Star Wars : Ahsoka

Saison 1

Avertissement : une fois n'est pas coutume sur Chronique Disney, cette critique va se permettre de divulgâcher des pans entiers de l'intrigue et des révélations amenées au cours de la saison, ceci afin de pouvoir analyser en profondeur toutes ses thématiques. Il est donc vivement conseillé d'avoir vu la série avant de lire les lignes qui suivent...

Star Wars : Ahsoka est une série spin-off de Star Wars : The Mandalorian qui étoffe toujours plus les évènements qui se déroulent durant la période de la Nouvelle République et qui se concentre, comme son titre l'indique, sur l'ancienne Padawan d'Anakin Skywalker.

- Raconte-moi une de ces histoires. Celle que tu veux.
- Très bien. Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...

Ahsoka Tano & Huyang
— An 9 après la Bataille de Yavin —

Il est difficile d'aborder la critique d'une série comme Star Wars : Ahsoka sans préciser dès le départ quels sont les bagages et les attentes de celui qui va s'atteler à l'exercice. La communauté Star Wars étant désormais composée de fans aussi variés qu'hétéroclites, en âges mais aussi en goûts, il est de plus en plus difficile de satisfaire toutes les branches qui la composent. Rien qu'en prenant les dernières séries Disney+, plusieurs sons de cloches ressortent. Les deux premières saisons de Star Wars : The Mandalorian font l'unanimité auprès du grand public, des fans et des critiques cinéphiles grâce un scénario simple qui se suffit presque à lui-même mise à part l'apparition de quelques personnages emblématiques de l'univers dans certains épisodes. Inversement, Star Wars : Le Livre de Boba Fett s'est vu conspuée par à peu près tout le monde à cause de la trahison ressentie vis-à-vis de son personnage principal ainsi que de son montage catastrophique. Après cela, chaque série n'a réussi à capter qu'une partie de son public. Tout d'abord, Star Wars : Obi-Wan Kenobi a été apprécié du grand public grâce au retour de personnages iconiques comme Obi-Wan Kenobi ou Dark Vador mais a laissé les critiques et les cinéphiles à la porte, ces derniers lui reprochant son scénario et sa réalisation. À l'inverse, Star Wars : Andor a été encensée à raison par les professionnels et les aficionados de séries mais a refroidi les spectateurs lambda trouvant l'œuvre trop lente et pas assez ancrée dans l'univers Star Wars. La troisième saison de Star Wars : The Mandalorian, quant à elle, en élargissant son sujet à des éléments piochés dans l'univers animé, tout en mettant en retrait Din Djarin et Grogu, a déstabilisé une partie du grand public mais satisfait les plus grands fans de la saga. Star Wars : Ahsoka rentre d'ailleurs clairement dans cette troisième catégorie et va même encore plus loin. Elle est, sans le dire, clairement une cinquième saison de la série animée Star Wars : Rebels. De ce fait, pour être impliqué émotionnellement et comprendre toutes les références de Star Wars : Ahsoka, il est préférable d'avoir vu les deux séries que sont Star Wars : Rebels et Star Wars : The Clone Wars. C'est le cas de l'auteur de ses lignes pour qui l'expérience a donc été un bonheur total ! Il a retrouvé les personnages qu'il avait aimés ; il a vu le lore de la saga s'étendre à des thématiques fantastiques peu ou mal mises en avant ces dernières années en prises de vues réelles ; il s'est vu offrir une cinématographie aussi épique que variée, plus que satisfaisante pour un projet non destiné au cinéma.

Pour Star Wars : Ahsoka, Lucasfilm Ltd. au travers de sa responsable Kathleen Kennedy, a donné à son showrunner Dave Filoni quasi carte blanche pour développer une série en prises de vues réelles avec ses personnages fétiches qui fait suite à ses séries animées. Dave Filoni, né le 7 juin 1974, grandit à Mt. Lebanon, une petite ville située près de Pittsburgh en Pennsylvanie. Il débute sa carrière en réalisant des storyboards pour des séries télévisées animées comme Teamo Supremo ou Dave le Barbare pour Disney Television Animation. En 2005, il se lance dans la réalisation et tourne dix épisodes de la série de science-fiction Avatar, le Dernier Maître de l'Air. Peu de temps après, il rentre chez Lucasfilm Ltd. et réalise le film en images de synthèse Star Wars : The Clone Wars en 2008 avant de superviser la série éponyme. Après le départ de George Lucas et la revente à The Walt Disney Company, il devient responsable de toutes les séries animées Star Wars dont Star Wars : Rebels, Star Wars : Resistance, Star Wars : The Bad Batch et Star Wars : Tales of the Jedi mais redonne vie également à Star Wars : The Clone Wars en proposant enfin la septième saison tant attendue depuis des années par les fans et diffusée en 2020 sur Disney+. Il assiste également Jon Favreau sur les séries à prises de vues réelles de la saga sur Disney+ et réalise même quelques épisodes de Star Wars : The Mandalorian et de Star Wars : Le Livre de Boba Fett.

Le succès des deux premières saisons de Star Wars : The Mandalorian a permis à Lucasfilm Ltd. d'annoncer en décembre 2020 un certain nombre de séries dérivées se déroulant dans le même univers. Star Wars : Le Livre de Boba Fett et Star Wars : Ahsoka ainsi que Star Wars : Skeleton Crew - qui sort en 2024 - sont de ceux-ci. Jon Favreau supervise l'ensemble aidé par Dave Filoni en tant que consultant, même si ce dernier est seul maître à bord sur la série Star Wars : Ahsoka, étant une suite assumée de ses précédents travaux. Lucasfilm Ltd. est en tout cas assez confiant pour annoncer qu'un long-métrage censé conclure en fanfare cet univers partagé sortira au cinéma avec Dave Filoni à la réalisation. Il faut naturellement prendre tout ceci avec des pincettes ; le studio ayant déjà montré depuis une dizaine d'années qu'il naviguait au gré du vent, de l'humeur des fans et des résultats du box-office ou des audiences. Quoi qu'il en soit, le spectateur ressent vraiment une envie de faire le pont entre la trilogie et la postlogie en expliquant ce qu'il s'est passé durant la période de la Nouvelle République et quels sont les évènements qui ont abouti à la création du Premier Ordre.

L'envers de la médaille de cet univers partagé est donc que ces séries sont de plus en plus connectées, parfois jusqu'à l'absurde à l'image des deux épisodes de Star Wars : Le Livre de Boba Fett nécessaires pour bien comprendre la troisième saison de Star Wars : The Mandalorian. Et c'est peut-être là le pêché originel de Lucasfilm Ltd. ! La filiale de Disney a malheureusement trop singé sa consœur Marvel Studios en proposant des mini-séries centrées à chaque fois sur un personnage tout en essayant de créer des passerelles de l'une à l'autre. Depuis le début des séries à prises de vues réelles, la saga Star Wars donne ainsi des titres de personnages à ses productions. Le souci est que le scénario nécessite parfois qu'ils ne soient pas fatalement au centre de l'intrigue de chaque épisode. Le spectateur se pose alors à chaque fois la question de l'absence du protagoniste principal dans telle ou telle intrigue. Qui plus est, une diffusion hebdomadaire exacerbe cette impression, plombant inutilement l'aura du personnage comme de la série. Un titre plus global, comme Star Wars : La Nouvelle République par exemple, permettrait de gommer facilement ce genre de considérations tout en changeant de focus d'une saison à une autre, voire même d'une salve d'épisodes à une autre. Les comics le font bien, les séries pourraient le faire. L'autre avantage serait aussi de ranger facilement toutes les intrigues liées les unes aux autres tout en indiquant clairement aux spectateurs qu'ils doivent potentiellement tout voir pour tout comprendre.

Dave Filoni choisit de construire Star Wars : Ahsoka en huit parties avec un récit qui se bâtit au fur et à mesure des épisodes, sans fillers à l'inverse des précédentes séries de Jon Favreau ou même de Star Wars : Obi-Wan Kenobi. Le rythme est ainsi assez équilibré, mélangeant des moments calmes, des séquences de dépaysement ou d'émerveillement ainsi que des scènes d'action plutôt bien chorégraphiées. L'ennui n'a donc jamais sa place. La construction du scénario est assez simple avec deux premiers épisodes qui mettent en place l'intrigue et les personnages, deux autres qui voient les antagonistes finaliser et réussir leur objectif, un cinquième de remise en question du protagoniste principal et les trois derniers qui offrent le retour tant attendu de deux personnages, teasé depuis des années. Il est vrai que le ton général de Star Wars : Ahsoka est à mille lieues du sérieux de Star Wars : Andor. Grave et adulte, ce dernier a gagné ses lettres de noblesse par un discours politique et social jamais vu dans Star Wars. La série de Dave Filoni opère elle un virage à 180 degrés et revient à une approche plus familiale, clairement inspirée de ses aînées animées, en offrant une ambiance plus fantastique, voire mystique. En plus d'être la série live ayant à ce jour le plus de Jedi, déchus ou non, Star Wars : Ahsoka ramène grâce à son showrunner quelques uns des concepts les plus fascinants de Star Wars comme la magie des Sorcières de Dathomir ou encore les Vecteurs de la Force avec ces images du Père et du Fils. Ceux qui les ont découverts dans Star Wars : The Clone Wars ou Star Wars : Rebels sont ravis de les voir développés et utilisés à nouveau tandis que pour les néophytes, ces éléments construisent du lore et apportent de l'inédit jamais vu en prises de vues réelles dans la saga. Surtout que Dave Filoni y va vraiment par petites touches, pour laisser le public s'habituer aux idées, le tout allié à des visuels qui apportent leur lot de dépaysement.

Parmi les personnages introduits dans Star Wars : The Clone Wars, Ahsoka Tano, qui donne son nom à la série Star Wars : Ahsoka, est particulièrement appréciée des spectateurs. Cette apprentie Jedi est en effet la Padawan d'Anakin Skywalker. Aussi têtue que lui, véritable tête brûlée doublée de pipelette, elle est particulièrement attachante en étant une combattante qui cherche à apprendre mais qui se trouve souvent être plus sage que son instructeur. Sa relation avec Anakin dans Star Wars : The Clone Wars fonctionne bien et apporte une complicité qui donne de la fraîcheur aux épisodes où le Jedi et sa Padawan sont présents. Surtout, le personnage est sûrement celui qui évolue le plus dans la série même si, avant que la Saison 7 ne soit diffusée, aucune conclusion n'avait été apporté au récit de la jeune Togruta. Les téléspectateurs de Star Wars : Rebels seront alors ravis de la voir apparaître à la fin de la Saison 1 quand il est révélé qu'elle est la rebelle connue sous le nom de Fulcrum. La nouvelle série propose alors une belle évolution d'Ahsoka Tano. Ce qui lui est arrivé entre les deux séries, et surtout comment elle a fait pour échapper à l'Ordre 66, est d'abord abordé dans le roman Ahsoka publié en 2016 qui lève le voile sur quelques mystères, avant que certaines idées soient reprises et condensées dans un épisode de Star Wars : Tales of the Jedi. Ahsoka Tano apparaît ensuite, mais pour la première fois en prise de vues réelles, dans un épisode de la deuxième saison de Star Wars : The Mandalorian où elle est à la recherche de Morgan Elsbeth qui aurait des informations sur l'emplacement du Grand Amiral Thrawn. Elle revient ensuite dans un épisode de Star Wars : Le Livre de Boba Fett où elle retrouve Luke Skywalker lorsqu'il entraîne le petit Grogu. Elle lui prodigue alors des conseils tout en faisant une allusion à son père.

Rosario Dawson (Le Manoir Hanté) reprend donc son rôle qu'elle avait eu dans les deux précédentes séries lorsqu'elle avait été choisie pour jouer la Togruta. Elle adopte un jeu tout en retenu où elle symbolise la frustration ou l'enfermement du personnage par la posture de ses bras ; les croisant quand elle veut se protéger ou cacher ses émotions, les ouvrant quand elle est moins sur la défensive. Une des critiques qui est souvent revenue sur Star Wars : Ahsoka est le fait qu'Ahsoka Tano ait peu ou pas évolué dans sa propre série. En réalité, il n'y a rien de plus faux. Dave Filoni a choisi de donner une certaine sagesse à son personnage. La vie lui a également apporté des entraves émotionnelles qui l'empêchent d'être la fougueuse personne qu'elle était durant la Guerre des Clones lorsqu'elle était une simple Padawan. Son combat contre Dark Vador au milieu de la série Star Wars : Rebels lui a finalement fait comprendre que le Seigneur Sith n'est autre qu'Anakin Skywalker, son ancien maître. Alors qu'elle est sur le point de perdre, elle est finalement sauvée par Ezra Bridger grâce à un passage du Monde entre les Mondes. Cet affrontement va ébranler les convictions de la Togruta. Dès qu'elle rencontre un jeune doué avec la Force possédant des grands pouvoirs, elle ne se sent jamais prête à le former. C'est la raison qui fait qu'elle refuse d'être le Maître de Grogu ; c'est aussi pourquoi elle tourne le dos à Sabine Wren. À un moment, elle décide pourtant d'enseigner à la Mandalorienne l'art des Jedi, pensant que son pouvoir est très faible, et donc qu'il n'y a aucun risque à la former. Sauf qu'après la purge de Mandalore, Ahsoka se rend compte du pouvoir dormant chez Sabine tout comme de sa colère. Elle a ainsi peur de créer un nouveau Dark Vador. Le cinquième épisode, Le Guerrier de l'Ombre, est alors réellement un point de bascule pour le personnage. Après avoir perdu son combat contre Baylan Skoll, Ahsoka est à nouveau aux portes de la mort. Son esprit imagine donc une sorte de Monde entre les Mondes où le souvenir d'Anakin Skywalker, son ancien Maître, la replonge dans son passé pour qu'elle trouve les clés de son avenir. Revoir Hayden Christensen en tant qu'Anakin Skywalker est ainsi un plaisir infini surtout que le fait de rejouer certaines scènes clés de Star Wars : The Clone Wars apporte une émotion inimaginable. Ahsoka Tano ressort de ce traumatisme en comprenant qu'elle doit s'ouvrir à la Force et laisser plus aller les évènements et les gens qui l'entourent. Elle devient ainsi une Jedi blanche, un peu comme Gandalf le Gris devient Gandalf le Blanc dans Le Seigneur des Anneaux. Elle est alors en mesure d'accepter les erreurs de Sabine, tout en devenant bien plus philosophe : tout ce qui lui arrive, à elle et à sa Padawan, est voulu par le destin et la Force ; y compris le fait d'être coincées dans une autre galaxie...

L'une des raisons qui a déstabilisé certains des spectateurs occasionnels de Star Wars est que Star Wars : Ahsoka n'est pas uniquement une série centrée sur l'ancienne Padawan d'Anakin Skywalker mais également sur tout le reste du casting de Star Wars : Rebels. À l'exception de Zeb étrangement absent de la série bien qu'ayant fait un caméo dans la troisième saison de Star Wars : The Mandalorian, tout l'ancien équipage du Ghost est en effet présent. L'épilogue du dernier épisode long de la série animée, Réunion de Famille, faisait le point sur le devenir des personnages quelques années après les évènements ayant amené la libération de la planète Lothal : Hera Syndulla, son droïde Chopper et son garçon Jacen - fils qu'elle a eu avec le Chevalier Jedi disparu Kanan Jarrus - parcouraient la galaxie à bord de leur vaisseau, le Ghost, tandis que la Twi'lek avait participé à la Bataille d'Endor en tant que Générale ; la Mandalorienne Sabine Wren était elle restée sur Lothal pour protéger la planète d'une potentielle contre-attaque de l'Empire. Elle avait promis à Ezra Bridger, son jeune ami Jedi natif de la planète, qu'elle garderait un œil sur son monde et ses habitants. Durant la bataille décisive, Ezra s'était en effet sacrifié en coinçant le Grand Amiral Thrawn dans son destroyer le Chimaera et s'était servi des baleines intergalactiques, les Purrgils, pour se faire bannir lui et l'Impérial dans un endroit reculé de la galaxie... ou d'une autre. Dans le dernier plan de la série, Sabine est devant une fresque sur Lothal rendant hommage à l'équipage du Ghost. Elle attend la venue d'Ahsoka Tano, tout de blanc vêtue, avant de partir enfin à la recherche de leur ami Ezra. Si les autres personnages ne reviendront pas dans l'Univers Étendu, Hera Syndulla aura une place importante dans les comics et les romans, notamment dans la trilogie de L'Escadron Alphabet se déroulant juste après la Bataille d'Endor.

Sabine Wren est interprétée par Natasha Liu Bordizzo (The Greatest Showman). Le personnage de la Mandalorienne est sûrement celui qui a le plus changé depuis Star Wars : Rebels et qui évoluera le plus dans la série Star Wars : Ahsoka. Ce qui étonne au premier abord, et qui la rendra antipathique pour ceux qui ne la connaissent pas, est sa colère et son esprit rebelle. Anticonformiste, elle l'était déjà mais elle n'avait pas ce cynisme et cette mélancolie qui transparaissaient. Il faut dire qu'entre-temps, la purge de Mandalore et le massacre de sa famille ont dû particulièrement la bouleverser. De plus, sa relation compliquée avec Ahsoka Tano, qui l'a abandonnée durant sa formation, a fini de la rendre aigrie. Et c'est là la grosse surprise de Star Wars : Ahsoka : Sabine est une Padawan et une apprentie Jedi ! Pourtant, jamais dans Star Wars : Rebels, il n'avait été révélé qu'elle avait potentiellement des pouvoirs Jedi. Le droïde Huyang, qui accompagne Ahsoka et qui a vu bien des initiés Jedi, confirme d'ailleurs ce que pensent les spectateurs en affirmant qu'elle est sans doute la pire apprentie de tous les temps. Le personnage va d'ailleurs montrer peu d'aptitudes aussi bien physiques que mentales. Elle n'est pas très douée au combat au sabre laser, même si, en plus d'Ahsoka, elle avait aussi été entraînée par Kanan et Ezra dans le temps où elle possédait le Sabre Noir de Mandalore. Elle est également trop attachée à son ami, préférant prendre le risque de retrouver Ezra quitte à potentiellement renforcer l'Empire. Mais, au final, ses choix et ses aventures vont lui permettre d'évoluer et de lui faire gagner un pouvoir et des aptitudes qu'elle ne soupçonnait pas.

Mary Elizabeth Winstead (Die Hard 4 : Retour en Enfer) tient, quant à elle, le rôle de la Générale Hera Syndulla. L'actrice, qui n'a pas fatalement les mêmes traits que sa version animée, arrive pourtant à lui apporter toute sa chaleur maternelle et à se fondre parfaitement dans le personnage. La pilote hors pair n'est dans la série qu'un personnage secondaire mais brille dans quasi toutes ses apparitions. Il en est de même de son droïde Chopper, toujours aussi drôle notamment dans la scène du mouchard de l'épisode Efforts et Difficultés où il fait autant rire que dans la série. Il est intéressant aussi de remarquer la présence de Jacen Syndulla (Evan Whitten). Le fils de Kanan et Hera fait ici plus qu'un caméo tant il a une importance capitale dans l'épisode Le Guerrier de l'Ombre, montrant des aptitudes qu'il a sûrement héritées de son père. Ezra Bridger n'arrive, quant à lui, que lors du sixième épisode, Lointaine, Très Lointaine, après avoir été annoncé dans tous les autres épisodes précédents. L'émotion pour les spectateurs de le revoir est au moins aussi immense que celle de Sabine. Le personnage a donc bien grandi, portant désormais la barbe ! L'acteur Eman Esfandi réussit à merveille à lui apporter sa bonne humeur communicative, et clairement, donne vraiment l'impression au public de retrouver un vieil ami qu'il aurait perdu de vue mais dont il serait content de revoir après une longue séparation comme si de rien n'était. Ezra étant présent dans peu d'épisodes, il n'a pas fatalement moyen de montrer une grand évolution mais son histoire avance tout de même. Sa situation n'est plus la même au début et à la fin de la saison. Et, cerise sur le gâteau, il a droit à la fin du dernier épisode, La Jedi, la Sorcière et le Seigneur de la Guerre, à une scène émouvante qui donne envie de le revoir dans d'autres aventures.

Star Wars : Ahsoka voit aussi l'arrivée de l'antagoniste tant annoncé et déjà teasé dans les deux dernières saisons de Star Wars : The Mandalorian : le Grand Amiral Thrawn. Pour de nombreux fans Star Wars, il est l'un des plus grands méchants créés dans l'univers de George Lucas en dehors de Dark Vador et l'Empereur Palpatine. Il est apparu pour la première fois en 1992 dans le roman de Timothy Zahn L'Héritier de l'Empire. Moins cruel que ses supérieurs, il compense par un talent de stratège inouï. Son incroyable intelligence et sa capacité d'analyse, en particulier dans son sens de l'observation des arts et des coutumes d'une espèce, le rendent tout simplement fascinant. Après des apparitions dans divers romans, nouvelles et jeux vidéo de l'Univers Légendes, le personnage rentre dans l'Univers Officiel grâce à l'épisode long qui débute la Saison 3 de Star Wars : Rebels, Au Cœur des Ténèbres. Timothy Zahn est alors chargé d'écrire une trilogie sur le personnage. Le premier tome s'attache à décrire comment Thrawn s'est fait connaître de l'Empire et comment il a gravi les échelons pour arriver à la situation au début du téléfilm d'introduction de la Saison 3. Les deux autres narrent sa rencontre avec Anakin Skywalker durant la Guerre des Clones et plus tard avec Dark Vador pendant la période de l'Empire. À la suite de ces trois livres, Zahn entreprend l'écriture d'une deuxième trilogie, Thrawn - L'Ascendance, s'attardant cette fois sur le passé de Thrawn, de sa montée dans la hiérarchie militaire de l'Ascendance Chiss jusqu'à son exil forcé au sein de l'Empire.

Dire que l'apparition du Grand Amiral Thrawn en prises de vues réelles était attendue au tournant serait un euphémisme. Lars Mikkelsen, qui faisait déjà la voix du personnage en anglais dans Star Wars : Rebels, a été finalement choisi pour l’interpréter en live. L'acteur connaît bien le personnage et lui donne une prestance et une voix parfaite même si physiquement, il a ici le visage moins creusé que sa version animée. Ce qui étonne aussi, c'est son embonpoint et le côté un peu moins propre sur lui qu'avait le Grand Amiral durant l'Empire. Après, comme le dit lui même le militaire, dix ans d'exil, sans ressource, nécessite de faire des choix et d'être moins attentif aux détails pour être plus efficace. Il faut dire que le Chiss a, à l'époque de la série, près de soixante-dix ans et n'est donc plus un fringuant jeune homme. Son introduction, avec la musique martiale et la haie d'honneur que lui font ses hommes, est, quoi qu'il en soit, impressionnante. L'Impérial se montre froid et calculateur, connaissant parfaitement son ennemi, ne le sous-estimant jamais. Il n'a qu'un seul objectif : s'enfuir de son exil et rejoindre sa galaxie afin de redonner vie à l'Empire. Dave Finoli a demandé son avis sur le personnage à son créateur Timothy Zahn et force est de constater qu'il est assez proche de sa version littéraire, du moins canon. La série fait ainsi bien comprendre que le Grand Amiral connaît Anakin Skywalker tout en laissant sous-entendre qu'il sait ce qu'il est devenu, alors que ce n'est absolument pas montré dans Star Wars : Rebels. De plus, son discours lors de sa fuite rappelle beaucoup ceux qu'il prodigue dans les romans. Après, les spectateurs ne connaissant pas le personnage se poseront la question de sa dangerosité. Certes, celui-ci gagne à la fin de la série, réussissant son objectif qui était de s'enfuir, mais il n'a pas fatalement montré une cruauté plus grande que, par exemple, un Moff Gideon dans Star Wars : The Mandalorian. Il doit encore prouver ce qu'il est capable de faire une fois qu'il aura rassemblé les Vestiges de l'Empire. Pour résumer, le personnage est pour l'instant porté par sa réputation et non ses actes.

Star Wars : Ahsoka en profite également pour introduire de nouveaux personnages. Pour commencer, Diana Lee Inosanto reprend son rôle de Morgan Elsbeth qu'elle avait dans Star Wars : The Mandalorian. Si le spectateur savait qu'elle avait déjà des accointances avec le Grand Amiral Thrawn, il apprend désormais que c'est une rescapée des Sœurs de la Nuit, les Sorcières de la planète Dathomir, massacrées par le Général Grievous durant la Guerre des Clones. Cette dernière, grâce à ses pouvoirs magiques et mystiques, sait la marche à suivre pour rejoindre l'officier impérial mais a besoin de temps, de fonds et surtout d'une carte. Elle sert ici de grande méchante dans les cinq premiers épisodes avant de devenir le bras droit de Thrawn dans les derniers. Plutôt charismatique, elle se fait pourtant voler la vedette par le mercenaire à sa solde.
Pour faire ses basses besognes, elle embauche en effet un Jedi déchu, Baylan Skoll. Bien que ce dernier ait un sabre orange tirant vers le rouge, il ne semble ni violent ni rempli de haine. Pas sûr donc qu'il soit un adepte du Côté Obscur. Au contraire, il est bien plus ambivalent. Il regrette, du moins en partie, la chute des Jedi et de leur idéal mais n'a aucun mal à devoir tuer Ahsoka Tano si besoin. Même s'il obéit à Morgan Elsbeth puis au Grand Amiral Thrawn, il semble pourtant avoir une quête personnelle un peu floue. Il pense notamment que l'Impérial ramènera un semblant de paix après le massacre qui le précèdera fatalement. Plus tard, il entend un appel irrésistible sur la planète d'exil de Thrawn en sentant une force bouillonnée, bien plus grande que celles des Sorcières. Il change donc d'objectif et décide de découvrir ce qu'il en est. L'acteur Ray Stevenson est la véritable révélation de la série, ayant une présence incroyable, volant la vedette à chaque scène où il apparait. Pour le plus grand malheur des spectateurs tout comme de Lucasfilm Ltd., l'acteur est décédé en mai 2023 à l'âge de 58 ans, laissant le destin de son personnage sans conclusion. Que va alors faire le studio ? Un changement d'acteur ? Une mort du personnage hors écran ? Ou une utilisation plus ou moins importante de CGI ? Mystère...
Baylan Skoll est accompagnée d'une apprentie, également manieuse de la Force, Shin Hati. Douée au combat, elle est aussi impatiente et ambitieuse et possède tous les ingrédients pour plonger vers le Côté Obscur même si ce n'est pas encore le cas. La jeune actrice Ivanna Sakhno apporte indéniablement une certaine présence intrigante.
Un autre personnage fait son retour dans Star Wars : Ahsoka : il s'agit du droïde Huyang. Il apparaît en effet dans l'épisode Le Test de Résistance de la Saison 5 de Star Wars: The Clone Wars. Il est censé aidé les novices à construire les sabres laser. Sa voix anglaise est alors tenue par David Tennant (La Bande à Picsou). L'acteur écossais reprend ici son rôle pour le plus grand plaisir des spectateurs tandis qu'il devient le confident et ami d'Ahsoka Tano.

En étant un prolongement des séries animées, Star Wars : Ahsoka apporte aussi un peu de fraîcheur, de nouveautés et de concepts inédits dans la saga Star Wars en prises de vues réelles. La série introduit notamment la magie noire avec l'apparition des Sœurs de la Nuit, aussi connues comme les Sorcières de Dathomir. Présentées, les Sorcières comme la planète, pour la première fois dans le roman Le Mariage de la Princesse Leia publié en 1994, Dathomir est ensuite choisie par George Lucas pour devenir la planète natale de Dark Maul, le fameux Sith de Star Wars : La Menace Fantôme. Dathomir est aussi la planète des Rancors, les monstres que combat Luke Skylwalker dans le palais de Jabba le Hutt, dans Star Wars : Le Retour du Jedi. Elle est surtout la planète natale de sorcières (humaines dans le roman puis non-humaines par la suite) utilisant la Force comme pouvoirs magiques. Certaines d'entre-elles, Les Sœurs de la Nuit, préfèrent ainsi le Côté Obscur, même si elles n'ont, en réalité, aucun désir de conquête de la galaxie et restent confinées sur leur planète. L'arc sur Dathomir de la série Star Wars : The Clone Wars permet alors d'utiliser cette secte et de montrer qu'Asajj Ventress, l'apprentie Sith du Compte Dooku, est notamment une membre des Sœurs de la Nuit. Ce sont elles qui, notamment, retrouveront et soigneront Dark Maul. Elles seront ensuite exterminées sur l'ordre de Dark Sidious, alias le Chancelier Palpatine. Le comics Dark Maul : Fils de Dathomir, à l'origine un arc non adapté suite à l'arrêt temporaire de la série Star Wars : The Clone Wars, raconte la résurrection puis la mort définitive de la Mère des Sœurs de la Nuit. Dans Star Wars : Ahsoka, le retour des sorcières apporte en tout cas beaucoup de mysticisme ainsi que de nombreuses idées visuelles via des décors anciens et des ruines de temples d'un autre temps. Ahsoka Tano fait même, grâce à cela, dans le premier épisode Maître et Apprentie, de l'exploration archéologique via un bel hommage à Indiana Jones. Star Wars : Ahsoka en profite aussi pour faire venir en live le concept de zombies déjà vu dans l'univers Star Wars via, là aussi, la série Star Wars : The Clone Wars ou encore des romans Légendes comme Death Troopers ou Moisson Rouge. La série n'en reste pas moins très familial sur ce sujet, dans sa résolution comme dans son apparence, mais l'idée n'en demeure pas moins audacieuse.

Star Wars : Ahsoka permet aussi de visiter de nombreux lieux, connus comme nouveaux. D'abord, c'est un plaisir immense de découvrir en prises de vues réelles la planète Lothal, où se déroulait principalement l'action de Star Wars : Rebels. La capitale Capital City ressemble à s'y méprendre à sa version animée lors de son épilogue. Ryder Azadi, l'ancien gouverneur devenu ensuite rebelle, a d'ailleurs repris son poste politique. Les spectateurs retrouvent également les chantiers navals de Corellia, la planète natale de Han Solo comme montré dans le film Solo : A Star Wars Story. Mais la série offre aussi des nouveaux environnements comme par exemple Seatos, une planète inhabitée où une ancienne civilisation a laissé un mécanisme astronomique pour retrouver le chemin vers leur monde natal se trouvant dans une autre galaxie. Même si le design de la planète est assez simple, entre des falaises rocheuses au bord d'un grand océan et des arbres au feuillage tirant vers le rouge, l'ensemble est assez mystérieux pour dépayser. Mais l'apport le plus intéressant de Star Wars : Ahsoka est sûrement cette notion d'autre galaxie. Mise à part la race des Yuuzhan Vong dans la série de romans Le Nouvel Ordre Jedi dans l'Univers Légendes, il n'a jamais été question d'autres galaxies dans Star Wars. Et encore, ces créatures extra-galactiques avaient, en réalité, envahi la galaxie de Luke Skywalker. Jamais le lecteur, et encore moins le spectateur, n'avait eu la possibilité de visiter un lieu si éloigné. La série apprend donc aux spectateurs que les Purrgils, les baleines stellaires qui ont emmené Ezra et Thrawn, voyagent de galaxie en galaxie. Leur but est une planète qui sert de cimetière à ses géants, leur squelette formant un anneau autour de celle-ci. C'est sur cette planète que se déroulent d'ailleurs les derniers épisodes de Star Wars : Ahsoka. Même si elle semble assez lambda malgré son côté aride, elle possède quelques habitants intéressants, que ce soient les pillards ou les Noti, ces êtres portant une carapace ressemblant à des pierres. Mais Peridea, le nom que porte la planète, possède bien plus de secrets. C'est déjà le monde natal du Grand Royaume Sorcier des Dathomiri, qui se sont ensuite exilés en partie vers Dathomir dans l'autre galaxie. Si les Sorcières de Dathomir ont quasi disparu, les Grandes Matriarches de Peridea sont elles toujours bien vivantes, ayant scellé un pacte avec le Grand Amiral Thrawn pour l'aider à revenir dans sa galaxie et reformer l'Empire. Peridea semble aussi cacher une force encore plus grande mais encore bien mystérieuse. Un seul indice peut aider à deviner son identité. L'une des dernières scènes du dernier épisode La Jedi, la Sorcière et le Seigneur de la Guerre, voit en effet l'apparition de trois statues, dont une détruite. Elles rappellent le mythe des Dieux Mortis, déjà aperçu dans les séries Star Wars : The Clone Wars et Star Wars : Rebels. Cette légende propose une version moins manichéenne de la Force représentée par le Père, le Fils et la Fille : l'un des enfants étant lumineux, l'autre sombre et le père servant d'équilibre entre les deux. Ce sont les Vecteurs de la Force. Étrangement, la statue détruite est celle... de la Fille ! En tout cas, il est intéressant de noter que toutes ces histoires de galaxie lointaine sont devenues des contes pour enfants dans la galaxie de Star Wars, depuis l'Ancienne République à la Nouvelle en passant par l'Empire. Il est alors amusant d'entendre Huyang reprendre la même expression que celle de la réalité quand les films Star Wars débutent par ces mots : « Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine... ».

Star Wars : Ahsoka ouvre plein de portes mais en referme étrangement peu. Le fil rouge de la série était de retrouver Ezra Bridger et le Grand Amiral Thrawn. Si le Jedi revient chez lui, c'est malheureusement aussi le cas de l'Impérial. Or, la Nouvelle République ne semble pas prête à l'affronter. La plupart des sénateurs ne croient d'ailleurs pas à son retour. Il est alors intéressant de remarquer que le nouveau système politique a déjà les faiblesses qui vont mener à sa destruction dans Star Wars : Le Réveil de la Force et dont l'incompétence avait déjà été bien décrite dans le roman Liens de Sang. D'ailleurs, comme dans ce livre, il est important de voir que le nom de Leia Organa est cité dans la série, s'inquiétant déjà des dangers militaires que pourrait amener l'aveuglement des sénateurs. Et c'est C-3PO, toujours joué par Anthony Daniels, qui vient porter le message de sa maîtresse. De nombreuses questions sont aussi laissés en suspens sur Peridea, notamment les destins d'Ahsoka, Sabine, Huyang, Baylan et Shin. Ahsoka Tano ne semble en tout cas pas affolée, ayant gagné en sagesse. Elle fait confiance à la Force et pense que si elle est coincée sur cette planète, c'est pour une raison bien précise. Une ombre bienveillante, le Fantôme de la Force de son ancien Maître Anakin Skywalker, vieille visiblement sur elle... Il n'en est pas moins difficile de savoir où va aller Lucasfilm Ltd. avec ces éléments avant de les conclure dans son film crossover. Une deuxième saison de Star Wars : Ahsoka ? Une sur Ezra ? Sur Thrawn ? Difficile à dire. Cela dépendra aussi sûrement de l'analyse qui est faite par les responsables de Disney des audiences de la série et des retours des spectateurs et des fans...

Au-delà de son histoire et de ses personnages, Star Wars : Ahsoka offre aussi une belle qualité technique. Les effets spéciaux sont soignés, les décors variés, les chorégraphies des combats globalement qualitatives même si pas fatalement spectaculaires. Mais là où la série réussit le mieux, c'est peut-être dans son côté épique, dépaysant et fantastique. L'ensemble est aidé par une bande originale tout simplement superbe. Le compositeur n'est autre que Kevin Kiner, déjà connu des fans de Star Wars pour être à l'origine des musiques de toutes les séries animées de la saga. Néanmoins ici, il s'agit de sa première incursion en prises de vues réelles pour Star Wars. Ce qui frappe dès la première écoute est la variété des ambiances musicales qu'il propose, soulignant merveilleusement l'action et bonifiant parfois certaines scènes. De nombreux thèmes restent en tête, à commencer par le générique de fin vraiment magnifique, qui de par son visuel et sa sonorité a des airs de Game of Thrones. L'introduction musicale du Grand Amiral Thrawn, alliée à son arrivée grandiose, reste aussi dans les mémoires. Mais la scène qui résume parfaitement cette merveilleuses symbiose entre musique et image, synthétisant à elle seule les thèmes de Star Wars : Ahsoka est sans doute le final du cinquième épisode, Jedi Déchu, déjà riche en émotion. Ahsoka Tano rentre son vaisseau dans la gueule d'un Purrgil, quitte la planète Seatos avec la troupe de baleines stellaires en plongeant en hyperespace, devant une flotte de la Nouvelle République médusée. Ce passage donne des frissons tellement il est magique, épique, émouvant et poignant, faisant appel à l'aventure et à l'inconnu, magnifié par un morceau, The Hyperspace Jump, sûrement le plus beau de Star Wars depuis ceux de la prélogie. Il est difficile de ne pas avoir le souffle coupé à la fin de cet épisode.

Au final, Star Wars : Ahsoka est une série qui apporte beaucoup aux fans les plus fidèles de la saga. Ceux qui ont tout suivi depuis des années, en particulier les séries animées, seront aux anges. Ils retrouvent des personnages qu'ils aiment, des concepts qu'ils apprécient et qu'ils voient en plus développés, le tout avec une ambiance bien plus familiale que les dernières productions en prises de vues réelles. La série s'adresse aussi à la génération qui a découvert Star Wars avec la prélogie. Elle est l’œuvre qui rend, depuis le rachat par Disney, le plus hommage aux Épisodes I à III, grâce notamment au retour d'Anakin Skywalker. En fait, avec ses séries, Lucafilm Ltd. peut se permettre de s'adresser désormais à des publics différents : Star Wars : Andor parle ainsi plus aux adultes et aux critiques, pas fatalement fans de la saga de George Lucas ; Star Wars : The Mandarian est plus adaptée elle au grand public ; Star Wars : Ahsoka est, pour sa part, un cadeau à ses fans les plus fidèles. Et qui sait... Elle donnera peut-être envie à des spectateurs l'ayant appréciée de découvrir les superbes séries animés que sont Star Wars : The Clone Wars et surtout Star Wars : Rebels.

- Elles pourraient aller n'importe où ?
- Je sais. Mais cela vaut mieux que d'aller nulle part...

Huyang & Ahsoka Tano
— An 9 après la Bataille de Yavin —

Star Wars : Ahsoka n'est pas parfaite dans son écriture mais elle compense par un amour de ses personnages, un sens de l'émerveillement et une envie de développer le lore de la saga qui en fait sûrement l'un des projets Star Wars les plus rafraîchissants depuis bien longtemps. Plus léger qu'un Star Wars : Andor, elle ne plaira pas fatalement à tout le monde. Dave Filoni se permet en tout cas d'introduire au grand public des éléments qui étaient cantonnés jusqu'à maintenant à l'animation et à la littérature, ouvrant le champ des possibles à l'infini quitte à ne fermer quasi aucune porte à la fin de son dernier épisode. Peu importe, rien que pour son incroyable ambition, Star Wars : Ahsoka se doit d'être saluée !