D'Où Vient le Classement
Chef-D'œuvre, Grand Classique, Classique ?

L'article

Publié le 09 janvier 2024 à 14H30

Comment est déterminée la catégorie d'un film d'animation Disney visible principalement sur les jaquettes de DVD ou Blu-ray : Chef-d'œuvre, Grand Classique ou Classique ?

Une classification née dans les années 80

Cette classification distinguant chez Disney, Chef-d'œuvre, Grand Classique ou Classique, remonte en fait au tout début des éditions vidéo. Quand Michael Eisner et Franck Wells décident dans les années 80 de sortir les films Disney en vidéo, en cassette VHS à l'époque, ils décident de le faire avec précaution. D'abord pour tester le marché puis, vu le raz-de-marée (le public s'est en effet rué dans les magasins pour acheter les VHS en question), en structurant l'offre et en hiérarchisant le catalogue de films proposés en vidéo.


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Une classification non originellement américaine

Aux États-Unis, il n'existe en réalité pas vraiment de catégories ou du moins, elles ont été assez instables. La seule vraie différence faite était, alors, l'application ou non d'un moratoire : c'est une technique de vente qui s'appliquait aux œuvres emblématiques de Walt Disney comme Blanche Neige et les Sept Nains, Pinocchio, Cendrillon, La Belle au Bois Dormant... Ces films des Walt Disney Animation Studios sortaient ainsi en vidéo (VHS puis DVD) puis passaient sous moratoire. C'est-à-dire qu'une fois le stock épuisé en magasin, il n'y avait pas de réapprovisionnements, histoire de créer le manque. Ils étaient ensuite reproposés des années plus tard dans de nouvelles éditions, le plus souvent enrichies de bonus, ou sur un nouveau support (DVD puis Blu-ray). Les éditions soumises au moratoire se démarquaient des autres par la mention « Édition Platinium » et/ou « Édition Diamant ». Chose notable à savoir également, les suites des films de la catégorie Chef-d'œuvre se sont vues elles aussi appliquées le moratoire comme leurs aînés.


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Une classification franco-française

En France, pays où il est d'usage de vouloir tout ranger dans des cases, trois catégories ont été créées : Chef-d'œuvre, Grand Classique ou Classique :

  •  L'appellation Chef-d'œuvre concernait les œuvres soumises à moratoire selon la technique de vente décrite plus haut ;
  •  L'appellation Grands Classiques visait, elle, tous les autres films d'animation Disney sortis au cinéma mais ne faisant pas partie de la catégorie Chef-d'œuvre et donc non soumis à moratoire. Leurs éditions vidéo étaient présentes tout le temps en magasin, sans rupture de stock sciemment organisée ;
  •  L'appellation Classique caractérisait, enfin, tous les films direct-en-vidéo le plus souvent produit par DisneyToon Studios et non pas par Walt Disney Animation Studios. Comme les Grands Classiques, ils étaient tout le temps disponibles à la vente.

Initiée mais non réellement suivie aux États-Unis, la classification catégorisant les longs-métrages d'animation chez Disney n'a au final pas été respectée très longtemps dans l'Hexagone si bien qu'au fil des années, certains films sont passés d'une catégorie à une autre. La technique du moratoire étant ensuite abandonnée, la maturité du marché de la vidéo a sonné le glas de toute volonté de hiérarchisation des œuvres. Ainsi, cette triple distinction strictement franco-française (et qui n'a jamais existé sur la plateforme de streaming Disney+) entre Chef d'oeuvre, Grand Classique et Classique a fini par ne plus rimer à grand-chose faisant qu'au bout du compte, tous les films sont sortis sous l'appellation de Classique.


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Une classification vouée à disparaitre ou pas

Mais cela peut encore changer ! Depuis le début d'année 2024, The Walt Disney Company France ne s'occupe en effet plus directement de la distribution vidéo de ses œuvres de cinéma ou de télévision. Et ce n'est pas la première fois que cela arrive puisque dans les années 1980, Film Office distribua les premières VHS du studio de Mickey tandis que les premiers DVDs ont été proposés par Warner France à la fin des années 1990... Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts tandis que la décennie 2020 a, pour sa part, vu le resserrement du chiffre d'affaires de la vidéo dans l'Hexagone : cette sérieuse baisse (pour ne pas dire cet effondrement) a ainsi conduit de nombreux studios à faire le choix de ne plus gérer directement leur distribution en confiant leur catalogue à d'autres structures. C'est ainsi le cas de Paramount ou de Sony qui font appel à l'éditeur français, ESC Distribution ; un choix également fait par Disney France.
La première bonne nouvelle de cette externalisation qui ne dit pas son nom est le retour des jaquettes monolingues pour les films à prises de vues réelles. L'autre excellente nouvelle est l'arrivée de la 4K pour les Grands Classiques à commencer par Blanche Neige et les Sept Nains qui sort dans les bacs le 13 mars 2024. Il sera alors intéressant de voir comment ESC Distribution va désigner le chef-d’œuvre de Walt Disney, et surtout, si la fameuse (et contestable) liste numérotée sera reprise...


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