Disney France Vassalisée
Paris Pilotée Depuis Londres

L'article

Publié le 06 mai 2024 à 16H00

Et de trois. Après 2019 et 2021, The Walt Disney Company France s’offre en 2024 un nouveau plan social en supprimant encore une trentaine de postes sur les deux cent cinquante que la filiale française de Disney dédiée principalement au cinéma, à l’audiovisuel et l’édition - une entité totalement distincte de Disneyland Paris – conservait jusque-là. 
 

La contribution-sanction

La raison de cette nouvelle saignée est connue : elle s’inscrit dans le plan d’économie mondial que la firme de Mickey s’est imposée à elle-même il y a un an, pour redresser ses comptes et soutenir, au passage, le cours de son action. Il s’agit pour l'actuel PDG de Disney, Bob Iger, de retrouver une rentabilité satisfaisante en se mettant ainsi à l’abri de raids financiers qui menacent l’intégrité même du groupe.

Et tant pis si les résultats de la filiale française sont bons voire excellents. Pas de pitié, le coup de crayon a été tiré sur le compte d’exploitation prévisionnel : chaque entité doit « payer son tribut ». D’ailleurs, quand il s’agit de justifier la réduction des effectifs par des résultats économiques, Disney dispose d’une astuce redoutable. La maison-mère augmente en effet arbitrairement la redevance que paye sa filiale française à sa tutelle anglaise pour les « services » qu’elle est censée lui rendre, voire les missions qu’elle fait à sa place. Et hop, les comptes virent – pas en négatifs, cela se verrait trop et Bercy rode – mais en timides positifs…

L'abandon du savoir-faire

Et c’est ainsi que, prise en étau, Disney France devient peu à peu une coquille vide, une filiale passe-plat. La gestion des produits dérivés et autre politique de marchandisage ont été transférées à Disneyland Paris tandis que les boutiques en dehors du Resort fermées à marche forcée (même celle - vitrine - située sur les Champs-Élysées a été liquidée). Tout le reste s’est vu parallèlement peu à peu externalisé : des livres aux éditions vidéo, plus rien n’est fait en interne tandis que la gestion de Disney+ se fait elle, dès l’origine, depuis la maison-mère et ses relais anglais… 
La première étape dans la restructuration de Disney France a ainsi consisté à se séparer des « petites mains » qui géraient toutes ces activités. Ne demeurait ainsi plus que la hiérarchie intermédiaire, au périmètre agrandi et revu, désormais toute entière dévolue à gérer les prestataires externes. La deuxième étape est bien plus cruelle. Quitte à avoir perdu le savoir-faire en interne, pourquoi ne pas le driver depuis… Londres, en maximisant ainsi toujours plus les économies d’échelle ? Et ce qui devait arriver, arriva : toute une strate hiérarchique française supplémentaire est conduite vers la sortie…


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L'abandon de la décision

Paris ne décide plus grand-chose pour son marché hexagonal. Ses spécificités ? Peu importe, les « Frenchies » rentreront dans le moule. Et tant pis si, çà et là, des erreurs d’orthographe dans les titres passent telle la partie immergée de l’iceberg de l'immense perte de rigueur et de savoir-faire interne…

Mais, mais parce qu'il y a toujours un « mais » chez Disney, il ne faudrait tout de même pas que cette lente dépossession ne se voit trop ! Pour sauver les impressions et donner à penser que The Walt Disney Company France existe toujours bel et bien : elle continue à s’occuper des budgets des productions découlant des obligations légales de productions d’œuvres françaises et européennes… Cela permettra habilement de parader en mode « Disney et la France »…
Pourtant… Qu’il soit certain qu’à terme, même cette activité partira elle aussi à Londres ! Il sera alors cocasse de voir les quotas de productions françaises et européennes gérées depuis un pays qui n’appartient plus à l’Union Européenne. Le gâchis sera ainsi total.


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