Océans
L'affiche du film
Titre original :
Ωcéans
Titre USA :
Oceans
Production :
Galatée Films
Date de sortie USA :
Le 22 avril 2010
Distribution :
Disneynature
Genre :
Documentaire
Date de sortie cinéma France :
Le 27 janvier 2010
Réalisation :
Jacques Perrin
Jacques Cluzaud
Musique :
Bruno Coulais
Durée :
103 minutes
Disponibilité(s) en France :
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

Jacques Perrin s'efforce d'apporter un début de réponse à un petit garçon qui l'interroge innocemment : " L'Océan ? C'est quoi l'Océan ? ".

Il lui offre pour cela une vision  exceptionnelle de l'univers marin en présentant des moments rares de vie animale. Filer à 10 nœuds au cœur d'un banc de thons en chasse, accompagner des dauphins dans de folles cavalcades, nager auprès du grand requin blanc, épaule contre nageoire sont ainsi quelques exemples d'invitations incroyables mises au programme d'un voyage parmi les poissons et mammifères marins, des banquises polaires aux tropiques, du cœur des océans à celui de ses tempêtes. Reste alors à découvrir avec effroi l'impact de l'action de l'Homme sur les océans, faussement considérés comme inaltérables...

La critique

rédigée par

En 2008, la compagnie de Walt Disney renoue avec le genre du documentaire animalier que le papa de Mickey lui-même avait décidé de populariser quelques soixante ans auparavant. Passionné de flore et de faune, Walt Disney peut, en effet, être considéré comme le pionnier du documentaire animalier grand public. Dès 1948, il met, ainsi, en chantier la collection des True-Life Adventures dont les courts et longs-métrages seront multi-oscarisés. Cette série, inaugurée avec le mini documentaire, L'Ile aux Phoques, constitue d'ailleurs la première véritable incursion de la compagnie au château enchanté dans la production de films "live". Elle comporte un total de sept courts-métrages dont La Vallée des Castors (1950), La Terre, Cette Inconnue (1951), Le Seigneur de la Forêt (1952), Les Oiseaux Aquatiques (1952), Au Pays des Ours (1953), Everglades, Monde Mystérieux (1953), avant de s'ouvrir, en 1953, avec Le Désert Vivant, au format des longs-métrages. Ce dernier constitue, à partir de cette date, la norme de production des True-Life Adventures et concerne, au final, six œuvres dont La  Grande Prairie (1954), Lions d'Afrique (1955), Les Secrets de la Vie (1956), Le Grand Désert Blanc (1958), Le Jaguar, Seigneur de l'Amazone (1960). Au total, en comptant les courts et longs-métrages, la série aura gagné en tout pas moins de huit Oscars !

Cocorico ! La renaissance de la production de documentaires axés sur la nature et les animaux sauvages au sein du catalogue Disney est due à l'initiative du français Jean-François Camilleri. Alors manager de la filiale hexagonale de Walt Disney Studios Motion Pictures, il a, en effet, en 2005, la brillante idée d'accorder sa confiance à un jeune réalisateur tricolore, Luc Jacquet, en acceptant de produire son premier film, La Marche de l'Empereur. Le pari est osé. Proposer sur grand écran, à destination du grand public, un long-métrage, documentaire animalier, sur la vie des manchots empereurs vivant en Antarctique apparait, il est vrai, à l'époque comme un rêve doux-dingue, caprice d'un producteur, en mal de respectabilité auprès de l'intelligentsia hexagonale, sacrifiant, pour une fois, la recherche du seul profit commercial sur l'autel de l'expérimentation cinématographique. L'avenir prouvera le parfait contraire. Seul contre tous, Jean-François Camilleri démontre l'incroyable potentiel du genre, confirmant son rang dans le milieu du cinéma français de producteur hexagonal à part entière, véritable découvreur de talents. La réussite commerciale de La Marche de l'Empereur est, en effet, loin d'être un succès d'estime. En France, le film taquine allègrement les deux millions d'entrées ! Le résultat est tel que l'intérêt de proposer le documentaire à l'export apparait vite évident. Comble de l'ironie, le marché américain lui ouvre rapidement ses portes, mais sans Disney. La maison mère de la filiale française menée par Jean-François Camilleri fait, en effet, la fine bouche et refuse cette histoire de manchots incongrue. Warner, elle, sent le joli coup venir et accepte de distribuer le film sur le sol américain. Il devient vite le plus gros succès pour un long-métrage français en Amérique du Nord. Il remporte même l'Oscar du Meilleur Documentaire, véritable pied de nez à la France qui lui a refusé le moindre César. Devant l'ironie de l'histoire, Jean-François Camilleri ne prend pas ombrage et pardonne à sa tutelle, son erreur d'appréciation. Il la comprend même tant son pari était osé... Il entend d'ailleurs l'aider à la réparer et à l'amener à occuper enfin le terrain du documentaire grand public, à destination des salles obscures. Il crée pour cela, une société de production spécifique, Disney Nature Productions, qui présente ainsi un premier long-métrage en 2007, Le Premier Cri, film ethnologique sur la naissance à travers le monde, beaucoup moins abordable qu'un simple documentaire animalier. Il continue ensuite de faire confiance à Luc Jacquet et distribue son deuxième long-métrage, Le Renard et l'Enfant, un docu-fiction axé sur l'amitié d'une petite fille et d'une renarde. L'œuvre très personnelle séduit à nouveau le public français.

Patiemment, le remuant patron de la filiale française convainc sa maison-mère d'investir le marché. Elle accepte finalement de créer un nouveau label de films à l'instar de Walt Disney Pictures, Touchstone Pictures ou Hollywood Pictures. Disneynature est ainsi présenté mondialement en avril 2008. Basé en France, il est logiquement dirigé par Jean-François Camilleri et poursuit deux objectifs : distribuer des productions "maison" à l'international et productions étrangères aux Etats-Unis. Les premiers chantiers sont déjà sur les rails. Le programme est alléchant. Les Ailes Pourpres, Le Mystère des Flamants sort ainsi en décembre 2008, Pollen le 16 mars 2011 en France tandis que les USA accueillent Félins à sa place le 22 avril 2011 (les français devant attendre le 1er février 2012 pour le découvrir). Chimpanzés, est, quant à lui, proposé le 20 avril 2012 (le 20 février 2013 pour la France). Enfin, Grizzly est attendu pour 2014. Un Jour sur Terre s'intercale dans ce calendrier déjà dense et débarque sur les écrans aux États-Unis, sous label Disneynature, à partir du 22 avril 2009, soit un an et demi après le reste du monde et notamment l'hexagone, où il est sorti en premier, le 10 octobre 2007. Dans la même veine, et toujours en attendant la réalisation de productions "maison", Disneynature se charge de labéliser aux USA un autre long-métrage français - distribué dans son pays d'origine par Pathé. Le public tricolore découvre ainsi Océans dès le 27 janvier 2010 tandis que les spectateurs outre-Atlantique patientent eux jusqu'au 22 avril 2010...

Océans bénéficie à plein du talent de son réalisateur dont la réputation n'est plus à faire depuis ses précédentes productions documentaires, remarquées aussi bien par la Critique que le Grand Public.
Immergé dès son enfance dans l'univers du théâtre, Jacques Perrin entre naturellement au Conservatoire d'Art Dramatique, qu'il quitte somme toute rapidement pour monter sur les planches. Il débute ainsi au cinéma en 1957 pour, dans les années 1980 et 1990, se consacrer finalement surtout à la télévision. Il produit, par ailleurs, de plus en plus, et se fait, peu à peu, un nom en tant que tel ; Microcosmos, Le Peuple de l'Herbe (1996) lui apportant sur ce registre la consécration avec le César du Meilleur Producteur. Il enchaine ensuite Himalaya, L'Enfance d'un Chef (1999) et Le Peuple Migrateur (2001) pour lequel il participe également à la réalisation.

Océans n'est pas à proprement parler un documentaire animalier. En effet, à l'inverse de La Marche de l'Empereur ou des (Les) Ailes Pourpres, Le Mystère des Flamants, il n'a pas pour ambition de livrer une approche encyclopédique de telle ou telle espèce animale. S'inscrivant  dans la démarche d'Un Jour sur Terre, dont il ne retient malheureusement pas le parti pris de présenter chacun des animaux rencontrés, il vise plutôt l'objectif de restituer aux spectateurs l'incroyable foisonnement de la faune et de la flore marines, et ce, quelqu'un soit le climat ou la latitude. Si la ligne éditoriale est louable, elle présente néanmoins l'inconvénient de frustrer quelque peu le public qui aimerait, à coups surs, en apprendre plus sur certaines espèces présentées qui, de l'aveu même du commentaire off, sont véritablement surprenantes.
Malgré cet impair qui n'en est pas vraiment un, Océans, riche en images splendides et musiques envoutantes, s'avère passionnant de bout en bout. Plaidoyer pour l'Océan,  il présente avec bonheur son incroyable richesse dont le premier atout reste la diversité, tout en insistant sur la folie des hommes qui, en quelques décennies à peine, est parvenue à contrarier l'équilibre naturel du monde marin, y menaçant la vie dans ses moindres recoins. Certaines scènes insoutenables (et fort heureusement reconstituées) dévoilent le vrai visage de l'Homme : celui du seul prédateur, responsable de la disparition d'espèces entières, mettant en péril, par son exploitation déraisonnée des ressources de la Planète, sa propre existence...

Formidable ode à la défense d'un monde marin aujourd'hui en grand danger, Océans, malgré quelques longueurs ici ou là, est un documentaire aux images exceptionnelles et au propos passionnant : à découvrir sans retenue !

A noter :
Océans a remporté le César 2011 du Meilleur Documentaire.

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