L'article

rédigé par Dream Rider
Publié le 05 octobre 2013

Mardi 24 septembre, Chronique Disney a pu assister, à Paris à la conférence de presse du film d'animation de DisneyToon Studios, Planes, avec la participation des voix françaises. Etaient ainsi présents Fred Testot, qui prête sa voix à l'épandeur Dusty, Melissa Theuriau, qui campe Rochelle, l'avion français et Leila Bekthi, Ishani , la concurrente indienne des deux premiers héros. Les frères Chaix, rendus célèbres par l'émission de M6 La France a un Incroyable Talent et créateurs d'un ballet aérien miniature à l'effigie des personnages du film étaient également de la partie. Se tenait ensuite le soir même l'avant-première du film à l'UGC Normandie, sur les Champs Elysées. L'occasion de poser, à notre tour, quelques questions à l'équipe.

La Conférence de Presse

 

Fred Testot est bien connu des inconditionnels du studio. C'est, en effet, sa troisième participation, après Frère des Ours et Volt, Star Malgré Lui. En véritable électron libre, il a ponctué cette conférence par de nombreuses blagues et sorties humoristiques, déclenchant les rires de l'assemblée et de ses collègues. Melissa Theuriau et Leila Bekthi, elles, font en revanche leurs premiers pas à la fois dans le monde du doublage cinématographique et chez Disney. C'est donc tout naturellement par leurs impressions que s'ouvre cette rencontre.

[Presse] Leila et Melissa, vous doublez des héros Disney pour la première fois. Qu'est-ce que cela fait ?

[Leila Bekthi] C'était extraordinaire, un de mes rêves qui se réalise et j'en profite d'ailleurs pour remercier Fred (Testot) car c'est un peu grâce à lui que je suis là. Il y a quelques temps, je lui avais fait part de cette envie et il en a parlé à Disney. Quelques mois plus tard, on me proposait de faire une voix dans Planes. Pour la première fois au cinéma, je vais donc être l'idole de ma nièce, et ça, c'est génial !

[Melissa Theuriau] Cela a été un grand stress et en même temps, un immense bonheur de faire partie de cette aventure. Je rejoins Leila, c'est un rêve qui se réalise. On est tous de grands fans d'animation et c'est vrai que camper un personnage dans un long-métrage Disney, cela relève vraiment du rêve ! En tant que novice, je me suis laissée guider, j'ai été très, très bien coachée chez Disney pour arriver à prendre confiance et à trouver la justesse pour interpréter Rochelle.

[Presse] Souvent, on ne reconnait pas toujours les voix des acteurs dans les films d'animations. Finalement est-ce qu'il n'y a pas dans le travail de doubleur une certaine frustration d'être caché, ou alors est-ce une autre façon d'être présent ?

[Leila Bekthi] Le métier de comédienne pour moi, c'est vivre plein de vies en une, et de jouer une multitude de personnages. Quand c'est un avion, ça devient tellement improbable que je trouve cela super ! Je n'ai pas ressenti de frustration, bien au contraire. En plus, je suis une grande spectatrice des Disney, j'ai grandi avec Le Roi Lion, Aladdin, La Petite Sirène. Je pourrais vous chanter toutes les chansons !

[Fred Testot et Leila Bekthi entonnent alors un medley spontané et très drôle des chansons Disney.]

 

[Presse] Il vous faut donner vie à des objets en métal. Du coup, au lieu de doublage, peut-on parler d'incarnation ?

[Fred Testot] On peut même parler de réincarnation cher ami ! [Rires]… Moi, ma réponse à la question serait oui, je suis totalement d'accord avec vous. Après je laisse Mélissa et Leila développer si elles le souhaitent…

[Melissa Theuriau] Ce qui est amusant et pertinent dans le fait de doubler, c'est que l'on se glisse avant tout dans la peau d'un être. Là, pour Dusty, c'est un être qui doute et qui veut dépasser sa condition et c'est tout le message que veut faire passer Planes. C'est avant tout notre personnalité à chacun qui va donner au personnage ce coté humain.

[Fred Testot] Oui c'est vrai, que ses bras soient en métal ou pas, on s'en fout, ça reste des bras ! [Rires]

[Presse] Melissa, est-ce qu'il est difficile de jouer la séductrice ?

[Melissa Theuriau] Je crois que Rochelle ne séduit pas, elle est séduite.  Elle résiste puissamment aux avances des autres parce que c'est l'avion français, celui qui a beaucoup d'arrogance et un peu de prétention, donc elle ne se laisse pas séduire comme ça et cet aspect était très amusant à jouer. Ensuite, elle finit presque en véritable nymphomane, elle se lâche mais je vous précise tout de même que le personnage est évidemment très éloigné de ce que je suis dans la vie. [Rires]

[Presse] Mélissa, lorsque les enfants sont turbulents chez vous,  quels sont les dessins animés que vous leur passez pour les calmer ?

[Melissa Theuriau] Je leur montre des Disney et des Pixar qui semblent correspondent à leurs âges. Ceux que j'ai aimés ne sont pas ceux que je montrerais à mes enfants. Je les trouve trop violents ou tristes comme Bambi, donc je vais attendre un peu, je fais attention aux âges. Depuis quelques années, il y a en revanche des dessins animés formidables pour les enfants, positifs, qui vont chercher à faire travailler leur imaginaire. Toy Story, par exemple, ou Rebelle, cette princesse qui se refuse à sa condition. C'est super de pouvoir transmettre ces messages-là !

 

[Presse] Vous, les frères Chaix, vous avez également fait parti de cette aventure d'une façon très originale. On vous a découverts il y a deux ans dans l'émission La France a un Incroyable Talent sur M6 et vous avez créé pour la sortie de Planes, un ballet aérien avec des maquettes d'avions à l'image des personnages de Dusty et Rochelle. Comment s'est passé cette collaboration ?

[Les frères Chaix] Cela fait trois mois que l'on travaille sur ces avions qui représentent un nouveau chalenge pour nous. La spécificité a été de reproduire deux avions visuellement similaires à Dusty et Rochelle sans en avoir les plans en amont. Il fallait en plus qu'ils aient la capacité technique de voler dans une salle, pour pouvoir ensuite composer une chorégraphie inédite sur une nouvelle musique. Travailler avec Disney est une belle opportunité !

[Presse] Comment construire le rôle, donner une forme au personnage quand on ne possède que la voix comme outil ?

[Leila Bekthi] Je l'ai vraiment abordé comme un rôle de cinéma. Il y a une vraie direction d'acteurs, une bible de personnages. J'en faisais un trop peu au début, mais il ne faut pas avoir peur du ridicule, c'est une espèce de curseur. J'avais envie d'être honnête, d'y croire, même si c'est un avion. Je me disais Ishani a des failles et je vais jouer avec ça. Il faut croire en ses personnages sinon ce n'est pas rigolo !  

[Presse] Est-ce que les personnages de Dusty, de Rochelle et d'Ishani vous ressemblent ?

[Melissa Theuriau] Dusty ressemble un peu à Fred !

[Fred Testot] Eh oui…Les points communs entre moi et Dusty sont la générosité, la simplicité [Rires] et le désir de croire en la vie. On se dit que tout est possible, que malgré la peur, on y va quand même, on se dépasse. Voila, ça c'est moi ! Dusty c'est moi, c'est ma vie, Dusty c'est mon ami ! [Rires]

[Leila Bekthi] C'est vrai qu'on peut voir un peu de Fred en Dusty ! Sinon, ils ne nous ressemblent pas vraiment non ; personnellement, je trouve qu'en plus il n'y a rien de plus jouissif que d'interpréter des personnages loin de nous. Autrement, ce serait moins drôle. A l'écran, c'est super d'entendre la voix de Fred et Melissa et d'oublier complètement ce qu'ils font dans la vie, ce qu'ils sont. Ils incarnent juste leur personnage et j'y ai cru.

 

Melissa, auriez-vous préféré camper le rôle de la journaliste du film ?

[Melissa Theuriau] On ne m'a pas proposé le rôle de la journaliste ; je ne crois pas que ce soit ce qu'on attendait de moi, et puis ça aurait été bien moins drôle. Etre dans un rôle très éloigné de ce que je fais d'habitude, de ce que je peux montrer dans les médias est bien plus jouissif. J'ai rarement l'occasion de pouvoir m'exprimer publiquement comme Rochelle le fait.

[Presse] Etes-vous orientés pour imiter les voix américaines, souvent considérées comme les références ou êtes-vous dirigés pour le faire « à la française » ?

[Fred Testot] Non justement, quand on a la chance d'être choisi, d'être sélectionné parmi une liste de 15 000 candidats et que l'on arrive dans les trois premiers [Rires] ; pardon, ce n'est pas de la prétention, ce sont les études, les études britanniques, et bien ce qui est intéressant c'est d'essayer d'apporter sa propre touche. Le copier coller n'aurait aucun intérêt, mais on demande souvent à réécouter la voix américaine pour avoir le bon rythme et le bon feeling avec le personnage.

[Melissa Theuriau] Pour Rochelle, moi je ne pouvais de toute façon pas imiter la voix américaine, puisqu'elle a un accent français vraiment très marqué. J'ai donc du retravailler les intonations et le phrasé.

[Leila Bekthi] Il faut savoir qu'on ne voit pas le dessin animé avant de le doubler. Calquer les voix d'origine ne serait pas très intéressant, donc il y a un vrai travail derrière. Par exemple, on a préféré modifier des phrases parce qu'elles sonnaient mal, on sentait que ce n'était pas terrible. Le plus important c'est vraiment d'y croire, de croire aux situations, comme dans un film classique.

L'Avant-Première

[Chronique Disney]Messieurs de la Patrouille de France, est-ce que vous avez retrouvé des références réelles à vos métiers dans l'univers de Planes ?

[Patrouille de France] Oui, tout d'abord cette collaboration témoigne d'un intérêt de Disney pour l'aéronautique. Les détails et termes techniques du film sont les vrais. Tout ce que vous pouvez entendre dans le film, comme les liaisons pilotes-contrôleurs aériens ou pilotes-mécaniciens au sol appartiennent à la vraie phraséologie. Elle est référencée, officielle. Lors du doublage, nous avons donc pu apporter l'expertise technique du terrain qui manquait parfois à quelques scènes.

[Chronique Disney] Vous avez donc pu ajouter une touche de réalisme dans cet univers 3D…

[Patrouille de France] Exactement, dans certains mouvements, certains vols, les pilotes doubleurs, approuvés par Disney ont su donner au film une dimension encore plus réaliste, au-delà des images.

[Chronique Disney] Leila, est-ce que l'on aborde un rôle de doublage de la même façon qu'un rôle de cinéma traditionnel ?

[Leila Bekthi] Ce n'est pas pareil ! Maintenant, j'ai voulu être aussi sincère que dans les films dans lesquels j'ai pu jouer, même si l'on dispose de beaucoup moins de temps. J'ai eu peur justement. Il n'y a que la voix, on ne peut pas faire appel au corps, au regard, aux mains mais tout s'est bien passé et cela reste une superbe expérience.

[Chronique Disney] Si vous aviez dû prêter votre voix à un autre personnage Disney, lequel auriez-vous préféré ?

[Leila Bekthi] J'aurais adoré faire une voix dans Le Roi Lion, parce que je trouve que c'est un grand film de cinéma. Chez les Princesses, je dirais Cendrillon (elle réfléchit) mais surtout Jasmine ; mon premier prénom c'est Yasmine et depuis que je suis petite, j'ai l'impression que ce personnage me ressemble. [Elle entonne Ce Rêve Bleu].

[Chronique Disney] Fred, vous n'en êtes, vous, pas à votre coup d'essai dans le doublage. Votre voxographie est déjà conséquente, et chez Disney vous avez déjà doublé dans Frère des Ours et Volt, Star Malgré Lui. Est-ce que cet exercice est devenu une passion ?

[Fred Testot] Ah oui, depuis toujours j'adore faire ça, transformer ma voix, chercher des idées, des types de personnages et leur donner vie...C'est vraiment une passion. Je le ferais même gratuitement, et c'est vrai ! Je l'ai déjà fait à plusieurs reprises pour des anniversaires, déguisé en ours [Il se tourne vers Leila], tu te souviens ?! Ça prouve ma bonne foi non ?! [Rires]

[Chronique Disney] Melissa, la France vous a déjà entendue doubler des documentaires ou reportages, surtout au sein du groupe M6. Le travail est-il le même sur petit et sur grand écran ?

[Melissa Theuriau] Pas du tout. Initialement mon métier à la télévision me demande normalement une neutralité de ton. On parle d'information, de réel. Pour Planes, j'incarne un personnage fictif, de dessin animé pour lequel il faut se lâcher totalement. Du coup, j'ai pu partir dans des crises d'énervement, d'hystérie, modifier ma voix, choses que je ne peux pas faire habituellement à l'écran.

 

[Chronique Disney] Est-ce que c'est facile, derrière un micro d'abandonner ce ton journalistique justement ? Vous avez su vous adapter ?

[Melissa Theuriau] Il a fallu un temps d'adaptation, c'est pour ça que la bienveillance de ceux qui vous entourent est assez importante ; en plus, pour ce projet, j'ai eu la chance de travailler avec des amis, Leila et Fred. Lors des sessions, Disney a aussi su me coacher et m'emmener dans la bonne direction, avec des pistes pertinentes et précises qui m'ont permises d'oser et d'y aller franchement !

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