Défense des Droits sur Mickey
Quand Disney En Fait Trop

L'article

Publié le 19 février 2024 à 02H10

Alors que Mickey Mouse, dans sa toute première version, vient de tomber dans le domaine public, et que la question de son utilisation par des tiers se pose désormais et avec elle, en clause miroir, les moyens de protection mis en place par Disney pour sauvegarder ses intérêts, un véritable cas d’école - qui remonte aux années 80 - mérite d'être enseigné dans toutes les écoles de droits et de communication...


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« Le mieux est l’ennemi du bien », voilà bien une maxime que le service juridique de The Walt Disney Company aurait dû prendre soin de respecter, car, à trop vouloir protéger ses intérêts, son action a fortement dégradé l’image de la firme et encore, heureusement pour elle, à une époque où les réseaux sociaux n'existaient pas...

Un Reportage Anodin à l'Origine de la Crise

La séquence se passe donc à la fin des années 80, aux États-Unis. Une chaîne de télévision d’information locale réalise un reportage sur le service « Pédiatrie - Enfants malades » d’un hôpital du secteur. Se distinguent alors clairement sur les murs Mickey, Donald, Dingo et leurs amis tandis que le journaliste explique que c’est le personnel hospitalier qui s’est amusé à peindre les personnages pour égayer un peu l’univers des bouts-de-choux souffrants (dont il est rappelé que certains ont un pronostic vital engagé). Le reportage se termine et le présentateur passe au sujet suivant...

Tout aurait dû en rester là si un jeune juriste de The Walt Disney Company, voulant sans doute faire du zèle, n’était pas tombé dessus. Il se croit, en effet, alors inspiré en envoyant à la Direction de l’hôpital une mise en demeure expliquant qu’elle ne pouvait pas utiliser des personnages Disney sous copyright sans autorisation et qu’elle devait au plus vite prouver sa bonne conformité (c’est-à-dire fournir l’autorisation en question) sous peine de poursuites.

L'Affaire s'Emballe

Sous le coup de l’incompréhension, face à la violence de la missive, eu égard aux bonnes intentions qui avaient conduit ses collègues à dessiner des personnages Disney sur les murs de l’Hôpital pour enfants, le Chef du service Pédiatrie s’en émeut alors aussitôt auprès du journaliste, auteur du reportage. Ce dernier revient ainsi sur les lieux et réalise donc un nouveau sujet, relatant les menaces de Disney contre le service des enfants malades et dénonçant, par là même, l'incroyable outrance de la firme, accusée d'être décidément bien peu charitable... 
Et l’affaire prend peu à peu de l’ampleur ; d’autres médias (dont des nationaux) reprennent le sujet qui se répand comme une trainée de poudre (et encore une fois, heureusement pour Disney, à une époque où internet n’existe pas, pas plus d'ailleurs que les réseaux sociaux…)
L’embarras est de plus en plus grand au sein du service communication de The Walt Disney Company qui tente de désamorcer la bombe en arguant d’une maladresse isolée d’un juriste... Elle donne bien sûr l’autorisation à l’hôpital de conserver ses « Mickey » sur ses murs...


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Le coup de grâce de Warner

Mais, c’est sans compter sur Warner qui, habilement, envoie carrément une équipe de décorateurs de ses studios dans l’établissement. 
Sous l’œil des caméras, l’image est cruelle : les artistes s’affairent à recouvrir tous les personnages Disney maladroitement peints par le personnel de l'Hôpital et dessinent par-dessus de parfaits Looney Tunes flamboyants : Bugs remplace Mickey, Daffy, Donald, etc. Le tout sous les yeux émerveillés des enfants hospitalisés... 

L'image de The Walt Disney Company a été durablement écornée par cet épisode tandis que l'histoire ne dit pas si le juriste responsable de cette crise sans précédent a conservé son poste...


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