L'article

Publié le 15 novembre 2010

Samedi 6 novembre, Disneyland Paris fête l'inauguration de sa saison de Noël en grandes pompes en accueillant l'avant-première française de Raiponce, le cinquantième film d'animation de Walt Disney Animation Studios. Pour ce faire, une projection a été organisée au Gaumont Disney Village, en Disney Digital 3-D. Un tapis rouge (ou plutôt blanc !) a ensuite eu lieu au Pavillon situé derrière Star Tours, à Discoveryland, dans le Parc Disneyland.

Le décor enneigé rappelle tous les grands moments de cet événement : on y retrouve le Château de la Belle au Bois Dormant, emblème de Disneyland Paris, la tour dans laquelle Raiponce est enfermée par Mère Gothel ou encore la chaise sur laquelle est attaché Flynn lors de sa rencontre avec la princesse aux longs cheveux.

Plusieurs célébrités venues découvrir le film se succèdent, notamment le tennisman Rafael Nadal, les animatrices Sandrine Quétier et Estelle Denis, le journaliste sportif Nelson Monfort, la chanteuse Hélène Ségara, l'actrice Émilie Dequenne, l'animateur Nagui (la voix française de Scott Calvin dans Super Noël) le coiffeur Charlie Le Mindu qui a créé pour l'occasion une perruque inspirée des longs cheveux de Raiponce, ainsi que Mikelangelo Loconte et Dove Attia venus soutenir Maeva Méline, la voix française de Raiponce, avec qui ils ont travaillé sur Mozart, l'Opéra Rock.

Hélène Ségara
Charlie Le Mindu

Bien sûr, de nombreuses personnes qui ont participé à la création du film ont répondu à l'appel. Ainsi, nous avons eu le plaisir de rencontrer les réalisateurs Byron Howard et Nathan Greno, l'immense Glen Keane qui est à l'origine du projet et qui a supervisé toute la direction artistique du film, l'incroyable Alan Menken qui en a composé la musique et les chansons, la jolie Maeva Méline qui prête sa voix au personnage de Raiponce et la toute fraîche Sara qui chante la chanson du générique de fin.

J'ai eu le privilège de recueillir leurs témoignages et vous les fais partager sans plus attendre !

Nathan Greno et Byron Howard

Dash pour Chronique Disney : Vous avez travaillé avec Alan Menken qui a écrit les chansons de nombreux films Disney tels que La Belle et la Bête, La Petite Sirène et Il Était une Fois. Par certains aspects, les chansons de Raiponce diffèrent de celles de ces films. Pouvez-vous nous parler du type de musique que vous souhaitiez intégrer à votre film ?

Byron Howard : Bien sûr ! L'une des premières choses dont nous a parlé Alan lorsqu'il a rejoint l'équipe du film est qu'il ne voulait pas faire quelque chose qu'il avait déjà fait auparavant mais qu'il cherchait quelque chose de différent. Nous lui avons dit que nous voulions faire de Raiponce une vraie fille qui peut vous faire penser à quelqu'un que vous connaissez. Nous nous sommes dit : et si elle était un peu comme Joni Mitchell ou Cat Stevens, de célèbres chanteurs des années '60, '70 ? Vous savez, ces jeunes filles qui chantent seules à la guitare assises sur une chaise. On s'est dit que c'était génial, très frais, très novateur comparé à ce que l'on avait fait auparavant. Et les autres chansons offrent de très beaux moments, il y a de superbes chansons pop, folles, amusantes et les interprétations des acteurs sont justes incroyables.

Dash : Après plusieurs années passées aux Walt Disney Animation Studios, vous avez la responsabilité de réaliser le nouveau conte de fées Disney. Les passionnés de Disney adorent les contes de fées et en attendent énormément. Comment faites-vous pour répondre à leurs attente et les surprendre par la même occasion ?

Nathan Greno : Ah oui, c'est un travail très difficile à aborder, c'est un tel défi ! Mais, honnêtement, nous adorons les contes de fées, nous adorons les classiques de Disney, nous aimons l'héritage Disney. Ainsi, nous savions en nous lançant dans l'aventure que nous devions regarder derrière nous, revenir à nos racines pour tenter de comprendre ce qui fait que ces films fonctionnent si bien. Nous avons revu ces films à nouveau. Il y a tellement de cœur dans les Grands Classiques Disney. Nous avons revu Cendrillon, Alice au Pays des Merveilles, Pinocchio et pensé que nous pouvions restituer l'ambiance qui s'en dégage et la développer dans un film d'animation généré par ordinateur, en faire quelque chose que les gens n'avaient jamais vu auparavant, y ajouter un tout nouveau sentiment de fraîcheur. Nous étions donc constamment en train de veiller à ce que la balance entre les deux soit respectée pour rendre hommage à ce qui nous a précédé mais en créant quelque chose de novateur et je pense que nous avons réussi.

Dash : La relation entre Mère Gothel et Raiponce est plutôt étonnante et nous rappelle celle de Frollo et Quasimodo dans Le Bossu de Notre-Dame ou bien celle de Jim Hawkins et Long John Silver dans La Planète au Trésor – Un Nouvel Univers. Pouvez-vous nous en dire plus au sujet de cette relation ?

Byron Howard : Oui, c'est drôle parce que nous avons fait beaucoup de recherches, nous avons demandé aux femmes du studio de nous rencontrer un soir lors d'une grande réunion et nous leur avons dit : "Parlez-nous de vos mères ! Parlez-nous de votre relation avec vos mères !" Et ça ressemblait à une confession générale, c'était incroyable, elles avaient le courage de nous dire certaines choses... "Ma mère me dit toujours que je suis trop grosse ou pas assez mais rajoute toujours qu'elle m'aime" Et elles nous racontaient toutes ces histoires horribles dans lesquelles les mères étaient très dures avec elles mais en précisant toujours "Mais j'aime ma mère ! Je l'adore !". Les paroles de la chanson "Mother Knows Best" que chante Mère Gothel proviennent pour beaucoup de cette réunion.

Dash : Raiponce est le quatrième film d'animation Disney en Disney Digital 3-D et le premier conte de fées à utiliser cette technique. Comment avez-vous abordé cette nouvelle technique au cours de la production du film ?

Nathan Greno : Eh bien, à présent, nous pouvons avouer qu'en sortant du cinéma après avoir été voir des films en 3-D, on se demandait : "Pourquoi était-ce en 3-D ?" Nous avons tous vu un film comme cela, vous savez, pourquoi était-ce en 3-D ? Pourquoi ai-je payé un supplément pour la 3-D ? Et nous le savions, Byron et moi, nous avons été frappé par cela. Nous nous sommes dit que si on allait faire payer les gens plus cher pour voir le film en 3-D, il fallait que ça en vaille la peine ! La 3-D devait être là pour une raison. Tout ce que nous avons fait, nous l'avons fait en nous demandant comment la 3-D s'intègre au mieux, comment elle sert au mieux la scène. Et nous avons bien sûr toujours cherché à améliorer nos outils de narration et je pense que le supplément à payer vaudra le coup ! Vraiment, faites-nous confiance et allez le voir en 3-D, vous ne le regretterez pas !

Dash : Je confirme, la 3D est très convaincante ! Raiponce est le cinquantième film d'animation des Walt Disney Animation Studios. Quel est votre favori parmi les quarante-neuf autres ?

Byron Howard : Je te laisse répondre, Nathan puisque toi, tu as un film préféré !

Nathan Greno : J'ai vraiment une très, très grosse préférence pour Dumbo depuis que je l'ai vu étant enfant. Ce film a tout changé pour moi, c'est la raison pour laquelle j'ai voulu travailler pour Disney, j'adore Dumbo, il y a tellement de cœur dans ce film, tant d'émotions ! Même aujourd'hui, j'essaie de convaincre ma petite amie de le voir mais elle me dit "Non, je ne veux pas, je n'ai pas envie de pleurer", ça marche à tous les coups ! C'est un film très drôle, le rythme est soutenu, j'adore ce film !

Glen Keane

Dash : Vous avez supervisé l'animation de Long John Silver qui avait une relation complexe avec Jim Hawkins dans La Planète au Trésor – Un Nouvel Univers. Comment comparez-vous leur relation avec celle de Mère Gothel et Raiponce ?

Glen Keane : C'est intéressant ! À mon avis, Long John Silver représente le contraire de Mère Gothel car malgré son aspect repoussant, à l'intérieur se cachait un cœur d'or. En revanche, Mère Gothel semble très gentille mais ne renferme au plus profond d'elle-même que de l'égoïsme. On obtient ainsi deux résultats différents avec ces deux personnages. Ce qui est intéressant, c'est que Long John Silver était un mélange d'animation 3D et de 2D. Pour Mère Gothel, j'ai essayé de prendre tous les éléments que j'adore dans l'animation traditionnelle et de trouver un moyen de les utiliser pour influencer l'animation réalisée par ordinateur sur ce personnage.

Dash : C'est la première fois que vous travaillez sur un film en 3D. Qu'est-ce qui vous a fait préférer la 3D à la 2D pour ce film ?

Glen Keane : Au début, j'imaginais faire le film en 2D. J'ai commencé à développer l'histoire à l'époque où je travaillais sur Tarzan. Je voulais faire Raiponce car je rêvais de travailler manuellement sur ce personnage parce qu'elle a les cheveux longs et qu'apparemment j'aime animer les personnages aux cheveux très longs. Mais, à un certain moment, Disney m'a demandé de faire le film en 3D. Je leur ai dit : "Mais vous n'aimez pas les dessins que j'ai fait de Raiponce ?" Ils m'ont répondu : "Si, bien sûr !

- Ce n'est pas possible de les reproduire avec un ordinateur !

- Glen, il faut trouver un moyen, il y doit bien y avoir une possibilité de répliquer les éléments que l'on adore dans la 2D avec un ordinateur."

C'était un bon défi et j'ai décidé de le relever. Puis, quelques années après cela, John Lasseter est arrivé aux studios. Revenu aux studios, pour être exact puisqu'en 1981, John et moi avions déjà travaillé sur une petite animation en 3D intitulée Where the Wild Things Are pour lequel nous avons créé un décor en 3D tandis que j'animais le personnage en 2D en pensant déjà qu'un jour on pourrait peut-être faire un personnage avec tous les éléments que j'adore au crayon mais en trois dimensions. Pour en revenir à Raiponce, une réunion aux studios entre John et moi a eu lieu. Il est venu dans mon bureau et m'a dit : "Glen, le film le plus important maintenant aux yeux de Disney, c'est Raiponce. Tu as donc une décision à prendre. Que veux-tu faire ? Veux-tu animer le film en 2D ou en 3D ? À toi de décider !" Je répondai : "Dommage que tu ne m'aies pas demandé cela trois ans plus tôt car j'aurais préféré la 2D. Mais maintenant, j'ai une équipe autour de moi et nous croyons qu'il y a une autre étape à franchir, on peut pousser la 3D plus loin."

Nous avons continué notre travail en fonction de cette vision que nous avions et je suis très content du résultat. Je pense qu'en voyant le film, on assiste à quelque chose d'extraordinaire, de difficile à cerner : ce film semble différent, pourquoi les personnages semblent-ils plus crédibles qu'à l'ordinaire ? Je pense que l'on doit cela à l'ajout d'aspects organiques qui proviennent de l'héritage de l'animation Disney.

Dash : When Will My Life Begin ? est la chanson où Raiponce exprime ses rêves d'évasion. Vous avez animé la scène de Partir Là-Bas qui était celle d'Ariel. Quelles différences notez-vous entre les deux séquences ?

Glen Keane : Pour Raiponce, c'était difficile car au départ nous voulions établir le fait qu'elle exprime un désir. C'est un personnage qui a le désir de partir mais qui, en même temps, a peur de se lancer, de poursuivre ses rêves. C'était peut-être moins évident que le sentiment d'Ariel qui sait qu'elle doit coûte que coûte trouver un moyen d'aller vivre sur la terre. Raiponce, elle, se cherche encore : peut-être y a-t-il quelque chose qui l'appelle, c'est plus flou, plus subtil pour Raiponce.

Alan Menken

Dash : Les fans Disney vous considèrent comme un dieu. Votre carte de visite : La Petite Sirène, La Belle et la Bête, Aladdin, Newsies - The News Boys, Pocahontas, Une Légende Indienne, Le Bossu de Notre-Dame, Hercule, La Ferme se Rebelle, Il Était une Fois et aujourd'hui Raiponce. Pourquoi aimez-vous tant écrire des chansons pour les films d'animation Disney ?

Alan Menken : Je pense que mon style et celui de Disney forment un bon mélange : j'écris essentiellement avec mon cœur, j'aime aussi travailler plusieurs styles de musiques que les gens peuvent reconnaître et la construction de tous ces films cherche vraiment à proposer une structure musicale familière au public au travers de laquelle est contée l'histoire. C'est cela qui fait ma force, sans compter que j'adore ça.

Dash : Pouvez-vous nous parler du style de musique de Raiponce et en quoi il est différent des musiques que vous avez écrites auparavant (du gospel dans Hercule, des Chants Grégoriens dans Le Bossu de Notre-Dame, de la country dans La Ferme se Rebelle) ?

Alan Menken : Merci de me rappeler La Ferme se Rebelle ! (rires) Pour ce film, lorsque je cherchais l'inspiration, je regardais les cheveux de Raiponce, sa tour, j'ai pensé à la liberté puis j'ai pensé aux années '60. J'ai pensé au Flower Power, au Summer of Love, aux Hippies (ndlr : le Summer of Love fut un rassemblement hippie à San Francisco en 1967 durant lequel les participants distribuaient des fleurs qu'ils portaient dans leurs cheveux). Cela m'a conduit vers la musique de Joni Mitchell et Cat Stevens, tout cet univers de musique folk qui incitait les gens à aimer. Ainsi, le folk rock est devenu la base de mon travail, le genre qui allait définir toute la palette musicale de ma composition. Et c'est comme cela qu'elle s'est construite.

Dash : Raiponce est le cinquantième film d'animation des Walt Disney Animation Studios. Quel est votre favori parmi les quarante-neuf autres ?

Alan Menken : Oh, pas seulement ceux sur lesquels j'ai travaillé ?

Dash : Non, tous, excepté Raiponce.

Alan Menken : Fantasia. J'adore !

Dash : Excellent choix !

Maeva Méline

Dash : Vous faites partie de la génération qui a grandi avec les Grands Classiques Disney des années '90 durant lesquels les Princesses étaient très mises en avant (La Petite Sirène, La Belle et la Bête, Aladdin, Pocahontas, Une Légende Indienne et Mulan). En quoi Raiponce se démarque-t-elle des héroïnes de cette époque ?

Maeva Méline : L'histoire fait d'elle une princesse super moderne, son but dans la vie n'est pas de partir à la recherche du prince charmant mais de découvrir le monde ! Elle est enfermée dans une tour depuis dix-huit ans et rêve de sentir l'herbe sous ses pieds, de courir, de voler, de nager. C'est un rêve d'émancipation et, en ça, elle est super moderne.

Dash : Après avoir grandi pendant dix-huit ans coupée du monde, Raiponce finit par le découvrir comme une enfant, les yeux écarquillés et emplis d'une naïveté touchante. Comment vous êtes-vous préparée à interpréter ce rôle ?

Maeva Méline : Je ne me suis pas préparée, je suis naïve ! Tout simplement ! Tu imagines tout simplement comment tu réagirais si par exemple tu venais de gagner au Loto, tu essaies de trouver des événements dans ta vie qui pourraient être comparables avec les siens.

Dash : Vous chantez à plusieurs reprises des titres composés par Alan Menken à qui l'on doit la musique de La Belle et la Bête, Aladdin ou encore La Petite Sirène. Quelle est celle que vous avez préféré interpréter et pourquoi ?

Maeva Méline : J'aime beaucoup la chanson des lanternes dans la barque. C'est une véritable chanson Disney avec beaucoup d'émotion, de vibrato. Je n'ai pas l'habitude de chanter comme ça donc c'était l'occasion de tester ce style de chant. J'ai fait un duo avec Flynn Rider qui est super charmant. Et c'est à ce moment-là que j'ai vraiment réalisé que j'étais dans un Disney.

Dash : Raiponce est le 50ème film d'animation de Walt Disney Animation Studios. Quel est votre film favori parmi les 49 autres ?

Maeva Méline : Fantasia.

Dash : Pourquoi Fantasia ? C'est un choix assez particulier !

Maeva Méline : C'est vrai qu'il n'y a pas de princesse mais ça m'a vraiment parlé en tant que musicienne et je trouve que c'est le film le plus dingue que Disney ait fait, le plus imagé, le plus barré, le plus poétique, le plus psychédélique ! C'est autre chose mais c'est celui qui m'a le plus appris. J'ai appris beaucoup de choses en musique grâce à Fantasia et c'est un film qui ne prend pas de rides, un film intemporel.

Sara

Dash : Sara, tu chantes la chanson du générique de fin du dernier dessin animé Disney Raiponce. Que s'est-il passé entre la fin du concours de Disney Channel Talents et l'enregistrement de cette chanson ?

Sara : À la fin de Disney Channel Talents, on m'a proposé une petite place dans la sitcom Trop la Classe !, les acteurs étaient tous géniaux, très gentils et très drôles. En dehors de ça, j'ai un album et un single en vue et, il n'y a pas très longtemps, ce projet pour la bande originale du film Raiponce.

Dash : Nous qui avons grandi durant les années '90 ne pouvons pas nous empêcher de penser aux Ambassadrices de l'époque, peut-être as-tu entendu parler de Douchka ou bien Anne qui chantaient pour Disney à cette époque-là et qu'on voyait un peu partout, notamment à la présentation d'émissions. Est-ce le genre de chose qui pourrait t'arriver dans le futur ?

Sara : J'ai déjà fait une émission pour l'anniversaire d'Hannah Montana il y a un bout de temps et j'ai adoré ! C'était vraiment génial de présenter une émission et j'espère en refaire une.

La soirée s'est ensuite poursuivie et les invités ont pu se régaler lors d'un buffet organisé à leur intention. En partant, je me dis que tout fan de Disney a de quoi se réjouir. Raiponce annonce vraiment le retour des Grands Classiques Disney, créé par des gens qui aiment des films de la première heure (Dumbo ou encore Fantasia cité deux fois !) et qui veulent partager avec des nous histoires émouvantes et magiques. Qu'espérer de mieux pour un cinquantième film ?

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