden Globes et au People's Choice Award de 2005, ce qui confirme son succès populaire.

Malgré un résultat commercial certain, il faudra attendre 12 ans pour que Bridget Jones Baby, le troisième épisode de la saga, voit le jour. Pour amorcer l’histoire, les scénaristes partiront ainsi de la scène où l'héroïne se demande, alors qu'elle est en pleine excursion au ski, si elle n'est pas enceinte.

Bridget Jones : L'Âge de Raison est une réussite en demi-teinte. S'il reste difficile de s'empêcher de rire et de pleurer avec Bridget Jones, l'ensemble de la réalisation apparaît « facile ». Le spectateur en sort avec l'impression qu'il s'agit d'une simple transposition du premier volet, avec de petits changements de scénario. Cela reste toutefois un film agréable à regarder en période de grand froid, sous la couette, accompagné(e) d'une boisson chaude. Il n'arrive pourtant pas au niveau du premier opus qui avait l’avantage de faire découvrir un personnage original et inédit. Certes, le plaisir de retrouver Bridget est ici intact, mais l’impression de déjà-vu rend les retrouvailles un peu décevantes.

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