Indiana Jones
Et le Royaume du Crâne de Cristal

Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal
L'affiche du film
Titre original :
Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull
Production :
Lucasfilm Ltd.
Date de sortie USA :
Le 22 mai 2008
Distribution :
Paramount Pictures
Genre :
Aventure
Réalisation :
Steven Spielberg
Musique :
John Williams
Durée :
123 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

1957. En pleine Guerre froide, Indiana Jones, professeur, archéologue et héros de la Seconde Guerre mondiale, se retrouve à nouveau embarqué dans les frasques de l'Histoire. Car après les nazis, ce sont les soviétiques qui en ont après lui. Le colonel Irina Spalko, plusieurs fois décorée par Staline, est en effet à la recherche d'un objet fantastique que les dirigeants de l'Union soviétique espèrent bien utiliser comme une arme redoutable. Et Indy est pour l'heure l'unique moyen de mettre la main sur ce mystérieux crâne de cristal...

La critique

rédigée par
Publiée le 28 janvier 2015

A la fin d'Indiana Jones et la Dernière Croisade, les spectateurs assistent aux retrouvailles d'Indiana Jones et de son père, Henry senior, formidablement interprété par Sean Connery. Brouillés depuis des années, les deux hommes sont enfin réunis après s'être lancés à la recherche d'un des objets les plus mythiques de l'Histoire, le Saint Graal. Parvenus à trouver le célèbre calice tant convoité par les nazis, ils partent ensemble aux côtés de Marcus Brody et de Sallah vers un splendide coucher de soleil marquant la fin de leur épopée. Happy End ! Le troisième épisode des aventures d'Indiana Jones se termine superbement. Une page se tourne dans la carrière du réalisateur Steven Spielberg qui concède qu'il est désormais temps de passer à autre chose. Indiana Jones devient dès lors un personnage ancré dans les années 1980.

Mais pour George Lucas, qui a créé le personnage presque quinze ans plus tôt, Indiana Jones et la Dernière Croisade n'est peut-être pas la fin des aventures du professeur aventurier. Le papa de Star Wars espère bien un jour ressortir son héros de sa retraite, au même titre que l'acteur principal, Harrison Ford, qui n'écarte pas un jour de revêtir à nouveau le blouson en cuir et le fedora de l'archéologue. Seul Steven Spielberg est réticent. La fin du troisième film lui semble parfaite. L'histoire est terminée. D'autres projets l'accaparent désormais, en particulier une revisite du mythe de Peter Pan, l'adaptation de Jurassic Park d'après le livre de Michael Crichton et un sujet plus sérieux et personnel autour d'Oskar Schindler, nazi repenti pendant la Seconde Guerre mondiale. Devenu un metteur en scène reconnu, dont personne n'ose plus désormais remettre en cause le talent, Spielberg poursuit donc sa carrière loin d'Indy, malgré les demandes incessantes des fans qui l'interrogent, années après années, sur la possibilité, un jour, de refaire vivre le personnage sur grand écran. Mais l'obstination de George Lucas et des admirateurs n'y fait rien. Le réalisateur a changé de credo.

2001 marque une nouvelle étape. Harrison Ford reçoit un hommage de la part de l'American Film Institute. L'acteur est honoré après 35 ans de carrière et au cours d'une rétrospective de ses plus grands films, des extraits de la trilogie Indiana Jones sont bien évidemment montrés. L'envie de Lucas de refaire vivre le héros est ravivée. Ford lui-même fait du pied à Steven Spielberg pour reprendre du service malgré ses 55 ans ! L'idée de tourner un quatrième épisode fait donc son chemin et Spielberg attend d'être convaincu par une bonne idée. George Lucas lui parle de ce concept qui lui trotte dans la tête depuis une décennie, une histoire mêlant aventure et science fiction, dans laquelle Indy croiserait la route d'extra-terrestres. Le film serait produit dans le style de ces séries B qui ont tant marqué les années 50. Steven Spielberg écoute, réfléchit et oppose un refus clair et net. Des êtres venus d'une autre planète ont déjà eu la vedette dans Rencontre du Troisième Type et E.T. l'Extra-Terrestre. Par ailleurs, Independence Day a, selon lui, brillamment renouvelé le genre en 1996. Impossible, dès lors, de faire mieux. George Lucas est tenace. Il revient à la charge avec l'idée d'associer vieilles civilisations et êtres interdimensionnels. Spielberg est loin d'être convaincu, mais il refuse de passer la main à quelqu'un d'autre. Lui qui a déjà consacré trois films à l'archéologue aventurier (où deux et demi, comme il le dit souvent dans plusieurs interviews, reniant au passage Indiana Jones et le Temple Maudit), attend de voir quel scénario lui sera proposé.

La rumeur se répand rapidement. Un quatrième épisode des aventures d'Indiana Jones est en préparation. George Lucas jubile. Harrison Ford espère. Steven Spielberg attend d'être persuadé. Les fans oscillent entre impatience et scepticisme. En attendant, les scénaristes se succèdent. Jeb Stuart (Piège de Cristal, Le Fugitif) et Stephen Caghan (Traffic, Alamo, Syriana) sont engagés les uns après les autres avant de voir leur scripts rejetés. Les scénaristes d'Indiana Jones et la Dernière Croisade, Jeffrey Boam (également auteur de L'Aventure Intérieure, L'Arme Fatale 2 et L'Arme Fatale 3) et Tom Stoppard (Brazil, Empire du Soleil, La Maison Russie, Shakespeare in Love) sont associés au projet, en vain, ce qu'ils produisent n'aboutissant à rien. M. Night Shyamalan, le réalisateur de Sixième Sens, Incassable, Signes ou Le Village est aussi contacté. Mais son planning chargé et sa vision du film, différente de celle de Spielberg, font qu'il n'écrit au final rien du tout. Plusieurs mythes sont ainsi proposés, de la légende chinoise du Jardin aux pêches immortelles à la cité engloutie de l'Atlantide, en passant par le crash d'une soucoupe volante. George Lucas met également sur la table la légende du crâne de cristal qui ne convainc ni Spielberg, ni Ford. Plusieurs titres sont déposés auprès de la Motion Pictures Association of America : Indiana Jones and the Saucer Men From Mars, Indiana Jones and the City of Gods,  Indiana Jones and the Lost City of Gold, Indiana Jones and the son of Indiana Jones !

Un script est finalement rédigé par Frank Darabont, réalisateur oscarisé des (Les) Evadés, La Ligne Verte ou encore The Mist et déjà auteur de quelques épisodes des (Les) Aventures du Jeune Indiana Jones. Il place l'histoire dans les années 1950 et met en scène des nazis qui, malgré la fin de la guerre et la mort d'Hitler, continuent de poursuivre Indiana Jones. Steven Spielberg et Harrison Ford sont satisfaits par cette trame qui, par contre, n'enchante pas du tout George Lucas. Spielberg connaît un regain d'intérêt pour cette nouvelle aventure de l'archéologue. Il contacte alors le scénariste Jeff Nathanson, qui a déjà écrit pour lui Arrête-Moi si Tu Peux et Le Terminal. Son histoire est validée. Nathanson est crédité aux côtés de Lucas. David Koepp, réalisateur et auteur à l'origine de La Mort Vous Va si Bien, Mission : Impossible ou Spider-Man, et qui a aussi collaboré avec Spielberg sur Jurassic Park, Le Monde Perdu : Jurassic Park, La Guerre des Mondes, signe le scénario final. Le film se déroulera dans les années 1950, Koepp incluant le mythe de la zone 51, des guerriers nazca, le temple d'Akator ainsi que les mystérieux géoglyphes. Histoire et science fiction sont donc mêlées. Lucas, Spielberg et Ford signent ! Enfin !

Afin de renouer avec le passé et de s'imprégner de leur atmosphère si particulière, Steven Spielberg entreprend de revoir les trois précédentes aventures d'Indiana Jones à la suite. L'idée de l'archéologue aventurier remonte à 1977. A l'époque, George Lucas et Philip Kaufman imaginent l'histoire des (Les) Aventuriers de l'Arche Perdue, Lucas envisageant déjà de créer une trilogie voire, au mieux, une pentalogie ! Mais la première épopée est remisée au fond d'un tiroir, le temps pour George Lucas de signer Star Wars et pour Steven Spielberg de réaliser Rencontre du Troisième Type suivi du calamiteux 1941. Lawrence Kasdan adapte l'histoire de Lucas et Kaufman. Les Aventuriers de l'Arche Perdue sort en salle le 12 juin 1981. C'est un triomphe qui permet au héros de revenir sur les écrans trois and plus tard, le 23 mai 1984, avec Indiana Jones et le Temple Maudit, autre victoire au box-office pourtant négligée par Spielberg qui continue à affirmer, années après années, son désamour pour ce film. Succès oblige, une troisième aventure, Indiana Jones et la Dernière Croisade, tient le haut de l'affiche dès le 24 mai 1989. Arche d'alliance, pierres de Shankara, Saint Graal sont au centre de ces trois aventures d'Indy qui rapportent environ 1,8 milliards de dollars. Lucas et Spielberg confirment leur statut de réalisateurs, producteurs, scénaristes de talent.

A l'origine des aventures d'Indiana Jones, George Lucas est né à Modesto, en Californie, le 14 mai 1944. Inscrit à l'Université de Californie du Sud, cet amateur de comics et d'histoires mythologiques étudie le cinéma et profite de son temps libre pour réaliser ses premiers films, parmi lesquels le court-métrage THX 1138 4EB. Il décroche son diplôme et fonde American Zoetrope avec Francis Ford Coppola, rencontré sur le tournage de La Vallée du Bonheur. George Lucas signe son premier film, THX 1138, en 1971. La déception est grande lorsque les patrons de la Warner remonte le film qui ne trouve pas son public. Bien décidé à se séparer de la tutelle des studios, Lucas fonde sa propre société, Lucasfilm Ltd., et remporte un beau succès avec American Graffiti, pour lequel il est nommé à l'Oscar du meilleur réalisateur. Mais le triomphe arrive avec la saga Star Wars, produite en partenariat avec la 20th Century Fox, dont George Lucas signe le premier volet, Star Wars - Épisode IV : Un Nouvel Espoir. Patron des firmes ILM, Lucasfilm Games et THX, le metteur en scène se fait cependant rare derrière une caméra. Gardant un œil sur l'univers galactique qu'il a créé, il produit des films comme Labyrinthe et signe les histoires de films comme Star Wars : Les Aventures des Ewoks - La Caravane du Courage et Willow. Il revient à la réalisation en 1999, année qui marque l'arrivée sur les écrans de la seconde trilogie Star Wars, dont il filme les trois opus. George Lucas prend sa retraite en 2012, année où il vend ses sociétés aux studios Disney.

Steven Spielberg est né le 18 décembre 1946 à Cincinnati. Passionné par le cinéma dès son plus jeune âge, il s'essaye à la réalisation très tôt avec la caméra 8 mm de son père. Les studios Universal lui offrent ses premières réalisations, en particulier le téléfilm remarqué Duel, et son premier long-métrage pour le cinéma, Sugarland Express, couronné au Festival de Cannes. A la tête de sa société Amblin Entertainment, Spielberg signe notamment Les Dents de la Mer, Rencontre du Troisième Type, Les Aventuriers de l'Arche Perdue, E.T. l'Extra-terrestre, La Couleur Pourpre qui confirment son talent. Il subit quand même quelques déconvenues, notamment avec 1941, fiction excentrique sur le thème de la Seconde Guerre mondiale. La décennie 1990 marque la consécration du réalisateur qui co-fonde les studios Dreamworks avec Jeffrey Katzenberg et David Geffen. Jurassic Park et sa suite, Le Monde Perdu : Jurassic Park révolutionnent l'univers des effets spéciaux. Surtout, Steven Spielberg devient un metteur en scène engagé avec des projets plus sérieux et moins grand public comme La Liste de Schindler, Amistad et Il Faut Sauver le Soldat Ryan. Couronné aux Oscars, le réalisateur ajoute à sa filmographie d'immenses succès comme Minority Report, Arrête-Moi Si Tu Peux, Le Terminal, La Guerre des Mondes, Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne, Cheval de Guerre et Lincoln.

Lorsqu'il revisionne ses trois films, Steven Spielberg a une envie précise de ce qu'il souhaite faire : un épisode semblable aux précédents, dans le même style « old-fashioned », emprunt d'un peu de nostalgie et qui s'apparente aux vieux films d'aventure des décennies passées. Il demande précisément à son directeur de la photographie, Janusz Kaminski, qui remplace Douglas Slocombe, opérateur sur la première trilogie désormais à la retraite, de reproduire exactement la même lumière et les mêmes ambiances. Spielberg revient même au Technicolor. Pourtant, l'histoire marque un tournant majeur. L'ajout d'une grande part de science-fiction permet en effet à Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal de se démarquer. Certains le regrettent d'ailleurs encore.

L'histoire est en effet empreinte de surnaturel. Bien entendu, l'Arche d'Alliance ou le Graal donnaient déjà un côté mythologique à Les Aventuriers de l'Arche Perdue et Indiana Jones et la Dernière Croisade. Mais ici, il s'agit d'un mythe bien plus complexe et bien plus fantastique, souvent méconnu du grand public. Les crânes de cristal du film s'inspirent d'une légende mêlant histoire et paranormal. Frederick Albert Mitchell-Hedges affirme avoir trouvé son exemplaire, ramassé par sa fille Anna, en 1924 dans les ruines de la cité maya de Lubaantun, au Belize actuel. Surnommé le « Crâne de la malédiction », il est composé d'une seule et unique pièce, sculptée dans un cristal de roche. Vieux de plus de trois millénaires, l'objet aurait appartenu au Grand Prêtre des Mayas qui pouvait, lors de rites ésotériques, provoquer la mort de quelqu'un. En réalité, l'objet a été vendu lors d'une vente aux enchères à Londres et ses origines précolombiennes sont parfaitement contestables. D'autres crânes de cristal sont également connus comme le Crâne de Paris, entreposé dans les réserves du quai Branly, ainsi que le Crâne de Londres, exposé au British Museum. Tous datent du XIXe siècle et non de l'époque des mayas ou des aztèques, et seraient originaires d'Allemagne. Et contrairement au film de Spielberg, il s'agit de boîte crânienne parfaite, arrondies et non allongées.

Les scénaristes ont associé aux crânes de cristal le mythe de la cité d'Akator, assimilée à El Dorado et présentée comme une ville fabriquée en or par la tribu des Ugha, « choisie par les Dieux il y a 7 000 ans pour construire une ville géante en or massif ». Le mythe d'Akator a notamment été développé par Karl Brugger, journaliste allemand travaillant au Brésil, dans son livre La Chronique d'Akator, Mythe et Légende d'un Peuple Antique d'Amazonie. Une rencontre avec un certain Tatunca Nara, « Prince d'Akator », le met sur la piste de la cité légendaire. L'indien aurait raconté l'histoire du peuple Ugha, « élu des dieux », ayant vécu plus de 10 000 ans avant la naissance du Christ et à l'origine de plusieurs cités souterraines dont Akanis, Akator et Akahim, reliées par des tunnels. Leur localisation est imprécise, voire inconnue, certains textes parlant de la frontière entre le Brésil et le Venezuela. L'empire Ugha aurait donné naissance à l'empire inca. Tatunca Nara aurait expliqué que les Goths auraient découvert Akator au VIe siècle, puis c'est au tour des Espagnols et des Portugais aux XVe et XVIe siècles. L'histoire devient farfelue lorsqu'elle évoque la survie de ce peuple Ugha, caché durant des siècles jusqu'au XXe siècle, gardant le secret de générations en générations, Tatunca Nara étant l'un de ses derniers représentants, voire son dernier roi. En route pour Akator, l'expédition de Karl Brugger dû (étonnamment !) faire demi-tour... Le journaliste est finalement assassiné mystérieusement en 1984, laissant son ouvrage encore utilisé par des chercheurs et explorateurs, à la recherche de la cité mythique.

La légende d'Akator étant parfaitement inconnue du grand public, les scénaristes du film l'ont fusionnée avec celle de la cité d'El Dorado, impliquant notamment dans l'histoire, l'épopée du conquistador Francisco de Orellana. Né à Trujillo au tournant des XVe et XVIe siècles, Orellana est un explorateur espagnol associé à la conquête du Pérou aux côtés de Francisco Pizarro. Gouverneur de Santiago de Guayaquil, il découvre l'intérieur des terres sud-américaines, franchit les Andes et longe les rivières menant au plus grand fleuve de la région, qu'Orellana appelle l'Amazone, empruntant ce nom aux guerrières de la mythologie grecque après que lui-même ait été attaqué par une tribu de femmes armées, peut-être issue du peuple Ugha d'après les histoires racontées par Tatunca Nara à Karl Brugger. Découvrant l'embouchure du fleuve après une descente de 4 800 kilomètres, il est missionné par l'Empereur Charles Quint pour créer des colonies espagnoles. Tué par une flèche empoisonnée lors d'un combat avec les Indiens Caraïbes, Francisco de Orellana voit sa vie chroniquée par Gaspar de Carvajal, qui fait mention dans son texte de la mythique cité d'El Dorado, ville richissime dont les bâtiments étaient faits en or.

Années 1950, science-fiction, extra-terrestres, cité légendaire, peuples amérindiens. Steven Spielberg et George Lucas possèdent désormais la trame de l'histoire. Le casting est aussitôt lancé. Harrison Ford reprend bien entendu le rôle de l'archéologue explorateur. Né à Chicago le 13 juillet 1942, Ford commence sa carrière d'artiste à l'école puis au Ripon College, où il suit des cours d'art dramatique. Quittant l'établissement sans diplôme, il travaille pour la Columbia et Universal, qui lui donnent quelques petits rôles. Changeant de voie pour devenir charpentier, l'acteur croise la route de George Lucas qui l'engage pour jouer le rôle de Bob Falfa dans American Graffiti puis celui d'Han Solo dans la saga Star Wars. Harrison Ford devient en quelques mois un acteur de légende. Steven Spielberg lui offre alors le rôle d'Indiana Jones dans Les Aventuriers de l'Arche Perdue. Plus de quarante ans de carrière plus tard, Ford a tenu l'affiches de dizaines de productions dont Blade Runner, Witness, Frantic, A la Poursuite d'Octobre Rouge, Le Fugitif, Sabrina, Air Force One, Apparences, Cowboys et Envahisseurs, La Stratégie Ender, Expendables 3. Revêtant à nouveau le costume d'Indy dans Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal, l'acteur reprend également son rôle d'Han Solo dans Star Wars  : Le Réveil de la Force, dans les salles en 2015.

A ses côtés, Harrison Ford retrouve sa partenaire des (Les) Aventuriers de l'Arche Perdue, Karen Allen, qui redevient Marion Ravenwood. L'idée d'intégrer le personnage apparaît dans le scénario de Frank Darabont. Née à Carrollton le 5 octobre 1951, Allen étudie l'art à New York puis s'assoit sur les bancs de l'Université du Maryland. Rejoignant la compagnie Shakespeare & Company en 1974, elle suit également des cours au Lee Strasberg Theater Institute. L'actrice fait ses débuts dans National Lampoon's Animal House, Les Seigneurs, Un Petit Cercle d'Amis et se fait remarquer dans Les Aventuriers de l'Arche Perdue qui lui vaut un Saturn Award. Son nom est ensuite au générique de Starman, La Ménagerie de Verre, Malcolm X, En Pleine Tempête. Retirée des écrans, elle poursuit une carrière sur les planches.

Pour la première fois, le grand méchant faisant face à Indiana Jones est une femme. Cate Blanchett interprète le professeur-colonel Irina Spalko, créé par David Koepp dans sa version de l'histoire. Méchante préférée de Spielberg, le personnage, armé d'une rapière, possède des dons de voyance qu'elle entend bien accroître grâce aux pouvoirs des crânes de cristal dans le but de permettre à son pays de mener une guerre parapsychologique, un vieux rêve de feu Staline. Spalko s'inscrit là dans la lignée directe de René Belloq parti à la recherche d'un objet fantastique, l'Arche d'Alliance, afin de mettre ses pouvoirs au service des nazis pour mener leur guerre. Cate Blanchett interprète cet antagoniste. Née à Melbourne le 14 mai 1969, l'actrice étudie l'économie et les beaux-arts à l'Université avant de rejoindre l'Institut national d'art dramatique de Sydney. Elle apparaît au théâtre, à la télévision puis au cinéma dès le début des années 1990. Le rôle de sa vie reste celui de la reine Elisabeth 1ère, qu'elle joue à deux reprises devant la caméra de Shekhar Kapur et qui lui vaut de décrocher un Golden Globe et une nomination à l'Oscar de la meilleure actrice. Sa filmographie compte ensuite plusieurs succès dont Le Talentueux Monsieur Ripley, les trilogies du (Le) Seigneur des Anneaux et du (Le) Hobbit, Aviator, L'Etrange Histoire de Benjamin Button, Robin des Bois, Blue Jasmine ou encore Monuments Men et Cendrillon.

Irina Spalko est secondée par des troupes soviétiques dirigées par le Colonel Antonin Dovchenko, campé par Igor Jijikine. Né à Moscou le 8 octobre 1965, l'acteur a joué dans plusieurs films dont Créance de Sang, The Tourist, et Safe. La méchante peut aussi compter sur l'agent George « Mac » McHale. Ancien compagnon de route d'Indiana Jones, cet ancien agent secret britannique s'allie aux soviétiques afin de gagner de quoi rembourser ses dettes de jeu. Le personnage est interprété par Ray Winstone, comédien anglais né à Homerton le 19 février 1957. Elève de la Corona Theatre School, il se lance dans une carrière d'acteur pour devenir l'égal de John Wayne et James Cagney. Démarrant dans les années 1980, il apparaît au générique de films comme Retour à Cold Mountain, Le Roi Arthur, Les Infiltrés, La Légende de Beowulf, Hors de Contrôle ou encore Hugo Cabret et Blanche-Neige et le Chasseur.

Steven Spielberg ajoute au casting l'acteur Jim Broadbent. Son personnage de Dean Charles Stanforth est en quelques sortes un substitut à celui de Marcus Brody, le conservateur joué par Denholm Elliott, décédé en 1992 et à qui le réalisateur rend néanmoins hommage dans son film. Né le 24 mai 1949 en Angleterre, Broadbent possède une carrière remplie de seconds rôles notables dans Brazil, Le Journal de Bridget Jones, Moulin Rouge !, Gangs of New York, Le Monde de Narnia - Chapitre 1 : Le Lion, la Sorcière Blanche et l'Armoire Magique, Harry Potter et le Prince de Sang mêlé, La Dame de Fer ou encore Cloud Atlas. Dans le rôle du professeur Harold "Ox" Oxley, Frank Darabont propose l'acteur John Hurt pour son personnage inspiré de Ben Gunn dans L'Île au Trésor. Comédien de légende né en Angleterre le 22 janvier 1940, Hurt est à l'affiche de longs-métrages comme Midnight Express, Alien, le Huitième Passager, Elephant Man, Taram et le Chaudron Magique, Harry Potter à l'École des Sorciers, Hellboy, La Taupe...

Et alors qu'Indiana Jones et la Dernière Croisade associait Indy à son vieux père, Henry senior, joué par Sean Connery, l'archéologue est cette fois affublé d'un jeune garçon, « Mutt » Williams, créé par Frank Darabont et interprété par Shia LaBeouf. Imaginé un temps comme une gamine de 13 ans, le personnage devient finalement un jeune adulte intello dans la version de Jeff Nathanson. Changé ensuite en jeune rebelle, dont l'accoutrement rappelle évidemment celui de Marlon Brando dans L'Equipée Sauvage, Henry Jr. se présente à son père avec le surnom « Mutt », qui signifie « cabot » en Anglais, encore un nom de chien, comme celui d'Indiana. La boucle est bouclée ! Comme Henry senior avant lui, Indiana Jones doit donc composer avec un fils qui est son parfait antagoniste. Né le 11 juin 1986 à Los Angeles, Shia LaBeouf tient le rôle. Issu d'une famille d'artistes, LaBeouf se fait remarquer grâce à la série Drôle de Frère, produite par Disney. Il inscrit ensuite son nom au générique de La Morsure du Lézard, I, Robot, Transformers, Wall Street : l'Argent ne Dort Jamais ou Des Hommes Sans Loi.

Dès le début de la production, Steven Spielberg souhaite conserver le style si particulier des trois premiers opus des aventures d'Indiana Jones. Ainsi, Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal reprend les codes passés : le vieux logo de la Paramount, le trajet de l'avion tracé sur une carte, le conservateur qui pénètre dans la salle de classe où les étudiants du Marshall College écoutent religieusement le cours du professeur Jones, les courses-poursuites endiablées, les combats à bord de véhicules lancés à pleine allure, les serpents et autres insectes ravivant les phobies de l'explorateur, les aborigènes coursant le héros, la fanfare de John Williams, en plus des quelques clins d'œil appréciés à Marcus Brody (Denholm Elliott) et Henry Senior (Sean Connery) ... Même l'Arche d'Alliance est de la partie ! Un petit côté nostalgique parfaitement plaisant appuyé par le retour d'un personnage marquant, Marion Ravenwood, qui offre au film de nombreuses situations comiques, en particulier les retrouvailles avec Indiana Jones et l'annonce de sa paternité alors même que les deux anciens amants sont coincés dans des sables mouvants jusqu'à la taille. Le décalage entre Indiana Jones et son père est également réutilisé, Indy jouant cette fois le rôle du patriarche face au jeune rebelle Mutt.

Mais cette recherche de nostalgie est savamment conjuguée à la nouveauté que représentent les années 1950, au milieu desquelles se déroule le film. Et les scénaristes et Spielberg ont parfaitement su reprendre les codes de ces films d'espionnage produits pendant la Guerre froide : les hommes en noir du FBI, la chasse aux sorcières, les manifestations anti-communistes, les soldats soviétiques braillant des ordres incompréhensibles, ainsi que la menace nucléaire, superbement utilisée au début de l'opus avec la reconstitution dans le désert du Nevada d'une ville servant aux essais américains au milieu de laquelle Indiana Jones se retrouve malgré lui. Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal reprend également l'ambiance de ces films des années 50 destinés à la jeunesse américaine, avec la musique d'Elvis, les courses de voitures « à la » James Dean, les bagarres dans les cafés, les étudiants qui manifestent... S'ajoutent en outre une grande part de paranormal, avec les êtres d'une autre dimension mystérieux pourvus d'étranges pouvoirs, la zone 51, ... Au final, Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal peut être qualifié de film d'aventure, d'action, d'espionnage et de science fiction. Beau palmarès ! Bon film de genres (au pluriel) !

La réalisation d'Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal débute le 18 juin 2007 et dure jusqu'au 11 octobre de la même année. Désireux de ne pas s'éloigner de ses proches, Spielberg, tourne uniquement aux Etats-Unis, au Nouveau Mexique, à Yale, Hawaï, avant finalement d'installer sa caméra dans la jungle péruvienne. La bande annonce, dévoilée quelques mois plus tard, est vue par 200 millions d'internautes en seulement une semaine. Attendus au tournant par les critiques et les fans Lucas et Spielberg présentent le film au Festival de Cannes le dimanche 18 mai 2008. C'est donc sur la croisette que les premiers spectateurs découvrent, sur la portière de la voiture de l'armée américaine US 1B7731, l'ombre du héros remettant son fedora en place.

Recevant un accueil mitigé, le film sort sur les écrans français le 21 mai, un jour avant la sortie nationale américaine, orchestrée le 22 mai 2008. Bien reçu par les Américains, il est parfois fraichement considéré par la presse, plusieurs critiques regrettant l'ajout d'éléments extérieurs au style si particulier de la saga, en particulier les effets spéciaux. « Papy » Ford est également au centre de quelques remarques sarcastiques sur sa performance, propos assez injustes dès lors que l'acteur de 65 ans interprète bien un Indiana Jones vieillissant, dont le scénario, qui ne nie pas l'âge du personnage, joue parfaitement dessus. Ces critiques n'entament cependant pas l'enthousiasme de Steven Spielberg qui déclare à qui veut bien l'entendre que son film, qu'il adore, va forcément mécontenter une partie des spectateurs les plus fanatiques. Les reproches faits au film (qu'ils soient justes ou non) ne l'empêche pas d'être un succès rapportant quelques 786 millions de dollars de recettes dans le monde, dont 25 millions dès son premier jour d'exploitation en Amérique du Nord et 101 millions dès son premier week-end. Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal devient alors le 2ème plus grand succès de l'année 2008 derrière The Dark Knight.

Beau mélange des genres, Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal est au final un bon film d'aventure qui marque le retour d'un des héros les plus légendaires du 7ème Art. Adulé ou détesté, le long-métrage possède au moins l'avantage d'avoir remis sur le devant de la scène l'aventurier et d'avoir rafraichi la franchise. Peut-être un cran en-dessous des trois opus précédents, il demeure un bon divertissement dont les dernières minutes ne laisseraient-elles pas entrevoir, un jour, de revoir Indy sur les écrans ?! La question est posée...

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