Titre original :
Black Is King
Production :
Parkwood Entertainment
Date de mise en ligne USA :
Le 31 juillet 2020 (Disney+)
Distribution :
Walt Disney Pictures
Genre :
Album Visuel
Réalisation :
Blitz Bazawule
Beyoncé
Musique :
Beyoncé
Durée :
85 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Black Is King brouille les frontières entre film de fiction, vidéoclip, photographie, poésie et documentaire sur la nature qui parle d'un roi en exil cherchant à retrouver la grandeur de soi.

La critique

rédigée par
Publiée le 08 décembre 2020

Black Is King est un album et film visuel réalisé, écrit et produit par la chanteuse américaine Beyoncé. Le film accompagne ainsi l'album de la bande originale du (Le) Roi Lion, The Lion King : The Gift, sorti lui en 2019. Le long-métrage s'invite pour sa part directement sur Disney+ le 31 juillet 2020 et le 1er août 2020 en Afrique subsaharienne sur M-Net (offert gratuitement à tous le 1er août, jour de son arrivée) et Canal+ Afrique mais aussi à travers le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord sur OSN (distribuant déjà le contenu de Disney+). L'opus est essentiellement constitué d'une série de vidéoclips, avec des interludes oraux entre les deux. Le projet, né à la suite d'une discussion entre Beyoncé et Bob Iger, se voit mis en production pendant plus d'un an sur trois continents et se destine à montrer les richesse des cultures du continent africain.

Au temps des mouvements Black Lives Matter contre la suprématie blanche, Black Is King imagine la façon dont le monde pourrait voir et intégrer les hommes noirs tout en accueillant leur héritage : un thème en résonnace avec Le Roi Lion, où Simba doit retourner dans la Terre des Lions après une longue absence, venger le meurtre de Mufasa son père et renverser son oncle Scar pour reprendre le trône. Pour Beyoncé, la reconquête de son héritage culturel commence avec l’apprentissage de l’histoire de Solomon Linda, un chanteur et compositeur sud-africain alors qu’elle était en pleine préparation de son rôle de Nala pour la version du film de 2019. Linda est en effet notamment connu pour avoir écrit la chanson Mbube sortie en 1939 et popularisée sous le nom The Lion Sleeps Tonight (Le Lion Est Mort Ce Soir) qui figure dans la bande originale du (Le) Roi Lion de 1994. Le chanteur est en fait mort sans un sou en 1962, bien avant le classique de 1994, et sa famille a dû poursuivre Disney pour toucher les légitimes redevances de droits d'auteur et que Linda figure également aux crédits du film. Si Le Roi Lion présente la chanson comme Le Lion Est Mort Ce Soir, Beyoncé demande aux studios de changer son titre pour qu’il redevienne Mbube pour la version originale du film. Sa présence souligne et relie l’extraction, l’exploitation et l’appropriation européennes mondiales de certaines œuvres africaines. En procédant de la sorte, Beyoncé continue à se battre pour récupérer son espace, son humanité en guérissant les générations de ses ancêtres et les générations futures. La biologie enseigne que le traumatisme est transmis par l'ADN ; pour Beyoncé, c'est dans la victoire de ses ancêtres.

« Je sens que je ne suis pas encore un roi », dit un homme noir américain non identifié lors de l'ouverture de l’album visuel Black Is King. Sa voix est déconnectée de son corps, flottant au-dessus du générique d'ouverture, faisant écho à sa propre déconnection du continent de ses ancêtres, volée par la terreur de l'esclavage américain. Tout sens d’humanité lui a été dépouillé, génération après génération. Mais ceci n'est que le début de son histoire. « Mais, j'ai du potentiel » dit-il. « Mais parfois, je ne sais pas comment naviguer. » Beyoncé, artiste au multiples talents décide, donc de faire un film non pas seulement pour elle et ses fans mais également pour son fils Sir Carter et son héritage. Car Black Is King est bien plus qu’un simple accompagnement du (Le) Roi Lion sorti en 2019 (Beyoncé ayant prêté sa voix au personnage Nala). Non, le film est à la fois une histoire basée sur la vie d’un jeune roi mais également un cri de liberté pour certaines traditions du continent Africain. En raison de l'esclavage européen et de la colonisation à travers l'Afrique, des mœurs religieuses et sociales occidentales ont en effet été imposées aux Africains sous menace de mort. Black Is King appelle donc les hommes noirs à se débarrasser de leurs chaînes et d’une certaine masculinité colonisée qui conduit à la violence contre les femmes et les filles, à l'homophobie et à la destruction de soi. Beyoncé propose alors à la place une manière d’être africaine, qui conduit à la guérison de soi-même en brisant tous les codes, elle montre que connaître son héritage pourrait être la clé de l’origine de la connaissance de soi.

Black Is King est donc un voyage sous forme d'un long vidéo clip d'un jeune garçon qui part à la recherche de son héritage et de son identité sous la bande son de The Lion King : The Gift, l'album sorti en 2019. Le film se remplit alors de symboliques bibliques, de la philosophie de vie de Warsan Shire sous des images éblouissantes, de chorégraphies et de tenues digne de la Queen B. Black Is King commence ainsi par le murmure de cette victoire dans l'oreille d'un petit garçon, avant que le monde ne puisse même le saisir avec ses mensonges. Son voyage a été difficile, reflétant le personnage biblique de Moïse, qui a été mis dans un panier flottant sur le Nil. Il est en sécurité maintenant, porté par Beyoncé, symbolisant à la fois la reine Bithiah, la mère adoptive de Moïse, et son ancêtre, drapé de blanc, baignant son nouveau fils qui a été sauvé des eaux. Des prêtres africains les assistent, ainsi que d'autres mères qui baignent leurs propres nouveaux-nés. « Que black soit synonyme de gloire », lui dit-elle sous la poésie de Warsan Shire. Alors que Beyoncé parle, le danseur nigérian de 22 ans Stephen « Papi » Ojo émerge alors sur le rivage, son corps peint en bleu, représentant le subconscient du garçon.

Chaque chanson de The Lion King : The Gift est comme une leçon pour le voyage du jeune garçon. Elle lui chante sur le morceau d’ouverture, Bigger, que son objectif n’est pas insignifiant, que les promesses qui lui ont été lues dans des textes anciens comme la Bible ne sont pas que des histoires et que sa mère (et leurs ancêtres) seront toujours là pour lui rappeler qu'il « fait partie de quelque chose de bien plus grand ». Elle lui dit cela au bord d'une mer échaînée et sans limites. Il n'est peut-être qu'une goutte d'eau dans l'océan de la vie, mais ensemble, avec sa communauté, avec ses ancêtres, ils sont quelque chose de plus grand, une force puissante, un héritage sans cesse renouvelé. « L'histoire est votre avenir », lui prophétise-t-elle : il devient alors un jeune garçon, assis sur un trône à la droite de son père. « Un jour, vous vous retrouverez là où vous avez commencé, mais plus forts. » Alors que son père lui apprend les histoires de ses ancêtres (un peu comme Mufasa avec Simba), le jeune prince est plongé dans l'Afro Future, dansant parmi les ancêtres, flottant parmi les étoiles dans l'espace comme une étoile filante. Dans Find Your Way Back, Beyoncé montre alors au jeune prince que les histoires sur son héritage sont des outils qu'il peut utiliser pour rentrer chez lui, même lorsque le monde l'éloigne de ses principes. Un homme vêtu de blanc, orné de bijoux en or, avec un boa autour du cou l'interpelle aussitôt : « Qui es-tu ? ». Le garçon essaie de comprendre par lui-même. Il essaye ainsi de l'imiter en s'habillant comme lui, se livrant à la richesse en jouant à ses côtés et celui de ses disciples alors que son subconscient le regarde de haut. Il est séduit par la voie du danger, convoitant une vie qui est contraire à ce qui lui a été enseigné par les chanteurs afro-pop nigérians lors du morceau Don't Jealous Me. Sur Scar, le roi vient sauver son fils de ce danger mais se voit assassiné par le gang de Scar dans le processus. Le prince, rempli de peur, de culpabilité et de honte, s'enfuit de chez lui alors que son royaume pleure. « Aucun vrai roi ne meurt jamais », partage Beyoncé. « Nos ancêtres nous tiennent à travers nos propres corps, nous guidant à travers nos réflexions. » Mais sur Nil, le subconscient du prince se trouve dans le désert, «profondément dans le déni », incapable de surmonter ses erreurs, en exil auto-imposé de sa communauté. « En fin de compte, je ne connais même pas ma propre langue maternelle », dit un Noir américain. « Alors, oncle Sam, dis-moi ça, si je ne me connais pas moi même, comment le peux-tu ? » et c'est tout Black Is King qui embrasse un discours plus politique. L'Oncle Scar et l'Oncle Sam ont en effet un objectif commun : ils veulent tout deux que le prince (les Afro-Américains) oublie(nt) son (leurs) identité(es) et se divise(nt) de sa (leurs) communauté. C’est une accusation de l’Amérique et des politiques qui ont déshérité les Afro-Américains.

Sur Mood 4 Eva, le prince continue son évasion de la responsabilité, de la famille et de la communauté pour un monde de richesses exorbitantes. Il se rêve dans un manoir rempli de serviteurs et a même un chauffeur pour sa Bentley, alors que Beyoncé et Jay-Z (chacun remplaçant le jeune prince) se vantent de leur richesse matérielle et de leur réussite financière. Malgré le nom de la chanson, l’ambiance ne dure pas. Le capitalisme ne sauvera pas le jeune prince car le souvenir de son père, de la communauté et le devoir qu'il a laissés derrière lui le hantent dans son rêve. Jay-Z lui rappelle alors les leçons enseignées par son père, que le bien et le mal existent dans une même personne, et que « ce n’est pas toujours une bataille », entre les deux, mais « une conversation ». Le prince a peut-être commis des erreurs, mais il n'est pas seulement bon ou mauvais. «Tu es le roi », se souvient-il en se réveillant, mais il est toujours incapable d’accepter ce devoir. Maintenant adulte, il arrive en ville avec son ami alors que le morceau de l’artiste Nigérian Burna Boy, Ja Ara É se joue. Il cherche toujours à s'amuser et demeure séparé de sa communauté. Il devient un jeune adulte masculin, l'Oncle Scar assis à côté de lui pendant leur virée, se rie du prince, car oui, il est tombé dans son piège. « Vivre sans réflexion pendant si longtemps pourrait vous amener à vous demander si vous existez vraiment », dit Beyoncé et le subconscient du jeune prince se réveille. Sur Already, son subconscient danse aux côtés de Beyoncé avec fureur. Le prince s'éveille : « Tu es déjà un roi (…), il est temps. » Dans le prochain plan, le drapeau américain se tient aux couleurs panafricaines rouge, noir et verte, signifiant l'unité politique et communautaire de tous les peuples autochtones d'Afrique, dans toute la diaspora.

« Souviens-toi de qui tu es », ordonne la voix de son père. Le prince commence à se souvenir de son enfance quand il rencontre une jeune femme qui se souvient de lui. Loin de sa communauté et des valeurs avec lesquelles il a été élevé, le prince et sa masculinité ont été colonisés par le monde. Une fois renoué avec cette femme de son enfance, il commence à se décoloniser de sa masculinité pour ne pas être quelque chose qui éradique ou domine la femme mais qui existe avec elle en harmonie. « Souvent, ce sont les femmes qui nous rassemblent », dit un Noir américain. Pharrell et Beyoncé racontent alors l'amour du prince et de la jeune princesse sur Water. C'est un hommage aux femmes car c'est grâce à elles qu'il se souvient de qui il est vraiment. L'eau signifie alors la capacité de renaître. Le prince est baptisé et pardonné pour ses erreurs passées. Grâce à l’amour des femmes, il renaît, il se re-connecte à la communauté et à son but. Sa décolonisation se poursuit alors qu’il examine ce qu’il a appris dans le monde colonisé. « Le monde vous dira que vous êtes trop sombre » : un homme noir américain parle ainsi du colorisme et de l’hypermasculinité. Les hommes noirs ont été victimisés et conditionnés à s’accepter eux-mêmes et entre eux. Dans leurs propre haine, les femmes et les filles noires deviennent les victimes du misogynoir, un barbarisme qui pointe la misogynie spécifique englobant le racisme et le sexisme contre les femmes et les filles noires. « Nous étions beauté avant qu'ils ne sachent ce qu'était la beauté », rappelle Beyoncé. Chantée par Wizkid, un chanteur nigérian, le rappeur américain SAINt JHN, Beyoncé et sa fille Blue Ivy, Brown Skin Girl est alors une chanson sur la célébration de la beauté des femmes noires, une fille à la peau sombre entrant dans un champ de conton du sud des États-Unis. L'histoire y est ici réinventée : les femmes aux couleurs plus noires sont célébrées ; Beyoncé affirmant qu'elles sont « la meilleure chose au monde ». Le prince ne sera pas un agent du misogynoir. Il se décolonisera du colorisme et célébrera la beauté de la noirceur en lui-même et chez les femmes et les filles noires. Sur Keys to the Kingdom, le prince épouse ainsi son amour d'enfance, lors d'une cérémonie symbolisant l'engagement spirituel et le partenariat entre la masculinité et la féminité en tant qu'entités coexistantes et interconnectées. Une femme africaine solidifie cette interprétation tandis que le prince et la femme partent ensemble à cheval. « Être égaux, partager des espaces, partager des idées, partager des valeurs, s'équilibrer, c'est ainsi que nos ancêtres ont fait les choses », dit la femme africaine. « C'est une manière africaine

Pour trouver la guérison de la perte de son père, de ses erreurs et des conditions qui lui sont imposées par un monde anti-noir, le prince retourne au fond de la rivière, remplissant la promesse de Beyoncé qu'il se retrouverait là où il a commencé, mais en plus fort. Beyoncé chante aussitôt l'angélique Otherside alors qu'il est transporté dans le monde des esprits où il rencontre à nouveau son père et apprend ses véritables origines. Dans ce chapitre, Beyoncé joue une version de Jochebad, le personnage biblique de la mère de Moïse. Le prince est de nouveau un bébé, et Jochebad pleure tandis qu'elle place son fils dans un panier dans la rivière pour sauver sa vie, priant pour qu'il soit sauvé. Après avoir flotté dans des eaux agitées, descendu des chutes d'eau, il émerge des flots, redevient adulte, sachant qu'être un « roi » ne signifie pas se séparer de l'esclave, être l'oppresseur de l'esclave ou oublier son propre esclave. Cela signifie être un avec tous les gens, sans division de valeur par classe ou statut. Power s'ouvre alors sur cette connaissance, il combat tout ce que son oncle Scar a mis en place : la masculinité toxique, l'abus de pouvoir, la cupidité, la convoitise, la destruction et l'isolement. Avec l'aide de sa communauté, de ses ancêtres, il est victorieux. Il reprend son pouvoir et entre dans sa royauté. Entièrement équipé de ces leçons, il devient lui même père. Avec son héritage récupéré et assuré, Beyoncé chante Spirit pour indiquer que les ancêtres sont heureux.

« Avec cet album visuel, je voulais présenter des éléments de l'histoire des Noirs et de la tradition africaine, avec une touche moderne et un message universel, et ce que cela signifie vraiment de trouver votre identité et de créer un héritage », a déclaré Beyoncé dans une publication sur Instagram. Une partie de l'histoire des Noirs représentée dans le film vient d'un homme (Stephen Ojo) recouvert d'une peinture bleu clair. Le nom de la couleur et sa signification proviennent du peuple Gullah - des Afro-Américains qui ont été amenés en Géorgie et en Caroline du Sud lors de la traite transatlantique des esclaves - selon un guide de voyage de Beaufort, en Caroline du Sud. La couleur était censée éloigner les mauvais esprits et a été peinte sur les plafonds de nombreuses maisons du sud. 
Des centaines de costumes ont été conçus pour Black Is King, dont soixante-neuf pour Beyoncé elle-même. Le styliste Zerina Akers a décrit que le but de la garde-robe était d'avoir une conversation globale et les costumes permettraient aux gens de toutes races de « reconnaître et de respecter le pouvoir et la beauté de la peau brune », tandis que les Noirs seraient inspirés « de rechercher leur héritage spirituel et ce qui leur appartient vraiment » et de se retrouver avec le sentiment « que le le monde leur appartient et qu’ils appartiennent au monde. » Les coiffures de Black Is King ont été inspirées par diverses coiffures africaines traditionnelles, l'une d'elles dans Already s'inspire des peuples Dinka et Mursi, d'autres rendent hommage au peuple zoulou. Dans Brown Skin Girl les coiffures sont inspirées par le peuple Mangbetu venant de l'est du Congo. Beyoncé y invite également sa famille voulant couvrir le thème d'héritage jusqu'au bout : elle y montre sa mère Tina Knowles, son mari Jay-Z et ses enfants Blue Ivy, Rumi et Sir Carter. Mais également sa meilleure amie Kelly Rowland (ex-Destiny's Child) ; les chanteuses Yemi Alade, Jessie Reyez, Shatta Wale, Salatiel, Tiwa Savage, Tierra Whack, Busiswa et Moonchild Sanelly ; les chanteurs Salatiel, Pharrell Williams, WizKid, Adult Akech et Mr Eazi ; l'actrice Lupita Nyong'o et la mannequin Naomi Campbell.

Black Is King est le film le plus étonnant de Disney, studio peu habitué à des films d'auteurs (Une Histoire Vraie de David Lynch sortie en 1999 en étant un rare autre). S'il est difficile d'accès pour beaucoup de spectateurs, il sert avant tout de plateforme pour représenter différentes formes d'arts et de cultures venant du continent africain. Alors que les Noirs et Afro-Américains sont sous-représentés, des événements récents tels que la mort de George Floyd par l'usage de la force par la police et la montée du mouvement Black Lives Matter expliquent pourquoi des films comme Black Is King sont si importants. En réalite, Black Is King est plus riche et plus intéressant que le remake du (Le) Roi Lion (2019), car là où ce dernier a fauté, Black Is King le rattrape en ré-interprétant la philosophie et l'histoire du film d'animation de 1994 avec malice et intelligence, un vrai paradoxe alors que Black Is King se veut l'héritier du remake de Jon Favreau. Le réalisateur se consolera en se disant qu'il aura au moins permis d'offrir collatéralement au monde le film Disney le plus extraordinaire qui soit !

Poursuivre la visite

Le Forum et les Réseaux Sociaux

www.chroniquedisney.fr
Chronique Disney est un site de fans, non officiel, sans lien avec The Walt Disney Company, ni publicité,
utilisant des visuels appartenant à The Walt Disney Company ou des tiers par simple tolérance éditoriale, jamais commerciale.