Titre original :
Planes : Fire & Rescue
Production :
DisneyToon Studios
Date de sortie USA :
Le 18 juillet 2014
Genre :
Animation 3D
3-D
Réalisation :
Roberts Gannaway
Musique :
Mark Mancina
Durée :
84 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Dusty est au sommet de sa gloire quand il apprend que son moteur est endommagé et qu'il ne pourra peut-être plus jamais participer à une course… Il se lance alors le défi de devenir pompier du ciel et débute une formation auprès de l'élite du genre en charge de la protection du parc national de Piston Peak...

La critique

rédigée par
Publiée le 06 juillet 2014

Planes 2 sort presqu'un an (neuf mois en France), jour pour jour, après Planes qui n'avait pas laissé un souvenir impérissable. Il avait, en effet, donné l'impression à certains que The Walt Disney Company faisait de l'acharnement thérapeutique avec l'univers de Cars afin de faire vivre à tout prix la machine très juteuse qu'est le marchandisage autour de ses voitures et de ses avions. Le spectateur était donc en droit de s'attendre au pire avec Planes 2 ! Pourtant, force est de constater que le résultat final est bien moins catastrophique que supposé. Certes, le film est loin d'espérer atteindre les sommets techniques et scénaristiques de ses grands frères de Pixar Animation Studios et des Walt Disney Animation Studios, mais Planes 2 arrive toutefois à développer sa propre identité là où Planes prenait lui des airs du Cars 2 du pauvre. Ainsi, si la première moitié de l'opus est encore très enfant dans son discours et ses répliques, la deuxième moitié s'avère elle un vibrant hommage aux soldats du feu avec une tension bien menée et une action haletante. Rien que pour ça, Planes 2 mérite que le spectateur lui laisse une chance et ne le passe pas directement au pilori de l'a-priori de la médiocrité.

Malgré avoir été descendu par la critique outre-Atlantique lui reprochant de ne pas être ce qu'il n'est pas - à savoir : un Pixar ! - Planes a, en réalité, plutôt bien fonctionné au box-office (toute proportion gardée) et bénéficié d'un joli bouche-à-oreille auprès des familles américaines. Avec 21 millions de dollars pour son premier week-end, il réalise ainsi un score conforme aux prévisions et valide tout autant sa capacité de se rentabiliser amplement. À période comparable, il fait, en effet, mieux que les 17,5 millions de dollars des (Les) Schtroumpfs 2 de Sony Pictures Animation (pour un budget de 105 millions de dollars) et autant que les 21,3 millions de dollars de Turbo de DreamWorks Animation (pour un budget de 135 millions de dollars). Planes n'a, en effet, couté que 50 millions de dollars ! Sachant qu'il dépasse les 90 millions de dollars de recettes sur le seul sol américain et les 129 dans le reste du monde, le film est donc une opération commerciale juteuse pour Disney. En France, avec 1,675 millions d'entrées, il se paye le luxe de faire mieux par exemple que Les Mondes de Ralph ou Le Monde Fantastique d'Oz. En outre, il cartonne en merchandising  même si ses produits dérivés s'arrachent essentiellement sur le marché américain...

John Lasseter, le directeur en charge des Pixar Animation Studios, Walt Disney Animation Studios et des DisneyToon Studios avait d'ailleurs grande confiance dans les résultats du premier opus, même avant qu'il ne sorte, au point de lancer la production du second presque concomitamment de celle du premier, et bien avant la sortie de Planes. C'est d'ailleurs cette décision qui explique la sortie très rapprochée des deux films alors qu'il faut, en général, au minimum trois ans pour produire un film d'animation. Inversement, il donne l'impression d'attendre la sortie de Planes 2 avant de lancer, ou du moins, d'annoncer un troisième opus. Il faut dire que, même si la saga Planes a été prévue à l'origine comme une trilogie, aucune rumeur ou date de sortie n'est venue étayer un troisième film. Quand, en plus, les spécialistes du secteur expliquent que les DisneyToon Studios sont à un tournant de leur existence, il est légitime de se poser la question sur la réalisation d'une nouvelle aventure de Dusty et ses amis. Les DisneyToon Studios étaient, en effet, à l'origine des studios prévus pour réaliser des films directement pour le marché de la vidéo. Mais maintenant que les ventes de DVD et de Blu-ray s'effondrent et qu'inversement celles de la VAD ou la SVAD n'explosent pas véritablement, c'est le marché natif de ce studio qui périclite. Ainsi, ces derniers temps, les films DisneyToon Studios sont sortis au cinéma (Planes) ou tout du moins sur le marché international (Clochette et le Secret des Fées, Clochette et la Fée Pirate). Clochette et la Créature Légendaire, qui sort en 2015 et sera le dernier opus de la saga sur la fée du Pays Imaginaire, est dans ce cadre le dernier film prévu du label. Après, mystère... DisneyToon Studios a peut-être un projet secret d'une nouvelle franchise mais rien n'est annoncé ; seule chose claire : absolument aucun bruit de fermeture le concernant ne s'est fait jour. La question de la pertinence de son existence a cependant le mérite d'être posée ! The Walt Disney Company a -t-elle vraiment besoin de trois studios ? Aucune réponse définitive n'est encore disponible à cette question...

C'est Roberts Gannaway qui s'est trouvé chargé de la réalisation de Planes 2. Originaire de Tulsa dans l'Oklahoma, il rentre chez Disney vers 1995. Durant ses 19 ans de carrière chez le studio aux grandes oreilles, il a occupé les postes de scénariste, producteur et/ou réalisateur sur de nombreuses séries animées, parmi lesquelles Timon & Pumbaa - Les Héros du Film Le Roi Lion, Les 101 Dalmatiens - La Série, Mickey Mania, Disney's Tous en Boîte, Lilo & Stitch - La Série ou Kuzco, Un Empereur à l'École, ainsi que sur plusieurs longs-métrages animés créés en exclusivité vidéo, tels Mickey, la Magie de Noël, Mickey, le Club des Méchants, Stitch ! - Le Film ou Leroy & Stitch, pour lesquels il occupait les fonctions de producteur exécutif ou de coréalisateur. De plus, l'Homme a travaillé pour la chaîne de télévision Disney Junior, développant notamment Jake et les Pirates du Pays Imaginaire ou créant la très populaire La Maison de Mickey. Enfin, il y a deux ans, Roberts Gannaway coréalise aux côtés de Peggy Holmes, Clochette et le Secret des Fées, le quatrième opus de la saga Clochette qui entrainait les spectateurs au cœur de l'hiver.

Planes 2 étonne très vite par sa capacité à proposer une histoire plus aboutie que le premier opus. Si Planes était, en effet, un copier / coller laborieux de Cars 2 avec sa course autour du monde mais sans agent secret, Planes 2 dispose, pour sa part, d'un univers bien à lui avec un propos jamais vu dans la saga. Le film commence ainsi gentiment en partant du postulat de départ de la fin du premier opus : à savoir que Dusty continue à mener une belle carrière dans les courses aéronautiques. Mais le récit prend alors une autre tournure en abordant les problèmes physiques rencontrés par le héros (via son problème de moteur) avec une jolie parabole sur les maladies cardiaques et autre défaillance physique. Planes 2 aborde alors la question du changement radical d'existence suite à une impossibilité professionnelle ou un accident de la vie. Alors bien-sûr, tout est ici présenté de façon fort simple, le film s'adressant avant tout aux jeunes enfants. Pour autant, le propos n'est jamais niais ou caricaturé. Le changement de ton entre le premier et le second opus se fait ainsi de façon intelligente et non plus forcé comme cela a pu être le cas entre Cars et Cars 2. Autant, Martin en agent secret n'était pas crédible pour un sou, autant Dusty en pompier fait l'unanimité : il n'y a rien d'étonnant à voir, un épandeur, devenir un avion pompier dans la mesure où c'est aussi le cas dans la réalité !

L'autre atout de Planes 2 est assurément le formidable hommage qu'il livre aux soldats du feu. Le film rend, il est vrai, parfaitement l'ambiance et le dévouement de ces héros de tous les jours qui mettent leur vie aux services des autres, tout en restant de parfaits anonymes en toute humilité. Rien d'étonnant dans cette optique de voir ainsi The Walt Disney Company - France s'associer au Ministère de l'Intérieur et à la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers de France pour mettre en avant la bravoure et l'action exemplaire menée par ces hommes et ces femmes d'exception au nombre de 245 000 en France, répartis entre sapeurs-pompiers professionnels, volontaires ou militaires de la Sécurité Civile. Les personnages de Planes 2 sont ainsi de superbes exemples à suivre dont l'action se trouve magnifiée dans la deuxième moitié du film où l'ennui n'a pas sa place une seconde. Quand survient un immense incendie, le récit se fait, il est vrai, haletant et prenant. Le spectateur, y compris adulte, s'étonne alors à suivre avec attention ce qui se passe devant ses yeux car même si les personnages sont des véhicules humanisés, l'action qui se déroule est, elle, parfaitement crédible. Planes 2 est, toute proportion gardée, le Backdraft des films d'animation !

Le film a également fait de gros progrès du point de vue technique par rapport à son prédécesseur. Certes, il reste à mille lieux des Pixar Animation Studios et des Walt Disney Animation Studios. Pour autant, certains effets sont plutôt réussis, notamment la destruction du pont en toute fin. Les décors sont aussi plutôt bien travaillés, au moins, dans leurs inventivités. Comme Cars, Ils sont d'ailleurs typiquement américains ! Piston Peak s'inspire, par exemple, des parcs de Yellowstone et Yosemite tandis que le chalet vient des grands resorts des parcs américains et rappelle notamment de ceux de Disney comme le Disney's Grand Californian à Anaheim ou le Disney's Wilderness Lodge en Floride. D'autres clins d'œil, plus cinématographiques ou télévisuels sont aussi présents donnant une saveur fort sympathique dont le premier opus, bien plus basique, était totalement dépourvue. Ainsi, par exemple, les fans de Marvel et de Lucasfilm Ltd. verront une petite allusion amusante à Howard... Une Nouvelle Race de Héros. Les téléspectateurs des années 80 reconnaitront, quant à eux, la fameuse série policière CHiPs...

Planes 2 reprend les personnages du premier opus même s'ils ne sont présents qu'uniquement dans son premier quart d'heure. Seul Rusty, le héros principal, apparait en effet tout du long. Pas grand-chose à dire sur lui, sauf à préciser que sa mésaventure mécanique le rend encore plus touchant car il voit sa vie d'abord s'effondrer puis prend un nouveau départ dont il n'avait pas envisagé la teneur
Les autres intervenants sont tous de nouveaux venus. Il y a ainsi Blade Ranger, le chef hélicoptère de la brigade qui prend son rôle et sa mission très au sérieux ; Dipper, une avion citerne amoureuse de Dusty qui lui fait du rentre dedans pas très subtile ; Windlifter, l'hélicoptère amérindien très au fait des légendes du parcs et du canyon ; l'équipe des cinq véhicules d'intervention parachutistes, les Para-Feu (Dynamite, Pinecone, Avalanche, Blackout et Drip) et enfin Maru, le mécano de la base.
Enfin, le méchant du long-métrage est Cad Spinner, la voiture propriétaire du chalet qui vient de rebâtir son hôtel et qui veut que son investissement soit vite rentable. Il n'a ainsi que faire des pompiers et encore moins des consignes de sécurité ou de la protection de ses clients. L'important, pour lui, est de gagner de l'argent !

La musique de Mark Mancina est, quant à elle, tout à fait correcte. Elle reprend les thèmes du premier opus tout en en ajoutant d'autres en particulier dans la seconde partie du long-métrage. Pas de morceaux vraiment transcendants mais l'ensemble est efficace pour souligner et accompagner l'action.
Les chansons (toutes créées pour l'occasion) sont en revanche insipides. Runaway Romance (coécrite par Roberts Gannaway, le réalisateur du film) et All In sont ainsi interprétées par Brad Paisley tandis que Spencer Lee chante, pour sa part, Still I Fly. Mais le plus étonnant est assurément l'utilisation de la chanson Thunderstruck d'AC/DC. C'est tout de même la première fois que Disney utilise un air de Heavy Metal dans un de ses films, plus encore clairement destiné au jeune public !  Si ce n'est pas forcément inopportun dans le contexte du film, c'est assurément étonnant...

Planes 2 est un long-métrage vraiment sympathique. L'hommage aux soldats du feu, le changement de vie de Dusty, les clins d'œil et les paysages font que l'opus ne doit pas être jeté aux orties sous-prétexte que c'est la suite d'un film mal-né et mal-aimé. Il étonnera même les adultes qui ne s'ennuieront pas devant et plaira aux jeunes enfants, en particulier les garçons, qui y verront des héros de tous les jours en action. Quel bambin n'a pas un jour dit : "Je veux être pompier!". Et bien Planes 2 va le conforter en lui donnant la possibilité de découvrir une des facettes de ce métier de haute voltige !

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