Castle of Illusion
Starring Mickey Mouse

Castle of Illusion Starring Mickey Mouse
La jaquette
Titre original :
Castle of Illusion Starring Mickey Mouse
Date de sortie USA :
Le 20 novembre 1990
Pegi :
Tout le monde
Langue :
Anglais
Type de jeu :
Plates-formes
Multijoueur :
Aucun
Développeur :
Sega
Musique :
Tokuhiko Uwabo
Shigenori Kamiya
Jeux testé sur :
Mega Drive
Également disponible sur :
Master System
Game Gear
Sega Saturn

Liste des niveaux

The Enchanted Forest
Toyland
The Storm
The Library
The Castle

La critique

rédigée par
Publiée le 07 juillet 2020

« Mega, c'est plus fort que Super ! » ; c'est en tout cas l'un des nombreux slogans qui ont alimenté la mythique guerre des consoles de quatrième génération durant les années 90, et dont les gamers nostalgiques se souviennent aujourd'hui encore avec émotion.
Alors que Sega règne, aux côtés d'Atari, sur les salles d'arcade durant les années 80, la firme nippone lorgne de plus en plus sur le marché florissant des consoles de salon, alors largement dominé par le papa de Mario, Nintendo. Si les premières machines de Sega, la SG-1000 (1983) et la Master System (1985), furent de semi-échecs au Japon et aux États-Unis lors de leurs sorties, il n'empêche que l'expérience accumulée par Sega dans le développement de ces consoles de salon allait être déterminante dans la création d'un petit bijou annoncé : la Sega Mega Drive, renommée Sega Genesis en Amérique du Nord.

Largement consciente de l'hégémonie incontestée de Nintendo sur le marché vidéoludique – la firme nippone était responsable, en effet, de 80% des ventes de consoles de salon en 1986 grâce à la NES ! –, Sega sait pertinemment qu'elle doit frapper un grand coup pour avoir une chance de s'imposer durablement.
Pourtant, hasard malheureux du calendrier ou profond excès de zèle, Sega décide de manière incompréhensible de lancer sa Mega Drive au Japon le 29 octobre 1988, soit une semaine seulement après la sortie de Super Mario Bros. 3 sur la NES de Nintendo. Quelle erreur marketing ! Le nouveau jeu de Mario booste en effet la vente des consoles de Nintendo, quand la Mega Drive, elle, est à la peine. La presse spécialisée parviendra quelque peu à attirer l'attention des joueurs vers la nouvelle machine de Sega, mais les résultats s'avéreront néanmoins décevants pour la firme japonaise. La Mega Drive sera alors, durant sa première année de sortie, dépassée de loin par la NES (Famicom au Japon) et le PC Engine de NEC sur le marché nippon.
Ce bilan mitigé n'empêche pas de voir Sega souhaiter exporter rapidement sa nouvelle machine aux États-Unis ; elle tient d'ailleurs pour cela à assurer ses arrières en signant un partenariat avec Atari, l'autre leader du marché vidéoludique ; la Master System ayant été, elle, distribuée de manière catastrophique par Tonka au pays de l'Oncle Sam. Frileuse, toutefois, à l'idée d'investir dans la distribution de cette onéreuse console qui n'avait guère fait ses preuves au pays du Soleil-Levant, Atari décline poliment la proposition. Sega décide alors d'éditer elle-même, via Sega of America, sa machine à l'étranger, qui sortira dès lors en avant-première à New York et à Los Angeles le 14 août 1989, puis un peu plus tard la même année dans le reste des États-Unis.

Afin d'offrir à sa nouvelle console une identité forte et immédiatement reconnaissable, Sega appuie dans un premier temps ses arguments de vente sur les capacités de la Mega Drive, l'une des premières machines 16 bits de l'époque. La firme cherche, en outre, à susciter la nostalgie des joueurs, en insistant sur l'expérience proposée par la machine, proche de celle vécue dans les salles d'arcade. Pour mieux vendre la Mega Drive, Sega of America va également signer de multiples partenariats avec des grands noms du sport et de la culture populaire, afin de développer divers jeux dont le personnage principal est déjà connu de tous ; c'est ainsi qu'en 1989 et 1990, une pléthore de jeux inonde le marché, dont Arnold Palmer Tournament Golf, Pat Riley Basketball ou encore Michael Jackson's Moonwalker ne sont que quelques exemples.
Toutefois, et alors que la Super Nintendo sort en fanfare le 21 novembre 1990 au Japon, accompagnée des titres Super Mario World et F-Zero, il manque encore à Sega, pour se démarquer, un personnage phare, une mascotte immédiatement reconnaissable et capable de rivaliser avec le plombier moustachu de Nintendo. Sonic le Hérisson verra alors enfin le jour le 23 juin 1991, dans le jeu Sonic the Hedgehog, qui sera un carton absolu, en même temps qu'il propulsera drastiquement Sega au rang de concurrent direct de Nintendo, durant toutes les années 90.
Malgré les déboires de la Mega Drive à son lancement, The Walt Disney Company, qui cherche alors à implanter largement ses personnages sur le marché vidéoludique, va faire confiance à Sega une année avant la naissance du petit hérisson bleu. Et si la compagnie aux Grandes Oreilles avait jusqu'à présent édité la majorité de ses licences et personnages sur les consoles d'Atari et de Nintendo, c'est grâce à Sega que Mickey Mouse connaîtra enfin sa première véritable aventure vidéoludique inoubliable, avec Castle of Illusion Starring Mickey Mouse.

Castle of Illusion Starring Mickey Mouse est donc un jeu de plates-formes, développé et édité par Sega et sorti le 20 novembre 1990 aux États-Unis, puis en mars de l'année suivante en Europe. Le joueur y incarne Mickey, alors qu'il se promène tranquillement avec Minnie, lors d'un rendez-vous amoureux. Mais voilà, sur le chemin boisé, la terrible sorcière Mizrabel capture la petite amie de Mickey et l'emmène dans son château afin de lui voler sa jeunesse et sa beauté. Ni une ni deux, Mickey se précipite au secours de sa belle et pénètre dans le Château de l'Illusion, prêt à braver tous les dangers qui se dresseront sur son chemin. Pour rejoindre sa dulcinée, il se mettra en quête des sept joyaux de l'arc-en-ciel qui lui permettront de rejoindre la plus haute tour du château, dans laquelle Minnie est retenue prisonnière.

Dès le lancement du titre, le joueur est ébloui par la qualité graphique de la cinématique d'introduction, qui montre Mickey et Minnie se promener dans une forêt non loin de Vera City, avant que la sorcière Mizrabel ne vienne gâcher ces doux instants. Avant d'incarner Mickey, le joueur pourra choisir entre plusieurs niveaux de difficulté et régler les contrôles de sa manette, pour une expérience optimale. Il est à noter que le mode débutant propose de jouer aux trois premiers niveaux du jeu dans une version raccourcie et exempte de boss ; l'intérêt est alors de prendre en main le titre avant de débuter une véritable partie.
Lorsque Mickey arrive aux portes du château, une vieille souris encapuchonnée explique au héros que pour rejoindre sa bien-aimée, il devra réunir sept pierres magiques, détenues par les Gardiens de l'Illusion. Une fois entré dans la sombre bâtisse, dont chaque porte mène vers un monde différent né de la magie de Mizrabel, Mickey aura la possibilité de ramasser des objets qu'il pourra lancer sur ses ennemis pour s'en défaire, à moins qu'il ne préfère sauter sur leur tête pour s'en débarrasser, ce qui permet en outre de les utiliser comme tremplin pour atteindre des endroits inaccessibles autrement.

Le premier niveau emmène alors Mickey au cœur d'une forêt enchantée, dans laquelle arbustes, fleurs et champignons ont pris vie et sont fin prêts à en découdre avec la plus célèbre des Souris. Dans la seconde partie du niveau, le gamer devra se frayer un chemin sur des feuilles qui font office de plates-formes, devant des toiles d'araignées géantes menaçantes, tissées par les maîtresses des lieux qui n'apprécient guère que la Souris s'aventure aussi profondément sur leur territoire. Enfin, des ectoplasmes belliqueux et des champignons fantomatiques attendent le joueur dans le dernier acte de ce premier niveau, qui se conclut par un affrontement avec un arbre maléfique.
Douce et champêtre au début du niveau, la musique qui accompagne le joueur se fait de plus en plus menaçante, à mesure que Mickey s'enfonce dans les profondeurs de la forêt enchantée. Il faut à ce titre souligner le travail proprement remarquable qui a été réalisé sur la musique de Castle of Illusion Starring Mickey Mouse, le titre disposant indéniablement de l'une des meilleures bandes-son jamais proposées sur un jeu de la Mega Drive.

Le niveau suivant est assurément l'un des plus agréables du jeu. Mickey pénètre désormais dans un univers coloré et fantasque où les jouets sont animés. Soldats, boîtes farceuses, clowns montés sur un tricycle et autres avions miniatures se dresseront sur la route de la Souris, qui utilisera alors des billes pour se défendre. Les décors, qui semblent pour certains tout droit sortis de l'attraction ‘‘it’s a small world’’, sont également remarquables, et tout particulièrement si le joueur se souvient que le jeu qu'il tient entre les mains est sorti en 1990 ! C'est en tout cas un véritable défi d'adresse qui attend le gamer dans ce niveau, au cours duquel les phases de plates-formes s'enchaînent et où la gravité est parfois inversée, le tout rythmé par une musique délicieusement entêtante.
Le troisième niveau mènera ensuite Mickey en plein cœur d'une tempête menaçante, puis dans les ruines d'un ancien château envahi par les eaux, dans une série de stages à l'ambiance inquiétante et sombre, peuplés de chauves-souris et de carcasses de poissons animés. Là encore, le joueur devra faire preuve d'habileté et de rapidité s'il espère continuer son périple !

L'aventure se poursuit alors dans le quatrième et avant-dernier niveau, celui de la bibliothèque. Lettres animées et vers seront bien décidés à empêcher le héros d'avancer vers son but ultime, la tour de Mizrabel. Un second niveau est également imbriqué dans celui de la bibliothèque, et qui emmène Mickey dans un monde entièrement fait de sucreries, où les plate-formes en gâteaux flottent sur une rivière de lait ; l'inventivité de Sega dans le level design de Castle of Illusion Starring Mickey Mouse est décidément un véritable régal pour les yeux.
La dernière porte, enfin, conduira Mickey directement dans les profondeurs du sinistre château de Mizrabel, où rôdent notamment des armures enchantées. Cet ultime niveau, certainement le plus difficile de tous, mettra alors indéniablement les nerfs du joueur à rude épreuve, tant certaines phases de plates-formes réclament de la précision et de la finesse.

Une fois les sept joyaux récupérés, Mickey peut finalement gravir la plus haute tour du château, afin d'affronter la terrible Mizrabel. Sega semble ici bien s'être largement inspiré de La Reine Grimhilde de Blanche Neige et les Sept Nains, ainsi que de la cruelle fée de La Belle au Bois Dormant, Maléfique, pour créer cette ennemie redoutable, qui en fera voir de toutes les couleurs au joueur ; l'affrontement final étant, en effet, loin d'être une sinécure pour un gamer néophyte.
Il faut d'ailleurs noter que ce personnage inédit, et alors même qu'il est devenu un méchant vidéoludique iconique des années 90, n'apparaîtra pourtant plus durant de nombreuses années sur consoles. Mizrabel fera son retour plus de vingt ans après, en 2012, dans le jeu vidéo sur Nintendo 3DS, Epic Mickey : Power of Illusion. La sorcière et son château tombés dans l'oubli, et résidant désormais dans Le Monde de la Désolation, Mizrabel décide de capturer de nombreux personnages Disney afin de leur voler leurs pouvoirs, en vue de s'échapper. Elle ensorcellera également plusieurs méchants Disney pour qu'ils affrontent Mickey, avant de revêtir elle-même la forme de Maléfique. Le jeu se veut ainsi être une suite spirituelle de Castle of Illusion Starring Mickey Mouse.

Castle of Illusion Starring Mickey Mouse est, à plus d'un titre, révolutionnaire. Le jeu est, en effet, l'un des premiers titres à véritablement montrer toute la puissance que recèle la nouvelle console 16 bits de Sega. Qu'il s'agisse des musiques enchanteresses, des graphismes somptueux ou encore des animations de Mickey, qui sont particulièrement fluides, le titre avait véritablement de quoi inquiéter Nintendo qui, s'il était déjà et est resté longtemps après cela le leader du marché, n'avait que très rarement proposé un jeu à l'animation si poussée. Il est à noter que la version de Castle of Illusion Starring Mickey Mouse disponible sur Master System offre une expérience tout à fait différente de celle proposée par la Mega Drive. Les niveaux et les boss y sont bien souvent différents, les musiques sont tout aussi excellentes, et des secrets cachés dans les niveaux viennent parfaire l'aventure du joueur. Aujourd'hui encore le débat fait rage entre les fans du jeu, pour savoir quelle version est la meilleure !
Fort d'un gameplay à la fois simple, mais terriblement efficace, Castle of Illusion Starring Mickey Mouse propose ainsi au joueur de se déplacer dans des niveaux aux ambiances très variées, tout en permettant à Mickey une multitude d'actions : saut sur les ennemis, qui servent à l'occasion de tremplin, balancement de liane en liane, puzzles et phases aquatiques sont au programme. La maniabilité de la Souris ainsi que son inertie bien maîtrisée ont été unanimement saluées par la critique de l'époque, et seule une petite lenteur dans les actions vient parfois handicaper la progression du joueur. Il faut dire que la principale référence d'alors concernant les jeux d'aventure et de plates-formes de Mickey, Mickey Mousecapade, sorti sur NES en 1987 et développé par Capcom, n'était vraiment pas un modèle de perfection.

Castle of Illusion Starring Mickey Mouse marque également un tournant dans l'histoire de Sega. Tout d'abord, il a aidé la nouvelle console nippone à se faire plus largement reconnaître et apprécier, et lui a permis d'accéder à un succès amplement mérité, qui sera entériné par la sortie de Sonic the Hedgehog l'année suivante. Le titre est également le premier jeu d'aventure et de plates-formes mettant en scène Mickey sur consoles 16 bits, et il est l'un des plus enthousiasmants encore aujourd'hui. La qualité du titre est telle qu'une partie de l'équipe créative de Castle of Illusion Starring Mickey Mouse est immédiatement dépêchée sur un tout nouveau jeu, cette fois-ci centré sur le personnage de Donald Duck : QuackShot Starring Donald Duck, qui sortira le 19 décembre 1991 sur Mega Drive aux États-Unis. Grâce à lui, enfin, c'est une longue collaboration entre Disney et Sega qui est signée, pour offrir aux joueurs des jeux extraordinaires, tel Aladdin (1993), mais aussi plusieurs casseroles, comme le très connu et justement haï, Fantasia (1991).
Proposé à l'origine sur Mega Drive, mais aussi sur Master System, sur Game Gear, la console portable de Sega, et réédité enfin sur Sega Saturn, la console 32 bits de la firme nippone, le titre a connu une longue carrière qui lui a permis de se faire une place toute particulière dans le cœur des fans.

Fort de ce succès, le jeu connaîtra de multiples suites, à commencer par Land of Illusion Starring Mickey Mouse, sorti sur Master System et Game Gear en 1992, et dans lequel Mickey doit se défaire de Phantom, un ennemi qui ressemble à s'y méprendre au Seigneur des Ténèbres, l'antagoniste impitoyable de Taram et le Chaudron Magique. Le titre est toutefois moins connu que son successeur, sorti la même année sur Mega Drive : World of Illusion Starring Mickey Mouse and Donald Duck.
L'opus fait alors très fort, puisqu'il permet une coopération à deux joueurs ! Le joueur solo, qui peut incarner au choix Mickey ou Donald, pourra, pour sa part, vivre deux aventures différentes et complémentaires, dans un jeu absolument somptueux.
Enfin, dernier jeu de la série de Sega, Legend of Illusion Starring Mickey Mouse sort en 1995 sur Game Gear et sur Master System en 1998, au Brésil uniquement. Agréable et très beau pour un titre édité sur une console portable, il est toutefois moins mémorable que ses aînés.
Une chose est à peu près certaine : le succès tant public que critique de la série Illusion a sans doute poussé Nintendo à contre-attaquer avec son propre jeu Mickey Mouse, The Magical Quest Starring Mickey Mouse, sorti en 1992 sur Super Nintendo et développé par Capcom.

Pour répondre à la nostalgie des joueurs, mais aussi pour combler les amoureux du rétro-gaming, Sega Studios Australia annonce en 2013 un remake du titre, proposé tout d'abord sur PlayStation 3, Xbox 360 et Windows.
Augmenté de graphismes somptueux en semi-3D, d'un doublage de qualité, d'une narration de Richard McGonagle ((500) Jours Ensemble) et de nouvelles zones à explorer, le titre est alors un enchantement de bout en bout. La possibilité d'écouter les musiques de la version originale, agrémentées des décors de ce remake, achève de rendre cette expérience vidéoludique proprement inoubliable, même si – nostalgie oblige – le jeu ne peut prétendre à la magie de l'original sur Mega Drive. L'année suivante, en 2014, le remake de Castle of Illusion Starring Mickey Mouse est finalement proposé en téléchargement sur iOS, Android et Windows Phone, attestant bien là du succès et de la magie, près de vingt cinq ans plus tard, de l'une des premières et des plus formidables aventures de Mickey sur console.

Castle of Illusion Starring Mickey Mouse est un jeu historique. S'il est l'un des premiers grands succès de la Mega Drive, il est d'abord et avant tout l'un des précurseurs des jeux vidéo mettant en scène Mickey Mouse, et il reste encore aujourd'hui l'un des meilleurs. Emblématique de la guerre des consoles, les fans incontestés de Nintendo ne pouvant s'empêcher d'éprouver une pointe de jalousie à l'égard des détenteurs de la console de Sega, le titre n'a pas pris une ride.
Magique, doté d'une bande-son sublime et d'animations superbes pour son époque, Castle of Illusion Starring Mickey Mouse se doit de figurer dans toute ludothèque qui se respecte, et il convient même de lui y accorder une place de choix !

Les Plus
• La première aventure épique de Mickey sur console.
• Une bande-son enchanteresse.
• Une direction artistique magnifique.
Les Moins
• L'absence de sauvegarde et de mots de passe.
• Un manque de diversité dans les combats de boss.

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