Titre original :
Far From the Tree
Production :
Walt Disney Animation Studios
Date de sortie USA :
Le 15 juin 2021 (Festival du Film d'Animation d'Annecy)
Le 10 août 2021 (El Capitan Theatre)
Le 24 novembre 2021 (Sortie nationale)
Série :
Genre :
Animation 2D / Animation 3D
Réalisation :
Natalie Nourigat
Musique :
Nami Melumad
Durée :
7 minutes

Le synopsis

Un jeune raton laveur veut aller explorer la plage mais son père lui interdit de s'y aventurer à cause d'un prédateur qui rode...

La critique

rédigée par
Publiée le 05 janvier 2022

Dans la première moitié des années 2010, les Walt Disney Animation Studios sont revenus au format court-métrage de cinéma avec notamment Paperman et Le Festin qui s'étaient alors fait remarquer en remportant tous deux l'Oscar du Meilleur Court-Métrage d'Animation. Mais après Raison, Déraison en 2016, le studio va délaisser un peu le format dans les salles obscures, préférant proposer des cartoons pour la plateforme Disney+ notamment via le programme Short Circuit. Il faudra ainsi attendre cinq ans, en excluant le moyen-métrage La Reine des Neiges : Joyeuses Fêtes avec Olaf en 2017 qui a une longueur et une production assez atypiques, avant que les Walt Disney Animation Studios reviennent à ce mode d'expression avec la pépite qu'est Nous, Toujours, proposée en première partie de la sortie cinéma de Raya et le Dernier Dragon le 5 mars 2021. Les Walt Disney Animation Studios continuent ensuite sur leur belle lancée avec un nouveau cartoon, Dans ses Pas, présenté le 24 novembre 2021 en première partie du film Encanto, la Fantastique Famille Madrigal sachant qu'il avait eu droit, avant sa sortie nationale, à une avant-première le 15 juin 2021 au Festival du Film d'Animation d'Annecy.

Dans ses Pas est ainsi réalisé par Natalie Nourigat. Née à Portland, la jeune femme commence sa carrière en tant qu'indépendante comme auteure et dessinatrice de bandes dessinées. Elle travaille alors pour de grandes entreprises, parfois pour de la publicité, comme Amazon, Nike ou Nintendo mais aussi via des travaux plus artistiques chez des éditeurs tels Dark Horse, Le Lombard ou Marvel Comics. En 2015, elle décide de tenter sa chance à Hollywood et décroche un poste en qualité de storyboarder au sein des Walt Disney Animation Studios, aventures qu'elle raconte dans son roman graphique I Moved to LA to Work in Animation. Chez Disney, elle travaille notamment sur Ralph 2.0Raya et le Dernier Dragon et Encanto, la Fantastique Famille Madrigal. Elle obtient son premier poste en qualité de réalisatrice sur le cartoon Programme d'Échange du programme Short Circuit.

En 2018, après avoir fini Programme d'Échange, Natalie Nourigat décide de proposer trois idées dans le but de réaliser un nouveau court-métrage. Mais alors qu'elle est sur le point de présenter ses projets, une quatrième idée se fait jour et elle décide alors de l'inclure également. Et alors que cette idée est vague, sans enjeux ni histoire, sa connexion émotionnelle avec son passé plaît aux responsables Disney qui lui donnent le feu vert pour l'adapter. Son pitch de base était celui d'une famille où des parents emmènent leurs enfants passer une journée à la plage à Cannon Beach dans l’Oregon, sur la côte ouest des États-Unis. Le sujet est très personnel pour l'artiste puisque, plus jeune, elle allait justement se balader avec ses parents et ses frères sur cette même plage.

Le projet va beaucoup évoluer durant son développement. À l'origine, le récit devait en effet mettre en scène des humains et parler du conflit de générations. Pour les protéger, les parents interdisent souvent aux enfants telle ou telle action. Cette interdiction trouve parfois son origine dans leur propre traumatisme d'enfance. Puis, quand les enfants deviennent eux-même adultes, ils finissent par réagir plus ou moins de la même façon que leurs parents avec leur propre descendance. Ainsi, au fur et à mesure que l'histoire du court-métrage prenait forme, il devenait évident que le conflit de génération nécessiterait la mort implicite de l'un des personnages ou le fait que des enfants soient blessés. Impossible donc de garder des humains, le sujet serait alors bien trop grave et trop déprimant pour le label Disney. La réalisatrice opte finalement pour une famille de ratons laveurs, espèce vivant justement proche des plages de l’Oregon. Cela lui permet d'introduire le danger que constitue la vie aux côtés de prédateurs dont il faut se méfier. Le titre anglais Far From the Tree découle à l'évidence de ce choix et constitue alors l'un des derniers éléments trouvés pour le court-métrage, et sûrement le plus difficile au dire de la réalisatrice.

Dans ses Pas offre alors un joli discours en deux temps. Le court-métrage débute en effet de façon convenue avec un père raton laveur bourru et balafré qui refuse que son fils se promène sur la plage pendant qu'il va lui chercher des moules enfouies dans le sable pour le nourrir. Ils sont en fait tellement loin des arbres qu'ils sont vulnérables. Le père préfère alors que son enfant reste caché dans les rochers, en sécurité. Mais le petit n'a bien sûr qu'une envie : celle de découvrir ce nouvel environnement. Et malheureusement, il désobéit et rencontre un prédateur qui le blesse. Heureusement, grâce à l'aide de son père, il arrive tout de même à s'en sortir et à retrouver la protection des arbres. Le temps passe et l'enfant est devenu adulte et père à son tour. Il réagit alors avec son enfant comme le faisait son propre père. Le court-métrage parle donc de façon touchante de l'éducation et de la manière dont les enfants imitent inconsciemment la façon dont leurs propres parents les ont éduqués alors que justement ils s'en plaignaient quand ils étaient plus jeunes. Le cartoon se finit sur une belle morale : laisser les enfants découvrir le monde et faire leurs propre erreurs. Il estime qu'il vaut mieux les accompagner dans leur découverte au lieu de leur interdire les choses en voulant les surprotéger.

D'un point de vue visuel, la réalisatrice a poussé encore plus loin le style qu'elle avait utilisé pour Programme d'Échange où elle mélangeait la 2D avec la 3D. La 3D permet ici d'apporter des mouvements de caméra complexes tout en permettant aux modèles de rester cohérents d'un plan à l'autre. La 2D, elle, offre une touche artistique inégalable. Le sujet étant sérieux, le style devait être bien plus réaliste que son précédent cartoon au contraire de l'apparence des personnages qui ne devait pas pousser trop loin le réalisme. Et les artistes Disney ont su trouver le parfait équilibre ! Le résultat est en effet vraiment charmant avec de petits ratons laveurs attendrissants à souhait avec leur gros yeux expressifs. L'ensemble est rehaussé par de superbes décors recourant avec finesse aux pastels, apportant une douceur incroyable.

Dans ses Pas est un joli cartoon qui aborde de belle façon la transmission et l'éducation, d'une génération à l'autre...

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