Les Mésaventures de Donald
Titre original : Down and Out with Donald Duck Production : Walt Disney Television Date de diffusion USA : Le 22 mars 1987 Genre : Compilation |
Réalisation : Scott Garen Musique : Christopher L.Stone Barry Ennis Mitchell Leib Durée : 50 minutes |
Le synopsis
La vie, la gloire et les frasques de Donald Duck sont résumées en 60 minutes... |
La critique
Les Mésaventures de Donald est une émission spéciale diffusée le 22 mars 1987 sur NBC.
Cette émission est un « donaldocumentaire » - un « duckumentary » en anglais - construit à la façon de la fameuse émission d'investigation 60 Minutes de CBS, dont l'équivalent en France est le programme 66 Minutes sur M6. Le titre anglais Down and Out with Donald Duck est, quant à lui, un clin d’œil au film à succès du label Touchstone sorti au cinéma par les studios Disney l'année précédente, Down and out in Beverly Hills, sorti en France sous le titre Le Clochard de Beverly Hills. D'ailleurs, pour confirmer cette filiation, le logo du special mettant en scène Donald Duck et Daisy Duck est une parodie de l'affiche du long-métrage avec Richard Dreyfuss, Nick Nolte et Bette Midler. Le programme en lui-même est construit sous la forme d'une enquête en proposant une histoire totalement inédite mais montée intégralement à partir de plus d'une cinquantaine de cartoons, d'une dizaine d'anciens épisodes de l'émission d'anthologie sans compter quelques décors empruntés à des films d'animation comme Dumbo ou Coquin de Printemps. Le programme est également illustré musicalement par quatre chansons non Disney, dans un style très proche de ce qui était proposé dans l'émission DTV sur Disney Channel. Il peut être ainsi entendu I Want a New Duck (1985) par "Weird Al" Yankovic, You're No Good (1963) dans sa version reprise en 1974 par Linda Ronstadt, 9 to 5 (1980) par Dolly Parton et Born to Be Wild (1968) par Steppenwolf.
Les Mésaventures de Donald essaye donc de comprendre la chute de popularité du plus fameux canard de Hollywood. À mesure que sa renommée grandit, son ego suit en fait le même chemin. Ainsi, après avoir été informé que Mickey Mouse le remplacerait en tant qu'animateur lors d'un gala de charité, Donald craque. Le soir du spectacle, il signe en effet une apparition surprise et attaque le public avec une mitrailleuse dans une rage folle. Heureusement, comme le précise le narrateur, comme il s'agit d'un dessin animé, personne n'est blessé. Néanmoins, cet incident plonge la carrière et la vie de Donald dans une spirale descendante. Après le licenciement du canard des studios Disney, les journalistes interrogent ses trois neveux Riri, Fifi et Loulou, sa fiancée Daisy Duck, son voisin Pat Hibulaire et ses anciens collègues dans le but de déterminer la cause de l'incident. Malgré les commentaires unanimes des personnes interrogées sur le caractère fougueux et l'ego démesuré de Donald, ce dernier rejette totalement ces commentaires et s'estime victime de circonstances malheureuses et d'un public ingrat. Abandonné par sa famille et ses amis, Donald commence alors à retourner dans l'anonymat. Confronté à la pauvreté, il tente de trouver un travail pour subvenir à ses besoins. Il va alors à l'agence pour l'emploi, Ajax Employement Agency, tenue par le Ranger J. Audubon Woodlore, afin de trouver une offre adéquate. Cependant, son sale caractère continuant de lui porter préjudice, il est vite licencié et passe d'un emploi à l'autre.
Réalisant peu à peu qu'il pourrait en fait avoir un problème personnel mais n'étant pas tout à fait disposé à admettre ses propres défauts, Donald se rend à l'Institut de recherche sur le comportement du canard pour obtenir des conseils. Après avoir appris que se détendre pouvait le rassurer, il essaie diverses méthodes de relaxation, notamment visiter un carnaval, avoir un sommeil réparateur, passer des vacances à la campagne et avoir plusieurs passe-temps, du golf à la cuisine, comme le lui conseille d'ailleurs son ami Dingo, en passant par la boxe... Mais tout cela est vain. Donald n'arrive décidément pas à se calmer. Finalement, il demande l'aide du grand psychiatre émérite qu'est Donald Dingue, alias Ludwig Von Drake. Grâce à ses séances, il comprend qu'il a été profondément troublé par les revers apparemment mineurs de sa vie, tels que les méfaits de ses neveux, l'égoïsme de son voisin Pat et l'espièglerie de son collègue Mickey. Donald Dingue utilise alors une machine à insultes dans le cadre de la thérapie de Donald. S'il parvient à résister à ses insultes pendant dix minutes, il sera guéri : et de façon étonnante, Donald réussit ! Le héros réhabilité vient alors remercier Donald Dingue et lui demande le prix de la consultation. Patatras ! En voyant la facture horriblement scandaleuse, il replonge dans ses travers et détruit tout dans le bureau du professeur.
Totalement dépité, désormais au trente-sixième dessous, Donald rejoint en autobus sa maison miteuse au fin fond d'une banlieue. Il s'est finalement résolu à passer l'audition pour servir d’appât à la chasse au canard ; seul poste où il a la moindre chance d'être embauché malgré sa dangerosité. Mais avant de tomber si bas, il s'accorde une nuit de repos. Pendant son sommeil, il fait une série de rêves bizarres dans lesquels il se voit dans son pire état : un monstre maléfique et égoïste au caractère effrayant. Après cette terrible révélation, il accepte enfin la responsabilité de ses propres fautes et jure de changer. Donald fait alors amende honorable auprès de sa famille et de ses amis puis se fait réembaucher par les studios Disney. Mieux encore, il retrouve Daisy, heureuse de voir le « nouveau lui ». Plus jamais, promet-il, il ne se mettra en colère, ce qui est à peu près aussi crédible, remarque le narrateur, que de croire qu'un canard peut parler ; ou du moins parler de façon compréhensible...
Les Mésaventures de Donald est une compilation qui laisse un goût amer. Ne proposant aucune image inédite mis à part quelques écrans de-ci de-là, le montage n'en demeure pas moins assez dynamique et original malgré sa thématique plutôt mal fichue. Le format rend le canard vraiment antipathique alors que la force du personnage est de se faire aimer du public malgré - ou plutôt grâce à - ses défauts et notamment son caractère. Car la réussite du personnage est justement de permettre aux spectateurs de se retrouver dans ses travers. Or ici, il est présenté comme un caractériel psychopathe, au point d'écorner son aura.