Niok l'Éléphant
L'écran titre
Titre original :
Niok
Titre USA :
Niok the Orphan Elephant
Production :
Intermondia Films
Date de sortie USA :
Le 28 août 1957
Distribution :
Buena Vista Distribution Co., Inc.
Genre :
Docu-Fiction
Date de sortie cinéma France :
Le 10 mai 1957 (Festival de Cannes)
Réalisation :
Edmond Séchan
Musique :
Claude Arrieu
Durée :
29 minutes

Le synopsis

Au Cambodge, près de la région d'Angkor Vat, un groupe d'enfants mené par le jeune Ayot capture un éléphanteau qu'il nomme Niok. Alors qu'Ayot commence à s'attacher à lui, l'animal est vendu à un safari itinérant. Mais c'est sans compter sur la volonté du jeune garçon qui délivre son protégé dans le but de le rendre à ses parents...

La critique

rédigée par

Niok l'Éléphant est un court-métrage français distribué au cinéma aux États-Unis en 1957 par les studios Disney.

Niok l'Éléphant marque la première réalisation de l'artiste français Edmond Séchan. Né le 20 septembre 1919 à Montpellier et mort le 7 juin 2002 à Courbevoie, il est surtout connu pour avoir été un excellent directeur de la photographie, se retrouvant au générique de plusieurs films célèbres comme L'Homme de Rio, Le Gendarme à New York, La Carapate ou La Boum. Mais, il est en réalité véritablement révélé grâce à son incroyable travail pour le documentaire de Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle Le Monde du Slence, sorti en 1956. Edmond Séchan réalise aussi deux longs-métrages dans les années 1960, L'Ours et Pour un Amour Lointain, qui ne rencontrent malheureusement pas le succès. Ses courts-métrages lui assurent en revanche de nombreux prix prestigieux : Histoire d'un Roisson Rouge, l'Oscar du Meilleur Court-Métrage en 1960 ; Le Haricot, la Palme d'Or du Court-Métrage à Cannes en 1963 ; Les Borgnes Sont Rois, l'Oscar du Meilleur Court-Métrage en 1975 ; et Toine, le César du meilleur Court-Métrage en 1981. Cette moisson commence d'ailleurs avec Niok l'Éléphant qui obtient le Grand Prix du Cinéma pour la Jeunesse au Festival de Cannes en 1957.

Niok l'Éléphant se déroule donc au Cambodge, quelques années après son indépendance suite à la décolonisation de l'Indochine française, près des ruines d'un ancien temple bouddhiste à Angkor Vat. Il raconte l'histoire d'un petit éléphanteau, Niok, qui perd la trace de ses parents lors d'une attaque de chasseurs. Un jeune enfant, Ayot, le capture alors avec l'aide de ses amis et le ramène dans son village pour s'occuper de lui, afin de l'apprivoiser dans le but qu'il soit son compagnon mais en cherchant à surtout ne pas lui faire du mal. La première chose qu'il fait est d'ailleurs de lui donner à manger. Si les autres enfants se désintéressent vite de l'éléphanteau, Ayot se charge lui de l'animal avec sérieux et constance. Il lui fait notamment prendre régulièrement son bain dans la rivière. Niok et lui vont alors devenir inséparables. Mais ce bonheur ne dure pas. Un jour, à l'insu d'Ayot, le chef du village vend en effet Niok à un bon prix à un négociant chinois tenant un safari itinérant ; non seulement par besoin d'argent mais aussi pour se débarrasser d'un animal encombrant qui gênait le reste des villageois. Quand Ayot se rend compte que son ami a disparu, il décide sans rien dire de partir le secourir. Il s'ensuit alors une petite aventure à travers le pays qui permettra au garçon de restituer l'éléphanteau à ses parents ; lui rendant ainsi la liberté dans tous les sens du terme.

Niok l'Éléphant est un court-métrage particulièrement désuet, quasiment sans parole mis à part une narration discrète confiée à John Dehner dans la version américaine. Les décors et les images sont eux magnifiques et permettent de découvrir le Cambodge de la fin des années 1950 avec ses mœurs de l'époque et ses ruines anciennes. Claude Arrieu propose, quant à elle, une musique un peu stridente qui ne permet pas vraiment de rentrer dans le récit. Ce dernier est d'ailleurs assez commun dans la description de l'amitié entre un jeune garçon et son animal mais subit clairement un problème de morale, sûrement en lien avec l'époque du tournage. Certes, Ayot veut que la famille éléphant ne se fasse pas tuer par les chasseurs, mais il ne va pas pourtant hésiter à capturer le petit Niok pour l'emmener avec lui. Dans ce genre d'histoire, l'enfant se retrouve souvent avec un animal dans le but de le soigner et c'est là que l'amitié se construit. Ici, il commence d'abord par le priver de liberté, ce qui gêne clairement la conscience du spectateur contemporain. La suite est elle beaucoup plus classique avec une partie dédiée à l'apprivoisement mutuel entre le garçon et l'éléphanteau, puis vient la menace, ici un négociant chinois, suivi du sauvetage et de la libération de l'animal. C'est à la toute fin que le garçon comprend enfin que c'est avec les siens que Niok sera le plus heureux, et qu'il doit prendre la lourde décision de le laisser partir s'il l'aime vraiment.

Étrangement, Niok l'Éléphant a droit à une deuxième vie en dehors de l'Hexagone. Les studios Disney obtiennent en effet les droits du court-métrage pour le distribuer aux États-Unis, estimant qu'il a la même qualité que leur série des True-Life Adventures et des People and Places. Il sort d'abord dans les salles américaines, en première partie du long-métrage de la collection True-Life Fantasy Les Aventures de Perri, le 28 août 1957, via la nouvelle société de distribution des studios Buena Vista Film Distribution Co., Inc. avant d'être proposé à la télévision dans un épisode de l'émission d'anthologie, Niok, diffusé le 16 janvier 1959. Cette sortie marque également la dernière production française distribuée du vivant de Walt Disney ; la première ayant été le court-métrage Aptenodytes Forsteri (Les Empereurs) de Mario Marret sorti aux États-Unis le 13 octobre 1955, et la seconde le long-métrage Si Tous les Gars du Monde de Christian-Jaque proposé en salles américaines le 22 avril 1957.

Niok l'Éléphant est un court-métrage qui a mal vieilli, lent dans son rythme et dépassé dans sa morale. Il reste tout de même de belles images.

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