De Marx Toys à Hasbro

L'Histoire des Figurines Marvel

Entre la fin des années 30 et le début des années 40, trois personnages font leur apparition chez Timely Comics : Captain America, Namor et la Torche Humaine. Populaires les premières années, les héros auront toutefois du mal à survivre dans les publications de l'après-guerre ; tombés en désuétude, les super-héros laissent la place dans les magazines aux histoires de romance, d'aventure, d'horreur et de western. Marvel tente bien de redonner vie aux personnages au milieu des années 50, mais il faudra attendre la décennie suivante pour que la Maison des Idées entre dans l'ère super-héroïque avec la sortie de Fantastic Four #1, en août 1961.

Très vite, les plus grands personnages Marvel apparaissent les uns après les autres : Spider-Man, Hulk, Ant-Man, la Guêpe, Iron Man, Daredevil, Thor, les X-Men ou encore le Docteur Strange naissent dans la première moitié des années 60. C'est Marx Toys qui, la première, va récupérer les licences DC et Marvel pour décliner les plus célèbres héros en figurines. Hautes de quinze centimètres et fabriquées en plastique monochrome, six statuettes à l'effigie de Thor, Spider-Man, Daredevil, Hulk, Captain America et Iron Man débarquent sur le marché en 1967. Dans les années qui suivent, Captain America, Thor et Spider-Man ont également droit à plusieurs lignes de jouets mécaniques, ainsi qu'à des figurines conduisant des scooters, des tricycles et des voitures !

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En 1972, la société Mego Corporation décroche à son tour les licences Marvel et DC et lance la collection World’s Greatest Super Heroes. Aux côtés des emblématiques Captain America et Spider-Man, les fans voient débarquer des poupées du Lézard, du Bouffon Vert, du Faucon ou encore des Quatre Fantastiques. Durant la décennie, Mego multiplie les accessoires et diversifie ses figurines : des véhicules Hulk et Captain America, une tirelire Spider-Man, des jouets élastiques ou encore des figurines miniatures, appelées « pocket heroes », sont lancés.

Malheureusement pour Mego, l'Histoire retiendra surtout son rendez-vous manqué avec la licence Star Wars. En effet, pour accompagner la sortie de Star Wars : Un Nouvel Espoir, 20th Century Fox (aujourd'hui 20th Century Studios) souhaite passer un accord avec la société pour développer une gamme de figurines inspirées de la future saga intergalactique. Triste hasard du calendrier, le Président Martin Abrams et la majorité de ses équipes se trouvent au Japon pour négocier les droits d'exploitation des Micronautes lorsque les représentants du studio viennent frapper à sa porte. Qu'à cela ne tienne, le fabricant de jouets Kenner, lui, est tout disposé à signer le contrat ! Mego ne s'en relèvera pas, malgré le succès de la ligne Micronautes ; face à l'hégémonie de Kenner qui redéfinit le marché avec un nouveau format de figurines plus petites, la société s'embourbe en plus dans les problèmes et ferme ses portes en 1983.

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Peu avant la faillite de Mego, Kenner récupère la licence DC Comics. Mattel, de son côté, jette son dévolu sur Marvel et demande à la Maison des Idées de publier un comics pour faire la promotion des jouets à venir. Titré Les Guerres Secrètes, le comics en douze numéros est écrit par Jim Shooter, alors rédacteur en chef de Marvel Comics. Il imagine une histoire dans laquelle les héros et les vilains les plus populaires se retrouvent pour combattre sur une étrange planète, Battleworld. Mattel donne des idées et pousse Jim Shooter à ajouter bon nombre d'éléments technologiques dans le comics, histoire d'habiller quelques personnages d'armures futuristes et d'enrichir la gamme d'accessoires à vendre ensuite. La société est d'ailleurs enchantée lorsque Jim Shooter imagine le mythique costume noir de Spider-Man : Mattel pourra en effet vendre deux modèles de la figurine du héros !

Mattel se démène pour proposer des jouets variés parmi lesquels se retrouvent les Docteurs Fatalis et Octopus, Kang le Conquérant, Magnéto et Wolverine. Des motos, des planeurs, des hélicoptères et des bases sont rapidement mises en vente pendant que l'inscription « Secret Wars » s'invite sur tous les supports comme les boîtes à goûter, les pyjamas, les radios et autres cartes à collectionner. La première collection connaît un petit succès, mais les ventes ne sont pas suffisantes pour Mattel qui ampute la seconde vague aux États-Unis de trois figurines, Iceberg, Electro et Constrictor, pour les proposer exclusivement sur le marché étranger.

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En 1990, Ike Perlmutter rachète Toy Biz ; la même année, la société empoche la licence Marvel. Le début des années 90 va être faste pour l'entreprise. Avec l'arrivée des populaires séries animées X-Men et Spider-Man, l'Homme-Araignée, les super-héros Marvel ont enfin conquis la télévision. En 1993, Toy Biz échange 46% de ses parts pour obtenir le droit de produire des figurines à l'envie et de façon exclusive, et ce sans avoir à payer de royalties. Avi Arad, alors PDG de Toy Biz, va prendre la tête de la division Marvel Films qui donnera bientôt naissance à Marvel Studios.

En coulisses chez Marvel, c'est la crise. Les jouets se vendent bien c'est vrai, mais suite à une série d'acquisitions mal gérées, à l'explosion de la bulle spéculative des comics et à la guerre des distributeurs, Marvel flanche et déclare faillite. En 1998, Toy Biz rachète la société et fusionne avec elle pour former Marvel Enterprises. Sauvée des eaux, Marvel va continuer à inonder le marché de ses figurines. 2001 voit l'arrivée de la collection Spider-Man Classics chez Toy Biz, rapidement suivie par la fameuse Marvel Legends. Acompagnées d'un comics, les figurines articulées de qualité et abordables remportent un vif succès et se déclinent à l'infini. En 2005, avec la neuvième vague de Marvel Legends, Toy Biz introduit le concept « Build-A-Figure » : chaque figurine d'une même série est vendue avec une pièce détachée ; en rassembant les morceaux, les collectionneurs peuvent construire un modèle inédit.

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Au milieu des années 2000, Marvel signe un contrat avec Hasbro. Il faut dire que l'entente entre les deux sociétés ne date pas d'hier. Déjà, dans les années 80, la Maison des Idées publie les comics Transformers et G.I. Joe avant de se lancer dans le domaine de l'animation ; en partenariat avec Hasbro, Marvel Productions Ltd. développe des séries comme Mon Petit Poney, Transformers et Jem et les Hologrammes. En 2007, Hasbro récupère donc la licence Marvel, quelques mois seulement avant la naissance du MCU qui va propulser les héros au sommet. Hasbro continue la ligne Marvel Legends lancée quelques années auparavant par Toy Biz et propose également des petites figurines rétro inspirées des jouets Kenner, avec un succès jamais démenti.

X-Men, Avengers, héros urbains et cosmiques tirés des comics ou des films, quantité de personnages ont droit à au moins une figurine (et souvent beaucoup plus) au fil du temps. Ces dernières années, le site Hasbro Pulse joue même à fond la carte de la nostalgie en proposant des figurines inspirées des séries animées qui ont bercé l'enfance de millions de fans à travers le monde. Proposées dans des boîtes reprenant l'esthétique des boîtiers VHS, les figurines X-Men et Spider-Man ont attisé la convoitise de nombreux collectionneurs. En 2023, Hasbro Pulse a ainsi sorti quatre « duo packs » consacrés au Monte-en-l'Air version 1994, avec des sets opposant Spider-Man et Carnage, le Docteur Octopus et Tante May, le Bouffon Vert et Mary Jane Watson, et Alistair Smythe et Peter Parker. Sans crier gare, Marvel Pulse revient à la charge en 2024 avec deux nouveaux packs de grande qualité.

Le premier, Daredevil & Hydro-Man, est simplement magnifique. Proposé avec douze accessoires dont une tête interchangeable pour le Diable de Hell's Kitchen, plusieurs paires de mains et les fameux bâtons de Daredevil, le pack présente surtout Matt Murdock dans son costume tel qu'il est introduit dans la série animée Spider-Man, l'Homme-Araignée avec beaucoup d'ombres, à l'exception des bottes et des gants toutefois, un détail qui laisse à penser que les concepteurs se sont aussi inspirés des comics de l'âge d'or de Daredevil. Hydro-Man est lui aussi très réussi. Là où sa dernière figurine le représentait sous forme humaine avec des accessoires rappelant ses pouvoirs, cette nouvelle version de 2024 est entièrement construite en plastique transparent bleuté, avec un vrai travail de peinture pour représenter les mouvements d'eau et l'écume. Comme de coutume avec la collection Marvel Legends, les figurines sont joliment peintes et les nombreux points d'articulation permettent aux collectionneurs d'installer les personnages dans des poses très dynamiques.

Le second, Docteur Strange & Morbius, vaut lui aussi le coup d'œil. C'est simple, comme les autres packs de la collection, les figurines ont réussi à capturer toute l'essence de la série animée Spider-Man, l'Homme-Araignée, jusqu'aux ventouses des mains de Morbius qui ont traumatisé plus d'un enfant des années 90 ! Le bon Docteur Strange dispose quant à lui d'une nouvelle cape encore plus démesurée qu'à l'accoutumée, rendant une fois encore hommage aux comics comme à la mythique série animée. Six accessoires sont fournis : deux paires de mains ainsi que deux cercles d'énergie mystique pour permettre au Sorcier Suprême de jeter des sortilèges.

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