7 Jours et une Vie
L'affiche du film
Titre original :
Life or Something Like it
Production :
New Regency Productions
Davis Entertainment
Date de sortie USA :
Le 26 avril 2002
Distribution :
20th Century Fox
Genre :
Comédie romantique
Réalisation :
Stephen Herek
Musique :
David Newman
Durée :
103 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Lanie Kerrigan a tout pour elle et considère sa vie parfaite. Belle, intelligente et ambitieuse, elle est le reporter vedette du journal local de Seattle. Presque promise à un brillant avenir sur une grande chaîne de télévision nationale et fiancée à un beau et célèbre joueur de base-ball, son monde bascule quand elle interviewe un prophète mystérieux qui lui prédit sa mort dans sept petits jours…

La critique

Publiée le 02 juillet 2019

7 Jours et une Vie est une collaboration étroite entre les sociétés de divertissement de cinéma et de télévision Regency Enterprises, Davis Entertainment et 20th Century Fox qui, elle, se charge de distribuer le film. Si la filiale New Regency de la première est liée de près par contrat et possède ses locaux au sein du grand studio, la seconde développe et distribue des projets pour l’ensemble des petites et grandes majors, tout en entretenant une relation particulière avec 20th Century Fox.

Partant d’un postulat simple mais qui parle à tous : que ferait-on si l’on apprenait qu’il ne nous restait que quelques jours à vivre ?, 7 Jours et une Vie est un petit film qui aborde la grande question des réelles priorités et de ce qui définit vraiment le bonheur. Comédie oblige, point de maladie dévastatrice ou drame larmoyant à l’horizon. Juste une vision floue d’un hurluberlu déjanté et divinateur qui prête à sourire. Et si sa protagoniste Lanie, sensée et pragmatique, ne croit naturellement pas un mot des multiples annonces du prophète Jack, pensant qu'il s'agit là d'une plaisanterie douteuse de la part de son nouveau cameraman et ancien amant Pete, c’est lorsque tous ses premiers petits présages se réalisent qu’elle prend alors la menace au sérieux et décide de remettre sa vie en question.

Petite équipe pour un petit projet, 7 Jours et une Vie est écrit par John Scott Shepherd (dont c’est le second et dernier scénario pour le cinéma après Super Papa pour 20th Century Fox) et Dana Stevens (cinq scénarios pour le cinéma entre 1993 et 2013, dont La Cité des Anges notamment). Le plus confirmé de tous, Stephen Herek, en est le réalisateur. Né en 1958 au Texas, il écrit (sa seule création scénaristique) et réalise son premier film Critters en 1986, qui bénéficiera de trois suites - sans lui - dont le troisième volet marque la première apparition sur le grand écran de Leonardo DiCaprio. Après deux autres films, s’ensuit une belle collaboration avec The Walt Disney Company pour laquelle il réalise Les Petits Champions (1992), Les Trois Mousquetaires (1993), le très beau Professeur Holland (1995) pour Hollywood Pictures, l’incontournable Les 101 Dalmatiens (1996) et Mister G. (1998) pour Touchstone Pictures. Il poursuit sa carrière avec le drame musical Rock Star (2001) aux côtés de Mark Wahlberg et Jennifer Aniston, les comédies Garde Rapprochée avec Tommy Lee Jones (2005) et Le Chaperon (2011), puis la comédie dramatique La Fabuleuse Gilly Hopkins pour laquelle il retrouve Glenn Close (2015).

La tête d’affiche n’a cependant rien de quelconque. Née en 1975 à Los Angeles, Angelina Jolie débute sa collaboration avec Disney à travers la filiale Touchstone Pictures avec Playing God : Au Service du Mal (1997) puis 60 Secondes Chrono (2000), et Miramax avec La Carte du Cœur (1998), avant d’incarner la méchante la plus emblématique de l’univers Disney dans Maléfique (2014). Avec notamment à son actif Les Aiguilleurs (1999) et Mr. & Mrs Smith (2005) pour 20th Century Fox, trois Golden Globes et un Oscar de la Meilleure Actrice dans un Second Rôle pour Une Vie Volée (2000) et une renommée internationale depuis Lara Croft : Tomb Raider (2001), Angelina Jolie - également réalisatrice depuis 2012 - devient un visage incontournable d’Hollywood. Après le tournage mouvementé de l’aventurière et en pleine transition dans sa vie personnelle (un an avant l’adoption de son premier enfant), l’actrice accepte tout de même l’invitation du studio pour interpréter l'arrogante, narcissique et égocentrique Lanie.

« Je ne voulais pas tourner un autre film immédiatement. Je voulais rester à la maison, me concentrer sur ma famille et les autres choses importantes dans la vie. Mais j'ai reçu le scénario et quelqu'un m'a dit que ce film était tout ce dont je parlais et me préoccupais constamment. Je l'ai donc lu et j'ai réalisé que cette histoire signifiait énormément pour moi et qu'elle contenait un magnifique message (…) Quand j'ai lu le scénario, j'ai tout de suite pensé que ce serait pour moi un défi. Je suis beaucoup trop sérieuse dans ma manière de réagir pour jouer une telle femme ».

Le scénariste John Scott Shepherd s’inspire en effet de son environnement de travail, dans lequel se côtoient de nombreuses personnes en quête de célébrité et de perfection, de véritables accros au travail qui pensent y trouver un sens à leurs vies… au détriment de tout le reste. Tout comme son héroïne Lanie : à l’appartement de rêve, au fiancé de rêve, au corps de rêve et au futur job de rêve à New York mais pour lequel elle doit encore faire ses preuves. Or... et si le plus important n'était pas la famille, les amis et les petits plaisirs simples qu’offre la vie ? Après les étapes (très vite abordées) de l’interrogation, la dépression, le lâcher prise (dont un très beau craquage en direct), puis l’acceptation, Lanie découvre ainsi des joies oubliées ou réfrénées en s’intéressant un peu plus aux autres. Elle décide ainsi de revoir ses priorités et rattraper le temps perdu avec les siens, à travers un voyage rédempteur où l’authenticité fait place à la futilité et permet de répondre à toutes ses questions. Ces thèmes universels sont alors traités en toute simplicité, avec une légèreté bienvenue ; 7 Jours et une Vie restant une comédie. En revanche, la rapidité et la frivolité sont peut-être un peu trop prononcées pour donner suffisamment de puissance à l’œuvre et frapper réellement le spectateur, bien loin des discours marquants sur la liberté et la vérité délivrés dans un autre registre par Le Cercle des Poètes Disparus (1989) ou autre Professeur Holland du même réalisateur.

En pleine introspection, Lanie trouve donc contre toute attente du réconfort et une oreille attentive auprès de Pete Scanlon, beaucoup plus simple et basique, qu'elle ne supporte pourtant pas mais qui l'écoute et la comprend. Ce dernier est interprété par l'acteur, réalisateur, producteur et scénariste Edward Burns qui occupe ces quatre postes dans Les Frères McMullen (1995) et Petits Mensonges Entre Frères (1996) de Fox Searchlight Pictures. Il a notamment joué dans Il Faut Sauver le Soldat Ryan (1998). Elle peut également compter sur le prophète Jack, joué par l'acteur, réalisateur et producteur Tony Shalhoub, de la série Monk (de 2002 à 2009) d'ABC Studios et voix de Luigi dans Cars - Quatre Roues et ses suites (2006, 2011 et 2017) chez Pixar Animation Studios. A contrario, le couple qu'elle forme avec son si parfait fiancé Cal Cooper, pourtant absent et peu enclin à la discussion, s'avère finalement fragile et factice. Campé par l'acteur, chanteur et guitariste Christian Kane (dont la chanson Sweet Carolina Rain peut être entendue durant le film et figure sur la bande-originale), de la série Angel (de 1999 à 2001 et de 2003 à 2004) et du film Pour le Meilleur et Pour le Rire (2003) de 20th Century Fox, le personnage est somme toute caricatural. À noter enfin la présence de Stockard Channing, l’inoubliable Rizzo de Grease (1978), dans la peau de l'idole de Lanie, Deborah Connors.

Malgré un manque d’ambition évident, 7 Jours et une Vie possède son petit charme. Il ne vient cependant pas de la musique de David Newman - La Bande à Picsou - Le Film : Le Trésor de la Lampe Perdue (1990), Anastasia (1997), 102 Dalmatiens (2000), L'Âge de Glace (2002) - qui signe ici une partition classique, en panne d'inspiration. Non, il doit en réalité beaucoup à sa protagoniste, décidément hors du temps - Angelina Jolie illumine comme à son habitude l'écran - qui s’avère plus décalée qu’elle ne peut le laisser paraître. Et ce n’est pas sa garde-robe qui dira le contraire ! Marylin des temps modernes, brushing peroxydé, maquillage pastel, faux ongles démesurés, tailleurs colorés et talons hauts vêtent Angelina Jolie de manière inhabituelle pour donner vie à la superficielle journaliste. C’est la costumière Aggie Guerard Rodgers, née en 1943 en Californie et collaboratrice occasionnelle du réalisateur, qui habille d'ailleurs la star. Connue pour son travail sur Star Wars : Le Retour du Jedi (1983) - dont elle co-réalise l’emblématique bikini métallique de la Princesse Leia/Carrie Fisher - Pee-Wee Big Adventure (1985) et Beetlejuice (1988) pour Tim Burton, ainsi que La Morsure du lézard (2003) pour Disney notamment, elle souhaitait ici donner à la jeune femme une allure de star hollywoodienne des années 50.

Tourné en un petit mois en mai 2001 à New York, Seattle (dans les véritables locaux de la chaîne KOMO-TV, affiliée au réseau ABC Studios) et à Vancouver, 7 Jours et une Vie sort aux États-Unis le 26 avril 2002 et en France à la date peu propice du 14 août suivant, avant de terminer sa course en Belgique avec une sortie au cinéma près d’un an plus tard ! La notoriété acquise l’année précédente par Angelina Jolie, nouvelle bombe d’Hollywood mais ici dans un rôle à contre-emploi, ne suffit alors pas à susciter la curiosité et encore moins l’envie de son nouveau public pour remplir les salles. Les professionnels boudent également le long-métrage et les critiques sont désastreuses. Si certaines se montrent clémentes à l’encontre de l’interprétation de la comédienne qui compose avec la maladresse de l’œuvre, elle est tout de même nommée aux Razzie Awards de la Pire Actrice. Avec un budget estimé à 40 millions de dollars, l’exploitation du film n’en rapporte que 14,4 millions sur le sol américain et un peu plus de 2,4 millions dans le reste du monde. Véritable flop critique et commercial, 7 Jours et une Vie est également - avec ses 16,8 millions de recettes totales - un échec financier et ne sera donc jamais remboursé. Preuve qu'une bonne situation, une belle garde-robe, l’argent et les apparences ne font pas le bonheur !

Petit film sans prétention à voir comme tel, 7 Jours et une Vie est certes dispensable et vite oublié. Il est d'ailleurs à ne surtout pas visionner comme la comédie romantique vendue, qui n'a de romantique que quelques instants parsemés dans sa toute dernière partie. Peut-être cette quête du bonheur est-elle un peu trop sérieuse pour faire sourire et rêver, mais pas assez pour susciter la réflexion que propose pourtant son sujet aux questions existentielles ? Le message est pourtant simple : le bonheur ne se trouve pas forcement là où on l’attend. Et c'est l’un des tout derniers plans du film, affichant le panneau publicitaire « Seattle Life » avec sa nouvelle vedette, qui dévoile également et subitement le nouveau nom de famille de Lanie, qui indique finalement où elle a trouvé le sien...

Facile, convenu et téléphoné, 7 Jours et une Vie reste néanmoins sympathique, permettant à Angelina Jolie - légère, fraîche et pimpante - de s’illustrer dans un registre qui n’est pas le sien (l'opus étant la première et seule comédie dont elle tient le haut de l’affiche) et à ses fans de découvrir une nouvelle facette de son jeu ; sa monstrueuse reprise de (I Can’t Get No) Satisfaction des Rolling Stones (pour lesquels elle a tourné dans le clip Anybody Seen my Baby ? en 1997) reste, notamment, inoubliable...

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