Indiana Jones et la Malédiction de la Licorne

Titre original :
Indiana Jones and the Unicorn's Legacy
Éditeur :
Milady
Date de publication France :
Le 21 août 2008
Genre :
Aventure
Auteur(s) :
Rob Macgregor
Autre(s) Date(s) de Publication :
Bantam Books (US) : Septembre 1992
Pocket (FR) : 1993
Nombre de pages :
288

Le synopsis

Dans le labyrinthe d'une caverne paléolithique, Indiana Jones découvre les traces d'une créature mythologique qui a peut-être bel et bien vécu vingt mille ans auparavant : une licorne ! Mais il n'est pas le seul que ce mystère rend fébrile. Une séduisante jeune historienne de l'art et un étrange personnage surgi du passé sont en effet bien décidés à tout faire pour récupérer la corne de cet animal fabuleux, source de pouvoirs exceptionnels...

La critique

rédigée par
Publiée le 16 avril 2021

Indiana Jones et la Malédiction de la Licorne est le cinquième des romans américains à raconter une histoire inédite autour du personnage d’Indiana Jones.

Rob MacGregor est un auteur reconnu de science-fiction et de fantasy. Passionné d’archéologie, il se destine à cette profession avant de finalement devenir reporter, un métier qui lui permet de beaucoup voyager à travers le monde. Il décide ensuite de se mettre à l’écriture et consacre l'une de ses premières œuvres à la novélisation du film Indiana Jones et la Dernière Croisade. Il convainc alors George Lucas de continuer l'aventure en proposant des histoires inédites. Ce dernier lui donne quasi carte blanche, exigeant uniquement que ses récits soient basés sur des mythes existants et qu’ils se situent chronologiquement avant les films, racontant les aventures du jeune Indiana Jones juste après son diplôme universitaire. Rob MacGregor signe donc six livres de 1991 à 1992 chez Bantam Books : Indiana Jones et le Péril à Delphes, Indiana Jones et la Danse des Géants, Indiana Jones et les Sept Voiles, Indiana Jones et l'Arche de Noé, Indiana Jones et la Malédiction de la Licorne et Indiana Jones et le Monde Intérieur. Il s’inspire alors des visites qu’il a faites autour du monde pour choisir les sites où il fait se dérouler les aventures du jeune héros. Après la série, il poursuit sa carrière de façon indépendante et reçoit le prix Edgar Allan Poe pour l’un de ses romans pour jeunes adultes en 1996, Prophecy Rock.

Comme à son habitude, Rob MacGregor mélange plusieurs ambiances dans son roman afin de lui donner un mélange de saveurs, aussi bien fantastiques que d'aventure. Indiana Jones et la Malédiction de la Licorne, comme son titre l'indique, explore donc le mythe de la licorne, créature légendaire à corne unique. Sa représentation physique est la plupart du temps celle d'un cheval, souvent blanc, doté d'une longue corne située au milieu du front, droite, spiralée et pointue. Les cornes de licorne, dont l'existence est discutée jusqu'au milieu du XIXe siècle, sont créditées de pouvoirs bénéfiques, notamment de guérison. Pendant longtemps, de nombreux objets présentés comme d'authentiques cornes de licornes s'échangeront au marché noir. Rob MacGregor imagine, à partir de là, une société secrète qui aurait transmis de génération en génération la dernière rostre de licorne. Sauf qu'au lieu d'être bénéfique, l'objet serait en réalité maléfique, apportant certes la fortune mais nécessitant aussi d'en payer le prix d'une façon ou d'une autre. Une malédiction entourerait alors tout détenteur du rostre de licorne. Indiana Jones ne croit évidemment pas à cette légende mais la mythologie qui l'entoure l'intéresse surtout après avoir trouvé un journal décortiquant l'histoire qui plane autour de cette corne supposée magique.

Si l'inconscient collectif, dans les pays occidentaux, a associé la licorne avec des éléments du Moyen Âge, Rob MacGregor a, lui, l'excellente idée d'être bien plus exotique. Il situe en effet les trois quarts de son action dans l'Ouest américain afin de bien mettre en avant les ruines anasazis, notamment celles de Mesa Verde dans le Colorado. Les Anasazis sont ainsi des Amérindiens du sud-ouest de l’Amérique du Nord qui ont disparu bien avant l'arrivée des Européens. Leur civilisation a laissé de nombreux vestiges monumentaux dont des maisons troglodytiques impressionnantes. Ces vestiges témoignent d'une maîtrise de techniques de céramique, de tissage, d'irrigation, d'observations astronomiques et d'un système d'expression pictural. L'auteur propose alors un dépaysement garanti dans lequel Indiana Jones et son ami Jack Shannon vont d'abord visiter et étudier les lieux avant de se retrouver pris au piège d'un complot qu'ils ne maîtrisent pas, se retrouvant prisonniers dans les vestiges indiens. Il est alors intéressant de noter une petite bizarrerie dans la traduction française de ce tome. Alors qu'Indiana Jones et Jack Shannon se connaissent depuis longtemps (les lecteurs ayant rencontré Jask Shannon depuis plusieurs volumes déjà), le traducteur a décidé de les faire se vouvoyer à nouveau l'un l'autre alors qu'ils se tutoyaient jusqu'à présent. Cela apporte tout de même une certaine distance entre les deux personnages, inhabituelle avant.

Dans leurs aventures, Indiana Jones et Jack Shannon croisent aussi de nombreux personnages, à commencer par Mara Rogers, une étudiante américaine en histoire de l'art, passée par la Sorbonne et l'Italie et qui cherche désespérément le rostre de licorne. Elle s'est d'ailleurs faite dans sa quête un ennemi en la personne de Roland Walcott, un archéologue anglais, plus avide d'argent que de découverte scientifique, lui aussi à la recherche de l'objet mythique. À côté d'eux, Oscar Smithers, dit Smitty, le père de Mara, a déjà eu affaire avec le rostre de licorne tandis que, par ailleurs, ses relations avec sa fille sont loin d'être au beau fixe. Pour couronner le tout, tous sont menacés par Diego Calderone, un ponte de la mafia italienne, qui compte bien utiliser le rostre de la licorne pour faire tomber le Duce. Enfin, un vieil indien avec des pouvoirs étonnants, du nom d'Aguila, guide tout ce beau monde mais ses objectifs restent assez obscurs. Indiana Jones se retrouve ainsi au milieu d'une chasse au trésor qui le dépasse mais avec la certitude qu'il ne peut se fier à grand monde, mise à part à Jack.

Le roman se termine finalement à Rome dans un cambriolage qui ressemble beaucoup à ce que le personnage fait d'habitude dans les films. L'archéologue s'infiltre en effet dans une maison pour dérober l'objet tant convoité mais se fait évidemment remarquer. Il doit alors affronter un certain nombre de gardes et s'en sort de justesse. La fin laisse ainsi un peu à désirer et la conclusion s'avère bien trop vite expédiée. Plus intéressant, ce tome semble préparer le terrain à une nouvelle intrigue, celle du monde intérieur, une sorte de lieu parallèle hors du temps. S'il est à peine effleuré ici, il sera clairement le sujet principal du roman suivant, et aussi le dernier que l'auteur Rob MacGregor écrira sur l'archéologue, Indiana Jones et le Monde Intérieur.

Indiana Jones et la Malédiction de la Licorne n'est pas fatalement le meilleur roman d'Indiana Jones mais, comme les précédents, il se lit avec plaisir, facilement, et permet de retrouver le tant aimé personnage de l'archéologue. Il est juste dommage qu'ici, Indiana Jones soit plus en train de subir l'action que de la provoquer.

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