Daredevil : L'Homme sans Peur
La couverture
Éditeur :
Panini Comics
Date de publication France :
Le 02 janvier 2020
Genre :
Comics
Auteur(s) :
Jed MacKaY (Scénariste) 
Danilo S. Beyruth (Dessinateur)
Stefano Landini (Dessinateur)
Iban Coello (Dessinateur)
Paolo Villanelli (Dessinateur)
Giuseppe Camuncoli (Couverture alternative)
Luke Ross (Couverture alternative)
Nombre de pages :
112

Le sommaire

• Introduction
• Man Without Fear #1 (2019)
• Man Without Fear #2 (2019)
• Man Without Fear #3 (2019)
• Man Without Fear #4 (2019)
• Man Without Fear #5 (2019)
• Couverture alternative
• Les auteurs

La critique

rédigée par
Publiée le 01 juin 2020

Daredevil : L’Homme sans Peur est une mini-série écrite par Jed MacKay, qui fait office de passation de flambeau entre l'histoire de Charles Soule et celle de Chip Zdarsky. L’album est ainsi à lire après avoir terminé Daredevil Legacy - Tome 3 : La Mort de Daredevil. Il constitue un interlude intéressant mais un peu court, surtout après les événements du tome précédent au titre équivoque. Marvel Comics ne pouvait à l'évidence pas se passer plus longtemps de son diable fétiche !

Depuis les années 2000 et le fantastique run de Brian M. Bendis sur Daredevil, une sorte de tradition s’est installée. Souvent, lorsqu’un scénariste quitte le titre Daredevil, il prend un malin plaisir à pousser le personnage dans ses retranchements et le laisser dans une mauvaise situation pour le scénariste suivant. Matt Murdock est alors le personnage le plus maltraité par ses auteurs et la souffrance, qu’elle soit physique ou morale, fait partie intégrante de son identité ! Charles Soule, après un long run s'étalant de 2015 à 2018, ne déroge pas à la règle et conclut son histoire par un événement malheureux, redéfinissant le futur du personnage. Malgré le titre de l’album annonçant la mort de Daredevil, personne n’était toutefois dupe au point de croire que Marvel puisse se passer de cette valeur sûre et tirer un trait sur le diable de Hell’s Kitchen. Ainsi, avant qu’un nouveau scénariste ne prenne en main la destinée de Daredevil, il convenait de conter sa « renaissance ». Une tâche alors confiée à Jed MacKay à travers ces six issues. L’auteur part ainsi d’un postulat très simple, en accord avec ce que Matt Murdock a vécu avant : et si l’homme sans peur avait peur ? Peur de se rétablir, peur de recommencer son ballet infernal chaque soir, peur de renfiler le costume ?

À partir de ce postulat, Jed MacKay va utiliser plusieurs symboliques et interprétations plus ou moins métaphoriques pour lancer Matt Murdock dans une profonde introspection et questionner son rapport à la peur et à la douleur. À côté de cela, plusieurs visages connus font leur apparition pour confronter Matt, que ce soit des alliés ou des ennemis. De ces dialogues ressortent des moments forts et certains échanges, comme celui que Matt a avec Jessica Jones, vont directement à l’essentiel tout en apportant beaucoup d’émotions et d’humanité aux personnages. Ainsi, en quelques pages seulement, l’auteur arrive à livrer une histoire toute simple mais cohérente et réfléchie du début à la fin, qui ne perd pas son thème de vue et plonge habilement dans la psyché de Matt Murdock. Il est tout aussi intéressant de voir ce que pense le héros de lui-même que de voir l’admiration que lui portent ses amis, ou la peur qu’il inspire à ses adversaires. Une autre qualité de l’œuvre est qu’elle ne tombe pas dans l’action facile ou attendue. Grâce à des flashbacks, le diable fait évidemment son apparition, mais cela sert toujours le propos, illustrant ce que le scénariste veut raconter. L’album se veut ainsi très posé et adroitement rythmé. Alors, le seul reproche véritable à lui faire est finalement que tout cela est bien trop court ! Il fallait relancer Daredevil sur les rails et cette mini-série le fait très bien. Mais quelques issues de plus auraient permis aux lecteurs d’assister pendant plus longtemps à la résurrection de Matt Murdock. Car quoi de plus passionnant qu'un séjour aux enfers suivi d’une résurrection ? Qu'à cela ne tienne : la suite s’annonce passionnante, avec la reprise du titre Daredevil par Chip Zdarsky et Marco Checchetto, publié en France en juin 2020.

Du coté graphique, Daredevil : L’Homme sans Peur présente une construction particulière. Chacune des cinq issues est en effet confiée à un dessinateur différent. Si la pratique peut parfois gêner selon les histoires, elle passe ici assez bien. Chaque numéro se focalisant sur un thème en particulier, ou sur l’entourage de Matt Murdock, découvrir un autre trait ne nuit pas à la lecture. De plus, les cinq artistes cohabitent bien ensemble et il n’y a pas de grand écart visuel entre deux styles diamétralement opposés. Un dessinateur arrive toutefois à sortir du lot : Iban Coello, lors de l’issue #3, fait, il est vrai, preuve d’une grande maîtrise technique et livre des planches réussies, qui mettent ses personnages particulièrement en valeur, aidés par le scénario qui est à ce moment-là très intéressant, alors que Matt Murdock se voit confronté à ses amis, membres des Defenders…
Concernant l’édition française de Panini Comics, il est dommage de constater que l’éditeur ne propose qu’une seule couverture alternative d’une seule issue en guise de bonus. Également, le quatrième de couverture, d’une façon assez incompréhensible, ne reflète absolument pas le contenu de l’album et vient parler d’une ville qui fait face à l’absence de Daredevil, alors que ce n’est absolument pas le sujet.

Daredevil : L’Homme sans Peur est une parenthèse entre deux longs run. Sans être indispensable, son auteur offre au personnage une histoire simple mais efficace de renaissance et ouvre la porte pour le prochain scénariste appelé à prendre la relève.

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