Le Monde Fantastique d'Oz
L'affiche du film
Titre original :
Oz : The Great and Powerful
Production :
Walt Disney Pictures
Date de sortie USA :
Le 08 mars 2013
Genre :
Fantastique
IMAX
3-D
Réalisation :
Sam Raimi
Musique :
Danny Elfman
Durée :
127 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Tout semble désormais possible pour Oscar Diggs, petit magicien de cirque sans envergure à la moralité douteuse, venu du Kansas poussiéreux jusqu'à l'extravagant Pays d'Oz. Usant et abusant d’astuces d’illusionniste, d’ingéniosités bluffantes et d’une touche de sorcellerie, il passe, en effet, pour le Grand Magicien qu’attendent les peuplades étonnantes de cet endroit aux paysages luxuriants et créatures singulières ! Tous croient ainsi en ses capacités sauf trois sorcières, Theodora, Evanora et Glinda, qui se mettent vite à douter de ses compétences...

La critique

rédigée par

Près de 80 ans après que Walt Disney lui-même ait commencé à s'intéresser au Pays d'Oz, sort le magnifique (Le) Monde Fantastique d'Oz. A grands coups de décors à couper à le souffle, de personnages attachants, d'imaginaire foisonnant, de réalisation inventive, de musique envoutante, d'effets spéciaux magiques et d'humour inattendu, le film offre un sublime voyage vers l'enfance et le rêve. « Le » film Disney par excellence dont le Papa de Mickey aurait sans nul doute été fier d'autant plus qu'il n'est jamais parvenu à le signer de son vivant ! Le réalisateur Sam Raimi a, en effet, parfaitement compris l'univers d'Oz et réussi le coup de maitre de rendre un hommage à la fois au roman de 1900 et au film de 1939, tout en en livrant sa vision personnelle de l'œuvre. Une véritable immersion dans l'émerveillement au bout de la route de brique jaune...

Oz est à la base une œuvre de Lyman Frank Baum. Né à Chittenago dans l'état de New-York en 1856, il n'est autre que le fils d'un riche magnat du pétrole. Intéressé par le théâtre dès la fin de son adolescence, il a la chance de se voir confier par son père la direction d'un certain nombre de théâtres et d'opéras à New York et en Pennsylvanie, sur une période s'étalant de 1866 à 1880. Il se marie à Maud Cage en 1882, une jeune femme dont la mère se trouve être l'une des principales figures du mouvement des droits de la femme aux USA. En 1891, après un revers de fortune (il a, en réalité, dilapidé celle de son père !) le couple déménage vers Chicago où Lyman Frank Baum prend un travail de journaliste au « Evening Post » tout en étant par ailleurs représentant de commerce pour une compagnie de porcelaine. Il imagine ainsi des personnages et des situations au cours de ses voyages pour l'aider à raconter des histoires à ses enfants, une fois rentré chez lui. Il s'associe en 1897 avec l'illustrateur Maxfield Parrish pour éditer ses premiers livres pour enfants comme Mother Goose in Prose dont le modeste succès lui permet pourtant d'arrêter son travail de VRP, néfaste pour sa santé. Deux ans plus tard, il s'adjoint les services de l'illustrateur William Wallace Denslow pour signer Father Goose, His Book qui devient, en deux temps trois mouvements, le meilleur livre pour enfants de l'année. En 1900, l'équipe de Baum-Denslow édite un autre best-seller The Wonderful Wizard of Oz (Le Magicien d'Oz) confirmant ainsi leurs réputations d'auteurs de tout premier plan. En 1902, l'équipe s'étoffe avec le renfort de Paul Tietjens et Julien Mitchell pour produire la version comédie-musicale adulte du (Le) Magicien d'Oz dont le succès dépasse toutes les espérances : le spectacle est ainsi donné dans tout le pays et reste à l'affiche de Broadway de 1902 à 1911 ! Parallèlement, Lyman Frank Baum continue d'écrire des livres pour enfants et commence la série d'Oz par sa première suite en 1904 avec The Marvelous Land of Oz. Il s'installe avec sa famille à Hollywood en 1910 et crée en 1914, avec plusieurs associés d'affaires, le studio de cinéma Oz Film Manufacturing Company situé aux côtés de ceux d'Universal. Ils sortent alors un certain nombre de films basés sur les livres d'Oz, que le public boude les considérant trop enfantins ; un marché qui n'existe pas à l'époque : le cinéma étant un divertissement exclusivement à destination du public adulte ! Universal absorbe finalement Oz Film Manufacturing Company, plombé par ses échecs commerciaux...
A partir de 1915 et avec une santé fragile, Lyman Frank Baum se retire plus ou moins même s'il continue d'écrire des livres pour enfants incluant une histoire d'Oz tous les ans. Il meurt le 5 mai 1919.

Le pays d'Oz est donc un pays imaginaire, inventé, en 1900, pour être le lieu d'action du roman, Le Magicien d'Oz. Il servira au final de cadre de quatorze livres pour enfants, The Wonderful Wizard of Oz (1900), The Marvelous Land of Oz (1904), Ozma of Oz (1907), Dorothy and the Wizard in Oz (1908), The Road to Oz (1909), The Emerald City of Oz (1910), The Patchwork Girl of Oz (1913), Tik-Tok of Oz (1914), The Scarecrow of Oz (1915), Rinkitink in Oz (1916), The Lost Princess of Oz (1917), The Tin Woodman of Oz (1918), The Magic of Oz (1919) et Glinda of Oz (1920 - Posthume) ; et de six autres opus plus courts, à destination des très jeunes lecteurs et publiés en recueil, dans Little Wizard Stories of Oz (1913). Très populaires dans le monde anglo-saxon, seuls les trois premiers romans seront traduits en France sous les titres de (Le) Magicien d'Oz, Le Merveilleux Pays d'Oz et Ozma, la Princesse d'Oz.

Au milieu des années 30, Walt Disney cherche une histoire pour signer son deuxième long-métrage d'animation après Blanche Neige et les Sept Nains. Avec son frère Roy, il pense tout de suite au premier roman de la série Oz, Le Magicien d'Oz. Malheureusement, la famille Baum en vend les droits à Samuel Goldwyn, leur rival de la MGM, pour la modique somme de 40 000 dollars. Le Magicien d'Oz devient de la sorte un film musical américain de Victor Fleming et sort sur les écrans en 1939. Fortement ancré dans la culture populaire américaine, au même titre qu'Autant en Emporte le Vent, il est l'un des films les plus vus dans le monde et fait de Judy Garland une star internationale. Nombreuses de ses chansons comme Over the Rainbow ou Follow the Yellow Brick Road deviennent parallèlement des standards et autres hymnes populaires. Le film est depuis considéré comme une référence culturelle, surtout sur le continent nord-américain. Ses reprises ou citations ne se comptent plus, que cela soit au cinéma, dans la littérature, à Broadway ou à la télévision. Film le plus cher produit à l'époque par la MGM, il n'est alors pas rentable puisque ses comptes d'exploitation (ratio recettes / dépenses) sont dans le rouge vif à sa sortie : les droits dessus seront par la suite revendus à la Warner qui les détient depuis sans discontinuer...

Même si Walt Disney n'a pas eu la possibilité de faire avec, le grand film d'animation dont il avait rêvé, il a toujours été attiré par le Pays d'Oz. Dès 1954, il a, en effet, pour projet de réaliser, à partir des livres de L. Frank Baum, une série télé pour le show Disneyland. Il acquiert, à cette fin, les droits de onze livres, le 16 novembre de la même année : Ozma of Oz, The Road to Oz , The Emerald City of Oz, The Patchwork Girl of Oz, Tik-Tok of Oz, The Scarecrow of Oz, Rinkitink in Oz , The Lost Princess of Oz, The Tin Woodman of Oz, The Magic of Oz et Glinda of Oz. Il achète même les droits d'un douzième livre, Dorothy and the Wizard in Oz, pour le prix des onze autres, dans l'idée d'éviter qu'un autre studio fasse un film sur Oz avant lui. Cela fait, il demande donc à la scénariste de télévision, Dorothy Cooper, d'adapter The Patchwork Girl of Oz. En avril 1957, elle revient avec une histoire en deux parties d'abord nommée Dorothy Returns to Oz puis finalement The Rainbow Road of Oz. Mais le sujet est tellement complexe que Walt Disney littéralement emballé par ce qui lui est présenté, change son fusil d'épaule et envisage avec, une comédie musicale aux décors et effets spéciaux fantastiques ! Il prévoit ainsi de commencer le tournage en novembre 1957, d'en confier la réalisation à Sidney Miller et la production à Bill Walsh tandis que le casting serait principalement tenu par les mouseketeers du Mickey Mouse Club...

A la rentrée 1957, The Rainbow Road of Oz est sur les rails, en pleine pré-production. Walt Disney va jusqu'à en proposer une présentation dans son émission d'anthologie Disneyland, dans le premier épisode de la quatrième saison, The Fourth Anniversary Show. Mais voilà, le Maître se heurte bien vite à d'insurmontables problèmes qui le font stopper le projet en 1958 ! Pourquoi une tel renoncement ?! Plusieurs raisons semblent circuler : le budget est devenu trop important, les mousketeers n'ont pas assez de carrures pour porter le film, le scénario est trop faible, les chansons pas assez charismatiques par rapport au film de 1939... Une chose est sure : Walt Disney lui-même a perdu confiance dans le projet. Les droits des livres vont ainsi restés inusités, perdre de leurs valeurs jusqu'à l'étape fatidique de la tombée de l'œuvre dans le domaine public... Pourtant l'histoire de Disney avec ce monde merveilleux ne s'arrête pas là ! Entre 1965 et 1970, des livres disques sont proposés au jeune public autour du Monde d'Oz. Plus tard, les studios Disney ressortiront de leurs cartons, l'idée d'adaptation du Pays d'Oz et signent, en 1985, le film Oz, un Monde Extraordinaire... Dont le résultat se situe à mille lieues de l'ambition originelle voulue par Walt Disney.

Pour autant, la carrière d'Oz, un Monde Extraordinaire ne s'arrête pas complètement à sa sortie. Certes, les esprit chagrins remarqueront que Michael Eisner, décidé à ajouter une scène sur Oz dans l'attraction The Great Movie Ride du parc Disney-MGM Studios devenu depuis Disney's Hollywood Studios, choisit le film de 1939. Mais il s'agit là autant d'un échange de bons procédés destiné à flatter l'égo de son nouveau partenaire, la MGM, qu'une manifestation de son peu de considération pour le film Disney de 1985. D'ailleurs, ce dernier sera bien repris dans une attraction consacrée aux contes de fées, mais à Paris au sein du Disneyland Park, dans Le Pays des Contes de Fées constituant de fait une jolie exclusivité du parc français ! Il y a dans cette attraction un hommage à Walt Disney lui-même puisqu'il envisageait, dès la fin des années 50, après l'arrêt du film The Rainbow Road to Oz, d'utiliser les droits acquis sur les livres dans une attraction à Disneyland, premier du nom. Il visait ainsi à rajouter une nouvelle scène à Storybook Land Canal Boats : le Big Rock Candy Mountain avec le bateau prévu pour rentrer dans la montagne et y trouver de nombreuses scènes d'Oz ; le tout visible en partie depuis le Casey Jr. Circus Train...

Les studios Disney reviendront seulement en 2005 dans l'univers d'Oz via le téléfilm Le Magicien d'Oz des Muppets. Mais c'est suite au succès d'Alice au Pays des Merveilles de Tim Burton qu'ils se décident enfin à reprendre véritablement la route de brique jaune. Plus précisément, c'est le producteur Joe Roth qui les amène à l'idée d'un préquel au fameux film de 1939, Le Magicien d'Oz. A l'origine, dès le début du lancement du projet en mars 2010, plusieurs réalisateurs sont envisagés avec notamment Sam Mendes (American Beauty, Skyfall) ou Adam Shankman (Hairspray, Histoires Enchantées). Finalement, en juin 2010, Sam Raimi est appelé à la rescousse. Ces soubresauts de production touchent d'ailleurs également le casting : Robert Downey, Jr. est d'abord pressenti pour le rôle du Magicien d'Oz puis, renonçant, commence une brève négociation avec Johnny Depp, avortée elle-aussi ; les tractations aboutissent finalement au choix de James Franco, un acteur à la carrière aussi impeccable que variée.

Sam Raimi se passionne très jeune pour le cinéma, commençant bien vite à tourner des films en 8mm avec l'aide de ses amis. Durant ses études, il rencontre d'ailleurs Bruce Campbell, qui deviendra par la suite son acteur fétiche. A la sortie de l'université, tous deux associés à Robert Tapert fondent en effet Renaissance Pictures. Leurs premières réalisations sont des courts-métrages, qui leur servent de base pour monter le financement d'Evil Dead en 1981, une œuvre devenue culte malgré son budget ridicule de 350 000 dollars ! Après un passage par la comédie avec Mort sur le Grill (1985), Sam Raimi rempile dans le cinéma d'horreur pour Evil Dead 2 (1987), toujours avec Bruce Campbell dans le rôle principal. Le metteur en scène est alors contacté par les studios américains pour écrire et réaliser Darkman (1990), un thriller fantastique. Suivent le dernier volet de sa trilogie, Evil Dead 3 : L'Armée des Ténèbres (1993) et le western avec Mort ou Vif (1995). Après l'échec de Pour l'Amour du Jeu (1999), et l'accueil mitigé d'Intuitions (2000), les studios lui confient néanmoins la réalisation de Spider-Man (2002). Devant le véritable triomphe planétaire du film, Sam Raimi accepte de réaliser les deux volets suivants, Spider-Man 2 (2003) et Spider-Man 3 (2007), formant la première trilogie des aventures de l'homme-araignée de Marvel. Il retourne ensuite à ses premières amours - le film d'horreur – avec Jusqu'en Enfer (2009). De profonds désaccords avec Sony sur l'histoire de Spider-Man 4 lui font finalement renoncer à l'idée de poursuivre son travail sur les aventures de l'homme-araignée, rebootées par la major pour devenir The Amazing Spider-Man en 2012. Ce n'est donc qu'en 2013 que le réalisateur revient derrière la caméra en mettant en scène Le Monde Fantastique d'Oz. Sam Raimi retrouve pour l'occasion James Franco qu'il a dirigé dans la trilogie Spider-Man.

Le Monde Fantastique d'Oz de Sam Raimi constitue à la fois un préquel du roman de 1900 et un fabuleux hommage au classique du cinéma de 1939. Le réalisateur a, en effet, parfaitement compris toute l'essence de l'univers d'Oz fait de couleurs, de rêves, d'émerveillements et de voyages. Le scénario est ainsi fort simple mais terriblement efficace : toujours bien écrit sans aucune faute de goût par rapport au matériel d'origine ! Si l'histoire met plutôt l'accent sur la seconde chance d'un homme à devenir meilleur, elle n'oublie jamais l'invitation à découvrir un monde extraordinaire. Le film se construit d'ailleurs en apportant, à son gré, les clés et réponses des questionnement antérieurs remontant à l'arrivée de Dorothy au pays d'Oz. Le spectateur découvre donc comment Oscar Diggs devient le Merveilleux Magicien d'Oz ou comment apparaissent les Méchantes Sorcières de l'Est et de l'Ouest. Il s'émerveille également, aux travers de caméos, devant les personnages du livre et du long-métrage de 1939 à commencer par les Munckins ou le Lion Peureux. L'entame du film constitue à ce sujet un bel hommage au classique de la MGM. Non seulement, Le Monde Fantastique d'Oz commence comme lui en noir-et-blanc mais a également a la bonne idée d'introduire tous les personnages principaux dans la réalité afin qu'ils aient un avatar dans le monde merveilleux de sorte que le spectateurs s'interroge sans cesse : est-ce un rêve ou une autre réalité ? Si le film de 1939 répondait clairement à la question (c'est un rêve !), celui de 2013 est bien plus flou tout comme le roman d'ailleurs. Le Monde Fantastique d'Oz rend, il est vrai, donc aussi un vibrant hommage au livre de Lyman Frank Baum en y reprenant certains éléments emblématiques comme les fameuses lunettes vertes ou le peuple de porcelaine. Au fil du film, il apparait comme une évidence que Sam Raimi s'est totalement approprié les codes de cet univers riche qu'est le Monde d'Oz, sans jamais en trahir le roman ou la vision magique qu'en avait le public depuis que Le Magicien d'Oz, le film de la MGM, entré depuis dans l'inconscient collectif. En réalité, dans tout le film; seules quelques longueurs sont à déplorer - notamment la préparation du combat final - mais jamais de nature à lui ôter son caractère prenant et grisant. Carton plein en somme : les fans du film, les fans des romans comme les néophytes ont de quoi être satisfaits ! Les fans de Disney, quant à eux, auront avec Le Monde Fantastique d'Oz la quintessence du film Disney par excellence : magie, dépaysement et enchantement.

Au delà, du respect apporté aux matériaux d'origine, la réalisation de Sam Raimi est clairement à souligner dans les grandes réussites du (Le) Monde Fantastique d'Oz, même par ses plus fervents détracteurs. Elle est imaginative, inventive, grandiose, efficace et finalement belle... Les mouvements de caméra sont tout simplement parfaits. De la première minute de générique de début à la dernière minute du film, le spectateur est impressionné par la beauté des images livrées avec un goût toujours sûr. Un exemple parmi d'autres : l'idée de tourner la partie au Kansas en noir-et-blanc, déjà excellente en soi, est tournée en 4/3 pour passer ensuite en scope en arrivant au pays d'Oz. Le spectateur gagne alors le double d'images et ressent une sensation d'immersion totale dans le merveilleux pays d'Oz. Même si elle n'est pas nouvelle, d'autres films Disney ayant déjà utilisé cette astuce, (Frère des Ours ou Il Était une Fois), le résultat fait des merveilles. Mieux encore, la partie du Kansas est filmée à la façon du cinéma d'antan, ce qui lui donne un joli cachet. A la différence d'un film comme Alice au Pays des Merveilles de Tim Burton qui utilisait l'imagerie numérique presque à outrance, celui de Sam Raimi utilise, en effet, de nombreux décors en plateau. Seul les fonds et les paysages extérieurs ont recours à l'ordinateur. Le rendu final se fait ainsi plus présent, plus réel, presque palpable, sans parler de la sensation de se rapprocher des décors du Classique de 1939, sans leur aspect de carton pate, cela va sans dire... Les effets spéciaux sont pour cela tout simplement magnifiques que cela soit pour les paysages, les batailles ou certaines créatures imaginaires.

Sam Raimi a choisi de tourné son film en 3-D, et pour une fois, le recours à cette technologie n'est pas galvaudé ! La 3-D sert, en effet, véritablement à quelque chose dans Le Monde Fantastique d'Oz ! D'habitude et mis à part pour certains aficionados toujours convaincus de sa pertinence, il faut reconnaitre qu'elle constitue plus une technique laborieuse, utilisée plus pour remplir les poches des studios que pour servir les œuvres elles-mêmes. Preuve en est le rajout de la 3-D en post-production. Là, le film a été tourné en 3-D et, c'est assurément l'une des 3-D native les plus efficaces chez Disney depuis Tron L'Héritage ! Ainsi, et à partir du moment où le spectateur entre dans le pays d'Oz, non seulement il gagne en largeur d'écran mais plus encore, en profondeur. Le film sort littéralement de l'écran à grands coups de lances, de flammes et d'autres effets savoureux. Plus qu'un long-métrage, Le Monde Fantastique d'Oz est une expérience de jeu et d'amusement. Le public doit aller voir ce film comme il va voir un spectacle de cirque moderne, pour en prendre plein la vue et s'émerveiller tout du long ! Et que dire de l'expérience révélée en format IMAX : Le Monde Fantastique d'Oz est fait pour elle !

Coté casting, Le Monde Fantastique d'Oz possède des personnages fort sympathiques y compris parmi les secondaires.
Dans ce constat, James Franco assume donc le rôle principal d'Oscar Diggs, un magicien sans envergure qui possède, dans le monde réel, un cirque itinérant dans le Kansas. Séduisant et charmeur, il est un homme à la moralité douteuse, vrai charlatan qui captive les foules et qui s'extirpe de tous les problèmes par son indéniable bagout. Transporté au pays d'Oz, il y voit une occasion de repartir de zéro même si les vieilles habitudes ont décidément la vie dure. L'acteur renoue ici avec le réalisateur puisqu'il a déjà travaillé sous les ordres de Sam Raimi sur la trilogie Spider-Man. De même, il avait déjà signé par le passé sous le giron de The Walt Disney Company puisque le Touchstone Pictures, Annapolis se retrouve également dans sa filmographie. James Franco livre ici une prestation en accord parfait avec son personnage le rendant intéressé, cupide tout en renvoyant un joli fond de bonté. Il répare, en fait chez Oz et à sa façon, les mauvaises actions commises dans la réalité, et qui, mine de rien, le culpabilisent vraiment.
Mila Kunis joue, elle, la belle sorcière Théodora. Douce et naïve, protégée par sa puissante sœur Evanora, elle espère voir la paix régner sur le pays d'Oz. Elle est ainsi convaincue que le Magicien apportera l'harmonie comme l'annonce la prophétie. La candeur naturelle de l'actrice participe beaucoup à la réussite du personnage.
La sorcière Evanora est la souveraine par intérim du Pays d'Oz dans l'attente du Magicien qu'annonce la prophétie. Elle fait de son mieux pour protéger aussi bien le royaume que sa sœur, en proie à tous les dangers du fait de sa trop grande naïveté. La belle Rachel Weisz prete ainsi sa prestance à ce personnage toute en tenue et classe.
Glinda est la bonne sorcière qui règne sur le paisible Royaume du Sud, terre du peuple simple et d'une grande gentillesse, les Quadlings. Bienveillante et emplie de compassion, elle est aussi une ardente protectrice de son peuple. Même si elle n'est pas dupe du jeu d'Oscar, elle sait qu'au fond de lui se cache quelque chose de bon. Campée par une ravissante et convaincante Michelle Williams, le personnage affiche une sublime grâce.
Zack Braff, connu principalement pour son rôle principal dans la série ABC Studios, Scrubs : Toubib Or Not Toubib !, endosse Frank, l'assistant d'Oscar au Kansas. Ce dernier est celui qui s'occupe des questions d'argent, répare les costumes et gère les accessoires. Complètement exploité, il n'est en réalité pas apprécié à sa juste valeur. Dans le film, l'acteur prêtre également sa voix au personnage de Finley, le singe volant qui accompagne Oscar au cours de son voyage dans le pays d'Oz. N'ayant à la base pas une haute opinion du charlatan, il va pourtant en devenir son plus fidèle allié. Zack Braff fait ici des merveilles en portant sur ses épaules tout l'humour de ses personnages, assurément les des plus drôles du long-métrage. Finley est notamment le symbole d'une caractéristique surprenante du film : sa drôlerie, toujours bien amenée et rendant l'ensemble particulièrement attrayant.
La fille de porcelaine est un autre personnage adorable. Guérie par le magicien, elle va se prendre d'affection pour lui et lui vouer une admiration sans borne. Entièrement réalisée en image de synthèse, elle est incroyable de réalisme : le spectateur a vraiment l'impression de voir une poupée de porcelaine s'animer sous ses yeux. Sa voix est prêtée par la jeune actrice Joey King qui apparait également, en chair et en os, quelques minutes en début du film.
Enfin, restent à souligner à la volée d'autres personnages, certes secondaires mais fort sympathiques, comme Knuck, le Munchkin grincheux joué par Tony Cox ou le Maître Tinker, interprété par Bill Cobbs.

Sur le plan musical, la bande originale du (Le) Monde Fantastique d'Oz est signée de Danny Elfman. Sa participation au film peut étonner dans la mesure où il n'avait plus travaillé avec Sam Raimi depuis leur brouille remontant à Spider-Man 2. La fâcherie n'a visiblement pas entamé son enthousiasme à servir le réalisateur : Danny Elfman livre, en effet, une partition merveilleuse, magique, grandiose et épique. Parfaite pour le thème, elle offre même un joli clin d'œil au Classique du Cinéma de 1939, via une chanson avortée des Munchkins. A noter, également, Maria Carey qui s'invite au générique en interprétant le titre Almost Home.

Le Monde Fantastique d'Oz est un merveilleux voyage ! Sam Raimi propose à la fois un vibrant hommage au roman de 1900 et au film de la MGM, tout en signant une œuvre personnelle accessible aux plus néophytes du pays d'Oz. Il donne surtout une leçon magistrale de réalisation intervenant sur les moindres détails y compris dans les génériques de début et de fin. Sa mise en scène est magique, imaginative, dépaysante et inventive. Sam Raimi réussit le tour de force de livrer « Le » film Disney par excellence prompte à faire rêver le spectateur en l'amenant visiter des lieux improbables, rencontrer des personnages attachants et même rire avec intelligence.
Il n'y à plus à attendre : il faut emprunter sans tarder la route de brique jaune pour aller visiter Le Monde Fantastique d'Oz !

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