Écraser et Ramasser

Écraser et Ramasser
L'affiche
Titre original :
Smash and Grab
Production :
Pixar Animation Studios
Date de sortie USA :
Le 18 janvier 2019
Série :
Genre :
Animation 3D
Réalisation :
Brian Larsen
Musique :
Barney Jones
Durée :
8 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Dans un monde inconnu, après des années de labeur dans la salle des machines d'une locomotive imposante, deux robots déclassés vont tout risquer l'un pour l'autre pour que chacun d'eux puisse recouvrer la liberté...

La critique

rédigée par
Publiée le 20 février 2019

Écraser et Ramasser est le deuxième court-métrage Pixar de son nouveau programme intitulé SparkShorts.

En 2017, John Lasseter, alors toujours responsable de Pixar, impressionné par le court-métrage Piper qui vient de gagner l'Oscar du Meilleur Court-Métrage, décide de renforcer la production de courts-métrages. Il décide ainsi que les studios de Luxo Jr. mettent en place un tout nouveau programme de réalisation de cartoons, intitulé SparkShorts. Le but est de permettre à chaque membre du studio, qu'il soit réalisateur, animateur ou technicien, d'avoir la possibilité de réaliser son propre dessin animé personnel. Pixar offre dans ce but à chaque artiste six mois et quelques ressources techniques et financières pour mettre en œuvre son projet. La nouvelle série SparkShorts offre donc un ton spécifique et une vision artistique différente de ce qu'à produit l'ADN de Pixar jusque-là. Si les studios à la lampe de bureau s'étaient, il est vrai, déjà fait remarquer en laissant des artistes venus de diverses cultures proposer des courts-métrages sortant des sentiers battus à l'exemple de Sanjay et sa Super Équipe ou Bao, ici, les cartoons vont encore plus loin se permettant aussi de viser, de temps en temps, un public différent de celui de Pixar : oubliée la cible familiale, les SparkShorts peuvent aussi proposer des cartoons qui ne parlent qu'aux adultes.

Les trois premiers SparkShorts, Purl, Écraser et Ramasser et Kitbull, sont d'abord proposés au cinéma durant une semaine, à partir du 18 janvier 2019, mais uniquement dans la salle du El Capitan Theatre à Los Angeles ; ce cinéma mythique d'Hollywood appartenant à The Walt Disney Company. Tous trois sont ensuite mis en ligne sur YouTube au rythme d'un par semaine, en commençant par Purl le 4 février 2019. Trois autres cartoons sont annoncés dans la foulée : Float, Loop et Wind ; mais eux iront directement et uniquement sur la plateforme Disney+ qui ouvre sur le marché américain à la fin 2019.

Écraser et Ramasser est imaginé et réalisé par Brian Larsen.
Avant d'arriver chez Pixar, l'artiste est passé par de nombreux studios en tant que storyboarder notamment sur le film Disney L'École Fantastique ainsi que quelques épisodes de la série Lucasfilm Ltd. Star Wars : The Clone Wars. Toujours au même poste, il travaille pour le studio à la lampe d'abord temporairement sur Ratatouille avant d'y rentrer définitivement au début des années 2010. Il est ainsi chargé de l'histoire de Rebelle et réalise le court-métrage dérivé du film, La Légende de Mor'du. Il oeuvre également sur les scénarios de Toy Story : Angoisse au Motel et de Piper puis participe aux réunions du story trust sur CocoÉcraser et Ramasser représente ainsi sa deuxième réalisation.

Écraser et Ramasser étonne et émerveille dès la premier visionnage. Le court-métrage arrive, en effet, à retranscrire une histoire simple mais terriblement efficace portée par des personnages attachants alors qu'aucun mot n'est prononcé pendant les huit minutes de sa durée. Les deux robots rappellent alors forcément WALL•E même si, ici, il ne s'agit pas d'une histoire d'amour mais d'amitié et de lutte des classes où les deux vont se sacrifier l'un pour l'autre. Ces deux robots besogneux exécutent, il est vrai, la même chose depuis des années en servant les intérêts d'une caste de privilégiés qui les exploitent. Or, ils aspirent eux-aussi à la liberté, une situation qu'ils n'ont jamais connue. Mais voilà, sortir d'un canevas qui a été décidé pour eux est compliqué surtout quand il faut se rebeller contre un ordre séculaire...
L'histoire n'a certes rien de très originale mais elle résonne à merveille. Brian Larsen ayant sur elle, en réalité, transposé son propre ressenti au travail où il avait tendance à toujours faire la même chose malgré son envie de s'ouvrir à d'autres horizons. Fait notable, d'un point vue technique et budgétaire, il a été décidé que les deux robots seraient animés en motion-capture pour gagner du temps dans l'animation et se concentrer sur le reste.

La grande force de Écraser et Ramasser n'est pourtant ni dans son histoire, ni dans sa technique mais bien dans le voyage qu'il propose. En ayant l'excellente idée de placer le contexte dans une planète lointaine, le réalisateur en offre une visite extraordinaire aussi dépaysante qu'impressionnante. Le monde imaginé est en effet bluffant à plus d'un titre avec une mise en situation qui fait beaucoup penser au manga Gunnm et son adaptation cinématographique contemporaine, Alita : Battle Angel. Les cités en hauteur ressemble à Zalem tandis que les trains alimentant les villes roulant sur une planète désertique peuvent rappeler la décharge. En à peine quelques minutes, le réalisateur parvient ainsi à dépeindre un monde aussi crédible que palpable au point que le spectateur n'a qu'une envie : en savoir plus et découvrir ce lieu insolite. Visuellement, le rendu apparaît, qui plus est, magnifique avec des designs art déco notamment pour les convois ferroviaires.

Cela faisait longtemps que Pixar n'avait pas proposé, dans l'un de ses courts-métrages, un univers aussi imaginatif et invitant à l'exploration. En cela, Écraser et Ramasser est une incroyable réussite. Quand en plus, il est porté par une histoire qui fait mouche et des personnages qui accrochent, il accède sans mal au rang de jolie pépite !

Poursuivre la visite

1984 • 2024

Le Forum et les Réseaux Sociaux

www.chroniquedisney.fr
Chronique Disney est un site de fans, non officiel, sans lien avec The Walt Disney Company, ni publicité,
utilisant des visuels appartenant à The Walt Disney Company ou des tiers par simple tolérance éditoriale, jamais commerciale.